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samedi 25 novembre 2017

La politique énergétique-6- l’indépendance nationale bradée

Au nom de qui et quoi sacrifions- nous notre héritage et nos avantages compétitifs ?

Extrait de La France dans le Noir, Hervé Machenaud, les Belles Lettres : « A l’époque des grands politiques visionnaires, la France a construit le parc de production d’électricité le plus économique et le plus efficace d’Europe, insensible aux variations des prix des matières premières, et n’émettant aucun gaz à effet de serre. Ella a dans un gigantesque effort pour cette époque créé un outil industriel pour en assurer le succès et la pérennité. Au nom de quoi et de qui les gouvernements actuels accompagnent-ils sa destruction ? »
« Les services publics, l’industrie, les services, qui représentent près des deux tiers de la consommation de l’électricité en France, réclament une énergie régulière, à un prix stable et garanti à long terme. L’impact du coût de l’énergie est considérable sur l’économie, l’emploi et le niveau de vie. »

Fin 2011 , les prix de l’électricité des autres pays européens, étaient en moyenne 50% plus élevés qu’en France (+70 euros/MWh), ceux de l’Allemagne deux fois plus élevés (+110 eur/MWh). Cela représente pour un ménage français une économie d’environ trois cents à  trois cent cinquante euros par ans par rapport à un ménage européen équivalent et cinq cents à cinq cent cinquante euros  par rapport à un ménage allemand. Dans le Pacte pour la Compétitivité de l’industrie française remis au Premier Linsitre le 5 novembre 2012, Louis Gallois écrit : «  Le prix de l’énergie électrique pour l’industrie est relativement bas en France, et représente un avantage qu’il est primordial de préserver. … Le faible coût de l’énergie comparé aux autres pays européens, est un atout pour l’industrie française, Il fait partie des éléments qui  qui soutiennent la marge des entreprises et donc leur capacité à investir. .. Dans la transition énergétique qui s’engage, il est essentiel que cet atout, lié au développement de la filière électrique, ne soit pas perdu. Ce sont des centaines de milliers d’emploi que cet avantage contribue à pérenniser. »

« Le nucléaire assure, à la fois, l’indépendance nationale et la stabilité des coûts de production sur le très long terme. Entre 1973 et 2010le taux d’indépendance énergétique de la France est passé de 24% (dont 14% dus aux énergies fossiles locales qui ont disparu depuis), à 51% grâce au nucléaire. Ce taux d’indépendance énergétique est de 20% pour l’Espagne, et l’Italie, et s’il est de 40% pour l’Allemagne, c’est grâce à ses abondantes ressources nationales de charbon lignite à partir desquelles près de la moitié de l’électricité allemande est produite  (source OCDE 2016) »
Et rappelons que le nucléaire constitue un avantage imbattable pour la France en matière de lutte contre le réchauffement climatique : Emissions de CO2 par type d’énergie en kg équivalent par TEP (tonne équivalent pétrole) :Charbon : 1125 , Diesel Fuel : 860 ; Pétrole Essence : 830,  Charbon propre supercritique 670 ; Gaz naturel 650 ; Photovoltaïque 310 ; Eolien : 32 , nucléaire 19…

Et il n’y a pas que l’électricité, dont il est même étrange qu‘elle mobilise à ce point à elle seule, pour son malheur, les ardeurs de la secte libérale et des écologistes irresponsables. Olivier Appert 5ème forum européen de l’énergie , 10 mai 2016 : « Alors que l’électricité ne représente que 20% de notre consommation totale d’énergie, elle a occupé 95% des interventions. Serait-ce parce qu’on ne sait pas résoudre les problèmes posés par les 80% restants ? Où et quand parlerons- nous des 95.5% de l’énergie primaire consommée : chauffage, transport et industrie ? »

