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jeudi 29 février 2024

Action commune FED/Cérémé/GSCE : Appel pour une Politique Énergétique Rationnelle en France : Stopper l'Expansion des Énergies Renouvelables Intermittentes

 Action commune FED/Cérémé/GSCE  : Appel pour une Politique Énergétique Rationnelle en France : Stopper l'Expansion des Énergies Renouvelables Intermittentes

Dans un Communiqué de presse du 23 Février 2024, la FED ( Fédération Environnement Durable),  le Cérémé ( Centre d’étude des réalités écologiques et du mix électrique ) et le GSCE (Groupe des Scientifiques et Citoyens pour l'Électricité ) ont  lancé un appel pressant au gouvernement français et aux élus pour revoir la politique énergétique du pays.

Le GSCE met en garde contre la hausse rapide des prix de l'électricité, principalement attribuée au développement des énergies renouvelables intermittentes telles que l'éolien et le solaire.

Selon les données présentées par le GSCE, les prix de l'électricité ont augmenté de plus de 100% au cours des 16 dernières années, dépassant largement l'inflation. Pour inverser cette tendance, le groupe propose plusieurs mesures, dont l'arrêt du développement de ces énergies et une augmentation de la part de production nucléaire et hydraulique.

Une corrélation directe entre la proportion d'énergies renouvelables intermittentes et l'augmentation des prix de l'électricité a été établie par le GSCE, soulignant l'exemple allemand comme illustration de cette tendance. Selon leurs projections, la poursuite de l'expansion de ces énergies  en France pourrait entraîner une augmentation des prix de plus de 60% d'ici 2035.

Les investissements requis, notamment les parcs éoliens offshore, sont très élevés. Disséminés sur le territoire les éoliennes et les panneaux solaires entrainent aussi des coûts de raccordement exorbitants. En comparaison, la construction de centrales nucléaires sur les quelques sites existants serait économiquement beaucoup plus avantageuse, selon les études approfondies menées par le GSCE.

Le maintien et l'expansion du nucléaire et de l'hydraulique qui fournissent une électricité pilotable et renouvelable sont présentés comme la meilleure option pour garantir un approvisionnement électrique totalement décarboné et compétitif.

Une stratégie courageuse mettant fin au développement des énergies intermittentes au profit d'une approche pragmatique et respectueuse de l'environnement permettrait de stabiliser les prix de l'électricité et de protéger le pouvoir d'achat des citoyens, en particulier les ménages à faible revenu.

Contact Fed environnementdurable.org      

 Dans un document , le GSCE précise des éléments qui permettraient de se passer en très grande partie, voire totalement  de l’éolien offshore tout en maintenant un prix de l’électricité bien moins élevé

- Evolution des investissements à réaliser pour atteindre sans risque de black-out les 840 Wh nécessaires  à la consommation française en 2050

-         - Prolongation des centrales nucléaires existantes à 70 ans

-          - Construction de 24 centrales EPR2 en 30 ans

-          - Construction de 10 GW de gaz pilotables pour faire face aux besoins de pointe, alimentées par du gaz naturel et bientôt par du biogaz

-         - Arrêt des subventions et des garanties de prix en faveur des ENR intermittentes qui devront se développer par leur propre compétitivité

Cela incitera les producteurs d’ENR intermittentes à ne pas produire quand les prix de l’électricité sont négatifs et à développer des moyens de stockage. Il s’agît pour les ENR de passer d’une production fatale, non contrôlable, à une production utile par le couplage avec les moyens de stockage.

Cela correspond au scenario N4 chiffré par le Cérémé, qui, par comparaison au scénario RTE « officiel » (NO3 actualisé) présente en outre les atouts suivants : deux fois moins d’émissions de CO2/ Un système pilotable et un passage de la pointe électrique, quoi qu’il arrive.

NB d’autres scenarios présentent des caractéristiques similaires ace quelques variations , tels ceux de Patrimoine Nucléaire et Climat ou de Sauvons le climat !



vendredi 23 février 2024

Quelques nouvelles de l’éolien off shore à l’étranger !

