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samedi 1 décembre 2018

Raisons de détester l’Eurokom-18 : La liberté de l’information menacée


Europe et Eurokom

Dans un de mes précédents blogs, je m’enflammais sur les propos de Macron à Epinal sur « l’Europe qui nous a donné la Paix ». Face aux politiciens truqueurs qui sciemment mélangent l’Europe, réalité géographique, historique, culturelle et la Communauté européenne et ses institutions (notamment la Commission européenne), vouées uniquement à construire un grand marché selon le dogme d’une véritable secte libérale, je propose donc de différencier l’Europe réelle des peuples et des nations et l’Eurokom, les institutions de la Communauté Européenne

Presse : la fin du sanctuaire et le contrôle par les puissances d’argent

A la Libération, le Conseil National de la Résistance avait mis en place des ordonnances sur la presse, visant essentiellement à éviter que ne se remette en place l’extraordinaire vénalité de la presse française d’avant-guerre, selon le titre d’un célèbre pamphlet. Les ordonnances des 22 et 26 août 1944 fixent les critères économiques, financiers et moraux pour la réorganisation du secteur de la presse écrite. Celle du 26 août 1944 a pour objectif de sanctuariser la presse vis-à-vis des puissances de l'argent et de l'influence de l'État, tout en assurant l'indépendance des journaux et leur transparence, afin que la presse devienne "une maison de verre". La Fédération nationale de la presse française (FNPF), adopte en novembre 1945 une "Déclaration des droits et des devoirs de la presse", qui affirme que "la presse n'est pas un instrument d'objet commercial mais un instrument de culture". Donc, une idée simple : l’information n’est pas une marchandise comme une autre, et les moyens légaux de défendre le pluralisme et les libertés réelles.

On sait comment en France, certains se sont donnés comme programme très moderne et très libéral de détricoter le programme du CNR. Et ils y sont largement parvenu, et sur bien des plans, ils ont été constamment appuyés, voire précédés et dépassés par la politique de la secte libérale au pouvoir dans les institutions européennes, à l’Eurokom.

L’Eurokom n’a pas défendu la presse contre une concentration hallucinante et la mainmise des intérêts financiers
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En France, un petit groupe de personnes contrôle l’essentiel des moyens privés de production de l’information télévisuelle et radiophonique (ainsi que leurs sites internet). Ces personnes appartiennent au même univers, celui des PDG d’entreprises transnationales, des capitaines d’industrie, des financiers et des gestionnaires de conseils d’administration. Leurs activités les amènent à échanger régulièrement leurs parts dans les diverses entreprises qu’ils possèdent afin de consolider leurs positions ou leurs stratégies respectives. En 1998, déjà, Vincent Bolloré avait revendu les parts qu’il détenait chez Bouygues à… François Pinault et à son groupe Artemis ; en 2004, Bernard Arnault entre au conseil d’administration de Lagardère, il y restera jusqu’en 2012 ; en 2010, Bernard Arnault rachète Le Journal des finances (devenu Investir-Le Journal des finances au sein du groupe Les Echos) à… Serge Dassault ; en 2012, Vincent Bolloré devient le premier actionnaire de Vivendi en revendant au groupe Canal+ ses chaînes D8 et D17 contre des actions ; la même année, c’est Lagardère qui cède sa participation dans Canal+ France (20%) au groupe Vivendi (de Vincent Bolloré …) ; en 2013, Amaury rachète au même Lagardère sa participation dans le groupe familial (25%) ; en 2014, Vivendi, dirigé par Vincent Bolloré, cède 80% de l’entreprise de télécommunications SFR au groupe Altice de Patrick Drahi, les 20% restants suivront le même chemin en 2015…

Le Monde est contrôlé par Pigasse, Libération par Rotschild, TF1 par Bouygues, Le Figaro par Dassault. Lagardère, également présent dans l’armement, a aussi une position dominante dans la presse au travers de Hachette-Filipacchi (Paris-Match, Elle, le Journal du Dimanche, La Provence, Ici Paris, Nice Matin,...), Qui peut croire que ces prises de contrôle d’organes souvent structurellement déficitaires se font sans contreparties ? Comme au temps de la presse vénale, c‘est de l’influence que ces patrons d’industries s’achètent. Et là où ça devient vraiment problématique, c’est lorsque de surcroît, ces médias sont détenus par des groupes industriels et financiers qui dépendent économiquement pour leurs marchés de l’Etat, donc du pouvoir politique. Là, il y a une réelle menace pour notre démocratie.

Au Royaume Uni, l’empire Murdoch contrôle l’ensemble des médias les plus influents du royaume (TV, radio, presse écrite, fournisseurs d’accès Internet). En Italie, on a assisté à un dangereux mélange des genres, la concentration économique des médias de masse au sein du groupe Mediaset, détenue par la famille Berlusconi, ayant été  mise au service des intérêts politiques du Cavaliere.

