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samedi 13 juin 2020

Black out : Elisabeth Borne et François Brottes (RTE) sont sur un bateau…et commencent bien tardivement à s’inquiéter !


Conférence de presse hallucinante de Borne et Brottes, jeudi 11 juin 20 : Le black out approche

Soit la ministre de quoi au fait, de «  la transition écologique et solidaire » ( en passant, c’est quand même un peu fort de café qu’il n’y ait pas de ministre de l’énergie compte tenu de l’importance multiforme de l’énergie, essentielle à toutes les autres activités, et il n’y a même pas le mot énergétique dans on ministère et François Brottes, le président du Réseau de Transport Electrique ont tenu conférence de presse commune !
                                           
C’est qu’à force de faire n’importe quoi, les deux zouaves commencent à vraiment s’inquiéter d’un risque de blackout, c’est-à-dire d’effondrement du réseau dont ils devront porter la responsabilité politique. Un black out, c’est je rappelle l’électricité  sur toute une région ou un pays, qui pouf, disparait :  les transport en commun s’arrêtent, comme ça, en plein tunnel, plus d’ascenseurs, plus de codes, plus de lumière, plus de respirateurs, plus d’hôpitaux ( oui, normalement un groupe de secours est censé fonctionner, en théorie ; dans la pratique, les chirurgiens tentent de finir leur intervention à la lueur de leurs portables, comme c’est arrivé en Australie du Sud) plus de wi-fi,…

Tiens une petite image du black out londonien, le vendredi noir londonien -9 août 2019, 



Et le black out en France arrive. Le risque, on le connait depuis longtemps, et c’est pas une découverte. Mais la crise du Covid est passé par là et a encore aggravé la situation.

Le quasi black out du Covid : les dénégations de François Brottes

Le 23 avril 2020, en plein crise COVID, la France a échappé  de justesse à un black out avec une fréquence descendue à  49, 8801 Hz à 10 heures et 10 secondes ! En cause, exactement ce qui était annoncé, la priorité sur le réseau des ENR et leur brusque variation.

 Commentaire désinvolte du très politique président du réseau, François Brottes : c’est « une sorte de nouveau sport » consistant à « éviter les surtensions » en raison du risque d'écroulement"…."Cette situation a amené quelques surprises car on n'avait jamais connu une telle profondeur".

 Le mot black out n’a pas été prononcé, mais c’est bien ce qui a failli se passer, en plein Covid ! Avec les hôpitaux fonctionnant à plus que flux tendu !

 Et c‘était parfaitement prévisible ! La cause : l’intermittence et les fortes et rapides variations des énergies renouvelables et leur priorité d’accès au réseau. Peu avant, Fatih Birol Directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), avait attiré l’attention sur le risque accru de blackout en période de faible consommation, telle que celle entraînée par les mesures de confinement. Pour la raison que la part d’énergies intermittentes est augmentée du fait de leur priorité sur le réseau et qu’on peut d’autant moins compter sur la flexibilité de la consommation industrielle pour rétablir l’équilibre que cette consommation est réduite.

La logique du fada (François Brottes)

 Alors, cette déclaration de François Brottes est proprement ahurissante, lorsqu’il annonce fièrement : « « Le 11 mai dernier, 30% de la consommation électrique assurée avec l'éolien. Ca n'est plus anecdotique»
 Ohé Fada, justement c’est bien le problème et c’est bien de là que vient le risque de black out !!
 Bon d’abord, ce qui était vrai le 11 mai ne l’était plus du tout le 21 mai où la production éolienne représentait à tout péter 5 % de la consommation (Merci @AStrochnis https://twitter.com/AStrochnis/status/1271090727502700545?s=09)


Heureusement que le nucléaire était là et bien là !

 Et si on prend tout le mois d’avril (Merci Sylvestre Huet), on voit que le production éolienne a été constamment médiocre et vraiment intermittente


Heureusement que le nucléaire était là pour compenser . Il a vaillamment fait du suivi de charge, ce qui est un peu une aberration technique et économique, il n’est vraiment pas fait pour ça, mais il peut le faire ( et, en passant, l’EPR le fera encore mieux !)
Bon, c’est passé pendant la crise du Covid, de justesse, grâce au nucléaire, pas à l’éolien. Alors quand François Brottes se vante de ses 30% d’éolien le 11 mai, soit il est incoscsient, soit il se moque du monde. Car aller au-delà de 30% d’éolien , comme les Anglais et les Australeins  du Sud l’ont expérimenté, c’est courir le risque certain d’un effondrement massif du réseau, un black out vrai de vrai , et un sévère !

 Un black out cet hiver ? Chronique d’un désastre annoncé !

 On a échappé au black out en plein Covid, mis cet hiver, ça risque d’être beaucoup plus tendu. Et c’est pas non plus une surprise, ça a été plutôt bel et bien annonce.