 Les promoteurs américains pleurent auprès de l’Etat fédéral ; 2) General Electric  renonce à une turbine de 18 MW :  un coup dur pour les projets en cours ;  3) Une pénurie de navires retarde le projet d’éoliennes offshore de Dogger Bank A ; 4) Les USA et le Danemark s’accordent pour soutenir l’éolien offshore flottant

1)     L'éolien offshore fait face à des problèmes économiques

« Retour de fortune contre l’éolien offshore, alors que les promoteurs du Nord-Est font face à à des coûts qui montent en flèche, des goulots d’étranglement persistants dans les chaînes d'approvisionnement et réclament davantage de soutien étatique fédéral et d’allègements fiscaux. »

« La décision explosive d' Ørsted le 31 octobre de supprimer deux parcs éoliens en cours de développement au large du New Jersey a mis un point culminant sur une année qui a vu pas moins de 4,7 GW d'énergie éolienne prévue temporairement, ou peut-être définitivement, abandonnés »

« Alors que certains promoteurs choisissent de payer des frais de résiliation élevés plutôt que de poursuivre ce qu’ils considèrent commedes activités déficiatires, les gouverneurs de six États du nord-est ont envoyé une lettre au président Biden en septembre pour demander de l’aide. « Sans intervention, ces projets à court terme risquent de plus en plus d’échouer »...

"Sans action fédérale, le déploiement de l'énergie éolienne offshore aux États-Unis risque sérieusement de s'arrêter ont écrit les gouverneurs démocrates du New Jersey, de New York, du Connecticut, du Maryland, du Massachusetts et du Rhode Island. car les contribuables des États pourraient ne pas être en mesure d'absorber à eux seuls ces nouveaux coûts importants."!

L'éolien offshore, c'est hors de prix !

https://www.workboat.com/appeals-for-help-grow-as-offshore-wind-faces-economic-reckoning




1)     General Electric  renonce à une turbine de 18 MW :  un coup dur pour les projets de New York

Le remplacement des turbines de 18 MW de General Electric par des turbines plus petites est un revers pour les projets de production d'électricité.

Le constructeur basé à Boston avait prévu de construire une turbine de 18 mégawatts dans le port de Coeymans à New York, mais utilisera plutôt une turbine de 15 MW. Trois projets qui ont remporté des contrats l'année dernière pour vendre de l'électricité à New York ont basé leurs offres sur la disponibilité de la turbine de 18 MW.

Ce changement modifiera l'impact économique et environnemental des projets,.. Les promoteurs devront installer plus de turbines pour fournir la même quantité d'électricité, ce qui pourrait augmenter les coûts et l'empreinte des projets.

« Cela implique un coût de projet plus élevé », a déclaré Timothy Fox, un analyste qui suit l'industrie chez ClearView Energy Partners.


https://subscriber.politicopro.com/article/2024/02/ge-scraps-large-turbine-in-blow-to-ny-project-00140390?s=09

3) Une pénurie de navires retarde le projet d’éoliennes offshore de Dogger Bank A

Dogger Bank doit devenir la plus grande ferme éolienne en mer du monde, mais son installation a pris du retard. La cause principale ? Le manque de navires pour transporter les éoliennes sur le site.

https://www.revolution-energetique.com/une-penurie-de-navires-retarde-le-projet-deoliennes-offshore-de-dogger-bank-a/

4) Les USA et le Danemark s’accordent pour soutenir l’éolien offshore flottant

Le financement conjoint ciblera spécifiquement l’amélioration des technologies et des méthodes d’amarrage utilisées pour sécuriser les plates-formes flottantes au fond marin… Les technologies d’amarrage désignet toutéquipement permettant de fixer de manière permanente une structure éolienne flottante de+15 MW à l’intérier d’un r »eu d’énerie éolienne en eaux profondes (50+ mètres) y compris les lignes d’amarrage, les ancres et tous les composants associés

Preuve que l’éolien flottant n’est pas mature !

