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dimanche 3 novembre 2019

Le coût du nouveau nucléaire : on peut faire beaucoup mieux !

Y a des jours, on en a un peu marre ! Encore les margoulins de l’éolien

Titre du Point , Michel Revol /03/11/2019 : Jean-Yves Grandidier : « L'éolien et le solaire sont imbattables » : Le patron de Valorem, acteur des énergies renouvelables, n'y va pas par 4 chemins : il entend accroître la part de ces énergies à 80 % du mix énergétique... »
Eh bien M. Jean-Yves Grandidier est le représentant typique des margoulins de l’éolien, menteurs et arnaqueurs. Mais peut-être sa réaction s’explique-t-elle par l’approche du rapport sur l’éolien. que doit rendre la Commission Parlementaire mise en place par M. Julien Aubert.

Donc on reprend les vrais chiffres

Nucléaire historique :33-40€/MWh
Photovoltaïque : 62-99€/MWh
Eolien : 60-65€/MWh
Eolien marin : 200-220/MWh
EPR: 110€/MWh  (mais ça peut descendre beaucoup plus bas, cf. ci-après)

Ajoutons les subventions publiques: Eh oui, les producteurs « alternatifs »  les oublient souvent !

Nucléaire : 25€/MWh
éolien: 476 €/MWh
 photovoltaïque :+500 €/MWh

Et ceci encore : En 2003, par exemple, la CSPE presque totalement consacrée à la solidarité a coûté 1,5 milliards d'euros. En 2015, la CSPE coûtera 7 milliards, dont seulement 29 % iront à la solidarité : tout le reste, ce sont des subventions à l'électricité d'origine renouvelable et à la cogénération.
La CSPE n’aide plus la précarité électrique, elle subventionne grassement les nécessiteux producteurs d’ENR.

Et pour le coup on y est d’abord allé avec des extraits d’une tribune libre du très précieux Michel Gay sur le coût du nucléaire sur le nucléaire) historique 

Et là on est parti sur le nouveau nucléaire avec toujours une tribune libre du toujours plus précieux Michel Gay : se reporter ici pour le texte entier (https://www.contrepoints.org/2019/10/28/356612-nouveau-nucleaire-francais-le-veritable-futur-cout-de-production)

Nouveau nucléaire français : le véritable futur coût de production. Extraits

L’enjeu économique, social et écologique

« L’État devrait avoir une vision à long terme en pariant sur les bénéfices environnementaux et socio-économiques des EPR. Continuera-t-il encore longtemps à vouloir réduire le parc nucléaire français ? »

« Aujourd’hui, deux EPR fonctionnent parfaitement en Chine depuis décembre 2018 et juin 2019 ce qui démontre la viabilité opérationnelle du concept.
Malgré les difficultés des deux premiers chantiers EPR en Finlande et à Flamanville, consécutifs à un réapprentissage après un arrêt de construction de plus de 10 ans, la filière nucléaire (troisième filière industrielle en France avec 220 000 professionnels hautement qualifiés) dispose aujourd’hui d’atouts. Elle risque de les perdre à nouveau si elle cesse de construire des réacteurs. »
« Dans ce cas, la France s’approvisionnera à l’étranger (Chine et Russie qui, eux, progressent rapidement) ce qui induira une perte économique accompagnée d’une perte de souveraineté technologique et énergétique. »

Commentaire : En plus, le nucléaire est l’énergie la plus décarbonée. (émission de CO2 r : 5,3 à 6 g par kWh pour le nucléaire, 10 g pour l'éolien, 32 g pour le solaire,  charbon : 1050 g,  fioul : 778 g, gaz : 443 g, chiffres maintenant reconnu par l’Ademe)

Financement et rôle de l’État « stratège » : comment le coût du nouveau nucléaire peut descendre à 37 eur/MWh !

Le coût du nucléaire résulte essentiellement des coûts de construction et de financement qui, en fonction du taux d’actualisation retenu (le coût du prêt), représentent entre 50 et 75 % du coût total de production de l’électricité. Un rapport de la Cour des comptes britannique montre que le coût du kilowattheure de l’EPR d’Hinkley Point double quand le taux d’actualisation passe de 3 % à 10 % (le taux retenu par EDF pour ce projet est de 9 %).

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a estimé en 2015, que, pour un coût de construction réaliste de 3800 euros/kW hors financement et avec un taux d’actualisation de 7 % (que pourrait consentir l’Etat), le futur coût de production d’un EPR serait de 62 euros/MWh, dont 45 euros/MWh pour le coût de construction (73 % du total).

Et ce coût de construction pourrait même descendre à  20 euros/MWh, selon l’OCDE, si ce taux d’actualisation était réduit à 3 %, ce qui conduirait à un coût de production de… 37 euros/MWh.

Les autres postes de coûts sont peu sensibles au taux d’actualisation. Les dépenses d’exploitation et de maintenance sont estimées à 10 euros/MWh, le combustible à 5,3 euros/MWh, le démantèlement et les déchets 1,7 euros/MWh.

Mais ce taux d’actualisation ne se décrète pas. Pour qu’il soit le plus bas possible, il faut limiter les risques du projet (remise en cause possible, mouvements d’opposition retardant le chantier, dépassements possibles de délai et de coût de construction) et du marché (variations imprévues de prix).

