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mardi 4 juillet 2023

Réunion de suivi du projet AO5 (Erdeven, 27juin 2023) : Non à l'atterrage à Erdeven

 Non à l’éolien au large de Belle-Île en Mer et à son raccordement sous les mégalithes.

Après cette dernière réunion de suivi du projet AO5, PIEBÎEM  a fait savoir qu'il était  désolé de constater que, visiblement, l’affaire des menhirs broyés de Carnac n’a pas servi de leçon ! La réunion d’Erdeven, où PIEBIEM était représénté  , a confirmé que RTE n’envisageait aucune modification de ses projets de forage « dirigé » sous le champ de mégalithes d’Erdeven. Rappelons qu’un forage dirigé n’est en fait qu’un forage horizontal effectué sous haute pression en utilisant des fluides de forages injectés pour ameublir le sol.

Il n’y aurait donc pas de fouilles préventives de l’INRAP, mais un simple diagnostic archéologique à la suite duquel l’INRAP « dira à RTE où passer » (comment ?). Lors de la réunion a été annoncé un forage à 1m50 (!) de profondeur, alors que RTE s’était vanté de pouvoir forer sans problème à 5 ou 10 mètres – erreur ou changement de stratégie ? Enfin, nous avons appris que la possibilité, mise en avant au début du projet et qui avait fait l’objet d’une quasi promesse, de faire passer l’atterrage le long de la voie ferrée (le « tire-bouchon ») n’est plus envisagée, non en raison de considérations techniques ou de coût, mais parce que les calendriers d’investissement de la SCNF et de RTE (visiblement très pressé de commencer son chantier de façon à rendre le projet plus difficile à annuler) ne seraient pas compatibles !

PIEBÎEM s’est indigné de ce mépris pour un patrimoine culturel et historique unique dans l’histoire de l’humanité remontant à plus de 4000 ans et rappelle que figurent dans ses statuts la préservation des patrimoines naturels, historiques et/ou archéologiques qui font la spécificité de nos territoires. Au-delà, nous refusons l’industrialisation à marche forcée de l’espace maritime côtier morbihannais et la destruction de plus de 100 ans d’effort de protection d’un littoral dont la beauté a inspiré de nombreux artistes, attire de nombreux visiteurs et représente un patrimoine immatériel d’émotions, de beauté, de liberté, d’histoire.


Au surplus, cette forme de profanation tranquille et assumée ne peut être nullement justifiée par des projets éoliens climatiquement inopérants, économiquement néfastes, électriquement ineptes, et écologiquement destructeurs. Quand le pays s’apprête à relancer d’autres sources d’énergies autrement plus puissantes et écologiques comme l’hydraulique et le nucléaire et la géothermie, un moratoire sur l’éolien en mer en Sud Bretagne s’impose.

Un projet qui n'a jamais été approuvé...malgré ce que dit la CNDP

Parmi les autres points mis en avant lors de cette réunion,  certains participants, dont des représentants de PIEBÎEM, ont rappelé à juste titre que l’opinion publique n’a jamais été sollicitée sur l’opportunité du projet, mais seulement sur ses modes de réalisation, et que la CNDP, certes dans la période difficile du Covid, a gravement échoué dans ses responsabilités d’organisation d’un débat ouvert et libre et même dans sa mission d’information (aucun des participants n’a eu en main un des 110.000 dossiers de présentation distribués, ni même n’en a eu connaissance). Enfin le projet apparait modifié et même singulièrement aggravé, puisque l’on parle maintenant d’aérogénérateurs de 12 à 15 MW de 300 m de hauteur, situé à 19 km de la côte sauvage de Belle-Île avec une visibilité de 92% d’après les propres services de l’Etat !

Il faut encore dénoncer l’argument répété a satiété mais qui n’en est pas moins faux, des 1,3 millions d’habitants dont la consommation (hors chauffage) serait couverte par la zone industrielle éolienne, alors que celle-ci n’a un facteur de charge d’au mieux 40% et que sa production est totalement décorrélée de la demande- l’électricité est produite quand il y a du vent et pas quand les habitants en ont besoin ; ainsi que les promesses fallacieuses d’emplois et de retombées positives. En Ecosse, l’éolien off shore n’a fourni qu’un dixième des emplois  promis il y a dix ans par les dirigeants écossais (3100 au lieu de 30.000) et le patron du principal syndicat du secteur a dénoncé «  l’incapacité à créer et à protéger des emplois d’ingénieurs pendant la transition vers les énergies renouvelables » qu’il a qualifiée de « honte nationale »[1]. Enfin, rappelons que les règles de l’UE ne permettent pas de réserver des emplois pour les locaux… Il y a dans ces éléments de propagande inlassablement répétés un certain mépris des auditeurs qui se sont déplacés pour s’informer et des Bretons en général.

Enfin, notons l’aveu de M. Daniel Cueff selon lequel le développement de l’éolien off shore en Bretagne est un choix politique visant à exclure tout projet nucléaire. Vice-président Mer et littoral de la Région Bretagne, il aura été l’un des plus grands destructeurs de ce qu’il était censé protéger, au nom d’une idéologie démentie par les faits. Au surplus, aucun des grands réacteurs nucléaires en discussion n’est localisé en Bretagne, et les sites candidats ne manquent pas, y compris en région Loire Atlantique- Aquitaine.

Rappelons enfin qu’après Bretagne sud, les premiers éléments de planification dévoilés par le gouvernement prévoient le long des côtes bretonnes 25 GW soit plus d’une trentaine de zones industrielles éoliennes off shore de tailles équivalentes à Bretagne Sud. De ce programme insensé, il faudra bien débattre, et PIEBÎEM entend porter ce débat devant l’opinion publique et agir pour que soit préservée l’identité environnementale, culturelle, historique de la Bretagne et son ouverture vers un grand large non barré d’éoliennes

NB l ce texte n'engage que son auteur, Eric sartori 

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