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vendredi 29 mai 2015

Une certaine honte


J’ai fait ce rêve qu’un cabinet d’avocat, de lawyers bien aguerris se chargeaient de défendre les droits de propriété intellectuelle de la Grèce et que pour chaque mention d’un concept philosophique ou politique, d’une découverte ou d’un théorème mathématique, d’une légende, d’une tragédie, d’un héros, d’un dieu grecs, d’une œuvre d’art, d’un fait historique, un infime pourcentage atterrissait dans les caisses, assez profondes il est vrai, mais tout de même pas incomblables des dettes grecques. Mais non, les rêves dans notre monde désenchanté des mythologies, ne se produisent plus.
Alors, pour Chronos insatiable, pour Zeus impérial, pour Athéna aux yeux pers (aujourd’hui glauques ?), pour Hera qui ne se laisse pas faire, pour la beauté d’Aphrodite, la lumière d’Apollon, les sombres orgies de Dyonisos, pour Orphée, pour Prométhée le rebelle, pour les Titans et le sombre Hadès ; cadeau ! Pour Agamemnon le grand roi et son frère Ménélas, pour Achille le vaillant et l’ami éternel Patrocle, pour Iphigénie, pour Castor et Pollux unis dans l’éternité, pour la beauté de Briséis, pour le rusé Ulysse, ses compagnons, sa fidèle Pénélope, pour Euryclée sa vielle nourrice, pour Laërte, son père et pour le chien Argos; cadeau ! Pour les malheureux Hector, Priam, Hélène, Enée, et même le bellâtre Paris, pour Cassandre, que l’on n’écoutait pas, à l’époque ; cadeau ! Pour l’horrible Méduse, pour Jason, sa toison d’or et ses argonautes, pour Hercule et ses travaux, pour les centaures, les amazones ;  cadeau. Pour Minos, Ariane et  Dédale et Icare, qui voulurent voler, cadeau.
Pour Œdipe, qui ne savait pas complexé, pour l’Œdipe roi et les tragiques Laïos et Jocaste, qui voulurent échapper à l’oracle, pour leur tragique descendance de Colonne, pour Créon l’Etat et Antigone, l’éternelle rebelle, pour Eschyle, Sophocle et Euripide, cadeau ;  pour les Euménides vengeresses poursuivant Oreste, et pour la justice d’Athéna, pour Andromaque, pour l’hybris et la nemesis,  pour les chœurs et les majestueux théâtres, cadeau. Pour Pythagore et sa musique des sphères et des enclumes, pour Thalès et les débuts modestes  de la géométrie jusqu’à Euclide (les Eléments, longtemps le livre le plus traduit), pour Diophante et ses problèmes, Zénon et ses paradoxes , pour les exploits d’Appolonius, de Pappus, pour les ellipses, les paraboles, les hyperboles, cadeau. Pour la logique et l’ arithmétique, et les nombres fascinants,  cadeau.  Pour Ptolémée et son système des astres, pour Eratosthène qui mesura la Terre, pour peut-être le plus grand génie scientifique de tous temps, pour Archimède, cadeau. Pour Hippocrate qui cessa de considérer les maladies comme une malédiction, pour Erasistrate et pour Hérophile, qui  peut-être découvrirent la circulation sanguine, pour leur disciple Galien, qui vint à Rome, cadeau.
Pour le mystérieux Héraclite et le Parménide, pour les trop habiles sophistes et pour Socrate et son procès, scandale initial de la démocratie, pour Epicure et son jardin, Platon et son Académie, Aristote et son lycée, cadeau. Pour l’Atlantide, pour la Banquet, Eros et les Androgynes primitifs , pour le Pamphylien, le Phédon, le Gorgias et le destin des âmes, pour la Caverne d’illusions, pour l’anneau de Gygès et le témoignage d’Er, pour la République ; pour le provocateur Diogène, pour Plotin, passeur complexe ; cadeau
Pour ionique, dorique et corinthien, pour Delphes et pour le Parthénon, pour Olympie et son Zeus, son stade, ses jeux, ses héros, pour les auriges, les guerriers, les coryphées, pour Hermès renouant ses sandales, la majesté de Samothrace, la Vénus de Milo, et la statue d'Athéna Parthénos, pour Phidias, pour le Laocoon,  et tant d’autres qui marquent nos conceptions esthétiques ; cadeau
Pour Troie et sa guerre, pour  Athènes, Sparte et leurs législateurs Lycurgue et Solon, pour Rhodes et son colosse, pour Délos et sa ligue, pour  la victoire de Marathon et son messager, pour la démocratie, l’aristocratie, la monarchie, et même les tyrans ; cadeau. Pour les discours de Démosthène, pour les Thermopyles et Leonidas, pour Hérodote l’enquêteur, pour l’épopée d’Alexandre ; cadeau
Pour l’économie aussi, cadeau. Et c’est au nom de cette science du foyer que l’on chasserait la Grèce du foyer européen ? L’état grec a besoin d’être reconstruit, soit ; ça ne parait pas insurmontable .On leur doit bien ça,
un peu de temps.