 La France a un problème historique de pointe hivernale : en raison du fort équipement en chauffage électrique ( NB c’est bon pour lutter contre le réchauffement climatique, ça évite de brûler du gaz et de dégager des tonnes de CO2),  lorsque la température baisse de manière importante, il faut mobiliser tous les moyens disponibles du réseau électrique et importer de l’électricité depuis nos voisins européens – alors que la France est d’habitude exportatrice le reste de l’année !

Par hiver froid, en période normale, on est ric-rac !

Or déjà, avant la crise du Covid, et en prévision de la fermeture de Fessenheim, le RTE avait averti -le RTE, les subordonnés de François Brottes)

« Extrait du Bilan prévisionnel 2019 de RTE : «Or, au cours des 15 dernières années, la France est passée de cette situation de surdimensionnement à une situation de respect strict du critère de sécurité d’approvisionnement. Ceci est principalement le fait de  fermetures d’installations au fioul et au charbon. De nombreuses centrales de ce type (pour une puissance cumulée de près de 12 GW) ont été mises à l’arrêt depuis 2012, pour des raisons environnementales (ces moyens étaient parmi les plus émetteurs de gaz à effet de serre du parc) et économiques (ils fonctionnaient très peu). »

 Mais depuis, il y a eu 1) la fermeture du premier  réacteur de Fessenheim, puis celle du second prévu cet été. 2 fois 800 MW qui vont bien manquer !!

 Et 2) il ya eu la crise du Covid. Pendant la crise du Covid,, EDF a tenu, le nucléaire a tenu, et c’est heureux, l’électricité étant un bien essentiel. Mais  EDF a fonctionné avec deux tiers des effectifs habituels, mesures sanitaires oblige ; et les visites décennales de centrales nucléaires (6 prévues en 2020 et 7 en 2021) vont prendre trois mois de plus que prévu - certains réacteurs seront donc arrêtés plus longtemps. Et ils vont cruellement manquer cet hiver .
D’où l’inquiétude des deux compères, Borne et Brottes,  dont la responsabilité est engagée.

 Premier réflexe ; mettre en cause EDF :

 Borne : « «La crise que nous vivons nous montre les difficultés que nous avons à mener les grandes opérations de rechargement de combustibles et de maintenance de nos centrales nucléaires», déclarait le mois dernier la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne. »

 Menteuse ! Non, madame, EDF sait très bien faire ses arrêtes de tranche, elle est l’une des entreprises les plus performantes et les plus efficaces en ce domaine, au point de servir de modèle à ses homologues étrangers.

 Borne : « Du fait de la crise sanitaire, les travaux de maintenance habituels des centrales nucléaires ont été décalés. J’ai demandé à d’optimiser leur calendrier pour assurer le strict respect de la sûreté des centrales et le meilleur approvisionnement électrique cet hiver »

 Menteuse ! La crise du Covid a contraint à retarder les arrête de tranche et EDF ne vous a pas attendu pour les replanifier autant que faire se pouvait :  le groupe a reporté en 2021 la maintenance de huit réacteurs nucléaires prévue cette année, afin de pouvoir compter sur eux pendant la vague de froid.
 Au-delà, c’est pas trop possible !

 Brottes et Borne, message martelé  dans leur conférence conjointe du jeudi 11 juin. ; « Il n’y aura pas de black-out l’hiver prochain en France ». Autrement dit : pas de risque de coupure généralisé du courant.

 Ben tiens, mais c’est pas du tout l’avis du député (pourtant LREM) Anthony Cellier, rapporteur de la loi énergie climat votée en 2019. « Suite au #Covid_19, il y a un risque pour la sécurité d’approvisionnement électrique pour les hivers 2021 et 2022 en France. Pour moi, nous ne pouvons ignorer l’hypothèse d’un Blackout ! » (Twitter)

 En prévision de production, « on passerait alors d’une production de 380 terawatts-heure (TWh) en 2019 à quelque chose de l’ordre de 300 TWh en 2020, détaille François Brottes. La différence est notable. Nous serons donc cet hiver dans une situation "dégradée", avec 6 GW [de capacités nucléaires disponibles] en novembre/décembre et 3 GW en moins en février par rapport au planning prévu avant la crise sanitaire, observe François Brottes, président de RTE, en charge de l’équilibre du réseau électrique.

