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samedi 23 juin 2018

Les margoulins des éoliennes ont gagné… provisoirement


Une réalité physique qui s’impose-quelques chiffres

Puisque débat (très manipulé) sur la politique énergétique il y a, autant avoir présent à l’esprit quelques ordres de grandeur. Le coefficient de production d'une éolienne moderne (2 MW)  est de 20%, soit une production réelle de 0,4 MW/an (moyenne sur l'année). Pour remplacer une centrale telle celle de Fessenheim (puissance nominale 1800 MW et coefficient de production de 90%), il faut donc 4000 éoliennes. Pour des éoliennes qui mesurent maintenant près de 180-200mètre en bout de pales, supposons-les espacées de 300mètres, ce qui est un minimum.

Donc, pour remplacer une seule centrale nucléaire, et pas la plus moderne, et pas la plus puissante, avec des éoliennes de 2 MW, il faudra les aligner de Nice à Perpignan (2 x 475 km) sur deux rangées tout le long de la côte méditérannéenne + le tour de Corse (325 km), soit 1350 km, ou encore de Gênes en Italie jusqu'à la pointe sud de l'Espagne,.

Des éoliennes de 2 MW alignées (à raison d'une tous les 300 m) le long de l'ensemble des côtes françaises (Mer du Nord + Atlantique + Méditérannée + Corse)  produiraient moins d'électricité que le seul site de Gravelines (6 x 900 MW).!

On peut raffiner les chiffres, arguer d’un taux un peu plus éleve de vent en mer ( mais une maintenance plus difficile !)d' éoliennes un peu plus puissantes, les ordres de grandeurs sont là et très clairs  
Alors quand Macron et Hulot annoncent triomphalement la mise en place de 6 parcs d’éoliennes maritimes (Saint-Brieuc- 62 éoliennes, Courseulles-sur-Mer -75, Fécamp-83, Saint-Nazaire-80, Tréport-62, Yeu-Noirmoutier-62 éoliennes) et que Hulot proclame que ces projets représentent «la puissance de deux réacteurs nucléaires », il ment effrontément, ou a fumé la moquette, ou autre chose. A propos, il me semble qu’une loi contre les fake news est en préparation, Hulot devrait se méfier.

Parlons coût maintenant. Une éolienne ne fonctionne pas continuellement à sa puissance nominale, mais suivant la force  du vent. Le parc éolien marin allemand de Bard Offshore 1, de 400 MWe, considéré comme particulièrement performant "produit jusqu'à 1,5 TWh par an". ( D'après son site web). Race Bank, le très récent parc éolien marin britannique de 573,3 MW "pourrait produire 1,9TWh/an" . Admettons que les six parcs français égaleront ces bonnes performances. En ce cas, ils pourraient, presque,  produire 10TWh/an. Le coût initial pour l'Etat est de 25  milliards auquel s'ajoutera la prise en charge .par RTE du raccordement au réseau: deux cent millions d'euros pour chacun des six parcs. Ce qui amène la facture totale à 26,5 milliards d'euros.

Donc, 26,5 milliards d'euros pour une production annuelle maxima de l'ordre de 10TWh (prévision très très optimiste). Les  investissements relatifs à la centrale nucléaire EPR sont de 10,5 milliards d'euros pour une même  production de 10 TWh- soit moins de la moitié ! La durée d'exploitation  d'un EPR est de soixante ans. Celui d'un parc éolien terrestre est en moyenne de 20 ans- et sans doute moins en maritime compte-tenu de l‘agressivité du milieu salin.

Le parc éolien français a donc un coût remarquablement élevé: plus du double de l'EPR de Flamanville pour une production similaire et une durée de vie deux fois moins élevée.

Et les écologistes de salon parisiens ( ceux qui ne risquent pas de vivre à côté d’une éolienne) qui hurlaient contre le prix à 100eur du kwh de Flamanville ne disent rien contre les 150 à 200 eur/kwh de l’éolien. Ce seront les consommateurs qui paieront, mais alors, quid de la précarité énergétique ?
(Une source d' information précieuse : Lionel Taccoen et les sites géopolitique de l’énergie ou connaissances des énergies. 

