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mercredi 31 mai 2017

Theresa May paie le merdier libyen

Un mea culpa anglais, et nous, et nous, et BHL ?

Ce devait être une victoire écrasante pour Theresa May, qui voulait profiter de l’état d’inquiétude lié au Brexit pour renforcer sa majorité; or, depuis quelques jours, les sondages, dont certes il faut se méfier en Angleterre encore plus qu’ailleurs annoncent une remontée en flèche des travaillistes, pourtant emmenés par le contesté (par l’establishment travailliste) Jeremy Corbyn. Unes des raisons : l’attentat de Manchester a mis encore plus en évidence l’immense erreur qu’a été l’intervention britannique et française en Lybie. Le terroriste était en effet tiraillé entre Manchester et la Lybie, où son père l’avait enrôlé à seize ans dans son combat islamiste anti-Kadhafi. De fait, une partie des Libyens de Manchester  a joué un rôle non négligeable dans la guerre civile de 2011 en Libye. A cette époque, les autorités (conservateurs) britanniques ont facilité l’envoi en Libye d’islamistes de Manchester, comme le père du terroriste, estimant qu’ils constituaient une alternative plus crédible à Kadhafi que les laïcs ! (dixit Le Monde, 30 mai 2017). Brillante idée, politique géniale dont on voit aujourd’hui les résultats
Il faut dire qu’en Angleterre, contrairement à la France, la politique libyenne avait été déjà étrillée, en 2016,  par un rapport parlementaire fustigeant une intervention militaire britannique en Libye «fondée sur des postulats erronés» et mal préparée. «Nous avons été entraîné par l'enthousiasme français», explique un parlementaire. La politique britannique en Libye avant et depuis l'intervention de mars 2011 a été basée sur « des suppositions erronées et une compréhension incomplète du pays et de la situation.» Selon le rapport, les Britanniques et les Français « ont été aveugles quant à la part non négligeable des islamistes dans la rébellion, et n'ont pas su prévoir que ceux-ci en tireraient profit ». Les parlementaires décrivent le « bilan désastreux d'une intervention, destinée à changer un régime sans prévoir de solution de rechange, qui a abouti à la transformation de la Libye en «failed-state» («État défaillant»). «Le résultat est un effondrement politique et économique, une guerre civile et tribale, une crise humanitaire et migratoire, une violation généralisée des droits de l'homme, la dispersion des armes de Kadhafi dans toute la région et l'apparition de l'État islamique en Libye», écrivent sans fard les parlementaires dans leur résumé.
En plus, le rapport affirme :« d'après les indices que nous avons rassemblés, la menace envers les civils de Benghazi a été largement exagérée» !

Une faute, un crime, une imbécillité, une politique à changer – Corbyn a raison !

Rappelons que 15 septembre 2011, le président de la République français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique David Cameron, suivis comme leurs ombres par le philosophe Bernard Henri Levy débarquaient à Benghazi acclamés par une foule en liesse. Les Anglais, en bons démocrates parlementaires ont tenu à faire leur mea culpa. Et nous ? Entendra-t-on encore BHL donner des leçons de géostratégie ? Un petit regret ? Bon, enfin, avec Macron, on devrait être débarrassé du brillant philosophe et de son influence élyséenne.
C’est vraiment un pur scandale et un gâchis innommable. Car enfin, pour la première fois, il y avait un accord du Conseil Général de Sécurité, Russes et Chinois compris, pour une opération limitée à Bengazi afin de protéger les populations contre un assaut imminent et imposer une médiation à Kadhafi. Français et Anglais se sont délibérément parjurés et ont poursuivi la guerre pour provoquer militairement la chute de Kadhafi. Avec le résultat que l’on sait ! Et bien pire ; du coup, Russes et Chinois se sont bien promis qu’on ne les y reprendrait pas, et se sont opposés à toute intervention en Syrie. Bravo ! Le merdier libyen est aussi responsable du merdier syrien et de ses millions de morts. Dans l’histoire, cette intervention en Libye apparaîtra comme une faute et un crime, et une imbécillité pire que l’expédition de Suez.
Autre fait oublié, pour lesquels certains devraient peut-être rendre des comptes : la mort d’un agent secret français, Pierre Marziali, assassiné le 12 mai 2011 à Benghazi. Ayant compris à juste titre que les rebelles soutenus par Bernard Henri Lévy et Nicolas Sarkozy se composaient de bataillons de djihadistes purs et durs, Marziali voulut prévenir Claude Guéant et, surtout, Nicolas Sarkozy, l’ami du Qatar, l’émirat qui soutenait alors financièrement et militairement les rebelles libyens. Alain Juillet, ancien directeur du Renseignement de la DGSE interrogé par les auteurs de « Mort pour la Françafrique », livre de loin le scénario le plus crédible. Extrait : «La katiba du 17 Février a revendiqué la mort de Marziali, or elle était soutenue par les Qataris. Qu’une personne malintentionnée ait fait passer le message aux gars de la katiba ou aux Qataris qu’un Français était chez eux et les espionnait, ça, c’est possible ! Dulas et Marziali avaient rédigé une note pour mettre en garde contre les islamistes. Moins d’un mois plus tard, Marziali est tué. Je suis trop vieux dans ce métier pour croire aux coïncidences. Si quelqu’un a voulu faire le malin en lâchant le nom de Marziali aux islamistes, c’est déjà très grave. Mais si cette fuite a été organisée, que l’info a été transmise en toute conscience à la katiba ou à ses protecteurs qataris, là, c’est encore plus grave : ce serait de la trahison.»  A tout le moins, Marziali a pris des risques insensés pour savoir qui étaitent vraiment les anti-Kadhafi et le faire savoir  aux autorités françaises, et il a perdu la vie pour rien. Mais en France, pas de mea culpa !