La première réaction , c’est déjà fallait pas fermer Fessenheim et ses 1.8GW

 Commentaire de Sylvestre Huet : « oui, cette électricité est utile…il aurait donc été raisonnable de prévoir, dès maintenant, l’arrêt définitif des deux réacteurs de Fessenheim à l’horizon 2040 au plus tard dans le cadre d’un plan général organisant la fin de l’exploitation de tous les réacteurs de cette génération afin de lisser dans le temps leurs mises à la retraite. » https://twitter.com/HuetSylvestre/status/1271158836842377217?s=09)

Elisabeth Borne a exclu de retarder la fermeture du second réacteur de Fessenheim : «  « On ne change pas de trajectoire et de politique énergétique du jour au lendemain », De fait, je laisse aux spécialistes la question de savoir si ce serait possible et si l‘Autorité de Sureté l’accepterait, et quels investissement seraient nécessaires. De fait, il paraot très difficile de revenir sur ce processus bien enclenché.

Encore une fois, c’était pas fermer Fessenheim du tout qu’il aurait fallu, une fermeture purement pour motif de basse politique, complaire aux écolos bigots et anti nuc ( ils e le sont pas tous)

Mais alors comment Borne et Brottes compte s’y prendre pour éviter le black out ?

 1) le charbon !!

 Les quatre dernières centrales à charbon encore en activité en France pourraient rendre des services précieux cet hiver en cas de pic de consommation. « Celles-ci doivent fermer d'ici 2022 – « le calendrier reste inchangé », indique Elisabeth Borne

 Tiens, on fait comme les Allemands, on ferme du nucléaire pour remettre du charbon en route. Ca, c’est de la politique climatique, cocotte !

 2) Les coupures ciblées

 - Chez les industriels : Si la température venait à descendre nettement en dessous des moyennes de saison, le gouvernement et RTE ont mis en place un bouquet de leviers pour tenter de faire baisser la consommation dans les moments difficiles. Il existe des contrats avec des grands industriels qui sont rémunérés annuellement pour accepter des coupures très rapides qui permettent d’économiser l’’énergie.

Ca c’est bon pour la production, cocotte ! déjà qu’elle est en berne avec la crise Covid,

-Chez les citoyens : on demandera aux citoyens de faire des efforts en généralisant un dispositif appelé EcoWatt, déjà testé en Bretagne et en région PACA. Les volontaires reçoivent un SMS les invitant à décaler leur consommation d’électricité lorsque le réseau est en tension.

Bon, va falloir s’acheter des couvertures ! Et les efforts seront-ils volontaires ? Après tout, avec Linky, on peut facilement à distance vous effacer du réseau si on juge que vous consommez trop !

3) les thermostats : un « coup de pouce » pour l’installation de thermostats qui permettent ne pas chauffer au-delà d’une certaine température ou de ne pas chauffer du tout en cas d’absence. Ce « coup de pouce » prendra la forme d’une aide de 150 euros en certificats d’économie d’énergie à partir du 1er juillet
 Ben, si ça se passe comme l’isolation des combles à 1 euros, il y a de sérieux doutes sur l’efficacité !

4) Une campagne de l’Ademe (Agence de l’environnemnt et de l’énergie) démarrera en septembre pour sensibiliser les citoyens aux écogestes.

 Bon, moi je serais plutôt partisan d’une campagne citoyenne pour sensibiliser l’Ademe aux réalités physiques et technologiques de la production d’électricité et au calcul du coût réel des ENR. La Cour des Comptes peut les aider…

 La logique du fada (Elisabeth Borne) 

 Coup de pied de l’ânesse : « La situation me conforte dans l’idée qu’il faut avoir un mix électrique diversifié. Tout en saluant l’extrême professionnalisme des agents d’EDF, force est de constater que dépendre d’une source d’électricité à 70 % n’est pas la façon d’être le plus résilient »
 Alors là, on hésite entre l’imbécillité ou le cynisme politicien et prendre les gens pour des imbéciles ?

 C’est en supprimant des sources d’électricité pilotables, du nucléaire, et  en les  remplaçant pas des sources intermittentes  ( et plus carbonées, surtout lorsqu’on les complète par du gaz ou pire du charbon) que l’on devient plus résilient ??? Et plus climatique ???
 Il va nous manquer cet hiver entre 3 et 6 GW de nucléaire, et c’est dramatique parce que cela va mettre, en plein hiver, notre pays en danger de black out.

 Et la conclusion, c’est : il nous faut moins de nucléaire ??

 Tiens, un avis de recherche assez drole @Tristan Kamin : pour compenser ces 3 à 6 GW nucléaire manquant, nous sommes à la recherche des 25 GW d ENR essentiellement éoliens installés à coup de dizaine de milliards d’aides et subventions diverses ( 120 milliards selon la Cour des Comptes, soit plus de 10 EPR)

Eh ben, on peut simplement pas compter dessus ! Puisqu’ils sont intermittents !

 La conclusion, c’est : il nous faut moins de nucléaire ??

 Ben non, plus de nucléaire ! C’est d’ailleurs l’avis de l’Agence internationale de l’Energie (cf. le thread de Tristan Kamin

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