https://www.energiesdelamer.eu/2024/02/13/etats-unis-danemark-accord-eolien-flottant/

Tout cela sont des catastrophes annoncées ! Vous pouvez retrouvez nos dossiers de synthèse déposés à la CNDP sur la pagedossiers CNDP




samedi 10 février 2024

Financement du nouveau nucléaire et gestion des risques dans des économies sous contrainte carbone

 Ce texte est le résume d’un article d’un numéro remarquable de l’Ecole des Mines consacré au nouveau nucléaire, Annales des Mines, N° 113 - Janvier 2024 - Le nouveau nucléaire. . Auteur : Jan Horst KEPPLER, Conseiller économique sénior à l’Agence de l’énergie nucléaire de l’OCDE (AEN).

Et il se montre extrêmement positif et optimiste concernant le financement du nouveau nucléaire : moyennement des stratégies simples et de bon sens pour mitiger les différents risques , « les investisseurs, qu’ils soient privés ou publics, offriront du capital à des taux de rendement très bas pour acquérir le droit au bien précieux qu’est l’électricité à faibles émissions de carbone livrée de manière prévisible 24 heures sur 24 pendant des décennies. »

Une bonne nouvelle : les coûts en capital de l’énergie nucléaire moindres que ceux annoncés

Le cadre proposé ici permet de tirer deux conclusions clés. D’abord, dans un monde contraint par les émissions de carbone, les coûts en capital réels de l’énergie nucléaire et d’autres sources de production à faibles émissions de carbone sont inférieurs à ce qui est généralement supposé en raison de leur capacité à compenser le risque financier systémique. L’incorporation d’investissements dans la production d’énergie à faibles émissions de carbone peut donc réduire les risques globaux du portefeuille.

Ensuite, il existe des politiques et des mesures efficaces pour réduire de manière radicale les coûts  et financiers d’autres composantes du risque, tels que les risques liés à la construction, les risques liés aux prix et les risques politiques.

Ces conclusions s’appliquent de la même manière aux investissements privés et publics.

Cependant, les gouvernements ont eux aussi un rôle important à jouer.

Tout d’abord, ils doivent garantir des engagements crédibles et efficaces en faveur de l’objectif de zéro émission nette de carbone d’ici 2050. Ils doivent également mettre en oeuvre les mesures nécessaires pour éliminer ou réduire les coûts économiques liés aux risques de construction, aux risques de prix et aux risques politiques. Enfin, les gouvernements peuvent intervenir en tant que promoteurs directs de projets en cas de défaillance du marché lorsque les acteurs privés ne reconnaissent pas la vraie valeur économique d’un projet nucléaire. Au-delà de la réduction des risques financiers, les gouvernements ont alors un rôle à jouer dans la mise en place de structures de gestion de projet efficaces pour les projets complexes et de grande envergure tels que la construction de nouvelles centrales nucléaires, ainsi que dans la stabilité macroéconomique.

Si les mesures indiquées ci-dessous sont pleinement mises en œuvre et que les projets de nouvelles centrales nucléaires sont entièrement sans risques, les investisseurs privés et publics rivaliseront pour bénéficier des avantages d’une électricité pilotable à faibles émissions de carbone, en réduisant le rendement exigé sur le capital à des taux nettement inférieurs à ceux d’aujourd’hui.

L’énergie nucléaire peut donc contribuer de manière significative à la réduction des émissions de carbone.


Les risques doivent être alloués à la partie la mieux équipée pour minimiser les coûts économiques de ces risques.

Le coût du capital dans la construction de nouvelles centrales nucléaires, comme ailleurs, dépend de la gestion et de l’allocation des risques. Un principe important dans ce contexte est que les risques doivent toujours être alloués à la partie la mieux équipée pour minimiser les coûts économiques de ces risques. La capacité à minimiser le coût des risques est généralement liée soit à une compétence technique particulière (les électriciens gérant les centrales nucléaires devraient supporter le risque opérationnel, par exemple), soit à une capacité particulière à partager, diversifier et couvrir les risques.

