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mardi 12 mars 2013

La coopération franco-indienne et l’Espace

C’est aussi un des buts de ce blog de saluer les succès scientifiques et techniques français. Fruit d’une coopération scientifique et technique entre l’Inde et la France, le satellite Saral a été lancé ce lundi 25 février depuis la base spatiale de Satish Dhawan dans le sud de l’Inde. Saral se déplace sur une orbite haute inclinaison à 800 km d'altitude. Cette collaboration a débuté le 2 mars 2007 lorsque le CNES et l'ISRO (l'agence spatiale indienne), ont signé le "memorandum of Understanding".
Saral est un satellite destiné à la surveillance de l’environnement. Sa mission principale : observer la surface des mers et des océans à l’aide d’ondes radar et ainsi d’obtenir une précision extrême de l’ordre de 3 cm.
Pierre Sengenes, chef de projet Saral au CNES, l’agence spatiale francaise explique les intérêts de cette observation : « Le point majeur, c’est la montée des océans. On est aujourd’hui sur une montée depuis une vingtaine d’années qui se chiffre en 3 millimètres par an. Mais ce qu’il faut voir, c’est que ce n’est pas une montée homogène des océans. En fait, il y a des endroits où la montée est beaucoup plus rapide que d’autres et il y a certains endroits où elle baisse. Donc l’ensemble de ces mesures va permettre de mieux connaître ces phénomènes-là et éventuellement de mieux protéger les gens. »
Avec sa nouvelle génération d’altimètre (AltiKa), conçu par les Français, Saral aidera les scientifiques à connaître mieux les variations du niveau moyen des eaux, ainsi que la dynamique océanique, les courants côtiers, les tourbillons, les marées et même les cours d’eau bien plus petits qu’auparavant dans le bassin de l’Amazone par exemple.
Cette collaboration n’est pas surprenante. Déjà un autre satellite,  Megha-Tropiques avait été lancé depuis la base indienne de Sriharikota en octobre 2011 dans le but de recueillir  des données sur le cycle de l’eau en milieu tropical dans le contexte du changement climatique.
 Le sous-continent indien est fortement exposé aux conséquences du réchauffement climatique, un réchauffement que  le dernier rapport du GIEC confirme, et qui se produit à une rapidité se situant dans la pire des hypothèses.
Or, la diminution des gaz à effet de serre ne semble plus à l’ordre du jour. Le monde brûle plus de charbon que jamais dans l’histoire, le développement considérable des gaz de schistes va dans le même mauvais sens, ainsi que l’arrêt par certains pays de leur programme nucléaire, qui impose la remise en service de centrales électriques à gaz ou charbons- y compris pour régulariser des productions intermittentes comme le solaire ou l’éolien.
Il est donc significatif et heureux que l’Inde s’implique dans la surveillance du climat et maintient son programme nucléaire, seule technique disponible pour tenter de limiter le réchauffement climatique.
Succès donc à Saral , et qu’il soit début d’une collaboration scientifique accrue entre la France et l’Inde, notamment dans les domaines du spatial, de l’aéronautique, du nucléaire…

dimanche 10 mars 2013

Séralini, suite et fin

Fin (en tant qu’autorité scientifique) du  Pr Séralini, et de ses photos en gros plans de rats rendus difformes par de gigantesques tumeurs, prétendument provoquées par le maïs transgénique résistant au round-up – glyphosate ? Ce devrait être le cas après ces aveux publiés par Marianne (9 février 2013): « Aucune équipe de biologistes ne peut dépenser autant que nous… Nous devions absolument publier, sous peine de devoir rembourser les crédits alloués par nos partenaires »
Donc 3 millions d’euros dépensés en vain dans une étude mal conçue dès le départ et qui n’a apporté, et ne pouvait apporter aucun résultat scientifiquement fondé. Mais il fallait que Carrefour, Auchan, Biocoop, Naturalia et le CRIIGEN de Corinne Lepage en aient pour leur argent. Ainsi s’explique la divulgation spectaculaire à des medias généralistes, avec embargo, pour le moins inédite et sujette à caution, en violation – et pour cause- de toute bonne pratique scientifique.
Honte à ceux (le Nouvel Obs, notamment) qui se sont prêtés à ce jeu à but lucratif – la promotion d’un livre et d’un film étant, en plus du financement de l’étude- en jeu. Et honneur à ceux ( Le Monde, Marianne par exemple) qui ont fait leur travail, et malgré les difficultés, les injures, les mises en cause ont mis en évidence les doutes scientifiques sérieux qui invalidaient la pseudo-étude de Séralini. (j’ai en mémoire Stéphane Foucart, du Monde, pris à partie par Corinne Lepage lors d’un débat sur France-Inter, lui rappelant que « Le Monde faisait campagne en faveur des gaz de schistes », ce qui apparemment le discréditait pour parler de l’étude séralinienne.
Une leçon : les experts honnêtes, sinon indépendants, ne sont pas forcément ceux que l’on croit, et il est inacceptable que dans ce genre de débat, et de manière récurrente, les experts qui émettent la moindre réserve se font systématiquement suspecter de malhonnêteté, de parti-pris en faveur des lobbies, et qu’on cherche à les discréditer. Ce n’est pas ainsi que l’on crée les conditions d’un débat utile, indispensable même.