Résumé
1) Adaptation des réseaux aux ENR : 240 milliards d’euros dont une grande partie pourrait être évitée si on sortait de l’aveuglement idéologique sur les ENR
2) D’ici 2035 un investissement dans les centrales à gaz sera inévitable et bien moins coûteux. L’ option ENR , très coûteuse en équipements et en réseaux, n’apporte pas la garantie de sécurité d’approvisionnement attendue. La capacité pilotable française est aujourd’hui clairement insuffisante et nous oblige à des importations coûteuses lors d’épisodes EnRi européens faibles, Ceci n’est compensé aujourd’hui que par un accroissement considérable des EnRi sans garantie de fourniture. PNC France estime qu’il faudrait engager immédiatement environ 3 GWe de nouvelles capacité gaz lesquelles ne serviraient qu’en ponte et demi-base, donc avec peu de d’émissions CO2.
3) 2050 : plus de
nucléaire, c’est possible et cela diminuerait considérablement les coûts de
réseau. PNC-France estime que la quasi-totalité du parc devrait pouvoir être
exploitée au moins 60 ans et qu’il est indispensable de prévoir un nucléaire
majoritaire en 2050 ce qui implique :
- D’engager dès 2024
les 8 EPR2 envisagés par le gouvernement
- De prévoir, à compter de 2035/2040, deux nouveaux réacteurs par an,
4) Beaucoup de flexibilités non chiffrées : financement des effacements de consommation chez les industriels, financement des effacements de production des renouvelables, système de charge/décharge des batteries des voitures électriques
5) Le choix rationnel optimal, c’est un système électrique minimisant le recours aux énergies variables intermittentes. La question de fond est donc bien celle de la dispersion des capacités de production et du niveau des productions intermittentes, ce qui devrait conduire à la recherche d’un équilibre optimal.
6) PNC sur l’éolien
en mer : le programme envisagé est peu raisonnable, sans retour d’expérience
réel sur la productivité et les cinétiques d’évolution, les questions de
maintenance, et les investissements en fonction de la caractéristique des fonds
marin ( éolien flottant)
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1) 240 milliards d’euros
dont une grande partie pourrait être évitée si on sortait de l’aveuglement
idéologique sur les ENR
« RTE propose ainsi un investissement de 100 milliards d’euros d’ici 2040 (avec un triplement de l’investissement annuel de 2019 à 2027 et en moyenne un quintuplement ensuite)…ENEDIS devrait en conséquence investir une somme équivalente (94 milliards €) pour gérer l’extrême éparpillement des sources de production et les redistributions géographiques. La France devra de plus apporter sa contribution au financement par l’Europe des réseaux transfrontaliers, évalués à 500 milliards d’ici 2050. Nous sommes donc face à un mur d’investissements de près de 240 milliards d’€ pour le seul transport/distribution, hors moyens de production et de flexibilités, pour une consommation française en 2050 qui ne serait supérieure que de 16% à l’actuelle dans les documents officiels. »
2) PNC pense que d’ici 2035 un investissement dans les centrales à gaz sera inévitable et bien moins coûteux
« A l’horizon 2035, la consultation écarte l’hypothèse d’un recours à des centrales pilotables de pointe supplémentaires (à gaz type TAC et éventuellement en partie CCG), ce qui conduit à des capacités intermittentes considérables pour répondre à la consommation supplémentaire de 180 TWh visée pour 2035. Cette option, très coûteuse en équipements et en réseaux n’apporte cependant pas la garantie attendue. La faisabilité technique et les conséquences économiques de la gestion de l’intermittence des énergies éolienne et photovoltaïque posent un problème central, sans pour autant apporter la garantie nécessaire de production (éolien terrestre + 36 TWh, éolien marin + 60 TWh et solaire + 32 TWh par rapport à 2023 selon notre calcul) »
Cf
aussi la tribune libre de PNC « Pour éviter ruine ou black-out, nous
allons hélas devoir construire des centrales à gaz» https://www.lefigaro.fr/vox/societe/pour-eviter-ruine-ou-black-out-nous-allons-helas-devoir-construire-des-centrales-a-gaz-20230927
“La capacité
pilotable française est aujourd’hui clairement insuffisante et nous oblige à
des importations coûteuses lors d’épisodes EnRi européens faibles, comme le
montre le tableau ci-dessous. Ceci n’est compensé aujourd’hui que par un
accroissement considérable des EnRi sans garantie de fourniture.
Par ailleurs seule
une électrification rapide des secteurs des bâtiments et des transports sera
efficace du point de vue climatique. Il est donc nécessaire, plutôt que de
poursuivre un programme démesuré d’EnRi, de construire dans la décennie des
centrales à gaz de pointe, des TAC (et selon les optimisations de CCG en
semi-base), préférentiellement dans des régions soufrant d’un déficit de
production, afin d’accélérer l’électrification. Fonctionnant de manière
épisodique elles émettront peu de CO2, bénéficieront des réseaux et stockages
actuels, et assureront une meilleure souveraineté.”