Ce rapport introduit une autre considération : dans les cadres politiques visant à réduire les émissions de carbone afin d’atteindre zéro émission nette d’ici à 2050, les sources de production à faibles émissions de carbone telles que l’énergie nucléaire peuvent jouer un rôle important dans la compensation des risques financiers de portefeuille. Explication : À mesure que le changement climatique et les efforts pour le combattre s’intensifient, les prix du carbone implicites et explicites augmentent. Cela diminue la rentabilité de l’économie dans son ensemble, mais augmente la rentabilité des investissements à faibles émissions de carbone. Dans ce cas, l’inclusion des investissements à faibles émissions de carbone réduira le risque et améliorera le rapport risque rendement, également appelé ratio de Sharpe, des portefeuilles financiers

Le risque construction : RAB ou CWP

Pour les projets importants et complexes tels que la construction de nouvelles centrales nucléaires, le risque de construction est peut-être le risque spécifique le plus important. Si une entreprise individuelle supporte ce risque, sa survie pourrait être en jeu. En conséquence, les investisseurs exigeraient une prime de faillite importante en cas d’exposition au risque de construction.

Pour pallier cet inconvénient, des mesures telles que la base d’actifs régulée (regulated asset base ou RAB) au Royaume-Uni ou le travail en cours de construction (construction work in progress ou CWP) aux États-Unis ont été proposées. De telles mesures transfèrent le coût de la construction de l’usine sur les factures d’électricité des consommateurs à partir du moment même où la construction commence, plutôt qu’à partir du moment où la production d’électricité débute. La théorie économique montre que cela implique non seulement un transfert de risque, mais aussi, tant que certaines hypothèses raisonnables sont satisfaites, une réduction des coûts économiques du risque, car les montants en jeu représentent une toute petite partie du budget de chaque consommateur.

Le risque prix de marché : se rapprocher des couts moyens Cfd, contrats à long terme 

Le risque prix dans les marchés de l’électricité dérégulés qui dominent les secteurs de l’électricité des pays de l’OCDE est depuis longtemps reconnu comme un facteur important du coût du capital.  C’est pourquoi les régulateurs ont proposé, dans certains cas, des garanties de prix sous forme de tarifs de rachat garantis ou de contrats à terme régulés, notamment les contrats sur différence (contracts for difference [CFD]). Or, ce n’est que le début.

Si les pays de l’OCDE continuent à opérer des marchés dérégulés également dans des systèmes électriques bas carbone, les prix seront de plus en plus souvent fixés par les coûts marginaux à court terme nuls ou très bas des énergies renouvelables et du nucléaire. Compte tenu des contraintes budgétaires des producteurs ceux-ci devront compenser ces bas prix par des heures de rareté où les prix pourront atteindre des centaines, voire des milliers, de dollars ou d’euros par MWh. Un consensus émerge graduellement, selon lequel dans un contexte de fortes contraintes carbone, tous les fournisseurs à faibles émissions de carbone devront bénéficier de contrats à long terme généralisés avec des prix garantis au niveau des coûts moyens sur toute la durée de vie du projet.

Le risque politique : indemnisations contractuelles

En ce qui concerne le risque politique, la logique qui exige d’attribuer le risque à la partie la mieux équipée pour le minimiser et l’internaliser est dans l’ensemble, déjà respectée. Les clauses d’indemnisation contractuelle assurent les opérateurs de projets et leurs investisseurs contre les changements de la politique énergétique qui limiteraient l’utilisation de l’énergie nucléaire, allouant ce risque aux gouvernements nationaux.

En résumé, le coût du capital pour les projets de construction de nouvelles centrales nucléaires est soit plus bas que ce qui est généralement supposé, soit potentiellement réduit radicalement grâce à des mesures appropriées.