samedi 9 mai 2015

Diplomatie scientifique de la France_ le changement climatique

Promouvoir la recherche climatique française_ un ensemble peu lisible
Si diplomatie scientifique de la France il doit y avoir (et il devrait effectivement y avoir, c’est un thème qui a été récemment mis en place au Ministère des Affaires étrangères et qui doit être développé), il serait dommage qu’on ne profite pas de cette occasion unique et majeure qu’est la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP 21) en novembre 2015 pour mieux faire connaître et promouvoir la recherche française dans le domaine du climat. Certaines ambassades (Dublin notamment) ont fait un effort en ce sens en consacrant un page internet à ce thème ; Campus France propose en ligne un document sur la recherche climatique en France, certes utile aux spécialistes ; mais le moins qu’on puisse dire est que les informations sur la recherche climatique en France sont dispersées, peu homogènes, peu attractives pour le grand public et qu’elles font peu pour la promotion de la recherche française en dehors d’un cercle étroit et informé de spécialistes. Un cercle facilement dérouté, car, défaut exacerbé en France, l’enchevêtrement des structures de recherche et des collaborations rend l’ensemble vraiment peu lisible. Citons, et je suis sûr d’en oublier : le CEA, acteur majeur, d’où est issu le glaciologue et climatologue Jean Jouzel, centre d’excellence mondial pour la recherche historique sur le climat, depuis la paléoclimatologie jusqu’aux glaciations récentes (les « archives du climat »), l’étude des événements climatiques soudains, la mesure du CO2 et autres traceurs géochimiques et climatiques (qui fait partie de son cœur de métier), les interactions entre la composition de l’atmosphère, les échanges avec la surface terrestre et les activités humaines, etc. ; L’Institut Pierre Simon-Laplace et ses calculateurs géants, en pointe sur la modélisation du climat et de la mesure des gaz à effets de serre, l’ Institut des Sciences de l’Univers du CNRS (INSU), l’IRD (institut de recherche sur le développement) qui suit particulièrement les effets du changement climatiques sur les pays en voies de développement, le Centre National de Recherche Météorologique (CNRM, partagé entre Meteo France et le CNRS), qui participe très activement depuis le début aux travaux du GIEC....
 
De Charcot à Jouzel, une belle histoire
 
Oui, il serait quand même intéressant que la COP 21 soit l’occasion de montrer  un visage plus clair et unifié d’une recherche climatique française, très active et de valeur, d’ailleurs reconnue entre autres récompenses par le Prix Nobel de Jean Jouzel. Une recherche climatique française  qui a su attirer des personnalités étrangères de premier plan, comme Robert Kandel, diplômé de Harvard, spécialiste mondial du bilan radiatif et des aérosols, qui a fait toute sa carrière en France. Ce pourrait être l’occasion aussi, de raconter une vraie histoire scientifique française, une histoire qui part de l’exploration et de la  recherche arctique et antarctique, des missions polaires de l’extraordinaire Jean-Baptiste Charcot (1867-1936), des odyssées de ses Pourquoi pas, et de sa mort héroïque. Une histoire qui passe par Paul-Emile Victor, puis par  Claude Lorius, prédécesseur de Jouzel, par les premières campagnes de prélèvement des carottes de glace arctique et de l’analyse de la composition des bulles d’air qu’elles contiennent (projet Vostock 1984-1991). Cette exploitation des extraordinaires « archives climatiques arctiques » ont montré sans ambiguïté le lien entre évolution climatique et taux de gaz à effets de serre sur des périodes allant de 15000 à 800000 ans, point de départ de la prise de conscience du réchauffement climatique et de son origine anthropique, puis des travaux du GIEC.  C’est une belle histoire qui continue, et que la France, qui y a joué un rôle majeur, devrait mieux faire connaître à l’occasion de la COP 21.
 

 

