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lundi 19 août 2019

Greenpeace, Hiroshima et le nucléaire : indécence et démagogie


La Fake Science de Greenpeace : le nucléaire est l’une des énergies les plus sures !

Le 6 aout 2019, Greenpeace France a cru bon de lancer un communiqué qui atteint des sommets de démagogie et d’indécence :

« #Hiroshima. Il y a 74 ans. En mémoire des victimes, nous devons en finir avec le nucléaire. Ces deux industries, le nucléaire civil et le nucléaire militaire, sont liées et les dangers que nous dénonçons s’appliquent tant à l’une qu’à l’autre. »

Simplement, de plus en plus d’internautes possédant une certaine culture scientifique décident de réagir et de ne plus laisser passer la moindre ânerie ou démagogie de ce type. Dans le type réponse humoristique, on a pu lire de belles choses, ma préférence personnelle allant à celle-ci :
« En mémoire des victimes du Titanic, soutenez le réchauffement climatique qui fait fondre la banquise » (désolé de ne pas retrouver l’auteur)

L'expérience acquise depuis plus d'un demi-siècle permet d'évaluer la probabilité d'accident mortel par kWh et de la comparer à celles des autres énergies : même en prenant en compte les évaluations les plus pessimistes sur les morts liées à Tchernobyl et Fukushima ainsi qu'aux mines d'uranium, la mortalité due à l'électricité nucléaire est de 90 décès par billion (= mille milliards) de kWh contre 100 000 pour le charbon (toujours par billion de KWH.), 36 000 pour le pétrole4.000 pour le gaz naturel1 400 pour l'hydroélectricité, 440 décès pour le solaire photovoltaïque et 150 décès pour l'éolien

 (https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9bat_sur_l%27%C3%A9nergie_nucl%C3%A9aire) et pour davantage d’explications, James Conca, How Deadly Is Your Kilowatt? We Rank The Killer Energy Sources.

Les hauts taux de décès par Kwh pour les énergies carbonées (charbon, gaz, pétrole) sont attribuables très minoritairement aux accidents d’exploitations mais surtout désormais à la mortalité liée à la pollution. Une étude de l’OMS estime, au niveau mondial, à 3.8 millions le nombre de morts prématurées liées aux pollutions carbonées, dont 27% par pneumonies, 18% par accidents vasculaires cérébraux, 27% par crises cardiaques, 20% par maladie pulmonaire obstructive chronique et 8 % par cancers du poumon. (Household air pollution and health, 2018). La Chine est particulièrement frappée en raison de son fort recours au charbon et du laxisme (pour l’instant) de ses lois anti-pollution : le nombre de morts dûs au charbon rien qu’en Chine est estimé à 300.000 par ans. Aux USA, avec des règles jusqu’à présent beaucoup plus strictes, le nombre de décès attribués au charbon est tout de même de 10.000 par ans et de 1.000 pour le gaz (pour le gaz également, la majorité des victimes sont attribuables à la pollution, bien qu’il existe toujours, et régulièrement chaque année un certain nombre de morts par explosion accidentelles.

Les décès pour l’hydroélectrique proviennent de catastrophes majeures, telles les ruptures de barrage (ce qui devrait faire réfléchir à la privatisation des concessions hydrauliques  voulue par la Commission européenne. Les décès pour le solaire et l’éolien proviennent de l’extraction des métaux rares nécessaires à leur fonctionnement et, pour l’éolien, d’accidents de chantier.

Les auteurs de l’étude précisent que les morts pour le nucléaire prennent en compte des hypothèses pessimistes sur les accidents (en fait Tchernobyl), en particulier l’hypothèse la plus dure pour les prévisions des conséquences des irradiations  («linear, no threshold), et l’extraction de l’uranium. Le faible mortalité du nucléaire par kWh produit s’explique principalement par son extraordinaire concentration (pas besoin de beaucoup de centrales nucléaires !) et sa puissance  ( le dénominateur est très élevé : pour remplacer Fessenheim -1 800 MW-, il faut 4000 éoliennes !)