Conclusion de l’auteur de la France dans le Noir : « Le temps de l’industrie n’est ni celui de la politique, ni celui de des jeux videos. Encore moins celui des idéologies ; Ce sont les industriels qui porteront la responsabilité de ne pas avoir alerté les politiques, d’avoir mis en œuvre leurs politiques, sans les avoir mis en garde contre leurs conséquences. La dépendance politique descend toute la chaine du pouvoir jusque dans les organismes de recherche et développement. Ainsi se forme le grand consensus de l’air du temps »

Passons donc à deux nouvelles récentes concernant le gaz et le pétrole

Gaz : Le gouvernement met en péril la sécurité d’approvisionnement de la France

Communiqué de la CFE_CGC à propos de la société Gazocéan : ENGIE vient de confirmer la cession de ses activités amont du GNL incluant la filiale Gazocéan chargée du transport du gaz naturel par méthanier. En cédant ces activités, ENGIE rompt une partie de ses engagements de service public, qui le lient pourtant à l’Etat par un contrat de service public signé le 6 novembre 2015. ENGIE s’assoit donc également sur le code de l’énergie. Or, cette décision ne peut être prise sans l’accord de l’Etat qui démontre une nouvelle fois son absence de vision stratégique au lieu de ne se préoccuper que des dividendes perçus. En effet, dans le cadre de ses obligations de service public, les engagements d’ENGIE sont clairs. ENGIE doit notamment  « … conserver un portefeuille d’approvisionnement diversifié en gaz naturel, notamment sous forme liquéfiée, fondé sur : …une capacité de production [de gaz] propre… »  « …[faire] en sorte de maintenir la diversification géographique de ses approvisionnements destinés au marché français et de conforter sa couverture contre les aléas relatif à la fourniture… [l’] obligation de détenir des capacités d’acheminement jusqu’à la frontière française et d’avoir accès à plus de trois points d’accès au réseau français. » Ainsi, en mettant en vente ses capacités d’approvisionnement de GNL, ENGIE, avec le consentement de l’Etat, met très clairement en risque la sécurité d’approvisionnement énergétique de la France.

Pétrole : après Schlumberger, Technip, la CGC (Compagnie générale de géophysique)

Une « pépite » technologique française vieille de 86 ans joue sa survie. Les actionnaires du groupe parapétrolier CGG devaient se prononcer, mardi 31 octobre en assemblée générale, sur le plan de sauvetage présenté par la direction. Faute d’accord ou même de quorum, le groupe pourrait être placé en redressement judiciaire. Près de 6 000 emplois, dont 1 600 en France, et un patrimoine en géosciences accumulé au fil des décennies sont en jeu.
Depuis plus de trois ans, la société d’équipements et d’acquisition de données sismiques se bat pour surmonter des difficultés largement dues à la baisse des prix du brut, qui a entraîné une forte réduction des investissements de compagnies pétrolières. La cession d’une grande partie de sa flotte, les coupes claires dans ses effectifs (50 %) et une augmentation de capital de 350 millions, début 2016, n’ont fait qu’assurer une fragile survie sur un marché atone.
Au terme de l’assemblée générale, ce sont des hedge funds, des fonds spéculatifs, anglo-saxons qui seront bel et bien maîtres à bord de CGG. L’Etat n’a pu que sauver les meubles en obtenant des engagements pour la sauvegarde des emplois en France jusqu’à fin 2019 et des centres de décision dans l’Hexagone jusqu’à fin 2022.
Il n’y a qu’à croire, l’avenir de CGG est écrit e il est bien sombre . A noter que dans ce type de cas,  la CFDT joue les idiots utiles :  « c’est « un moindre mal » et il n’y avait guère d’autre choix que cette dilution de l’actionnaire public pour sauver la société », tandis que les oppositions les plus fortes viennent généralement de la CGT et, fait plus nouveau, de la CFE -CGC, convergence inattendue mais qui signe un vrai intérêt et une vraie inquiétude commune pour l’industrie française
Reste que en moins de deux ans , une grande partie du patrimoine parapétrolier français est passé sous pavillon étranger à la faveur d’un tsunami de consolidation dont la France sort toujours perdante. Ainsi Schlumberger, fleuron de la prospection pétrolière passé sous le contrôle de Cameron – tiens, ça sonne comme une défaite ! Technip ; autre fleuron, passé sous le contrôle de l’américain FMC technologie, au mépris de certains engagements,- ainsi la direction générale est maintenant installée au Texas. Comme le note Le Monde du31 octobre 2017, M. Macron, alors ministre de l’économie, n’avait rien trouvé à redire à ce passage de Technip sous pavillon américain et plus grave encore, fin 2024, il n’avait pas du tout soutenu un rachat de CGG par Technip.