Dans le premier cas, le taux de rendement sans risque à long terme est toujours très bas, tandis que la corrélation avec le risque de marché systémique peut être prudemment supposée nulle, tant que des objectifs de zéro émission nette sont poursuivis avec vigueur et cohérence. Dans le deuxième cas, les gouvernements et les régulateurs des marchés de l’électricité disposent de mesures efficaces pour réduire non seulement le risque effectif pour les investisseurs, mais aussi le coût économique global du risque de construction, du risque de prix de l’électricité et du risque politique….

Autrement dit, si les projets de construction de nouvelles centrales nucléaires sont complètement sans risques de la manière décrite ci-dessus, les investisseurs, qu’ils soient privés ou publics, offriront du capital à des taux de rendement très bas pour acquérir le droit au bien précieux qu’est l’électricité à faibles émissions de carbone livrée de manière prévisible 24 heures sur 24 pendant des décennies.

La responsabilité des gouvernements

En définitive, la responsabilité de la gestion des risques financiers reviendra aux gouvernements. La conclusion du rapport selon laquelle les coûts en capital des projets de construction de nouvelles centrales nucléaires peuvent être nettement inférieurs aux attentes s’applique de la même manière aux investisseurs publics et privés. Néanmoins, les gouvernements ont encore un rôle important à jouer dans ce contexte.

 La première tâche des gouvernements est de garantir un engagement crédible et efficace en matière de réduction des émissions de carbone

Deuxièmement, les gouvernements doivent mettre en œuvre les stratégies présentées ci-dessus pour éliminer ou réduire les coûts économiques de trois risques idiosyncrasiques propres à chaque projet : le risque de construction, en répartissant le risque sur les consommateurs ; le risque de prix, grâce à des contrats à long terme ou à des tarifs réglementés ; et le risque politique, grâce à des accords d’indemnisation appropriés conclus avec les autorités.

Troisièmement, les gouvernements peuvent également intervenir en tant que promoteurs directs de projets, en cas d’échec du marché lorsque les acteurs privés ne reconnaissent pas la vraie valeur économique d’un projet nucléaire, notamment grâce à leur capacité à compenser le risque d’un portefeuille financier.

Inutile pour cela d’en appeler à l’intérêt général ou à des objectifs stratégiques tels que la sécurité de l’approvisionnement énergétique, le développement technologique, la cohésion régionale ou l’emploi, aussi importants soient-ils. Les seules défaillances du marché pertinentes concerneraient l’appréciation correcte des coûts et des avantages d’une électricité pilotable à faibles émissions de carbone.

Quatrièmement, les gouvernements ont un rôle à jouer pour mettre en place des structures de gestion de projet efficaces pour la construction de nouvelles centrales nucléaires. L’interaction des structures de financement, de la gestion de projet, des incitations et de l’architecture des marchés de l’électricité dans la construction de nouvelles centrales nucléaires fera l’objet d’un futur rapport de l’AEN. À ce stade, il convient de dire que les gouvernements doivent veiller à ce que tous les acteurs contribuent à l’objectif commun qui est de mener à bien les projets de construction de nouvelles centrales nucléaires en respectant les délais et le budget définis.

Enfin, les gouvernements doivent garantir la stabilité macroéconomique pour minimiser les primes de risque pays.



« L’éolien en mer, vraiment dans une mauvaise passe ? Oui et tant mieux pour Bretagne -Sud !

 Quand Ouest-France publie une tribune d'un acteur de l'éolien qui dresse un portrait non dénué de franchise des difficultés de l'éolien en mer...ça vaut la peine qu'on en parle ! Avec des conséquences claires pour Bretagne sud : soit il ne se fera pas, soit il sera chinois...

Extraits significatifs : 

"On ne compte plus les projets abandonnés dans le monde, malgré les coûts de développement importants déjà dépensés par les opérateurs qui sont pris en tenaille entre engagements (ou perspectives) sur les prix de vente de l'électricité et hausses importantes des coûts des projets et des taux d'intérêt permettant de les financer....Au Royaume-Uni, le dernier appel d'offres n'obtenait aucune candidature : un choc ! Et le Royaume d'annoncer une hausse des prix plafonds de plus de 50 % afin d'attirer de nouveau des candidats : 85 €/MWh pour l'éolien posé et 205 €/MWh pour l'éolien flottant"*

Commentaire : Eh oui, il y a eu un mensonge généralisé sur les vrais coûts...et les réalités ignorées commencent à se venger !