Les margoulins des éoliennes- escroqueries à tous niveaux

Mensonge sur les nombres : Puissance nominale et puissance réelle : Lorsque les militants et la presse annoncent la construction d'un parc d'éoliennes de tant de MW, capable d'alimenter une ville de vingt mille habitants, il faut comprendre que ces éoliennes alimenteront une ville de vingt mille habitants, seulement les quelques rares heures où le vent aura la force exacte permettant la production nominale des éoliennes. Une éolienne de 2 MW est capable de fournir 2 MW... quand il y a du vent, le bon vent, pas trop faible, pas trop fort. Le reste du temps, elle produit moins de 2 MW, et même rien du tout.  Le reste du temps, il faut trouver d'autres énergies ; lorsque l'on construit une éolienne, il faut construire aussi, ou maintenir en service, des centrales-béquilles au gaz  ( et encore en Allemagne, c’est souvent du charbon !!!!) de puissance équivalente, pour garantir la fourniture d'électricité lorsqu'il n'y a pas, ou pas assez, de vent.

Donc- conséquence 1 on comprend maintenant pourquoi GDF/Suez pousse tellement à la construction d’éolienne….pour vendre des centrales à gaz ! Conséquence 2 – lorsque vous remplacez une centrale nucléaire par des éoliennes… plus une centrale à gaz, vous envoyez au diable vauvert la décarbonation de l’énergie et la lutte contre le chaos climatique !

Les éoliennes ne créent pas de nuisances – faux ultra faux ! Les éoliennes implantées aujourd’hui en France mesurent jusqu’à 180 mètres de haut en bout de pales. En Belgique et en Allemagne, des engins de 200 mètres apparaissent (soit les deux tiers d’une tour Eiffel). Il en résulte une altération du cadre de vie et une dépréciation des habitations proches. Des décisions de justice ont admis des pertes de valeur allant jusqu’à 40 %. De plus, ces engins ne seront jamais enlevés. La caution réglementaire n’est aujourd’hui que de 50 000 € par éolienne. Or, le coût d’enlèvement est d’environ 150 000 € par éolienne (le socle de béton restant enfoui). Aux États-Unis, 14 000 éoliennes sont abandonnées et rouillent sur pied.

Accepter un projet éolien c’est donc l’assurance de dégrader le paysage et la qualité de vie pour très longtemps. Lorsqu’on voit la difficulté à faire sauter un bunker allemand….les socles de bêton resteront à jamais !

Et l’on ne parle pas ici des conséquences sur la santé. Pour les habitations proches, lumière perpétuelle la nuit, bruit et effet stroboscopique. Le député Marc Le Fur (LR Bretagne) s’en est inquiété dans un projet de loi qui à ma connaissance n’a pas abouti. Extraits : « Il y a dix ans, les territoires ruraux accueillaient l’implantation d’éoliennes comme un élément de modernité et un atout en termes de recettes fiscales, puisque les communes sur les territoires desquelles les projets voyaient le jour bénéficiant d’importantes rentrées en termes d’impôts.

L’enthousiasme et l’effet de mode sont aujourd’hui passés et même le caractère d’énergie de substitution des éoliennes géantes est de plus en plus sujet à caution. Dans le même temps, les remontées des territoires sont très négatives et les élus locaux expriment aujourd’hui un grand désarroi face aux pressions conséquentes qu’exercent les promoteurs pour installer de plus en plus de machines dont la hauteur ne cesse d’augmenter…. Les éoliennes deviennent de plus en plus imposantes et atteignent désormais 120, 140, 160, 180, 200, voire 210 mètres, des hauteurs telles qu’il est apparu un peu partout en Europe que leur présence devenait intolérable à une distance de 500 mètres des habitations. Il existe effectivement clairement un problème d’acceptabilité sociale et les implantations d’éoliennes sont de plus en plus perçues comme des agressions. Cette acceptabilité sociale se double d’une véritable question de santé publique puisque l’Académie nationale de médecine a recommandé en 2006 une distance de protection de 1 500 mètres. … Ainsi, au Danemark, la distance doit être égale à trois fois la hauteur totale de l’éolienne et aux États-Unis, les comtés de Californie ont instauré des distances variant de une à quatre fois la hauteur de l’éolienne, trois fois étant la norme standard. Par ailleurs en Suède, certaines communes imposent une installation à 750 mètres des habitations et d’autres à 1 000 mètres….Notre pays ne peut rester à l’écart de ce mouvement responsable en maintenant le principe d’une distance de 500 mètres entre les éoliennes et les constructions à usage d’habitation, les immeubles habités et les zones destinées à l’habitation définies dans les documents d’urbanisme. C’est pourquoi la présente proposition de loi vise à exiger une distance minimale de 1 000 mètres entre les éoliennes et les habitations, les immeubles habités.
Recommandation de l’Académie des sciences : 1500 mètres des habitations, pas 500 totalement inadapté aux nouvelles éoliennes !

