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mardi 14 mars 2023

Audition publique sur les innovations technologiques de l’éolien offshore , OPECST, 2 février 2023 : l’éolien flottant n’est décidément pas mature !

Résumé : décidément, une technologie non mature  : postes  électriques flottant non encore mature, choix des socles industrialisables non encore mature (acier pour la plupart, béton pour Equinor...qui a la plus grande expérience dans le domaine à ce jour), problèmes de l'aménagement des ports et du volume d'activité, de la disponibilité de l'acier, coûts de production impossibles à estimer.

Nicolas Clausset, sous-directeur du système électrique et des énergies renouvelables à la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC)

- Encore beaucoup d’enjeux d’innovation dans les fermes pilotes

- Pas de technologies de postes  flottant matures, uniquement des postes posés ; c’est pour l’instant la principale limite  à l’éloignement

- Eoliennes off shore et production d’hydrogène qui pourrait être plus facilement transporté ( ???) que le courant électrique : absolument pas mature, enjeux de sécurités et surtout rendement irrémédiablement mauvais de la transformation Power to Gas to Power

Bénédicte Genthon et Régis Le Bars, Ademe

- Suivant les scenarios 2050, l’éolien en mer flottant représente entre 5 GW (Scenario « nucléaire) et 28  GW ( scenario ENR), soit entre 12 et 25%  de la production d’électricité

- Risques  sur les flotteurs, les câbles,  les ancrages dynamiques

- Opportunité de reconversion de l’offshore pétrolier

Régis Boigegrain, directeur exécutif en charge de la direction des affaires maritimes de RTE

- Objectif 50% d’éolien posé et 50% d’éolien flottant  mais il faut que la filière flottante atteigne sa maturité

- 50 m de profondeur : éolien posé ; 50 à 100 m de profondeur, éolien flottant avec poste posé  (c’est le cas de Bretagne Sud) ; 100 m de profondeur : éolien flottant avec poste flottant et nécessité de passer en continu : la technologie du poste flottant n’est pas mature, c’est ce qui limite aujourd’hui l’éloignement des côtes. Estimation : la technologie sera prête en 2040

- Comment se comporte un transformateur électrique quand l’huile isolante   bouge fortement dans sa cuve en raison des oscillations ?

Michel Gioria, délégué général de France énergie éolienne (FEE)

- La France a réussi un tour de force industriel 1/3 des capacités européennes de production d’éolien flottant (Siemens Gamesa, Chantiers de l’Atlantique…)Elle n’est pas encore en retard sur l’éolien flottant mais le deviendra rapidement face aux programmes Coréens, Américains, Japonais..  

-  1500 emplois sur le territoire actuellement, si 18 GW en 2035 20.000 emplois seront créés

 - Convergence des coûts off shore flottant  et posé 2035-2040 ( coût non indiqué) . 2/3 de posé, 1/3 de flottant en 2040

Grégoire de Roux, directeur technique des activités offshore d'EDF Renouvelables

- Encore un grand nombre de technologies différentes sur les flotteurs sont à l’étude et les résultats des parcs pilotes comme Provence Grand Large  seront importants.  La question du choix des meilleurs flotteurs et de la possibilité d’industrialiser leur fabrication est encore très incertaine ; le développement industriel est actuellement un verrou qu’il faudra faire sauter

- Si les flotteurs en acier sont choisis, les programmes prévus poseront un problème de disponibilité de l’acier qui sera un matériau critique. Au plan mondial,  il est prévu que les besoins d’aciers deviennent équivalents à ceux de l’industrie automobile.

- L’éolien  posé n’a pas dit son dernier mot, il n’y a pas de limites technique à 50 m mais technico économique. L’industrie pétrolière propose  des techniques qui permettent de faire du posé à plus de 70 m.

Grégoire de Saivre, responsable du département éolien offshore de Total Energies

- Verrou technologique  sur les flotteurs : quels sont  les flotteurs qui ont le potentiel d’être industrialisés ? Si acier, besoin de qtés phénoménales d’acier . il faut des flotteurs les plus légers possibles, faciles à  industrialiser, pas cher, faciles  à assembler

- verrou technologique sur les ancrages : diminuer le coût et  l’empreinte

- Problèmes des infrastructures portuaires pour les flotteurs qui ne sont pas à l’échelle en France. Les travaux à faire sur les ports représentent  plus de 250 millions d’euros par port  et pour le programme français cela représenterait un peu plus d’un milliard (soit beaucoup plus qu’estimé par l’Ademe et que prévu dans France Relance (350 millions).

Et il est très compliqué de donner de la visibilité aux ports : il est très probable qu‘en fait, une bonne partie de la fabrication ne soit pas effectuée sur place, ni même en France , mais par l’ importation de modules fabriqués à l’étranger (à bas coût) avec seulement l’assemblage final  dans les ports français

Et si ce sont des socles en béton qui s’imposent, c’est encore totalement différent : fabrication de modules  à l’intérieur des terres et assemblage en mer : très peu de travail dans les ports

- Challenge liés au système d’appels d’offres : l’industrie a besoin de visibilité en volume et en timing Il faut attribuer rapidement de grands parcs et donner des certitudes à l’industrie. Il faut attribuer directement des parcs de 2 GW

-Estimer les coûts de construction d’une filière qui n’est pas mature sur une période de  8 à dix  ans ; impossible c’est une boule de cristal

Marc Hirt, directeur général d'OceanWinds France

-3 éoliennes installées au Portugal,  3 prêtes à être mis en œuvre à Port Leucate .

- Projets en Corée, en Californie, en Ecosse de 2 GW

-Pour eux, la technologie est mature et tous nos voisins vont beaucoup plus vite

Alexis Darquin, d'Equinor Renewables France  

-Propriété de l’Etat Norvégien, Equinor a une éthique de travail reconnue, notamment dans le respect des communautés

- Première éolienne flottante, plus grand parc éolien flottant en Europe (Hywind tampen, 11 flotteurs 100 MW). A déjà une expérience industrielle des flotteurs,  de l’ancrage, des câbles dynamiques

- Et Equinor a abandonné les socles en acier pour  adopter les socles en béton !

Autres problématiques / remarques

Puissance des aérogénérateurs : 15 MW en 2030, peut-être même 20 MW. Des aérogénérateurs expérimentaux de 50MW existent mais la limite techno économique sera probablement à 30 MW.

- Les  turbiniers européens  sont en mauvais état économique parce qu’ils se sont fait prendre à la course à la taille sans pouvoir rentabiliser leurs efforts de développement.  Le développement rapide de l’éolien off shore européen est pour eux  une question de survie Par contre les  turbiniers Chinois sont en pleine forme et il y a un vrai risque qu’ils balaient tout, comme pour le photovoltaïque

-Au niveau mondial, le potentiel de l’éolien flottant est immense : 80% de la ressource éolienne marine est  flottante. Le plus impressionnant .Ocean wind /Engie en Californie : 2 GW,   500 à  1000 mètres de fond. !!!





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