"Pour l'appel d'offre éolien flottant Bretagne Sud en cours, le plafond a été fixé à 140 €/MWh, chiffre à comparer aux 205 €/MWh de l'appel d'offres britannique fixé pour 2024. Les candidats ont remis leurs offres en octobre 2023 sur la base d'un cahier des charges conçu bien avant 2022, retard dans la procédure oblige. Rappelons que cet appel d'offres commercial, dans cette technologie flottante, est une première mondiale. Il serait donc extrêmement dommageable d'en faire un échec dû à un excès de compétition et de prise de risque de la part du futur lauréat dont on attend la nomination d'ici quelques semaines."

Commentaire : Merci de cet aveu ! Les conditions de l'appel d'offre A05 ne sont tout simplement  pas viables et soit il faut abandonner, soit cela coûtera beaucoup plus cher...

"Cette course aux prix entraînera immanquablement une forte hausse de la part extra-européenne des projets et la fin d'une filière naissante pourtant prometteuse en France, voire en Europe : Fabrication des fondations en Asie et achat de turbines en Chine où la montée en compétences a été fulgurante, au point que la plus grosse machine installée est maintenant chinoise !"

Commentaire : oui, le risque est réel comme pour les panneaux photovoltaïques, cf. notre article précédent

"Certains ont proposé des prix « plancher » contre un engagement de réaliser 80 % de la valeur des projets en Europe. Pourquoi pas ? Mais comment l'Etat pourrait-il estimer un prix « plancher » pertinent par projet ? Trop élevé, ce sera l'effet de rente, trop bas, le critère prix reprendra tous ses droits."


Commentaire :  Encore une rente de plus pour les promoteurs éoliens ! En effet, cela ne peut pas et ne doit pas fonctionner ainsi.

Lien vers l'article

jeudi 8 février 2024

L’éolien offshore et la sécurité en mer

Le 23 janvier s’est tenu à  l'Ecole-Militaire à Paris un colloque organisé par le Centre d'Etudes stratégiques de la Marine, intitulé Indépendance énergétique, comment assurer la sécurité des parcs éoliens en mer. Les interventions video devraient être bientôt disponibles sur le site des Energies de la Mer. En attendant, une revue de presse rapide sur ce colloque important : et une antienne qui revient , celle de la pêche: « C’est ici la question de la cohabitation des usages qui est soulevée, notamment car les parcs se trouvent souvent dans des zones de pêche, ce qui constitue une exception française. »

Lien:  https://www.energiesdelamer.eu/2023/11/20/colloque-independance-energetique-comment-assurer-la-securite-des-parcs-eoliens-en-mer/

Le Marin, 23/01/2024 : Pour l’Etat, l’expansion de l’Eolien en mer impose d’anticiper sécurité et sûreté dans les parcs

Lien https://lemarin.ouest-france.fr/energie/energies-marines/pour-letat-lexpansion-de-leolien-en-mer-impose-danticiper-securite-et-surete-dans-les-parcs-90baf3ce-ba1f-11ee-afe8-d81ceac7fa4c

Extraits : « Mis à part un navire de commerce d’une centaine de mètres qui est entré dans le parc de Saint-Brieuc, car il n’avait pas ses cartes à jours, et une embarcation de pêche qui a heurté une éolienne dans le parc de Fécamp, il n’ y a pas eu d’autres éléments graves » en France. « Seulement  huit constats d’infraction ont été dressés par les services de l’Etat dans le seul parc en exploitation, celui de Saint-Nazaire »

« Les sujets listés ont été nombreux. Parmi eux, le risque de collision, l’intégrité des câbles, l’assistance aux personnes, les incendies, les perturbations des radars côtiers.. Il ne faut pas croire qu’il n’y aura pas des actes malveillants, les champs peuvent devenir des opportunités pour le narcotrafic, il y a aussi la menaces cyber »