Les allergies_ épidémie en vue, recherche indispensable


 Une extension épidémique
Dans le Livre noir des allergies ( l’Archipel), l’allergologue Pierrick Hordé parle  d’une épidémie en explosion. L’OMS prévoit que la moitié de la population occidentale sera en 2050 victime d’allergies de toutes natures (respiratoires, alimentaires, professionnelles). Il y aurait aujourd’hui en Europe 150 millions d’allergiques.  De plus, les symptômes (rhinites, conjonctivites, exémas) ne sont pas forcément bien pris en compte et les rhinites allergiques évoluent près d’une fois sur deux vers l’asthme, encore trop souvent sous-diagnostiqué.  Or, rappelle M. Hordé, dans les années 1970, on parlait assez peu d’allergies. C’est devenu un phénomène de civilisation  et une telle explosion ne peut s’expliquer que par l’intervention de facteurs environnementaux et les modifications de modes de vie.
La pollution de l’air joue un rôle important, notamment dans l’allergie aux pollens où pollens et particules fines forment ce que M. Hordé appelle un « cocktail explosif ». Les particules fines accentuent l‘irritabilité des muqueuses ; de plus elles se fixent sur les pollens et les font éclater, facilitant ainsi leur pénétration plus profonde dans les bronches et le relargage d’allergènes. Souvent négligée, la pollution intérieure est cinq à sept fois supérieure à la pollution extérieure et représente un véritable fléau en matière de santé publique ; l’ANSES parle de 2.000 décès en France et l’OMS de 4,3 millions de décès annuels contre 3,7 à la pollution atmosphérique. Les polluants impliques sont les composés organiques volatiles, particulièrement le formaldéhyde et autres aldéhydes, présents dans les peintures, colles, bois agglomérés, détergents etc. , les acariens et très souvent, les résidus de tabac_ l’interdiction de fumer en voiture est une bonne décision. Le Dr Hordé appelle aussi à se méfier des produits et plantes censés purifiés l’air qui, souvent empirent la situation : bougies, encens, huiles essentielles, aérosols contiennent aussi souvent des composés organiques volatiles nocifs et il dénonce un manque de réglementation et des indications souvent trompeuses.  La seule et vraie mesure efficace consiste dans l’aération journalière des habitations. Les cosmétiques doivent aussi être surveillés, et la mention cosmétique bio n’apportent aucune garantie quant aux allergies. Les méthodes de stérilisation UHT, préférables,  se développent. Les écoles sont un point évidemment important, critique et inquiétant. L’Inserm a mené une étude sur la qualité de l'air à l'intérieur de 108 écoles primaires réparties dans 6 villes :  30% des élèves sont exposés à des niveaux des principaux polluants atmosphériques supérieurs aux valeurs guides recommandées par l'OMS et l'ANSES (et cette exposition est associée à une augmentation de l'asthme et des rhinites) chez les enfants scolarisés. De nombreuses améliorations sont possibles sur le cadre de vie. Reste qu’il faudra  prendre la mesure de la gravité de l’épidémie allergique et que c’est un domaine un peu négligé, peut-être parce que très compliqué,  en matière de recherche.
Immunologistes et allergologues_ prendre l’allergie au sérieux
Un point est assez symbolique : en France, l’allergologie n’est pas une spécialité médicale reconnue et enseignée en tant que telle, contrairement à la plupart des pays européens ; au contraire, l’immunologie ( remarquer la différence allergologue/immunologiste, le iste fait tout de suite plus sérieux que le logue) qui est en quelque sorte sa base scientifique est bien reconnue – et il faut dire que depuis Pasteur, la France a une belle et forte tradition en ce domaine. L’immunologie s’occupe de problèmes très sérieux : les vaccins, les rejets de greffe, les maladies auto-immunes, l’arthrite rhumatoïde. Dans tous ces domaines, des progrès immenses ont été accomplis-  dans le dernier, des médicaments plus efficaces et mieux tolérés que les anticorps, comme le filgotinib de Galapagos sont en développement. Par contre, l’allergologie s’occuperait de petits bobos, mal définis, qui touchent des organes très différents, souvent en relations avec l’environnement, ce qui ne simplifie rien ; elle est éclatée ente pneumologues, pédiatres, dermatologues,   l'oto-rhino-laryngologues…).
Sauf que les allergies s’aggravent en gravité et en nombre de personnes concernées, au point de devenir l’épidémie menaçante dont je parlais au début de ce blog. L’immunologie s’appuie sur une recherche fondamentale forte, l’allergologie semble être le domaine de pratiques empiriques plus ou moins évaluées.   Alors, il est temps  que l’allergologie devienne une discipline reconnue pouvant s’appuyer sur une recherche fondamentale puissante, de faire mieux  travailler ensemble immunologistes et allergologues et de se donner les moyens de combattre sérieusement  l’extension de l’épidémie d’ allergie annoncée et de mieux soigner les nombreux allergiques.
D’autant que nous ne comprenons pas bien les liens entre immunologie et allergie. En dehors de l’environnement, le développement de l’hygiène qui entraine dans la prime enfance un contact moindre avec de nombreux allergènes, à un moment où le système immunitaire s’éduque semble jouer un rôle important dans l’épidémie d’allergie. Cela était déjà suggéré par des études montrant que des enfants élevés dans des fermes au contact d’animaux deviendraient ensuite moins  allergiques. Une étude récente sur 650 enfant suivis de leur naissance à cinq ans  (Du Toit et al. New England Journal of Medicine, 372, 803, 2015) montre que même dans le cas d’allergènes très puissants comme la cacahuète, une exposition précoce entre quatre et  onze mois permet de diminuer significativement le nombre des allergiques ; et ceci même lorsque les nourrissons semblent sensibilisés à l’arachide. Il existerait donc une fenêtre d’âge durant laquelle diversifier l’alimentation et les contacts  permet une désensibilisation naturelle.

