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samedi 4 janvier 2020

Petits problèmes avec l’éolien -1 : L’Europe sous tension-Vers un black out Européen


La « plaque de cuivre » n‘est pas pour demain. Le quasi black out du 10 janvier 2019 (cf. https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/02/leurope-de-lenergie-encore-un-echec.html). ; c‘est sous ce titre que j »avais déjà évoqué l’extraordinaire fragilité du réseau européen le plus vaste vers lequel pousse la Commission Européenne – le mythe de la plaque de cuivre européenne.  Ce jeudi 10 janvier,  à 21h02 précisément, tous les gestionnaires de réseau européen ont eu à faire face à un début d’effondrement et ont dû faire appel à l’ultime recours d’urgence prévu, couper brutalement un certain nombre d’industrie électrointensives. Pourquoi ? Ben, le pire est peut-être que l’on ne sait pas très bien, il semble que cela soit dû à des problèmes récurrents de réseau entre…la Serbie et le Kosovo ou/et « un problème technique sur les moyens de mesure du gestionnaire allemand sur l'interconnexion entre l'Allemagne et l'Autriche » ( ça devient une habitude, en Allemagne, de truander leurs mesures ?).

NB : Ces dysfonctionnements ont entraîné une déviation de 6 minutes sur toutes les horloges électroniques européennes, celles-ci, contrairement aux horloges à quartz, se régulant sur la fréquence du réseau. Et l’Entsoe est encore contraint de prendre des mesures chaque fois que cette déviation excède la minute, afin d’assumer ce problème qui n’est toujours pas résolu.

Eh bien, cette fragilité des réseaux européens (donc français), ça ne s’arrange pas avec la politique complètement aveugle et très couteuse de promotion des ENR (solaire et particulièrement éolien) dont le principal défaut est l’intermittence ( elles produisent quand elles veulent et pas quand on en a  besoin) au détriment de l‘énergie la plus décarbonée et finalement économique – et bien sûr pilotable) qu’est le nucléaire. C’est l’objet d’une excellente tribune du non moins excellent Jean-Pierre Riou, du 14/12/2018, dans European Scientist justement intitulée l’Europe sous tension (cf. https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/leurope-sous-tension/)

Extrait 1 : Le contexte : l’alarme du 10 octobre 2018. Vers un black out européen.

« Le 10 octobre 2018 les dix principales associations de professionnels du secteur électrique, réunis à Berlin, ont tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué commun.
Ce communiqué appelle à trouver d’urgence des solutions de stockage pour gérer la production croissante d’énergies intermittentes et alerte sur le risque de rupture d’approvisionnement qui menace l’Europe.
Il anticipe, le cas échéant, la fin de la solidarité européenne si des pays comme l’Allemagne ne parviennent plus à assurer leurs propres pointes de consommation. Or les derniers bilans prévisionnels des gestionnaires de réseaux allemands redoutent précisément de ne plus être en mesure d’assurer l’adéquation offre demande d’ici 2 ans.

C’est dans ce contexte que la Belgique, qui se trouve confrontée à des impératifs de maintenance sur son parc de production, craint une rupture d’approvisionnement en raison de la diminution de sa capacité d’importation provoquée par les flux intermittents et non planifiés des éoliennes d’Allemagne du nord qui traversent son territoire en congestionnant son réseau pour être acheminés vers l’Allemagne du sud.

Et, en tout état de cause, ce n’est pas la France qui serait susceptible de l’aider en cas de grand froid anticyclonique puisque le gestionnaire du réseau européen (Entsoe) prévoit en tel cas des épisodes d’approvisionnement non assurés en France (Lost of load expected, ou LOLE), capacités d’importations comprises. »

Extrait 2 : Les rendez vous manqués de l’intermittence

« Le photovoltaïque cesse de produire dès que le soleil cesse de briller, et notamment bien avant la pointe de consommation hivernale française de 19 heures qui dimensionne notre système électrique.