Pourtant, nos brillants politiques n’ont pas compris quelques vérités simples, par exemple qu’une dictature laïque vaut mieux qu’une dictature religieuse, et bien mieux qu’un effondrement complet. Que les interventions militaires au Moyen-Orient ont été désastreuses. Qu’il est assez stupide de s’étonner et de s’indigner parce que plus nous bombardons les musulmans arabes, plus nous détruisons leurs sociétés, plus ils commettent d’attentats chez nous.(après, dans des cas où une intervention protège un pays et ses autorités légitimes de l’effondrement face à une agression islamiste, comme au Mali, c’est évidemment un devoir de la mener). C’est ce que Jeremy Corbyn explique, et il se présente en homme de paix conséquent, et ceci explique une partie de sa remontée.

Et en France ? à part Michel Onfray, pas grand monde. Puisque renouvellement de la classe politique il y a, il serait bon qu’il y ait aussi renouvellement des idées. Et qu’un rôle plus important soit confié à ceux qui se sont opposés aux guerres  d’Irak et à l’intervention en Libye au détriment de ceux qui les ont soutenues.


dimanche 14 mai 2017

Captage du C02 : coûteuses illusions !

Des gadgets, mais pas de faisabilité industrielle

Jamais en retard d’un gadget, les écolos socialistes de la  Mairie de Paris a annoncé l’implantation de colonnes Morris qui capteront le carbone (le CO2).  Ces colonnes Morris contiennent des algues développées par la startup Fermentalg  fixent le CO2 sous la forme d’une masse organique  pour finalement produire de l’oxygène et, en se multipliant, une biomasse évacuée par le réseau des eaux usées de la ville. Une colonne Morris de 4 mètres de haut permettrait de capter autant de gaz carbonique que 100 arbres (soit une tonne de CO2 par an). Fermentalg s’est installée dans le domaine de la valorisation et de la recherche dans les algues  et c’est certainement un domaine d’avenir. Mais quant à dire que le captage du CO2 est une technologie d’avenir à l’échelle industrielle qui permettra de résoudre les défis énergétiques et climatiques, c’est une autre affaire et faire opeuve d’un optimisme que démentent quelques échecs retentissants.

Total  à Lacq, EDF au Havre- des échecs retentissants- sans parler d’Ulcos

Le monstre métallique vit ses dernières heures. Dans quelques semaines, l’installation sera mise à l’arrêt. Les brûleurs, les équipements de refroidissement, le compresseur et les kilomètres de tuyaux qui ont servi à capter et à comprimer le CO2 seront démontés. Après 1 400 jours de tests, Total s’apprête à mettre un terme à l’expérimentation de captage et stockage du carbone issu de la production de gaz naturel sur son site de Lacq (Pyrénées-Atlantiques). Démarré en 2009, ce pilote prévu dès le départ pour une durée de quatre ans a été le premier en France, même si l’expérience reste à petite échelle : 51 000 tonnes de CO2 ont été injectées depuis 2010. Les installations de Total à Lacq ont émis 225 000 tonnes l’an passé. Le test sur une chaudière a été conclusif : la méthode ne peut être développée à l’échelle industrielle…
Direction le port du Havre (Seine-Maritime) sur le site de la centrale à charbon d’EDF. À quelques centaines de mètres des docks, où sont déchargés les conteneurs de charbon arrivant des États-Unis et de Pologne, se dresse un édifice de 30 mètres de hauteur, labyrinthe inextricable de tuyaux dédiés au captage du CO2. L’électricien, en partenariat avec Alstom, s’est doté d’un démonstrateur de recherche sur le procédé de postcombustion aux amines. Le projet démarré en 2015, l’échec est patent en 2017 ; le projet ne fonctionne pas et provoque une telle perte de productivité qu’il va à l’encontre de son but.
Et ne parlons même pas du projet Ulcos, Arcelor Mittal et Florange et ses deux hauts fourneaux qui ne devaient pas fermer, promesse de François Hollande de 2012. Arcelor s’engageait à les maintenir en état et à favoriser leur reprise dans le cadre du projet de captage et de stockage de CO2 Ulcos. Un an après, Florange fermait définitivement et renonçait à s’engager dans Ulcos.
Et pourtant la Commission Européenne veut favoriser les recherches sur le captage de CO2. Après un premier plan qui a conduit à un échec total - N’étant pas parvenus à boucler leurs financements, les porteurs des huit projets en lice – dont Ulcos en France– avaient abandonné, la Commission a relancé un second programme. NER 300.  Qui ne marche pas mieux ! . L’objectif était de démontrer la faisabilité des technologies en 2020. Or en 2017 on n’est même pas arrivé à lancer des projets- au contraire, on en abandonne !
Décidément, pour une fois qu’elle se même de politique énergétique et de recherche, la Commission européenne n’a pas de chance. Pas plus d’ailleurs que pour le projet ITER qui dérape considérablement. Peut-être devrait –elle se contenter de fédérer des efforts nationaux et des moyens et d’intervenir dans les projets ? Le savoir-faire très spécialisé  technocratique des eurocrates n’a que peu avoir avec la recherche ou avec l’industrie !