Sans compter les ex pays de l’est : cette année, Reporter sans frontière alerte sur le fait  que la concentration des médias a fortement augmenté en Bulgarie, le pays européen le plus mal noté dans classement mondial de la liberté de la presse 2018 (111e sur 180) : l’homme d’affaires Deylan Peevski, propriétaire du New Bulgarian Media Group édite 6 quotidiens et contrôle près de 80% de la distribution de la presse écrite du pays.

En Allemagne, le groupe de presse Springer contrôle près de 200 journaux et magazines, dont le tabloïd Bild Zeitung, qui informe entre 20 et 25% des Allemands. Devant les difficultés financières, Süddeutsche Zeitung, le journal d’actualité allemand de référence, est en passe d’être cédé par ses sociétaires à des investisseurs financiers.

L’Europe, qui affiche fièrement tant de beaux principes sur la liberté d’opinion et la liberté d’informer n’a rien fait contre cette prise en main systématique et massive des moyens d’informations  par les intérêts économiques ; au contraire, elle l’a parfois encouragé ! En fait le pluralisme ne l’intéresse absolument pas, surtout s’il conduit à des critiques contre les institutions européennes. L’Europe préfère visiblement le contrôle par de grands groupes financiers, bien alignés sur l’idéologie de la secte libérale.

L’inquiétude de Jürgen Habermas : l’information n’est pas un marché comme un autre, elle conditionne la démocratie !

Les contraintes économiques qui pèsent sur les grands journaux d’information, derniers animateurs de l’espace public selon lui, risquent de mener à leur disparition et à un réel danger pour la démocratie. Extraits :
« Sans l’afflux d’informations, dont la recherche peut être coûteuse, et sans une reprise de cette information au moyen d’arguments qui supposent une expertise qui n’est pas non plus précisément gratuite, la communication publique ne peut que perdre sa vitalité discursive. La sphère publique risque alors de n’être plus à même de résister aux tendances populistes et de remplir la fonction qu’il est de son devoir de remplir dans le cadre d’un État de droit démocratique. (…)
Sans controverses qui ouvrent sur la délibération, il devient en effet impossible de fonder en raison l’hypothèse selon laquelle le processus démocratique peut déboucher sur des résultats à long terme plus ou moins raisonnables. La formation démocratique de l’opinion a une dimension épistémique, car il s’agit à travers elle de critiquer des affirmations et des appréciations fausses. Tel est l’enjeu pour une sphère publique qui tire sa vitalité de la discussion. (…)
La sphère publique contribue à la légitimation démocratique de l’activité de l’État en choisissant ce qui doit faire l’objet d’une décision politique, en lui donnant la forme d’une problématique et en réunissant les prises de position plus ou moins informées et fondées de manière qu’elles forment des opinions publiques concurrentes.
 C’est de cette manière que la communication publique développe une force qui, en même temps, stimule et offre des orientations à la formation de l’opinion et de la volonté des citoyens, et ce, en contraignant le système politique à la transparence et à l’adaptation. Sans l’impulsion d’une presse d’opinion qui informe de manière fiable et commente avec soin, la sphère publique ne peut plus fournir cette énergie. »

Cette réflexion conduirait à une conclusion : avant que d’être un marché, la presse, et plus généralement l’information, est un service public ! Et cela est totalement contradictoire avec l’idéologie de la secte libérale, si acharnée par ailleurs à la disparition des services publics ( je traiterais ce sujet dans un autre blog)

Assassinats et Menaces sur les journalistes. Corruption et intégrisme islamique.

En Europe même, on menace et même parfois on assassine des journalistes ! Pour 2018, Reporter sans Frontières signale à Malte, Daphne Caruana Galizia, en Slovaquie, Ján Kuciak,; en Bulgarie, de Viktoria Marinova. En Italie, plusieurs journalistes sont menacés pour avoir enquêtés sur les réseaux mafieux ou des gangs criminels et doivent vivre sous la protection des services de sécurité. RSF pointe une détérioration du climat qui n’épargne pas, dans une certaine mesure, les pays nordiques. En Finlande, le domicile d’une journaliste renommée a fait l’objet d’une perquisition rocambolesque qui a failli divulguer l'identité de certaines sources. La plupart de ces meurtres, menaces et pressions concernent des journalistes enquêtant sur des faits de corruptions (et lié parfoiss aux fonds européens !). Non seulement les intérêts financiers contrôlent le capital de la presse à un point inouï, mais les pires d’entre eux n’hésitent pas tuer !

