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samedi 23 novembre 2019

Nucléaire : parlons finances ! (1) Non le nucléaire ne vas pas tuer EDF (les ENR, c’est moins sûr !)


 Quelque chose de très intéressant s’est produit. La fin du nucléaire honteux ?

Face aux défis redoutables que nous pose le dérèglement climatique anthropique (mais n’oublions pas aussi l’épuisement des combustibles fossiles), un certain nombre de jeunes ingénieurs, techniciens, travailleurs du nucléaire ou simplement scientifiques concernés se sont rebellés ont réalisé que le nuclear bashing et le fanatisme anti-nucléaire d’un certain nombre d’écolos bigots risquaient  de nous priver des atouts de la seule source d’énergie qui pouvait précisément nous permettre de répondre à ce défi d’une manière soutenable pour nos sociétés. Refusant la politique du nucléaire honteux, qui nous avait mené à cette absurdité qu’est la PPE en France (la baisse du nucléaire pour faite baisser les émissions de carbone), ils se sont mobilisés, regroupés et  ont argumenté pas à pas nombre à nombre, faits à faits contre l’erreur, la fake news, le mensonge et les manipulations. Et les arguments techniques sur le carbone, sur l’intermittence et le vrai coût des ENR, sur le démantèlement et les déchets, sur les faux et vrais dangers respectifs des diverses énergies commencent à porter.

Le nucléaire va-t-il tuer EDF ? Ben non !

Alors le débat se déplace sur les coûts, et l’on entend une petite musique de plus en plus insistante sur   le soi-disant coût du nucléaire et singulièrement de l’EPR, qui va plomber EDF lequel va se massacrer sur un mur d’investissement et couler corps et bien, tel un Titanic emmené au fond par le boulet nucléaire. Relayant une remarque d’Yves Bréchet constatant que même avec tous ses dépassements, l’EPR prototype  de Flamanville rapporterait trois fois sa mise (300% calcul simple de la durée de fonctionnement par le prix garanti au début), je me suis vu répondre que je ne connaissais rien à l’actualisation du capital etc. et que ce serait catastrophique pour EDF

Moi, je veux bien ; mais actualisation ou pas, je vois pas comment l’EPR pourrait être déficitaire. Et si on parle actualisation, je voudrais qu’on m’explique comment et à combien on actualise dans quarante ans une électricité EPR abondante, décarbonée et pilotable, avec un EPR bien amorti, et avec une taxe carbone explosée et des black out en série grâce à la merveilleuse energiewenede des Allemands avec leurs ENRfatalement intermittentes et leur abandon du nucléaire.

Pour ce qui est des principes de bases, revenons à l’écolo nucléaire compatible le célèbre JMJ (Jean-Marc Jancovici) et à ses slides qui tuent, par exemple :



Bon déjà, là on peut avoir la forte suspicion que 1) un « économiste » qui me dit que le nucléaire n’est pas rentable, soit acheté, soit ment, soit est rendu idiot à force d’a priori idéologique ( et devrait porter un gros nez rouge chaque fois qu’il s’exprime dans les media) ; 2) que si quelque chose menace EDF, c’est bien plutôt l’abus de renouvelables que de nucléaire.

Bon, mais continuons…

Et le mur d’investissement d’EDF, il est où ?

Cela, je l’ai commencé dans deux blogs précédents,

Nucléaire historique : « Aujourd’hui, le coût de production du parc nucléaire existant calculé par EDF est de 32 euros/MWh jusqu’en 2025… Malgré le contexte de marché difficile, EDF est en mesure d’autofinancer les investissements à réaliser sur le parc nucléaire existant. Le programme intitulé « Grand carénage » (45 milliards d’euros pour la période 2014-2025) comprend une part importante de dépenses de maintenance courante et de rénovations pour une exploitation au-delà de 40 ans. Ces dépenses, soit un milliard par an en moyenne, ne représentent pas un « mur d’investissement » car elles doivent être ramenées à la quantité d’électricité produite d’environ 400 millions de MWh par an, soit 400 térawattheures (TWh). Elles sont déjà incluses dans le calcul des 32 ou 33 euros/MWh précités. »



 Et justement, en parlant d’actualisation :

« Le coût du nucléaire de troisième génération (EPR) résulte essentiellement des coûts de construction et de financement. En fonction du taux d’actualisation retenu (le coût du prêt), les dépenses de construction représentent entre 50 et 75 % du coût total de production de l’électricité sur la durée d’exploitation de l’installation. Un rapport de la Cour des comptes britannique montre la sensibilité du prix de l’électricité au taux de rendement attendu du projet. Ainsi, le coût du kilowattheure de l’EPR d’Hinkley Point double quand le taux d’actualisation passe de 3 % à 10 % (le taux retenu par EDF pour ce projet est de 9 %). ».

Je vous le fais à la louche : avec un bon engagement de l’Etat, il est possible de diminuer le coût d’un EPR par deux en diminuant le coût du capital et le risque financier ….
Donc là non, plus, pas de mur d’investissement !

Mur d’investissement : comparons ce qui est comparable (Jean Fluchere, Sauvons Le Climat)

Remarquable explication de texte de Jean Fluchere, Sauvons Le Climat :

Nucléaire : Le fameux « mur d’investissements », qu’EDF doit affronter dans la décennie, représente :
1.   30 Mds d’€ pour le grand carénage du parc existant à répartir entre 2020 et 2030, soit 3 Mds d’€ par an,
2. Les investissements restant à faire sur Hinkley Point : 20 Mds d’€ sur 10 ans, soit 2 Mds d’€/an
3. La construction de 6 EPR 2, 42 Mds d’€ entre 2024 et 2030 soit 7 Mds d’€ en + à partir de 2024.
Au total cela donne 92 Mds d’€ en supposant que les 6 EPR2 soient réellement engagés.

Renouvelables :. d’après le rapport de la Cour des Comptes 2018, et compte tenu des contrats signés depuis fin 2017, et notamment des contrats éoliens maritimes : 40 Mds d’€ à eux seuls, on peut dire que les engagements de fin 2017 doivent être de 170 Mds d’€. pour produire de façon aléatoire environ 30 TWh/an pendant la durée des contrats de 15 à 20 ans suivant les cas.
Donc comparons ce qui est comparable et arrêtons de dire que cette vieille industrie nucléaire ruine la France.
D’un côté, 92 Mds d’€ dont 95 % de la valeur ajoutée est faite en France pour produire 400 TWh pendant encore plus de 20 ans,
De l’autre 170 Mds d’€ dont 5 % de la valeur ajoutée est faite en France pour produire 40 à 50 TWh pendant moins de 20 ans.
Et de plus des ENR qui ne produisent rien au moment des pointes de consommation. Il suffit de regarder la courbe de production l'éolien français sur ECOMIX2 du 14 novembre 2019 pour illustrer le scandale Français de l'éolien.

Donc persiste et signe : si mur d’investissement il y a, si gaspillage monstrueux il y a, si danger d’effondrement d’EDF il y a, ça vient plus des renouvelables que du nucléaire !

Et s’il est des économistes pour vous expliquer le contraire,  je parierai fortement  que c’est soit qu’ils n’ont aucun sens des réalités, ou  aux chiffres qu’ils manipulent, ou qu’ils sont stipendiés par les margoulins de l’éolien. Offrez-leur un gros nez rouge qu’ils devront arborer lors de leurs interventions publiques, comme ça,  on saura qui cause,

Suite au prochain blog avec des économistes sérieux, si, si ça existe et l’explication d’un grand mystère, la malédiction des ENR.


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