La technologie n’est pas mature et nul ne sait ni si, ni quand elle le sera !

Le captage a l’inconvénient majeur d’exiger beaucoup d’énergie. L’imposante tour de production d’oxygène pur qui se dresse sur le site de Lacq coûtait chaque jour à Total 4 000 à 5 000 euros en électricité ! Il faut ensuite stocker le CO2 capté, sous terre, et là encore les obstacles ne sont pas minces : Capacité de stockage géologique, caractérisation des sols, résistance des réservoirs dans le temps… autant de facteurs qui doivent être étudiés. C’est aussi une des raison de l’arrêt d’EDF au Havre : le réservoir géologique était  inadapté. Le stockage présenterait en outre des risques environnementaux. Selon une étude réalisée par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), l’injection de CO2 pourrait libérer dans le sous-sol, en raison de mécanismes complexes d’interactions, des métaux lourds (zinc, manganèse, fer, arsenic) dans des concentrations très variables. A Lacq, Total a rencontré l’opposition des habitants de la région de Pau. La présence de carbone comprimé à 90 bars dans la roche à 4 500 mètres sous les pieds des Béarnais a inquiété des associations qui sont montées au créneau.

Enfin et surtout la surconsommation des installations de captage de CO2  pourrait entraîner un accroissement des émissions de CO2, alors que le but recherché est au contraire de les réduire… C’est ce qu’indiquent les essais d’EDF au Havre- un investissement d’EDF et de l’ADEME de 22 millions d’euros pour un pilote destiné à ne capter que 0,5% des émissions d’une unité de production d’électricité de 600 MW ! Il était temps d’arrêter. Autre difficulté de taille : passer du stade de pilote à l’échelle industrielle en maintenant le rendement des centrales. Faire fonctionner la chaîne (captage, transport, stockage) sur des installations de 300 MW (soit 3 millions de tonnes de carbone par an) demeure un défi


Malgré les gadgets et la communication, la technologie de capture du CO2 n’est pas mature et nul ne sait ni si, ni quand elle le sera ! (en passant, pour être informé,  il vaut mieux lire l’Usine nouvelle que les communiqués des écolos). LE seul moyen de préserver les ressources naturelles non renouvelables, de lutter contre la pollution et de remplir nos engagement en termes de lutte contre le réchauffement climatique restera pour longtemps encore l’électricité nucléaire ! ( ce qui rend encore plus criminel l’arrêt par Angela Merckel du nucléaire allemand).



samedi 13 mai 2017

Bullshits (conneries) contre mensonges

De Derida à Trump, la route du Bullshit

C’est le dernier débat à la mode chez certains de nos intellectuels, en particulier les historiens (notamment Patrick Boucheron sur France Inter), à qui Donald Trump donne des boutons Le Bullshit (entendre l’évident déni de réalité, la connerie monstrueuse- par exemple, il n’y a jamais eu autant de public qu’à mon investiture alors que la comparaison photographique avec Obama montre sans ambiguïté le contraire ) serait beaucoup plus grave que le mensonge.
Le sujet a  été abordé aux USA depuis 1986, avec le court essai devenu célèbre de Harry Frankfurt, professeur à l’Université de Princeton, On Bullshit, qui vient d’être traduit en français aux Editions Mazarines ( De l’art de dire des conneries). L’auteur y explique que le Bullshit ( l’art d’aligner les conneries) implique que le bonimenteur n’est intéressé que par ses propres objectifs, ignore et méprise la réalité, ne lui accorde aucune attention, tant et si bien qu’il perd et fait perdre à ceux qui l’écoute tout sens des réalités. Au contraire, un menteur a besoin de connaitre la réalité. « Le menteur est obligatoirement concerné par le souci de vérité,. Avant de concocter un mensonge, il doit chercher à déterminer ce qui est vrai. Et pour que son mensonge soit efficace, son imagination doit se laisser guider par la vérité ». Donc bonimenter (bullshiter) serait plus grave que mentir.
L’ironie est que ce texte ne vise pas Donald Trump ou ses émules…mais les déconstructeurs français tels Jacques Derrida, dont Harry Frankfurt considérait qu’ils avaient fait de Yale « la capitale mondiale du baratin ». Des brillants prophètes et adeptes de la « French Theory » à Trump, la route du bullshit est surprenante et devrait inciter à la modestie ceux qui n’ont pas su ou osé dénoncer une certaine déréliction intellectuelle française.