La secte libérale au pouvoir brade l’industrie française


Tout cela est bien inquiétant et montre qu’au plus haut niveau de l’Etat, il n’ y aucune politique économique, mais seulement financière, aucun intérêt pour ‘industrie , mais seulement pour la finance, aucun souci de l’indépendance nationale, en trahison complète de la politique et de l’héritage gaullo mitterandien. Mais sans doute les beni oui oui de la libéralisation heureuse, les membres de la secte libérale croient-ils que la nationalité d’une entreprise, celle de ces centres principaux de décision et de recherche n’a aucune importqnce ? Cette innocence, pour rester dans l’euphémisme, est extrêmement inquiétante et dangereuse, surtout lorsqu’il s’agit d’énergie, la matière première de toute industrie et en fait, de toute prospérité.


vendredi 24 novembre 2017

Politique énergétique _5_ la grande escroquerie des énergies renouvelables

Extraits du remarquable livre de M. Hervé Machenaud, la France dans le Noir

Les énergies renouvelables sont les plus chères.

Pourquoi ? à cause d’un facteur souvent passé sous silence et rarement mentionné dans les présentations flatteuses des apôtres du renouvelable : leur disponibilité. Extrait :

« On appelle facteur de charge le rapport entre la production réelle sur une année et la production théorique pour un fonctionnement à pleine puissance, toute l’année. Le facteur de charge est de 75% pour le nucléaire, (arrêt pour maintenance et rechargement), 20 à 40% pour le thermique à flamme, entre 20 et 30% pour l’hydraulique,  entre 20 et 25% pour l’éolien,  autour de 15% pour le solaire. »
« Les ENR sont de tous les moyens de production le plus cher. L’éolien et le solaire sont  en Europe, de tous mes moyens de production ceux dont le coût est plus élevé, entre deux et dix fois plus que le nucléaire en France. Alors pourquoi tant d’intérêt ?  C’est une industrie  extrêmement profitable, (pas seulement pour les promoteurs des projets éoliens si ‘on en croit le SCPC 5Service Central de Prévention de la Corruption), qui vit de subventions massives  ( près de 50 milliards d’euros en 2015 en Europe dont 20 en Allemagne payés par les consommateurs  et d’autre part de sa priorité règlementaire d’accès au réseau, c’est-à-dire que  quand il y a du vent et du soleil,  c’est cette électricité qui est là consommée, obligeant les autres moyens à s’arrêter. L’éolien et le solaire venant se substituer de manière aléatoire au nucléaire, au charbon et au gaz, environ un quart du temps ceux-ci qui restent nécessaires pour couvrir la pointe sont arrêtés et doivent être amortis pour sur les trois quarts de temps restant,  augmentant à proportion leur coût de production…
Subventions massives, priorité d’accès au réseau, corruption, coût réel de production et factures qui s’envolent, tel est le paysagé économique de l’éolien et du  solaire. La priorité d’accès au réseau, avantage exorbitant et indu qui déséquilibre tout le marché (ou pseudo-marché de l’électricité) a ainsi pour conséquence que le solaire et l’éolien fortement subventionnés renchérissent le coût du nucléaire ! d’où de vraies absurdités « Pendant que l’Allemagne brule son lignite, l’éolien allemand déferle sur la France alors qu’il a été déjà payé par les contribuables allemands, cela balaye toute l’économie du secteur »

Enfumage généralisé sur les performances de l’éolien et du solaire. La Beauce n’est pas Abou Dhabi.