Le facteur de charge de l’éolien est susceptible de s’effondrer jusqu’à moins de 1% de sa puissance installée quand le vent cesse de souffler, et fait  ainsi varier la puissance du parc éolien français entre 61 MW le 06/08/2018 et 10 639 MW le 12/03/2018.
Il en va de même de la formidable puissance du parc intermittent éolien/solaire allemande qui est susceptible de n’être d’aucun secours en plein hiver, et capable de tomber notamment à moins de 1 GW de puissance les 11 et le 26 janvier derniers  malgré 104 GW installés.

Or, les épisodes de grand froid entraînent une augmentation de la consommation. Cette augmentation est en France de 2 400MW par degré inférieur à zéro.
Et malheureusement, ces épisodes sont généralement anticycloniques, c’est-à-dire sans vent.
Et ces chutes de la production éolienne restent problématiques même en regard d’un prétendu « foisonnement » des vents au niveau européen comme le montre l’analyse de Sauvons le Climat. »

Remarque : non seulement, il n’y aucun foisonnement de l’éolien au niveau européen, mais au contraire de belles harmonies avec un peu décalage de tous les pays européens avec l’arrivée des perturbations atlantiques, ou au contraire, des anticyclones… d’où l’exacerbation du problème !

Extrait 3 : les remèdes

« Pour répondre aux pointes de consommation, la France et la Grèce ont choisi de financer un mécanisme d’effacement de la demande. Ce mécanisme rémunère les capacités certifiées permettant de faire face aux pics de consommation par une production supplémentaire ou un effacement de la consommation. Les appels d’offre de ce mécanisme, mis en place en 2017, ont retenu une rémunération de 10 000€ le MW effacé en 2018 et de 17 000€ le MW pour 2019. A ces effacements de puissance (MW) s’ajoute la possibilité de rémunérer des effacements d’énergie (MWh) »

Commentaire : eh ben, les fantaisies de l’éolien allemand qui veut pas produire en période froide ou chaude anticyclonique et inonde d’électricité en dépression douce de printemps ou d’automne, ça coûte drôlement cher.  Et le remède d’effacement n’est pas illimité… Après l’effacement, le black out …

« Tandis que l’Allemagne et la Belgique ont opté pour des subventions aux centrales thermiques chargées de rester en réserve stratégique du réseau. Ce qui a interdit à l’Allemagne de fermer un seul MW de son parc pilotable malgré le développement d’un doublon intermittent de 104 000 MW éolien/solaire. Car elle n’apparaît pas en mesure d’assurer ses propres pointes de consommation à la moindre réduction de sa puissance. »

Commentaire : eh ben, à cause des  fantaisies de l’éolien allemand, l’Allemagne et la Pologne ne sont pas prêt de sortir du charbon… C’est bon pour le climat, ça !

Extrait 3 : de la pénurie aux excès. Le problème des surcapacités

« Car dès que le vent souffle et que le soleil brille, cet imposant doublon intermittent (NB les ENR allemandes) produit du courant indépendamment de tout besoin local en bénéficiant de conditions d’injection prioritaires sur le réseau, ou « priority dispatch ».
Cette priorité a été supprimée pour les nouvelles installations par la Commission européenne en novembre 2016. L’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACER) et le Council of european energy regulator (CEER) viennent d’ailleurs de réclamer que l’abolition de ce privilège soit étendue aux capacités existantes.
Mais, en tout état de cause, leur priorité d’appel sur le « merit order », en raison de leur coût marginal nul, casse les règles nécessaires à la santé du marché de l’électricité en effondrant les cours… »

Commentaire : C’est tellement génial le recours débridé aux  ENR qu’on est parfois obligé de payer pour que quelqu’un prenne leur courant…Tiens, au fait il faudrait rajouter ça à leur coût, hein, les margoulins de l’éolien ! C’est tout simplement ingérable !

Redispatching, countertrading et loop flow.