Donc, le nucléaire est actuellement l’une des façons les plus sûres de produire de l’énergie !
Aspects historiques

Pour fixer les idées et les accorder autant que possibles avec les réalités, pour un recul historique plus global il est intéressant de compléter ces données par quelques aspects historiques.

Mortalité du nucléaire : les leçons d’Hiroshima, Three Mile Island, Fukushima et Tchernobyl

Hiroshima : le bilan immédiat, sur une population de 310 000 personnes,  est estimé entre 90 000 et 140 000 victimes. Mais ce qui surprend, c’est le bilan extrêmement faible (mortalité et morbidité) des effets médicaux à long terme de l’irradiation. Sur 49 204 survivants irradiés suivis de 1950 à 2000, il a été observé 94 cas de leucémies mortelles attribuables aux radiations ; sur 44 635 survivants irradiés suivis de 1958 à 1998, il a été observé 848 cas de cancers mortels attribuables aux radiations. En mars 2007 au Japon, près de 252 000 personnes encore vivantes sont considérées « hibakusha » (survivants de la bombe) ;  sur ce nombre, moins de 1 % (2 242 exactement) sont reconnues comme souffrant d'une maladie causée par les radiations
Three Mile Island : (1979, fusion partiale du cœur). Grâce à l’enceinte de confinement, les personnes irradiées ont reçu en moyenne l’équivalent d’une radio des poumons. Aucune victime
Fukushima (2011) les « liquidateurs » de la centrale ont subi une irradiation maximale de 250 millisieverts – la norme maximale pour une année est de 100. Finalement, trente intervenants ont été exposés à une dose supérieure à 100 milliSv. Un cas de leucémie lié aux radiations a été rapporté. Une étude particulièrement précise sur les cancers de la thyroïde, avec un groupe témoin non irradié a été menée (plus on dépiste, plus on en trouve, y compris de nombreux cas bénins sans conséquences cliniques) et n’a mis en évidence aucune augmentation. Par contre le bilan lié au tsunami a été terrible -18.000 morts.
Tchernobyl  (1986): c’est finalement le seul accident sérieux du nucléaire civil, sur une centrale avec une technologie et des moyens de protections primitifs et scandaleusement insuffisant. Les plus fortes doses de radiation ont été reçues par le millier de personnes qui sont intervenues sur le site les premiers jours, et ont été exposées à des doses allant de 2 à 20 gray. Selon l'IAEA et l'IRSN, 134 présentèrent un syndrome d'irradiation aiguë et 28 décédèrent.
Selon  les estimations des Nations unies,la catastrophe de Tchernobyl serait responsable de cancers de la thyroïde attribuables aux radiations compris entre 5 000 et 16 000. En appliquant une mortalité de la maladie de 1%, cela donne entre  50 et 160 morts estimés.
Selon l’AIEA, les quelque 600 000 « liquidateurs » qui étaient intervenus sur le site reçurent en moyenne une dose de l'ordre de 100 mSv (de 10 à 500 mSv) ; et le taux de mortalité de ce groupe semble avoir augmenté de quelque 5 %, conduisant à une estimation de quatre mille morts supplémentaires. Cependant, si la mortalité a été anormalement élevée, le risque de cancer à proprement parler semble avoir diminué dans ce groupe selon une étude pratiquée sur 8 600 de ces liquidateurs ayant reçu une moyenne de 50 mSv, qui montre une sous-incidence significative de 12 %.
Avec cela les estimations varient de 130 morts effectivement constatés à un million de mort attendues… Compte-tenu des irradiations subies, et de ce qu’on sait des effets de l’exposition aux doses plus faibles, l’estimation finale de 9000 morts attendus de l’AIEA est même probablement très pessimiste ( elle fait d’ailleurs remarquer en 2011 que « il n'y a pas de hausse clairement démontrée de l'incidence du nombre de cancers et de leucémies dus aux radiations dans la population la plus affectée »). Pour sa part, l’OMS estime que le nombre de décès prématurés dus à la catastrophe de Tchernobyl serait de l’ordre de 5 000 d’ici à 2050. Les estimations finales supérieures ne s’appuient sur aucune donnée validée, sur aucune connaissance scientifique sérieuse, sur aucun précédent, en particulier celui beaucoup plus violent, d’Hiroshima.
Historiques des catastrophes hydrauliques :
Banquiao (Chine, 1975) : suite à un typhon, ruptures en série de 60 barrages ; 26 000 personnes moururent directement à cause de l'inondation et 145 000 autres durant les épidémies et la famine qui suivirent.
La profondeur historique chinoise se vérifie là aussi : en 516, La rupture du barrage de Fushan sur le fleuve Huai He en Chine provoque la mort de plus 10 000 personnes.
Morvi (Inde, 1979) :suite à des des précipitations très abondantes, une vague de 5 à 10 mètres de haut s'abattit alors subitement sur la ville de Morvi et sur ses environs situés à cinq kilomètres en aval. 15.000 morts. Comme le fait soiuvent remarquer Tristan Kamin, la même année que Three Mile Island ; mais l’opinion a été ainsi conditionnée qu’elle se souvient beaucoup plus du second que du premier….
Attapeu (Laos, 2018) : 1200 morts
Brumadinho (Brésil, 2019) : 360 morts
Val de Stava (Italie, 1985) : 268 morts
Malpasset (France, 1959) : 423 morts
South Fork (USA, 1889) : 2200 morts