Deux radars de compensation ont été mis en place dans le parc de Saint-Nazaire, mais EDF renouvelable s’est posé « la question de la pertinence de multiplier ces équipements alors qu’une cinquantaine de parcs doivent être construit pour atteindre les 45 GW »

La Marine réclame des moyens supplémentaires « Ce défi croissant de l’éolien en mer porte des défis capacitaires nouveaux » et sa part de la taxe éolienne

Merveille Energie, 20 janvier 2024 : Amiral Oudot de Dainville, des périls de plus en plus nombreux

Lien : https://www.energiesdelamer.eu/2024/01/20/merveille-energie-12-securite-de-leolien-en-mer/

Extraits : « L’essor des parcs éoliens devrait contribuer à de nouveaux points de risque. Des hackeurs peuvent entrer dans le système de navigation d’un bateau et le faire échouer sur la côte. D’autres navires échappent à la surveillance en manipulant leur transpondeur AIS »

« Avec un simple bateau semi-rigide de type Zodiac, il est possible de s’en prendre à un parc éolien et d’y causer des dégâts… En définitive, il est plus facile d’assurer la sécurité d’une centrale nucléaire que d’un parc éolien, son équivalent à mer »

« Pour le moment, ces parcs éoliens sont installés dans la ZEE, sous souveraineté nationale…On peut donc les surveiller étroitement et en limiter l’accès…Il faut donc trouver un statut juridique adapté, quitte à faire évoluer la réglementation. Mais plus ces parcs éoliens sont éloignés des côtes, plus il devient difficile d’en limiter l’accès. Cela pose donc un problème de sécurité supplémentaire pour l’éolien flottant »

« Pour assurer la sécurité des parcs éoliens, il faut les doter de moyens de surveillance, à la fois sous la mer (avec des drones, des capteurs) et sur l’eau (avec des radars, des drones, des capteurs..). Il faudra aussi prévoir des unités de protection basées à proximité, et capables d’intervenir rapidement en cas de problèmes. Bref, c’est toute une organisation de surveillance et de sécurité qu’il convient de mettre en place. Même si cela va augmenter le coût de l’électricité produite »

« Les opérateurs par exemple pourraient mettre en place des bateaux pour se protéger de la piraterie, avec des marins ou des gardes armés. La question de la création de milices de protection va donc se poser »




Le Télégramme, 31 janvier 2024 :  À quelles menaces les parcs éoliens en mer sont-ils exposés ?

Extraits : « Intrusion, collision, trafic de drogues, attaque cyber… Les parcs éoliens en mer, ces nouveaux piliers de la transition énergétique, s’exposent à des risques et menaces. Il s’agit de les prévenir »

« Dans les appels d’offres, on inclut, par exemple, un réseau de vidéosurveillance, deux radars au minimum, et une analyse de sûreté. Il faut être en mesure de détecter et contrôler toute intrusion illicite Ces intrusions, ce sont celles de pêcheurs, un temps en colère, dans la zone du parc éolien de la baie de Saint-Brieuc. « Des actions violentes et dangereuses, il faut s’en prémunir. Les parcs sont des infrastructures stratégiques à protéger », insiste Stéphane-Alain Riou, d’Iberdrola.

Donc, on a bien compris que pour Iberdrola, le grand problème, ce sont les pêcheurs. Merci de cet aveu !  qui corrobore ce que dit la Cour européenne des Comptes : « le conflit entre ces deux secteurs ( l’éolien et la pêche) reste sans issue"

Avis similaire pour EDF Renouvelable :  Du côté du parc éolien en mer de Saint-Nazaire (44), « les autorités compétentes ont fait huit constats d’infraction l’été. Sur une période donnée, nous en avons noté l’équivalent de 800 », relate Jean-Philippe Pagot, d’EDF Renouvelables. C’est ici la question de la cohabitation des usages qui est soulevée, notamment car les parcs se trouvent souvent dans des zones de pêche, ce qui constitue une exception française. »