“Combien en faudra-t-il ? PNC France estime qu’il faudrait engager immédiatement environ 3 GWe de nouvelles capacité gaz (ce que RTE suggère à demi-mot dans son bilan prévisionnel), sachant que la pesanteur administrative et les multiples concertations rendent probable un délai de mise en service de 6 à 7 ans.”
3) 2050 : plus de nucléaire, c’est possible et cela diminuerait considérablement les coûts de réseau
« A
l’horizon 2050/2060, la consultation s’interdit d’envisager un programme
nucléaire beaucoup plus dynamique, avec une structure du réseau plus proche de
l’actuelle et des productions majoritairement pilotables et centralisées. Cette
stratégie réduirait très sensiblement les adaptations des deux réseaux RTE et
ENEDIS et limiterait la complexité de la gestion de l’équilibre du réseau. »
« PNC-France
estime que la quasi-totalité du parc devrait pouvoir être exploitée au moins 60
ans et qu’il est indispensable de prévoir un nucléaire majoritaire en 2050 ce
qui implique :
- D’engager dès
2024 les 8 EPR2 envisagés par le gouvernement et de définir leurs sites (PPE).
Cela donnera en outre un signal de long terme à toute la filière industrielle
nucléaire et à l’attractivité des emplois du secteur, emploi qui, il faut le
rappeler sera largement national.
- De prévoir, à compter de 2035/2040, deux nouveaux réacteurs par an, éventuellement sur des sites nouveaux, avec une répartition géographique (et de source froide) optimale et afin de constituer un réseau HT robuste couvrant tout le territoire, y/compris les régions aujourd’hui fragiles (SFEC). »
4) Beaucoup de flexibilités non chiffrées
« Le financement des
effacements de consommation, en particulier chez les industriels mais aussi en
faveur des gestionnaires de flexibilités chez les particuliers. Non chiffré.
- Le
financement des effacements de production qui devrait couvrir, contrairement à
la situation actuelle, les pertes de production des capacités pilotables dont
la rentabilité sera menacée. Non chiffré.
-
Les investissements et frais d’exploitation de la partie de la technologie
hydrogène affectée à une production éventuelle d’électricité. La technologie de
l’ensemble électrolyseurs/piles à combustible est peu efficace et, sauf
révolution technologique, la souplesse d’adaptation à l’intermittence dans des
conditions économiques acceptables reste à démontrer. Le coût des réseaux de
distribution et des stockages d’hydrogène est également non chiffré.
- Le système de charge/décharge des batteries des voitures électriques et la compensation de l’accélération de leur obsolescence. Non chiffré
5) Le choix rationnel optimal, c’est un système électrique minimisant le recours aux energies variables intermittentes
« A ce panorama, déjà inquiétant, il faut ajouter qu’à partir de 2030 devrait intervenir la question du financement du renouvellement d’un parc intermittent dont la durée d’exploitation ne devrait pas dépasser 20 à 25 ans. Un parc de la dimension retenue par RTE pour 2035 représente un investissement d’environ 120 à 130 milliards hors back-up et flexibilités pour une production limitée à 220 TWh par an.
La question de fond est donc bien celle de la dispersion des capacités de production et du niveau des productions intermittentes, ce qui devrait conduire à la recherche d’un équilibre optimal capacités pilotables/capacités intermittente en amont de la consultation en cours. D’ici 2035, il faut donc optimiser l’équilibre entre capacités supplémentaires d’EnRi et thermiques à gaz en semi-base et pointe (RTE indique qu’en 2023 les trois-quarts de la production des EnRi sont déjà exportés). L’essentiel est de décarboner le pays, et non l’électricité qui l’est déjà largement, mais aussi de protéger notre pays des surproductions intermittentes de nos voisins, qui s’annoncent considérables.
A
l’horizon 2050/2060 les questions essentielles sont :
- La
possibilité de porter à au moins 60 ans et si possible 70/80 ans la durée
d’exploitation du parc nucléaire. L’ASN devrait donner en 2026 un premier avis
pour une durée 60 ans, accompagnée de ses prescriptions en termes de sûreté.
- La possibilité d’accélérer la construction de centrales nucléaires dont la durée d’exploitation pourrait dépasser 80 ans afin de conserver un socle pilotable très robuste, à un niveau proche de l’actuel.
6) PNC sur l’éolien en mer : le programme envisagé est peu raisonnable
« PNC-France estime que le programme envisagé est peu raisonnable, sans retour d’expérience réel sur la productivité et les cinétiques d’évolution, les questions de maintenance, et les investissements en fonction de la caractéristique des fonds marin (en particulier pour l’éolien flottant). Par ailleurs les conflits d’intérêts sont nombreux et les consultations en cours, globalisées, ne feront que les développer. Il est utile de rappeler qu’une puissance deux fois inférieure de nucléaire présente l’avantage de la pilotabilité, d’une moindre dispersion, d’un coût de réseaux très inférieur (non inclus dans l’investissement des opérateurs) et qu’il permet une gestion saisonnière de la production. »
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