« Le cout de production de l’éolien et du solaire ne cesse de diminuer ? 2.6 C. euro/ kwh pour le solaire, record battu ! Oui, mais où à Abou Dhabi où naturellement il contribue à la couverture de la pointe ; 2.7 cEur/kwh dans le désert d’Atacama au Chili, où le niveau de radiation solaire est l’un des plus élevé au monde.  . On extrapole la réduction des couts de l’éolien qui seront bientôt compétitifs, mais alors pourquoi continue-t-on à les subventionner aussi massivement ? »
« Aussi faibles que soient les coûts atteints, cela ne changera pas le fait que la Beauce n’est pas le désert d’Atacama, et qu’en Europe, les ENR ne contribuent pas à la couverture de la pointe et ne sont utiles que couplés à des moyens de stockage dont on sait pas quand et à quel coût ils seront disponibles, et le cas échéant, à quel coût ? On peut comprendre que les spécialistes du secteur abondamment cités dans les journaux utilisent la baisse des coûts de production au Maroc, au Chili ou à Abu Dhabi, pour justifier des investissements dans des fermes solaires en France. Ils défendent leurs intérêts, mais quand ce sont des responsables politiques en principe dépositaires de l’intérêt général, on est  en droit de se poser certaines questions »
« Dans la note d’analyse du 15 août 2014 de France Stratégie,  Y-A-t-il une place pour l’hydrogène dans la transition énergétique, on peut lire, « Concernant une restitution finale sous forme d’électricité, la rentabilité semble hors d’atteinte à cause des limites imposées par le rendement de Carnot ».  L’Expérimentation en Corse d’une production solaire photovoltaïque avec une chaine hydrogène pour le stockage conduit à un coût de production de 8000 euro/ MWh ( deux cents fois le prix de cession du MWh par EDF à ses concurrents). ;Le troisième marché de l’hydrogène potentiellement important est celui de la mobilité, où l’hydrogène bénéficie actuellement d’un engouement médiatique sans rapport avec des perspectives réalistes d’avenir »


L’éolien ou le solaire domestique c’est pas sympa ! l’égalité des territoires et des abonnés remise en cause, ainsi que la sûreté du réseau et de l’approvisionnement

« Quelle  place pour l ‘énergie décentralisée ? On voit se développer l’économie énergétique des consommateurs individuels, mais aussi au niveau de résidences, d’écoquartiers ou de communes. …une note de France Stratégie intitulée « 2017/2027 Energie centralisé  ou décentralisée ? présente les courbes de consommation et de production en été et en hiver d’un particulier disposant d’un panneau photovoltaïque et note  «  Le particulier est censé résider en région PACA. On constate qu’en hiver la production locale par le panneau solaire  ne permet pas de couvrir la consommation et que la pointe du soir est entièrement assurée par le réseau centralisé. En été, la production photovoltaïque est très excédentaire et doit être évacuée par le réseau. En d’autres termes, le particulier vend son surplus d’électricité quand le réseau en a le moins besoin, et achète au prix moyen du KWh  l’électricité dont le coût de production est le plus élevé, puisqu’il aura fallu maintenir des moyens de production centralisé pour répondre à cette demande.

C’est là le changement de paradigme, c’est la capacité à répondre présent ce jour-là qui devient précieuse. Jusqu’alors, le service public français garantissait la continuité du service pour tous et l’égalité de traitement des consommateurs. Dans les mêmes conditions, tous les consommateurs bénéficiaient des mêmes offres et des mêmes tarifs quels que soient l‘heure ou le lieu de leur consommation. Cette péréquation tarifaire, comme pour le service postal, répond au principe même du service public. Elle prend en compte la variabilité d’accès et de desserte, et le maintien nécessaire de capacités disponibles pour le passage des pointes. Le prix du KWh était calculé et moyenné (péréqué) sur la base du coût global de la production nationale. Ainsi, jusqu’à ce jour, le consommateur paie ce qu’il consomme, c’est-à-dire la production d’électricité. Moins il consomme, moins il paie. S’il ne consomme qu’au moment des pointes, ce sont les autres consommateurs qui paient pour lui la disponibilité des moyens de production centralisés.