Rappels aux faits :  vrais mensonges et crime - Irak

La lecture d’un ouvrage remarquable (Or Noir, la grande histoire du pétrole, Mathieu Auzanneau , La découverte), passionnante de bout en bout, qui montre comment l’histoire est considérablement déterminée par les besoins en énergie de nos sociétés) et permet de découvrir bien des hommes et des faits considérables de l’histoire du pétrole, permet, à propos de la première guerre d’Irak, de se souvenir à quels points, contrairement aux buillshits, les vrais mensonges peuvent être tragiques et meurtriers.
Tout d’abord, l’auteur rappelle qu’Américains, branchés sur l’Arabie saoudite et Anglais, connectés à l’Iran du temps du Shah, avaient depuis très longtemps fait de l’Irak  une variable d’ajustement : lorsque saoudiens ou iraniens faisaient savoir qu’ils aimeraient augmenter leurs livraisons, c’est l’Irak qui était sommé de baisser sa production  et par conséquent ses revenus. D’où la volonté de Sadam Hussein d’échapper à ce système, par exemple en accordant une part importante de sa production à des pétroliers français.
Venons-en à l’époque de la grande guerre Iran Irak, mené par l’Irak appuyé par l’Occident et les monarchies pétrolières pour affaiblir l‘Iran. Citations
« L’Arabie saoudite et le Koweit…refusent d’effacer une partie de la lourde dette creusée par l’Irak, qui atteint près de 90 milliards de dollars après la fin de la guerre. Pire, le Koweit est accusé par Bagdad de subtiliser depuis des années le brut du champ de Rumaila… Le Koweit en a profité pour percer des forages horizontaux sous la frontière et aspirer indument l’or noir irakien. L’Irak prétend que le petit émirat lui a subtilisé pour  2.4 milliards de dollars de brut. En outre, le Koweit, ainsi que les Emirats arabes unis dépassent de près de 40% en 1990 leurs quotas de production fixés par l’Opep. Conséquence : un manque à gagner évalué par Bagdad à 14 milliards de dollars, bein plus que ce que le Koweit a preté à l’Irak pendant la guerre »
Bref le 2 aout l’armée irakienne envahit le Koweit…après que l’ambassadrice US en Irak ait affirmé à Saddam « qu’elle n’avait pas d’opinions sur ses conflits interarabes ». Citation :
« Le président Bush connait les objectifs de Bagdad et n’ignore pas qu’ils se limitent au seul Koweit. En échange de son retrait, Saddam Hussein prétend obtenir 4 milliards de dollars l’effacement de sa dette, et un réajustement de frontière  qui lui permettrait d’obtenir un accès la mer…Dès le 3 août, le président irakien a offert de retirer ses troupes et proposé de rencontrer les drirgeants arabes à Djeddah. Washington s’y oppose »

Premier mensonge donc : Saddam Hussein ne se proposait pas de conquérir tout le pétrole et n’avait en vue que des buts très limités et somme toute raisonnables, voire justifiés. Et manifestait son intention de se retirer

Deuxième mensonge : l’importance des forces irakiennes au Koweit, selon le Pentagone et ce menteur en série que se révélera  Dick Cheney entre 250.00 et 500.000 hommes. Citation :
« Au mois d’août 1990, un journal japonais , puis la chaine américaine ABC soumettent à un expert militaire américain réputé des clichés satellites russes pris au-dessus du Koweit. Cet expert, Peter Zimmerman montre à son tour les clichés à plusieurs autres experts. Verdict. Nous étions tous d’accord pour dire qu’on ne voyait rien qui ressemblait à une activité militaireZimmerman déclare que ce qu’il voit n’atteint pas le cinquième des chiffres avancés par Dick Cheney. … Evoquant un ennemi fantôme, le quotidien new-yorkais Newsday rapportera la déclaration suivant d’un haut gradé américain : « il y a eu une grande campagne de désinformation autour de cette guerre » »

Enfin, le plus beau ou le plus ignoble, comme on voudra, les couveuses. Citation
« 70% des Américains penchent en faveur de la poursuite des négociations, et rejettent le recours à l’option militaire. Mais le 16 octobre, une Koweitienne de quinze ans fournit devant le congrès américain un témoignage bouleversant qui va faire basculer l’opinion américaine. Devant le groupe parlementaire sur les droits humains, cette Koweitienne prénommée Nayirah pleure en racontant qu’elle a vu dans une maternité de Koweit-city des soldats irakiens arracher des bébés de leur couveuse et les jeter par terre pour les laisser mourir sur le sol glacé. Le récit est repris en boucle dans les media occidentaux.  George Bush l’évoque à de nombreuses reprises et ne se prive pas d’invoquer l’holocauste…On découvrira après la guerre que l’histoire des couveuses est une pure fiction, montée de toute pièce par Hill et Knowlton , et que la jeune Nayira n’est autre que le fille de l’ambassadeur du Koweit aux Etats-Unis »