L’État stratège peut prendre en charge ces risques pour maintenir un prix modéré de l’électricité pour les Français. »


L’EPR, construit en série,  est compétitif !

La construction d’un EPR en Europe a coûté deux fois plus cher (6500 euros/kW installé) qu’en Chine et en Corée (3200 euros/kW pour un réacteur équivalent de l’EPR). Et avec « l’affaire des soudures » à reprendre, le prix de l’EPR en France grimpera à plus de 7000 euros/kW. Mais les deux EPR européens ont été les deux premiers chantiers à avoir été engagés (2005 en Finlande et 2007 en France)… et ce ne sont pas les plus chers. Les deux premiers réacteurs américains équivalents (AP-1000) à Vogtle aux États-Unis coûtent encore plus chers (11300 euros/kW).

Construire des réacteurs par paire sur un même site (moins 15% sur le deuxième réacteur), et à échéance régulière sur des sites différents permet de bénéficier de l’effet de série. Les études sont réalisées une seule fois, et la commande de matériels identiques ainsi qu’une bonne gestion des échéanciers permettent des gains de productivité et une charge de travail optimisée pour les industriels. Par exemple, EDF estime pouvoir réduire de 20 % le coût de la construction des deux prochains EPR à Sizewell C (Grande-Bretagne) en transposant des éléments du projet Hinkley Point.

Le prix consenti par la Grande-Bretagne sur 32 ans pour Hinkley Point, appelé  strike price résulte d’une procédure d’appel d’offres. Il est de 92 livres par mégawattheure (MWh), soit environ 112 euros/MWh. Le public comprend mal ce prix élevé quand le marché aujourd’hui se situe souvent autour de 50 euros/MWh, mais aucune entreprise à capitaux privés n’aurait pris le risque d’un investissement de 23 milliards d’euros (coût du projet Hinckley point C) si le prix de vente n’était pas protégé sur la durée d’exploitation par une telle disposition.

Les autorités britanniques ont intégré le service rendu pour justifier le strike price nécessaire à la rentabilité du projet de Hinkley Point, et elles ont considéré comme justifié le taux d’actualisation élevé de 9 % retenu par EDF Energy. Le statut privé de l’investisseur (consortium mené par EDF) et la nature des risques associés amènent à ce taux d’actualisation, et donc à ce prix. Il sécurise une future production d’électricité abondante, décarbonée et pilotable pendant 60 ans ainsi qu’une « valeur technologique » ouvrant la voie aux projets suivants.

La valeur économique : La « valeur économique » d’une nouvelle centrale nucléaire de troisième génération EPR est plus large que celle de la simple « rentabilité ». Elle justifie que l’État « stratège » s’engage et prenne en charge une part du risque. Elle doit être comparée à d’autres moyens rendant les mêmes services, et non à la rentabilité artificielle subventionnée des éoliennes et du photovoltaïque bénéficiant de mécanismes de soutien (tarifs d’achat) qui garantissent les prix et les volumes de vente. Ce n’est pas le cas du nucléaire en France ce qui entraîne une distorsion de la concurrence.

Commentaire : ben oui, d’autant plus que le nucléaire doit suppléer à l’intermittence des ENR, sans cela, quick, plus d’électricité, black out !

Huit EPR avant 2040

L’objectif principal de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) votée en 2015 est de diminuer les émissions nationales de gaz à effet de serre, notamment le CO2. Dans cette optique, le mix électrique français doit rester l’un des plus décarboné du monde (10 à 50 g CO2/kWh), grâce principalement au nucléaire (6 g CO2/kWh), afin qu’il puisse servir à la décarbonation de l’économie via une utilisation accrue de l’électricité.

Pour continuer à faire bénéficier les Français d’une électricité décarbonée pilotable et bon marché, l’État « stratège » doit prendre en charge une partie du risque en établissant des contrats de long terme (de type CFD) et structurer un programme nucléaire favorisant les baisses de coûts induites par un effet de série.
La construction d’une paire d’EPR sur un même site (espacée de 18 mois) devrait être initiée dès 2020 pour une mise en service vers 2030. Ensuite, dans les mêmes conditions, la construction de trois autres paires espacées de quatre ans semble un optimum pour aboutir à huit réacteurs EPR avant 2040. »

Ils succèderont alors à une quinzaine de réacteurs actuels de 900 mégawatts qui atteindront leur limite de durée de fonctionnement, soit environ 60 ans (peut-être davantage mais sans certitude).
L’État, garant des intérêts stratégiques, préserverait alors un socle d’approvisionnement flexible et compétitif au-delà de 2040…. »

Commentaire : le coût de production souvent mentionné pour le nouveau nucléaire EPR: 110€/MWh  est basé sur Hinckley Point et résulte principalement d’un taux d’actualisation particulièrement élevé 9% due à l’absence de garantie de l’Etat et 2) à l‘absence de l’effet série maximisant l’expérience des maitres d’œuvre et des sous-traitants programmation, qui a fait le succès des programmes nucélaires français passé et chinois actuel. Avec une garantie de l’Etat permettant un taux d’actualisation plus faible et des constructions par paires en série, le cout sera compris entre 62 €/MWh  (actualisation 7%) ou 37 €/MWh  ( taux d’actualisation 3%)

Alors, on y va ? Ben oui, évidemment !

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