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mercredi 4 octobre 2017

Macron Antisocial ! Les ordonnances scélérates

Les camionneurs en révolte – les mauvaises surprises des ordonnances Macrons

Ouf après une première grève en mi-teinte ? Sauf que la rencontre jeudi soir entre les syndicats de routiers et la ministre des Transports Elisabeth Borne a été “très tendue” et surtout pleine de mauvaises surprises au point que  les syndicats de routiers sont sortis hier soir “effarés” de leur réunion.

C’est ainsi que les syndicats présents (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) ont appris que  les ordonnances permettront aux entreprises de remettre en cause toutes les primes : frais de route,  primes d’ancienneté ou encore le treizième mois, jusqu’alors garantis par les conventions collectives.  Les frais de route en particulier représentent pour les conducteurs zone longues, qui ont le plus de frais (entre 600 et 1200 euros par mois, selon le syndicat FO).
La ministre des Transports a “pris acte” du fait que “de nouveaux sujets sont apparus lors de la discussion”. “Ces sujets vont être expertisés, et le dialogue doit se poursuivre dans un esprit constructif et responsable.

Autrement dit, les routiers, dont les entreprises sont soumises à rude concurrence, se révoltent avec raison contre la très forte probabilité d’un dumping social qui conduiraient leurs patrons, sous prétexte de concurrence et de compétitivité, à remettre en cause une partie importante de leur salaire.

Comment cela se terminera-t-il ? Parions qu’un accord pourra être trouvé dans ce cas particulier, tant les camionneurs possèdent, s’ils le veulent vraiment, les moyens de se faire entendre. 
Reste qu’avec la diminution du rôle des branches, les autres professions qui ne disposent pas des mêmes moyens de pression pourraient voir diminuer significativement leurs salaires par le mécanisme infernal de dumping social qui a été mis en place avec les ordonnances scélérates.

Tromperies sur les ordonnances_ un article de Phlippe Askenazy

Philippe Askenazy, économiste à l’Ecole d’économie de Paris, qui ne peut guère passer pour un mélenchoniste, critique les ordonnances scélérates dans un article du Monde (28 septembre) clairement intitulé : beaucoup de points ne correspondent pas à ce qui était annoncé.

Extraits : « Le programme annonçait une « simplification » du droit. Or les ordonnances font 160 pages et sont très difficiles à comprendre, non seulement pour un chef d’entreprise – qui, par conséquent, ne réagit que par rapport à « ce qu’on en dit » dans les médias, et non par rapport au texte lui-même –, mais aussi pour les juristes. Tous n’ont pas la même interprétation de certains points, ce qui risque d’aboutir à de nombreux contentieux, qui ne seront tranchés que par la jurisprudence et la Cour de cassation. Ensuite, beaucoup d’éléments majeurs sont renvoyés aux décrets. »

« La promesse de la « flexisécurité » était de réduire le risque pour les salariés, en fixant un plancher d’indemnités prud’homales, et pour les employeurs, en fixant un plafond. A l’arrivée, il n’y a pratiquement que des plafonds, d’ailleurs extrêmement bas : un mois de salaire si le salarié a moins d’un an d’ancienneté (et il n’y a pas de plancher), deux mois pour un à deux ans (le plancher est d’un demi-mois)… La faiblesse des plafonds dissuadera de nombreux salariés de faire valoir leurs droits. Et plus d’employeurs risquent de céder aux avantages des  licenciements abusifs… »
« On trouve même au détour d’une ligne une incroyable mesquinerie : alors que les femmes licenciées au retour d’un congé de maternité « bénéficiaient » auparavant d’un surplafond d’indemnités de douze mois, celui-ci est ramené à six mois »

Le programme portait la perspective d’un nouveau syndicalisme particulièrement dans les PME… Or dans les ordonnances, on a tout à fait autre chose : un contournement des syndicats, voire leur disparition pure et simple dans les entreprises de moins de 20 salariés

Ce qui prévaudra alors, c’est la défiance entre salariés et le dumping social entre employeurs. Si les accords de branche ont été imposés entre 1945 et 1955, ce n’était pas pour « protéger » les salariés mais aussi pour lutter contre la concurrence déloyal entre entreprises du même secteur.

Et voilà pourquoi ces ordonnances sont des ordonnances scélérates entrainant une régression sociale
 sans précédent.



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