Et je ne parle ici que des mensonges pour la première guerre d(Irak, pas même ceux sur ‘implication de l’Irak dans les attentats du 11 septembre ou sur les armes de destruction massives que l’on cherche toujours… »

Il faut vraiment être un curieux intellectuel, un bizarre historien, un baroque philosophe pour prétendre que les bullshits (conneries, vantardises) d’un Trump auxquelles personne ne croit ( car enfin qui méprise autant le peuple que de penser qu’il peut y croire) sont plus dangereuses que les mensonges d’état meurtriers aux conséquences gravissimes des Bush.


dimanche 7 mai 2017

Nouvelles de Chine. Vers un modèle chinois ?

Fast – l’œil du Ciel –Tianyan

Fin 2016 a été inauguré en Chine le  plus grand radiotéléscope du mode ( FAST -Five-hundred-meter Aperture Spherical Telescope) ou encore, pour les Chinois, l’œil du Ciel –Tianyan. Comme son acronyme l’indique, FAST mesure 500 mètres de diamètres. La surface est équipée d'un système d'optique active permettant d'ajuster la parabole selon différentes orientations, pour un diamètre efficace de 300 mètres. L'antenne peut ainsi observer jusqu'à une distance angulaire de 40 degrés du zénith. Elle peut observer dans une fourchette de fréquences entre 0,07 et 3 gigahertz6 avec une précision de pointage de 4 secondes d'arc.
Le radiotélescope s'intéressera à différents objets célestes comme les supernovae, les pulsars, les quasars et, pour le directeur de la Société astronomique chinoise, Wu Xiangping, la grande sensibilité de Fast « nous aidera à rechercher une vie intelligente au-delà de notre galaxie ».
FAST résulte d’un programme lancé en 1994 et a exigé d’importants travaux et sacrifices- 9 110 personnes résidant dans un rayon de cinq kilomètres autour du dispositif d'écoute ont été déplacées hors de la zone pour créer une zone blanche évitant toute nuisance électromagnétique
Après les grands calculateurs, après les séquenceurs d’ADN de dernière génération, dans tous les domaines de la science, la Chine avance en se donnant les moyens d’être à la pointe de la science contemporaine.

Que fait l’Europe ?


Comac et le C919 : l’envol de l’aéronautique chinoise – Made in China 2025

Le C919, un moyen-courrier conçu par la Chine pour bousculer le duopole Airbus-Boeing, a pris son envol pour la toute première fois vendredi 5 mai depuis l’aéroport international de Shanghaï. C’est une avancée technologique qui illustre les ambitions aéronautiques de Pékin face aux champions industriels Airbus et Boeing.
Alors sans doute va-t-il, dans un avenir pas trop lointain, s’habituer au nom de Comac (Commercial Aircraft Corporation of China), le constructeur du C919. Avec cet appareil capable de transporter 168 passagers sur 5 550 kilomètres, Comac espère rivaliser sur les vols régionaux avec les deux stars internationales du moyen-courrier, le B737 de l’américain Boeing et l’A320 de l’européen Airbus.
Il reste certes de nombreuses et longues étapes à franchir. Pour un développement international du C919, COMAC doit obtenir la certification américaine - qu’il n’a toujours pas pour son premier avion, l'ARJ-21, un bimoteur de 79 à 90 places, certifié fin 2014 par les autorités chinoises, aujourd'hui commercialisé, mais en Chine seulement’- cela peut encore prendre quelques années. Le C919 fait encore appel à des technologies importées (il est équipé d’un moteur Leap-1c de General Electric et Safran. Safran, qui fournit également 725 harnais électriques et 52 km de câbles dans chaque appareil, a d’ailleurs salué par la voix de son directeur général, Philippe Petitcolin, ce « symbole d’une collaboration réussie » avec l’industrie aéronautique chinoise « en plein essor »). Le C919 embarque également des toboggans et des toilettes fournies par Zodiac Aerospace, des trains d’atterrissages Liebherr, un calculateur des commandes de vol électriques Honeywell, des pneus Michelin ou des pièces usinées par Figeac-Aero –autant d’industriels qui pour l’instant se réjouissent de l’envol de Comac. Il reste encore à Comac à démontrer sa fiabilité et sa capacité à augmenter sa production, à réaliser des économies d’échelle et à tenir des délais de fabrication. Airbus produit ainsi son A320 au rythme de deux avions par jour !
Pour les Chinois, ce premier vol est l'aboutissement d'un vieux rêve, déjà tenté sans succès dans les années 1970 ! Ne pas avoir d'avion made in China, c'est se trouver « à la merci des autres », avait déploré le président Xi Jinping en 2014. Au même titre que l'automobile ou les télécoms, l'aéronautique fait partie du plan Made in China 2025, visant à faire passer la Chine du « statut d'usine du monde » à celui de « grande puissance industrielle ». « Le marché aérien chinois va dépasser celui des Etats-Unis dans les prochaines années et il est donc normal que le pays développe sa propre industrie afin de capter une partie de ce marché », relève Zhao Jian, spécialiste des transports à l'université Jiaotong de Pékin. Ne pas avoir d'avion « made in China », c'est se trouver « à la merci des autres », avait déploré le président Xi Jinping en 2014.