Historique et chiffres clés du charbon
Victimes d’incidents de mines au cours des 245 années de l’exploitation du charbon en France (1756-2001) : 5415. Morts de silicose : 58.000
Nbre de morts dans les mines chinoises en 2002 : 6995 (chiffres officiels !) Nbre de morts dans les mines chinoises en 2009 : 2631 en 2013 : 1079 , en 2014, 931 (un effort certain accompli)
Chine : Selon une étude de 2014 basée sur des données de 2012, on estime à plus de 650 000 personnes par an le nombre de morts prématurées causées par la pollution atmosphérique liée au charbon. Quatre maladies sont en cause : AVC, cancer du poumon, coronaropathie et broncho-pneumopathie chronique obstructive, liées aux particules fines. En 2016, une chercheuse de l'université Tsinghua estimait ce nombre à 366 000 par an.
Benxi (Chine, 1942) : (accident minier) 1550 morts
Courrières (France, 1906) : (accident minier)1099 morts
Europe/France : Le charbon entraîne 23 000 morts prématurées en Europe chaque année. En France, quelque 1 200 décès prématurés seraient dus à l’exploitation de centrales à charbon, principalement celles des pays voisins, Allemagne, Pologne, Royaume-Uni, Espagne. (Le Monde, 5 juillet 2016) (N.B ça laisse rêveur sur le nombre de morts depuis le début de la révolution industrielle et les smog du XIXème et du XXème siècle).

Historique et chiffres clé du gaz

Guadalajara (Mexique, 1992) : 230 morts
Los Alafaques (Espagne, 1978) : 217 morts
New London (Texas, 1937) : 300 morts
Oufa (Russie, 1989): 575 morts (une fuite survenant sur une canalisation de GPL créa un nuage hautement inflammable qui prit feu au contact d'étincelles créées par le passage de deux trains transportant des enfants rentrant de vacances.
Nice (France, 1881) : 200 morts
Vienne ( Autriche, 1881) : 384 personnes-incendie du Ringtheater
France entre 2009 et 2013 : 66 pompiers tués , entre 2013 et 2003 : 102
Bon an, mal an, 3000 intoxications domestiques par an en France et une centaine de mort.

Le contenu en CO2 pour la production du gaz est de 418 grammes par kw.h (Charbon 1060, Fioul 730, Photovoltaïque 55, Géothermie 45, Eolien 7, Nucléaire 6, hydraulique 5).
Le contenu du gaz en CO2 pour l’utilisation est de 205 grammes par kw.h (Charbon 342, Fioul 270, Electricité :0)
Si le gaz pollue nettement moins que le charbon ou le fuel, il ne constitue donc absolument pas une solution en ce qui concerne le réchauffement climatique. D’autant que la fin du gaz naturel en exploitation traditionnelle ( sans les gaz de schistes et le fractionnement…mais ça change complètement le prix et l’incidence sur la pollution) est annoncé pour 2072.




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