Et puis, il faudrait quand même revenir sur l’atroce attentat contre Charlie Hebdo du 7 janvier 2015 (huit membres de la rédaction tués, 11 victimes en tout) , l’assassinat aux Pays-Bas du réalisateur Theo van Gogh (huit balles, suivies d’égorgement), après la réalisation d’un court-métrage intitulé Submission avec Ayaan Hirsi ; les menaces contre cette dernière, qui l’on contraint à un exil provisoire  (À la suite du refus du gouvernement des Pays-Bas d'assurer sa protection et sur le fait que la France pourrait assurer cette protection, le quotidien néerlandais Volkskrant titre « Le message est clair : la France s'engage contre les fanatiques religieux alors que les Pays-Bas préfèrent lâchement, encore une fois, regarder de l'autre côté ». Et encore, les tentatives d’assassinat, les violences, les menaces contre  sont les douze caricaturistes qui ont publié les « caricatures de Mahomet » le 30 septembre 2005 dans le Jyllands-Posten ( en réponse, rappelons-le, à Kåre Bluitgen, un écrivain se plaignant que personne n'ose illustrer son livre sur Mahomet depuis l'assassinat de Theo van Gogh aux Pays-Bas en 2004). Et encore les menaces contre Michel Houellebecq, après la parution de Soumission.

La liberté de la presse, la liberté d’expression, la liberté tout court sont menacés à un degré inédit par la montée de l’intégrisme religieux islamiste, et l’Europe détourne largement les yeux ; et même parfois se rend complice des assassins au nom du concept mortifère d’islamophobie. Bien courageusement, le Danemark a supprimé le délit de blasphème en 2017, après la France et la Belgique (vers 1880), mais ce délit existe encore en Allemagne, en Italie, en Pologne…

 L’Eurokom n’a jamais demandé l’abolition du délit de blasphème.  En 2008, lors d’une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE, Franco Frattini annonce l'intention des États membres de l'Union d'assurer la protection de toute personne menacée pour ses opinions lors de déplacements en Europe. L'écrivaine Chahdortt Djavann, considérant que le droit de critiquer les religions et leurs dogmes est un droit essentiel, indispensable à l'existence de la démocratie, a publié en 2008 une tribune dans lequel elle demande que l'Union européenne reconnaisse les fatwas incitant au meurtre comme un acte criminel et engage des poursuites internationales contre ceux qui décrètent de telles fatwas.

L’Eurokom, les institutions très libérales de l’Europe, n’a jamais rien fait de tel !

Des lois et interventions liberticides.

La directive secret des affaires : attention, lois dangereuses

En 2016, la Commission européenne a publié une directive secret des affaires qui n’a été transcrite en droit français qu’en 2018. Cette directive vise à protéger les entreprises contre le vol de leurs secrets industriels ou leur divulgation à des concurrents ou au grand public. Secrets de fabrication, données économiques stratégiques, listes de fournisseurs ou de client…, ces informations confidentielles peuvent être stratégique et leur  divulgation malveillante mettre à mal une entreprise.

D’accord, sauf que, signe infaillible de l’influence des lobbies, la directive va beaucoup plus loin et couvre toute information qui  n’est pas connue ou aisément accessible à des personnes extérieures à l’entreprise ; qui a une valeur commerciale ; qui a fait l’objet de mesures de protection « raisonnables » de la part de l’entreprise. Le magistrat Eric Alt, vice-président d’Anticor, estime que le texte place le journaliste « en position de défense pour démontrer au juge que la divulgation des faits a un intérêt général ». A tout le moins, il renforce le pouvoir d’intimidation des entreprises sur les journalistes, pouvoir dont elles usent déjà abondamment, soit par la loi (Conforama a récemment réussi à faire retirer un article de l’hebdomadaire Challenges faisant état de ses difficultés financières), soit par les pressions sur les budgets publicitaires, très efficaces. Mais de cela, la Commission européenne ne se préoccupe guère !

La directive menace aussi les lanceurs d’alerte ; peut-être pas lorsqu’ils dénoncent des faits illégaux, mais  des comportements contraires à l’intérêt général, comme dans le cas dans l’affaire LuxLeaks, révélation d’accords fiscaux secrets conclus entre l’administration luxembourgeoise  et de grandes multinationales, qui n’étaient pas illégaux à l’époque. « La transparence doit devenir la règle et le secret l’exception », avait déclaré Daniel Lebègue, directeur de l’ONG Transparency International. C’est la logique inverse qui s’appliquera aux lanceurs d’alerte qui, contrairement aux journalistes, devront faire la preuve de leur bonne foi pour être protégés.

Il y avait un moyen simple de limiter la directive à son objet premier (enfin officiel) : restreindre son champ d’application au vol d’informations dans un but de concurrence déloyale, afin de protéger les informations révélées au nom de l’intérêt général. Certains parlementaires l’avaient proposé ; cela n’a pas été retenu.

Répression des fake news : attention, lois dangereuses !

De nombreux gouvernements en Europe mettent en place des lois contre les fake news- et non seulement la Communauté Européenne n’y voit aucun inconvénient, mais même les encourage.