C’est ce modèle que remet en cause la production décentralisé d’énergies renouvelables, si elle devait s’étendre. Plus de péréquation, plus d’égalité de traitement des consommateurs, un risque réel de pannes et d’effondrement du réseau en périodes de pointe.  « Du fait que l’électricité n’est pas stockable, c’est donc la capacité et non plus la production qu’il va falloir payer à son juste prix. » explique M. Hervé Machenaud, qui propose alors « un service public de la capacité » qui teste à définir.

Une énergie antisociale

A qui profitent les milliards de subvention déversés sur  les énergies renouvelables ? A quels foyers est-il proposé d’installer des panneaux photovoltaïques sur leur toit et de décoratives batteries Tesla sur leurs murs. Quel pourcentage de la population peut investir une vingtaine de milliers d’euros à amortir sur quinze ans ? Evidemment, pas les milliers de foyers en situation de précarité, non plus que la grande majorité de la population urbaine. C’est portant eux qui auront à payer le surcoût de cette politique de gribouille. La transition énergétique qu’on nous propose, sous les apparences de modernisme progressiste et de protection des particuliers, contribue à accentuer l’injustice sociale et l’accaparement des richesses par une minorité nantie aux dépends d’une majorité qui s’appauvrit. Le comble est bien de voir les grands énergéticiens se faire concurrence auprès des propriétaires de pavillons pour être les premiers à leur installer les panneaux solaires de leur rêve. Qui est encore censé défendre l’intérêt général ?

Le nucléaire, champion du décarbonné !

La France accusée d’un coupable retard dans le développement des ENR, émet dix fois moins de gaz carbonique par KWh produit que la moyenne des pays européens, 30kwh contre 325. L’Allemagne,  notre guide et notre modèle en matière d’écologie, avec ses 49 GW d’éolien et ses 39GW de photovoltaïque,  soit près de 50% de ses faculté de production, l’Allemagne émet  cinq fois plus que la France, soit 500 g de CO2 par KWH produit, soit trente fois plus que la France, (Le problème, c’est les autres 50%...)

Contenu en CO2/ kwh produit : Charbon : 1125 , Diesel Fuel : 860 ; Pétrole Essence : 830,  Charbon propre supercritique 670 ; Gaz naturel 650 ; Photovoltaïque 310 ; Eolien : 32 , nucléaire 19 !



jeudi 23 novembre 2017

Politique énergétique_4_L’escroquerie de la voiture tout-électrique

Le défi industriel derrière le fantasme de la généralisation du véhicule électrique 

Suivons toujours La France dans le Noir de Hervé Machenaud (Les Belles Lettres), c’est un guide sûr. « A-t-on une idée du défi industriel derrière le fantasme de la généralisation du véhicule électrique ? A ce jour, une des technologies les plus avancées (à quel prix !) celle de Tesla permet avec une batterie de 500 kg ½ tonne, une autonomie de  500 kM ? Le temps de recharge est de 20 minutes à partir de bornes de fortes puissances (quelques centaines en France) ou quinze heures à partir d’une recharge domestique.

Comment imagine-t-on de généraliser la recharge à domicile ? Comment feront les gens qui habitent dans les immeubles des grandes villes et leur banlieue ? Ils auront tous un parking souterrain équipé, ou bien devront-ils trouver une place dans le rue devant une borne de stationnement ?  A supposer que tous les trottoirs de toutes les villes en soient pourvus, quel sera le pourcentage de voitures qui pourront être rechargés pendant plus de douze heures ? 
 Les pouvoirs publics visent 6 millions de véhicules électriques à l’horizon 2030. Cela pourrait représenter une augmentation de 30% de la demande de pointe. Le procès fait au chauffage électrique responsable en France de la demande de pointe sera-t-il fait dans dix ans aux véhicules électriques qui auront tous besoins d’être rechargés entre 19 heures et 7 heures du matin ? Il faut une certaine candeur et pas un grand sens des réalités pour diffuser l’idée à la mode que les six millions de voitures pourront se recharger sur des bornes intelligentes, elles-mêmes équipées de batteries  qui, chargées la journée, chargeront les véhicules la nuit. A-t-on idée du poids de la taille, du coût d’une telle batterie ? Dans chaque borne ? Sans parler de son propre temps de chargement ! »

Analyse coûts et bénéfices des véhicules électriques : le thermique toujours meilleur

Economie en CO2 ; ça dépend de la source de l’énergie électrique !