« Les parades incluent notamment la rémunération de producteurs éoliens pour qu’ils arrêtent leurs machines, et l’ordre de redémarrage aux centrales thermiques plus proches du lieu de livraison de ces programmes. Clean Energy Wire rapporte qu’en 2015, ces mesures de redispatching auraient coûté 402 millions d’euros à l’Allemagne. Pour 2017, le gestionnaire du réseau européen « Entsoe » chiffre ce surcoût à 747 millions pour le seul gestionnaire Tennet…

Et par delà ces coûts, c’est la sécurité de l’ensemble du réseau européen qui est compromise.
« Car lors des périodes ventées, des afflux massifs d’énergie éolienne en provenance d’Allemagne du nord débordent largement des lignes allemandes, aussitôt congestionnées, pour atteindre l’Allemagne du sud.
Et ces flux non planifiés empruntent d’improbables trajets par le nord ouest en traversant la Belgique et la France, ou par l’est, via la Pologne, la République tchèque, la France, et enfin la Suisse avant d’être livrés en Italie, comme l’illustre la carte ci-dessous….

Ce qui irrite tout particulièrement la Suisse... Le rapport de décembre 2017 de l’ElCom (Commission fédérale de l’électricité) attirait l’attention sur les risques liés à ces flux non planifiés responsables de la multiplication des violations des normes de sécurité (N-1).
Ce rapport dénonçait la surcharge des transformateurs en pareil cas, et le « danger bien réel » d’un effet en cascade en cas de déclenchement des dispositifs de protection. Selon l’ElCom, c’est également la sécurité d’approvisionnement de la France et de l’Italie qui serait alors menacée.

Car ces flux non planifiés diminuent les capacités d’importation des pays traversés. Les transformateurs déphaseurs, évoqués plus haut par la Suisse, permettent d’empêcher ces flux indésirables de franchir les interconnexions frontalières. La République Tchèque avait averti de son intention de se protéger par de tels dispositifs, la Pologne vient de s’en équiper, c’est aujourd’hui  la Belgique qui se protège également contre ces flux nord/sud.
En visant particulièrement le blocage des excédents aléatoires allemands ces mesures de protection compromettent bien évidemment la pérennité du rêve européen d’ «  intermittence  interconnectée ».


Commentaire : les excès débridés de l’éolien allemand mettent en danger le réseau européen. Non seulement, on ne va pas vers la plaque de cuivre, mais on est en train de revenir en arrière sur les traditionnelles interconnections qui assuraient une sécurité d’alimentation aujourd’hui plus en péril que jamais. Merci, l’éolien allemand !

Et la conséquence en est la certitude de black out majeurs… qui se sont déjà produits.

Extrait : « La spécificité du système électrique tient à la difficulté de maintenir strictement la fréquence de 50 Hz sur tous les points de son réseau, et de générer en permanence la quantité exacte d’électricité consommée.
Mais le pari d’une intermittence croissante de son alimentation ne semble pas susceptible d’assumer le prix de son échec.Le prix des coupures en série qui ont sanctionné l’expérience australienne en ce sens en donne la mesure.

Car les déclenchements en cascade des systèmes de sécurité européens ne sauraient être exclus. Le blackout de mars 2015 qui a privé d’électricité 76 millions de turcs en témoigne .Et le rapport de l’Entsoe le concernant identifie formellement la responsabilité des aléas de l’énergie éolienne dans la détérioration des conditions d’exploitation du réseau turc par rapport à ses limites de sécurité, dans les mêmes termes que le rapport de l’UCTE au sujet de la panne de 2006. »

Commentaire : L’éolien allemand empoisonne l’Europe et détruit la sécurité énergétique européenne !

Les débordements de l’éolien allemand :



1 commentaire:

  1. Votre série est vraiment géniale.
    Avez vous idée de la consommation d'électricité par les éoliennes? Est-ce significatif? Voici le lien vers un article qui pose la question.
    https://jacqueshenry.wordpress.com/2019/08/05/energie-eolienne-la-verite-qui-derange/

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Commentaires

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