Le gouvernement britannique a mis sur pied une unité spéciale. L'Italie s'est dotée d'un outil de signalement en ligne. En Allemagne une loi très controversée prévoit des amendes jusqu'à 50 millions d'euros pour les réseaux sociaux. En France, Emmanuel Macron a eu très à cœur de faire voter une loi visant notamment des interventions possibles de réseaux russes. Le texte prévoit que, durant la période électorale, la justice puisse faire cesser en urgence la diffusion de fausses informations, d’imposer des obligations de transparence renforcées aux plateformes numériques et de se donner les moyens d'interrompre la diffusion de services de télévision contrôlés ou influencés par un État étranger.

Pour Jérôme Fenoglio, directeur du Monde, «le risque est trop important…Les périodes électorales doivent être d'une grande liberté, ce sont des périodes où sortent des informations importantes». Le recours en urgence à un juge qui statuera en seulement 48 heures, posent également question. Le juriste Vincent Couronne pointe une loi «non seulement imparfaite et inutile, mais aussi dangereuse pour la sérénité et la diversité du débat public». Cette loi «place le juge des référés en arbitre du vrai et du faux, au risque de donner un blanc-seing à des manipulateurs par manque de compétence ou de recul», abonde Patrick Eveno, professeur en histoire des médias à la Sorbonne. Quant à la possibilité de mettre hors-jeu un média étranger, Jérôme Fenoglio est très mal à l'aise. «Je ne peux pas défendre un dispositif qui considérerait comme normal de bloquer tout type d'info parce que réputé proche d'un gouvernement étranger», explique le directeur du Monde en rappelant que son propre journal est «bloqué et invisible en Chine».

En effet !

Il y a un domaine, un seul dans lequel la Commission Européenne, fait preuve d’une très grande vigilance quant à la liberté d’informationc’est celui des relations parfois un peu rudes avec la presse de certains gouvernements ou leaders opposés à la politique européenne et qualifiés de  populistes, Viktor Orban, Jean-Luc Mélanchon Nickel Farrage, Beppe Grillo, Marine Le Pen, les Polonais…On a bien compris que pour elle, les journalistes doivent forcément être de son côté, et non de celui des peuples. Et lorsque la Commission s’en prend à Viktor Orban qui tente, assez vainement, de limiter les activités de la fondation Soros, véritable, puissant et très riche  centre de propagande en faveur de l’ultralibéralisme, une espèce d’ultralibinform comme il y avait un Kominform, qui, au juste défend le pluralisme et la liberté de l’information ?

Il faut sortir de cette Eurokom là.

Annexe : les demandes de la fédération Européenne des journalistes

Pas de démocratie en Europe sans indépendance des journalistes ; pas de liberté d’information sans pluralisme !
Le pluralisme de la presse doit constituer un des piliers essentiels de la démocratie en Europe. Car c’est la liberté de chacun qui est en jeu….
On constate que les droits des journalistes sont remis en cause, la précarisation gagne notamment parmi les pigistes, globalement les conditions de travail se dégradent. Les salaires stagnent. Les plans de licenciements sont légion. Le dogme de la rapidité et la course au buzz - contraire aux principes déontologiques de la profession - sont incompatibles avec une information complète, vérifiée, hiérarchisée et mise en perspective. Il s’ensuit une baisse qualitative des contenus avec pour conséquence une perte de confiance des citoyens dans l’information. Les journalistes sont de plus en plus assimilés pour le grand public aux lignes éditoriales de leurs médias. Les pressions politiques et économiques accentuent les risques de censure ou d’autocensure des journalistes eux-mêmes, dans toute l’Europe, notamment là où les journalistes sont précarisés.

1. Pas de démocratie sans indépendance des journalistes. 2. Pas de liberté de la presse sans pluralisme de l’information. 3. Pas de liberté des journalistes sans respect des droits d’auteur. 4. Pas de journalisme de qualité sans respect des conditions de travail. 5. Renforcement du service public.6. Pas de liberté de la presse sans transparence.7. défendre l’avenir du journalisme. 8. pas de presse libre sans sécurité des journalistes. 9. Le journalisme garant d’une information crédible.

Les citoyens en Europe doivent pouvoir disposer d’une information sûre et vérifiée fournie par des journalistes en responsabilité, en leur assurant de pouvoir exercer leur rôle social sans entrave. Cela suppose la reconnaissance juridique des équipes rédactionnelles et des garanties légales d’indépendance vis-à-vis des actionnaires

On ne sache pas que l’Europe ait apporté la moindre réponse à ces demandes formulées lors des dernières élections européennes



1 commentaire:

  1. aussi sur https://eurokomonaimepas.blogspot.com/2019/01/raisons-de-detester-leurokom-18-la.html

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