vendredi 1 mai 2015

Réforme du collège : la République menacée


Le projet Najat Vallaud-Belkacem
A la base du pacte républicain, historiquement, il y a la promotion des talents et du travail plutôt que les hasards de la naissance et du sang ; ce fut tout de même une des causes principales de la Révolution Française, une de ses grandes conquêtes reprise et organisé par l’Empire ( Napoléon instaurant les lycées : je veux que le fils d’un cultivateur puisse se dire je serai cardinal ; maréchal d’Empire ou ministre). Promesse républicaine toujours insuffisamment réalisée, certes, toujours à remettre sur le chantier, certes. Mais de là, et je parle de la réforme du collège de Mme Najat Vallaud-Belkacem à aller à l’encontre de cet espoir, c’est une véritable trahison. La méritocratie républicaine doit rester un principe fondateur de la République, elle doit autant que faire se peut permettre à chacun de se réaliser au mieux de son travail et de ses mérites. Dans une Education Nationale, qui ne porte pas toujours aussi mal que l’on le lit, mais enfin, ne va pas très bien, une réforme, celle des classes européennes, avait connu un succès éclatant  et eu des effets extrêmement heureux. Dans chaque collège, même en zone considérée comme défavorisée, une classe d’élite, d’élite républicaine, était accessible, qui permettait aux meilleurs élèves sur tout le territoire d’accéder aux études les plus élevées. C’était la meilleure réforme qui avait été faite depuis longtemps pour l’égalité et la justice, et pour éviter la ghettoïsation scolaire. Sans ces classes européennes, combien de parents auraient mis leurs enfants dans le privé ?

Maintenant, non, les classes européenne ne sont pas accessibles à tous et ne peuvent pas l‘être. Quand comprendra-t-on enfin qu’un même enseignement ne saurait profiter à tous ? Et que la justice et le simple bon sens ne consistent pas à brimer Paul pour rendre Pierre heureux, mais à permettre à Pierre et Paul de se développer chacun à l’aune de leurs capacités ? En langue autant, sinon plus qu’ailleurs, la même pédagogie ne peut convenir à tous. Nos voisins belges, hollandais, nordiques obtiennent d’excellents résultats généraux par la simple diffusion des programme télés  (disons, pour être aimable, les moins scolaires) en anglais à tout âge. Ce n’est pas d’une haute ambition intellectuelle, mais c’est efficace.

En ce qui concerne les langues, la réforme proposée du collège est donc inacceptable, qui revient à briser ce qui était efficace sans apporter pour autant de solution à ce qui l’était moins. Et il reste le problème de l’Allemand, du latin, du grec et de l’histoire, dont des pans entiers disparaitraient au profit d’un gloubiboulga (merci Casimir) pédagogique.

Incompétence et mépris

Il est tout de même assez atterrant de voir un organisme peuplé d’intelligences brillantes accoucher régulièrement de projets aussi stupides. Mais que se passe-t-il donc au Ministère et dans les hautes sphères administratives de l’Education Nationale ?

Comble de l’amateurisme ou de la bêtise, ou du mépris des enseignants, Marianne (24 avril 2015) révèle que le dossier de présentation de la réforme part d’un constat ainsi rédigé : 25% des élèves de l’école primaire s’ennuient souvent, voire tout le temps. Ils sont 71% à être dans ce cas au collège. Sauf que ce chiffre provient d’une unique étude, réalisée par un étudiant dans des banlieues défavorisées, et ne s’appuient sur aucune autre étude sérieuse ou officielle ( alors que les dernières études PISA, si elles montraient encore une baisse des niveaux moyens, révélaient aussi que les écoliers français étaient parmi les plus heureux d’aller en classe :

Autre signe de mépris ou d’incompétence gouvernementales : alors que le gouvernement ne cesse de vanter l’économie de la connaissance, enseignement supérieur et recherche sont laissés, depuis la démission de Me Fioraso, déjà peu présente lorsqu’elle était en fonction,  sans ministres dédiés.

 
Mme Vallaud-Belkacem (contrairement à M. Peillon) n’a que peu de légitimité comme ministre de l’Enseignement, et aucune pour la recherche et l’enseignement supérieur. C’est vraiment trop charger la barque que de lui confier tous ces ministères – et d’ailleurs, en matière de recherche, M. Fabius avec sa diplomatie scientifique, en fait plus qu’elle. Il est temps qu’un prochain remaniement  rende à Mme Belkacem un repos, qu’il soit peu ou bien mérité.