 « Faire voler des gros-porteurs commerciaux est la volonté de l’État, le rêve de la nation, et le désir du peuple chinois », a expliqué Jin Zhuanglong, le président de la Comac.



Un modèle chinois ?- confucianisme et positivisme

Nous verrons si Pékin et la COMAC s’inviteront dans le duopole Airbus-Boeing,-  ni le canadien Bombardier ni le brésilien Embraer qui affichaient pourtant certaines ambitions,  n’y sont parvenus. Mais ce qui est sûr, c’est que, dans tous les domaines de la science et de la technique, la Chine pense et agit à long terme, mène des programmes ambitieux et complexes et avance. C’est vrai dans l’astronomie et l’aéronautique, et aussi  dans la chimie, dans les terres rares , dans la biologie, le nucléaire. Elle avance aussi lentement, prudemment mais avec détermination pour donner un rôle international à sa monnaie.
Le modèle chinois a fait fantasmer bien des Français, pour le meilleur ou pour le pire, de Voltaire aux maos, en passant par les positivistes qui ont vu dans la Chine une société  organisée dans la durée et pour une très vaste population  par une religion sans dieu assez proche de leur Religion de l’Humanité (cf mon article « Les Positivistes et la Chine », Monde chinois, vol. 40, no. 4, 2014, pp. 116-129).

Or à l’heure où la Chine développe, après les avoir  assimilé les résultats et les méthodes de la science occidentale (de plus en plus planétaire), prend sa place à l’avant-garde du progrès intellectuel, scientifique et technique et veut assumer les devoirs d’un pays de son rang, notamment en matière de réchauffement climatique et d’ordre international, les intellectuels français ne semble guère s’intéresser à ce qui se passe dans cet immense pays qui est peut-être en train d’inventer un nouveau modèle, une nouvelle manière de concilier l’ordre et le progrès, qui laisse leur juste place aux mécanismes de marché et à la propriété, mais ne renonce pas à organiser la société et son évolution. C’est pourtant diantrement plus intéressant que les meurtrières logorrhées maoïstes. Un positiviste ne peut qu’être certain que la voie chinoise du progrès scientifique ne pourra continuer durablement sans adopter les indispensables libertés d’exposition, de discussion d’appréciation des doctrines quelconques, dans un cadre adapté à la civilisation chinoise et à son histoire. Comment ? Un confucianisme rénové, qui saurait concilier le respect du passé et de l’autorité du savoir, sans compromettre la dynamique du progrès, des sages, un pouvoir spirituel qui prendraient aussi en charge les exigences de justice sociale ? 

Michel Onfray pour le nucléaire – roboratif

Certains textes parlent d’eux-mêmes et se passent de tout commentaire…. On ne peut qu'essayer de les rendre au mieux en invitant les lecteurs à se rendre à l'original

Nucléaire, démocratie, jacobinisme. M. Onfray contre les idées reçues

Michel Onfray : « je n’ai jamais eu l’esprit moutonnier et n’ai jamais participé aux combats antinucléaires qui se tenaient à l’université de Caen quand j’étais étudiant – entre 1976 et 1984 ». L’énergie nucléaire était alors le reflet de « la puissance d’un siècle qui ne rechignait pas à la puissance car elle en avait les moyens ». Cette énergie symbolise le « feu nucléaire qui peut être arrimé à la pulsion de vie (l’énergie civile) ou à la pulsion de mort (l’énergie militaire) ».
Contrairement à ce que prétendent certains anti-nucléaires, Michel Onfray considére que le nucléaire ne s’oppose pas à la décentralisation  ( le combat contre le jacobinisme centralisateur a toujours été important pour lui ) ; le nucléaire, symbole « de l’hyper-technophilie » du siècle passé et de ses grands programmes centralisés, aux côtés du TGV et du Concorde, ne s’oppose pas à la délocalisation « Décoloniser les provinces : contribution aux présidentielles ». « La région de Flamanville fait la démonstration que les retombées en matière d’emplois, de taxes professionnelles, d’infrastructure sont considérables ».