L’éolien, c’est bon pour l’économie et pour les collectivités locales : faux ! Les éoliennes sont fabriquées en Allemagne, au Danemark et en Espagne. De plus, les équipes de montage viennent surtout de pays de l’Est, sous le régime des travailleurs détachés ! Il n’ y a pas et il n’y aura pas de filière française éolienne, et c’est heureux, car c’est une source d’énergie absurde, excepté en complément sur des petites iles… , Enfin, les ressources engrangées par les communes sont artificielles et constituent en réalité un transfert de ressources :  c’est l’ensemble des contribuables et des consommateurs français qui s’appauvrit en finançant les revenus versés aux promoteurs des éoliennes.

La vérité est qu’en plus, les éoliennes sont filles non du vent, mais largement de la corruption. Marc Le Fur : « les élus locaux expriment aujourd’hui un grand désarroi face aux pressions conséquentes qu’exercent les promoteurs pour installer de plus en plus de machines dont la hauteur ne cesse d’augmenter… La Cour des Comptes a souligné cette dérive dans son rapport du 25 juillet 2013 – les maires se livrant, pour des raisons fiscales, à une sorte de course à l’éolien - et le service central de prévention de la corruption a alerté les pouvoirs publics en juillet 2014 sur la multiplication des « prises illégales d’intérêts » d’élus locaux impliqués dans le développement de la filière éolienne.-voir un reportage très éclairant de « droit de savoir ». En 2014, le Service Central de prévention de la corruption a lancé l'alerte sur les prises illégales d'intérêt dans le secteur de l'éolien, et les plaintes se sont multipliées dans la France entière. .  A Laramière, 6 élus dont le maire ont été condamnés. Ils viennent d'avertir la presse qu'ils renoncent à faire appel du jugement. A Saint Georges d'Annebeck et Ally-Mercoeur, des élus ont été condamnés pour prise illégale d'intérêt et pour recel de prises illégales d'intérêt…Quelle a été la réaction du syndicat de promoteur France Energie Eolienne. (FEE) ? Une lettre aux députés pour …changer le délit de prise illégale d’intérêt. : Citations « A cet égard, l'imprécision qui entoure actuellement la définition de la prise illégale d'intérêts est une faille qu'utilisent les détracteurs de l'éolien au détriment des maires ; il appartient bien sûr au Législateur de juger de l'opportunité d'y remédier.  Pour France Energie Eolienne, le syndicat le problème n'est pas que des élus soient en situation de prise illégale d'intérêt et coupable d'un délit pénal dans le cadre d'un projet éolien. Pour lui, la difficulté c'est que des citoyens lanceurs d'alerte dénoncent des faits infractionnels, des lanceurs d’alerte que France Energie Eolienne qualifie de « militants antirépublicains. » !!! Ben voyons, pourquoi se gêner !

Et les margoulins des éoliennes ont été entendus !

Dès 2013, les alors députés François Brottes (ex PS) et le très particulier Denis Beaupin ont agi pour supprimer les ZDE ou la règle des 5 mâts minimum et pour réduire les droits de recours des opposants de l'éolien ont d'ailleurs été déposés par ces derniers suite aux demandes répétées des syndicats professionnels. Dans la loi Macron, Denis Baupin a déposé un amendement visant à réduire à 2 mois les délais de recours contre les permis de construire/ICPE et à supprimer l'affichage du permis de construire sur le terrain comme point de départ de ce délai. Plus gratiné encore, il s’est trouvé en 2014 un député (Philippe Bies, PS) pour demander le fichage des membres des associations anti-éoliennes.  La présidence Macron, à la demande insistante de Hulot,  a entériné ces projets puisqu’elle a fait supprimer un niveau de juridiction pour les recours contre des projets éoliens terrestres, comme c’est déjà le cas pour l’éolien en mer. Le gouvernement a aussi « clarifié » (comprendre «  ») les règles en matière de renouvellement ou de modification d’un parc éolien et allégé, les contraintes posées par l’aviation civile et le ministère de la défense sont, en partie, allégées. « On va gagner facilement 18 mois, voire 2 ans", s'est félicitée Marion Lettry, du Syndicat des énergies renouvelables.

Bref, ce plan éolien est techniquement et économiquement absurde, néfaste pour la décarbonation de l’énergie et le climat, il spolie considérablement les riverains et met en danger leur  santé, et pour les éoliennes en mer, les pêcheurs, il est soutenu par l’argent de la corruption et les puissants intérêts gaziers et par une écolocrature qui n’hésite pas à priver les opposants de leurs droits et à sacrifier l’environnement.

Bon, ben si c’est comme ça, il va falloir refaire Plogoff !


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