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mardi 20 mars 2018

SNCF- l’insupportable arrogance de Macron et de son gouvernement ; démission et bêtise de l’idéologie libérale

Insupportables mensonges, manipulations, arrogance !

On le sait, la Commission  Européenne a tous les services publics en ligne de mire et en a juré l’abolition (voir aussi mon précédent blog sur les concessions hydrauliques) ; après, les Etats sont plus ou moins empressés à s’aligner et plus ou moins rusés ou combattifs lorsqu’ils veulent défendre leurs service publics. Avec ce gouvernement- là et cette présidence- là, on a touché le pompon – et ils se fichent vraiment de nous.

Insupportable la façon dont les gouvernants ont laissé se dégrader le service public de la SNCF. Pourquoi donc l’inoxydable, l’indéplaçable, le si précieux M. Pepy a-t-il été maintenu en place, malgré les dégradations continues du service ( Ah Paris Caen, cher à Michel Onfray), malgré les pannes et les journées noires à répétition, malgré surtout les morts (Brétigny 7 morts, 70 blessés) qui auraient valu à tout autre un renvoi immédiat ? Ben c’est qu’il a fait ce qu’il avait à faire, laisser se dégrader le service public du rail jusqu’à ce que le public n’ait plus envie de le défendre. Mission accomplie !

Insupportable la façon dont le gouvernement et M. Macron ont agité la question de la dette de la SNCF…qui est en fait celle de l’Etat. C’est vrai, la dette de la SNCF est faramineuse, 54,5 milliards d’euro soit près de 2% du PIB !!! Mais d’où vient-elle ? Elle vient d’une dette de l’Etat, d’une dette d’équipement qui a été transférée à la SNCF au moment de Maastricht de façon à ce que la France rentre cette année-là dans la zone fatidique des 3%. Et depuis, la pauvre SNCF ploie sous cette dette énorme, dont les frais financiers s’accroissent d’années en années. Et maintenant, le Premier Ministre annonce que l’Etat pourrait la reprendre si les cheminots sont bien gentils…Et avec les intérêts ?

Et tiens, dernière minute, le 22 mars, en pleine grève des cheminots, le le ministre de l'Economie, M. Bruno Le Maire, annonce triomphalement la commande par l'Etat de 100 nouveaux TGV pour soutenir Alstom. Par l'Etat ??? Non, par la SNCF évidemment. Commentaire de ce journal hautement subversif que sont les Echos : " le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises la fin du tout TGV, mais il n'a pas pour autant rompu avec cette vielle habitude qui consiste à faire acheter à la SNCF des rames TGV pour soutenir Alstom".  Ains

Insupportable, cette façon de négocier sous contrainte, sous la menace des ordonnances

Insupportable, cette façon de se moquer des gens en affirmant que les petites lignes, structurellement déficitaires mais qui facilitent la vie de nombre d’usagers  ne seront pas menacées ! Elles seront au mieux transférées aux régions, en l’état, sans investissements, et, soit elles seront finalement supprimées, soit les tarifs augmenteront. Ce sera en passant, la fin du service public et de sa péréquation, qui impose que chaque usager paye le même tarif à condition de transport égale. Et ce seront toujours les mêmes qui seront sacrifiés, les territoires ruraux.

Indigne, la démagogie consistant à opposer les salariés aux salariés ( Macron :il ne pouvait y avoir "d'un côté des agriculteurs qui n'ont pas de retraite et de l'autre avoir un statut de cheminot ») ! Ben voyons, on le sait, l’idéal du gouvernement, c’est le contrat de travail, rien que le contrat de travail, plus de conventions collectives plus favorables qui tiennent compte des particularités de telles ou telles branches. Alors, le statut, oui, il peut évoluer et il a déjà évolué : il a ses sujétions (horaires, notamment de nuits, affectations) et ses avantages ( retraites, voyages). Mais, pour autant qu’on le sache, malgré tous ses prétendus mirobolants avantages, il n’y a pas afflux incroyable de candidatures de cheminots ! Le statut est indispensable du service public, il garantit que les agents du service public sont au service du public, et non pas des actionnaires.

Ceci encore : les compétences des cheminots sont rares et nombre d’économistes l’ont prédit ; si le statut saute, les salaires augmenteront. C’est ce qui s’est passé en Grande Bretagne, où c’est même l’une des raisons de l’augmentation importante des tarifs entrainés par la privatisation.

Le contre-exemple anglais ! Au Royaume-Uni, la privatisation des chemins de fer déraille 

Au Royaume-Uni, la privatisation des chemins de fer déraille ! c’est sous ce titre que le très contestataire La Tribune ( 9 janvier 2017) fait un bilan de la libéralisation du trafic ferroviaire en Angleterre.  Cette libéralisation, c‘est tout d’abord une envolée des prix, et pas qu’un peu ;  certains billets coûtent trois à quatre fois plus cher qu’avant la privatisation. Résultat, les Britanniques déboursent chaque mois six fois plus que les Français simplement pour se rendre sur leur lieu de travail :14% de leur revenu mensuel contre 2% pour les usagers de l'Hexagone.

Dans le sud du pays, la situation est particulièrement catastrophique. Entre avril 2015 et mars 2016, quatre trains sur cinq du réseau Southern Rail, qui permet à 300.000 personnes de se rendre à Londres chaque jour depuis Eastbourne, Brighton & Hove ou encore Crawley, étaient en retard. Pire, le très fréquenté Brighton-Londres de 7 heures 29 n'est pas arrivé une seule fois à l'heure en 2014...

S'ajoutent à cela une conflictualité sociale en explosion, des grèves quasi-hebdomadaires de cheminots, (plus de 33 jour de mouvement an en 2017 !) dues à la dégradation de conditions de travail, qui impactent aussi la sécurité, provoquéée par la recherche du profit avant tout..
La "réussite" de la privatisation du rail britannique : près de 60% des Anglais sont favorables à une renationalisation, d’ailleurs demandée par le parti travailliste.

Et c’est cette réforme qu’il est urgent de faire en France et en Europe ! Il y a derrière ceci une idéologie libérale devenue folle,une secte libérale au pouvoir qui, par aveuglement ou pire encore, volontairement, pour servir les intérêts des copains et des coquins, a décidé d’ignorer toute réalité.

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