La pollution des paysages par les éoliennes

Le nucléaire, fruit de la société dans laquelle il s’inscrit, est une « réponse aux besoins créés par une société de consommation qui a multiplié les appareils électriques auxquels la plupart sont attachés comme à des doudous ». Dès lors, Michel Onfray juge avec sévérité l’écologie politique de gauche « qui campe sur une position d’opposition bien que la démonstration soit faite que l’énergie renouvelable ne répond pas aux besoins d’une société de consommation ». Il rappelle ainsi que ceux qui critiquent le nucléaire « sont rarement ceux qui optent pour une désaffiliation d’avec ces objets de la servitude volontaire ». Michel Onfray s’étonne d’ailleurs des contradictions de ce mouvement. « La pollution des paysages par les éoliennes et par les milliers de tonnes de ciment des dalles sur lesquelles elles reposent, en même temps que la disparition de ces terres pour un usage agricole au profit du bétonnage échappent bizarrement à la critique écologiste ». Dans ces conditions, il estime que seuls les décroissants apportent une critique cohérente du nucléaire.

Plus généralement, Michel Onfray considère que le nucléaire a fait les frais des postures politiciennes : « La gauche et la droite invitent chacune à ne pas   penser et à se soumettre à leurs catéchismes et à leurs slogans. La première est contre le nucléaire ; la seconde est pour ; l’une et l’autre le sont presque par atavisme, par héritage. Le nucléaire a été décidé par un gouvernement de droite, c’est donc une mauvaise chose pour la gauche. Mais quand Mitterrand arrive au pouvoir, il n’est pas contre. Que dit alors la gauche ? Qu’elle n’est plus contre… »

A ceux qui pointent le manque de démocratie du nucléaire, Michel Onfray répond : « les valeurs républicaines n’excluent pas une part de discrétion ou de secret et l’idée d’une transparence totale en la matière ne me semble pas une garantie de démocratie mais sûrement un gage de démagogie ». Et de souligner : « Que le nucléaire civil soit en relation avec le nucléaire militaire ne fait aucun doute et que le militaire soit un domaine réservé du chef de l’Etat ne me choque pas. Nos chefs de l’Etat sont démocratiquement élus… »
Michel Onfray souligne également que « le manque de démocratie se manifeste quand le syndicalisme est interdit dans une entreprise ». Et d’ajouter : « les syndicats sont présents à tous les niveaux dans les centrales ».


Sur la question du « risque nucléaire », il précise : « je persiste à croire que Tchernobyl est une catastrophe à mettre au compte de l’impéritie de la bureaucratie soviétique et Fukushima sur celui d’un tsunami contre lequel on ne peut pas grand-chose. » Le philosophe le dit sans ambages : « je ne suis pas de ceux qui sont pour le nucléaire mais le voudraient chez les voisins – idem avec les camps de migrants, les prisons ou les salles de shoot ». Et de conclure, « la centrale est certes un camp menaçant dans le sublime paysage du Cotentin, mais la vie n’est pas faite qu’avec des parcs d’attraction du genre Disneyland. »



jeudi 4 mai 2017

Emmanuel Macron est-il dangereux ?

C’est ce que Dupont-Aignan a prétendu, et là, on se dit que de toutes façons, il va falloir choisir le moins dangereux.

Mais oui, Emmanuel Macron parait dangereux, tant il parait persuadé que 24% des gens ont voté pour son projet, un projet auquel il croit tellement qu’il s’en égosille !
Il n’est pas besoin d’être grand politologue pour se rendre compte que le score du candidat socialiste est anormalement bas, et que son évolution même au cours de la campagne (le vote utile), montre qu’au moins 10%, au bas mot, des électeurs socialistes ont voté Macron de peur d’un second tour Le Pen Fillon.

Et que de même, le faible score de M. Fillon et son évolution au cours de la campagne montre qu’au bas mot un nombre important (allez au moins 8%) d’électeurs de droite ont voté Macron, non pour son programme mais par peur d’un second tour Le Pen Mélenchon, ou par déception dun candidat qu’ils pensaient plus irréprochable que Sarkozy ou Copé !

Et au second tout évidemment, Macron sera le candidat de la peur de Marine Le Pen.

Ceux qui votent pour M. Macron parce qu’ils soutiennent son projet ne représentent au plus, au vraiment mieux qu’environ 6%. Cela ne lui donne évidemment aucune légitimité pour son programme, en particulier en ce qui concerne l’explosion du droit du travail. Et s'il ne s'en rend pas compte, nous allons vers un désordre immense.

Maintenant, entre deux dangers, il va falloir choisir le moindre !

mardi 2 mai 2017

Les Ecoles d’ingénieurs saisies par la débauche

Explosion des frais de scolarité

Ne fantasmons pas, précisons : par la débauche financière auxquelles les Ecoles de Commerce sont depuis longtemps habituées.

Le branle a été donné par l'initiative prise en 2014 par le ministère de l'Industrie, autorisant ses écoles à passer leurs droits de 850 € à 1.850 €. Soit 1.000 euros d'augmentation. Soit plus de 217% !
Une autre étape a été franchie en 2015 lors de la création de CentraleSupélec. L'établissement, sous double tutelle Enseignement supérieur et Industrie, exige 2.200 € par an (2.500 € en 2017), contre 615€ auparavant pour Centrale. Soit 357% !

Dans les écoles privées, la barre des 10.000 € se rapproche. Entre 2012 et 2015, les écoles de statut privé ont augmenté leurs frais d'inscription de 520 €. À la rentrée 2015, le coût pour une année de scolarité en école d'ingénieurs privée est en moyenne de 6.513 €. Les moins chères se situent à 4.800 € annuels, quand une poignée flirte désormais avec les 10.000 €, à l'image de l'Epita, l'ESME Sudria ou encore l'ECE.

À la rentrée 2017, intégrer l’école des Mines ParisTech coûtera à l’année 3.186 euros, 2.150 euros pour l’Institut Mines-Télécom Lille-Douai. Des chiffres en augmentation comparés à 2016 : la rentrée dernière, il fallait débourser 2.590 euros pour la première, 1.850 euros pour la seconde.  La nouvelle est tombée le 28 mars dernier, au travers de 2 arrêtés publiés au Journal Officiel. Elle traduit un phénomène plus général dans les écoles d’ingénieur françaises, à savoir l’augmentation récurrente de leurs droits de scolarité.

C’est une évolution qui avait été annoncée en mars 2015 par un rapport du  Cgefi (Contrôle général économique et financier) pour le compte de Bercy,  qui avançait douze propositions chocs pour «  améliorer l’efficience des écoles d’ingénieurs !! » , notamment :   Passer les frais de scolarité des écoles d'ingénieurs à 2.570 euros, généraliser la ponction sur les fonds de roulement, fusionner... Rappelons que les Ecoles dépendant du Ministère de l’enseignement supérieur ne demandaient qu’environ sept cents euros de frais de scolarité !

Cela ne touche pas que les Ecoles d’ingénieur nationales. Ainsi, la fameuse Ecole Supérieure de Physique et Chimie de la ville de Paris prévoyait-elle cette année un triplement des frais de scolarité. Devant la grogne de l’Association des Anciens Elèves, arguant de travaux importants et que l’augmentation des frais de scolarité aurait été difficile à justifier dans un environnement peu favorable et que de plus, elle aurait eu un effet négatif sur l'attractivité de l'École, la Direction a reculé. Pour l’instant.

Un autre pan de la république s’écroule !

Le paysage des Ecoles d’Ingénieurs est assez morcelé : Formation payante, gratuite ou donnant même lieu à une solde... Dans les écoles d'ingénieurs, les stratégies en matière de frais de scolarité sont aussi hétérogènes que les statuts des établissements et dépendent des ministères de tutelle. Nous avions même une tradition bien française: plus le niveau de sélection est élevé, moins l’école est chère jusqu’à même payer ses élèves (Ecole Polytechnique, Ecoles  normales..). Incompréhensible pour un anglo-saxon ! Mais c’est qu’il s’agissait d’une tradition républicaine et égalitaire, celle qui permit longtemps aux fils, puis - trop tardivement- aux filles des familles les plus modestes d’accéder à l’enseignement le plus élitiste, pourvu qu’ils le méritent par leurs dons et par leur travail, au terme d’une sélection rigoureuse et juste.

Et c’est cette tradition qui est en train de s’effondrer sous l’action des forces  conjuguées, comme d’habitude, de la démagogie faussement égalitaire (et pourquoi les élèves des Grandes Ecoles ces privilégiés ne devraient-ils pas payer plus pour leurs études ?) et du libéralisme anglo saxon pour qui seul comptent les privilèges de l’argent.(on va quand même pas mélanger nos enfants avec n’importe qui)

Cette course, sous les meilleurs prétextes évidemment, à l’augmentation des droits d’inscription comme au rétablissement de la pantoufle à Polytechnique, nous savons qu’elle va au rebours de notre modèle républicain, de la sélection par le mérite  et non par la naissance. Nous savons qu’il devient de plus en plus difficile aux enfants du petit peuple d’intégrer les écoles d’ingénieur, parce que l’école ne leur fournit plus les connaissances et les méthodes nécessaires  qu’il faut alors aller chercher dans l’environnement familial ou dans des cours privés.

Avec cette politique impulsée par Bercy, c’est un pan supplémentaire de la République qu’in abat. Généralement, les Associations d’Anciens Elèves, attachés à cette justice, à ces possibilités de promotions sociales qu’elles ont connu et qu’elle souhaitent préserver pour les jeunes générations tentent de s’y opposer, mais elles sont bien seules dans l’indifférence générale.

Un autre pan de la République s’écroule avec ces places fortes du savoir, de la méritocratie et de l’égalité républicaine qu’étaient les Ecoles d’Ingénieurs voulues par les Monge, les Laplace, les Chaptal…

Faudra-t-il appeler aussi ce mouvement macronisation ? Nous verrons