Or justement, le CGDD (Commissariat Général au Développement Durable) a publié cette année (2017) une « Analyse coûts et bénéfices des véhicules électriques ».

https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Analyse%20co%C3%BBts%20b%C3%A9n%C3%A9fices%20des%20v%C3%A9hicules%20%C3%A9lectriques.pdf

En ce qui concerne le bilan environnemental (suppression des émissions de polluants locaux en circulation liés à la combustion, moindre bruit et très faibles émissions de CO2),  la motorisation tout électrique permet de réduire sensiblement les coûts : suppression des émissions de polluants locaux en circulation liés à la combustion, moindre bruit (nul en milieu urbain très dense), et très faibles émissions de CO2 (liées à la production d’électricité qui sont faibles compte tenu du mix électrique français).

Sauf que ce gain environnemental de la motorisation électrique est. réduit par le coût environnemental de production de la batterie. Et surtout, la faiblesse des émissions en CO2 est intimement lié au mix électrique français et ses 70% de nucléaire dans la production électrique. Conséquence : le contenu CO2 moyen en France de l’électricité en 2013 est de 64 g de CO2 /kWh alors qu’il est de 486 g en Allemagne ( où l’on voit l’effet de l’abandonnement scandaleux du nucléaire allemand) et environ 270 au Royaume Uni, 290 en Italie, 220 en Espagne, 560 en Pologne.

Conséquence de la conséquence : en matière de CO2,  en usage mixte (c’est-à-dire non intensivement urbain) le véhicule électrique est plus performant que le véhicule thermique en France, mais pas   en Allemagne (330 g), au Royaume-Uni (270 g), en Italie (290 g) ou en Pologne (560 g). En 2020, le Véhiculé électrique  sera cependant plus performant que le véhicule thermique dans toutes les zones urbaines quel que soit le pays de l’UE. Mais, même en 2050, en usage mixte, le véhicule électrique  serait toujours moins performant que le thermique dans des pays comme l’Allemagne (240 g CO2/kWh), l’Italie (230 g) ou la Pologne (400 g).

Coût pour l’utilisateur

En ce qui concerne le coût pour l’utilisateur, pour un usage mixte, le véhicule thermique demeure plus avantageux que le véhicule électrique. Ainsi par exemple le surcoût socio-économique pour un VE en 2030 est de 7 000 euros sur la durée de vie de la voiture (et supérieur pour les autres technologies et/ou pour 2020). Ce résultat s’explique par le fait que la technologie électrique voit ses avantages compétitifs s’éroder du fait de vitesses plus élevées (hausse des consommations par rapport au milieu urbain) alors qu’au contraire le rendement du moteur des véhicules thermiques est optimal autour de 80 km/h3, et du moindre coût environnemental dans les zones moins peuplées. Ce phénomène est renforcé par une hypothèse de baisse annuelle de plus de 2 % des consommations des véhicules thermiques. Par ailleurs, pour rendre un service équivalent, le véhicule électrique considéré doit posséder une grosse batterie d’une capacité de 50 kWh correspondant à une autonomie plus importante (200 km). Cela implique davantage d’émissions de polluants et de Gaz  à Effet de Serre lors de la phase de fabrication.

Et ajoutons encore ceci : le Véhicule Electrique  est pénalisé par un investissement relatif à l’installation de bornes de recharge. Aux 7000 euros s’ajoutent  donc une prise à domicile pour un coût de 600 euros  et l’aménagement de places de parking avec borne à destination (travail, études, commerces…) pour un coût de 2 000 euros, soit un surcoût  total de l’ordre de 9 500 euros pour le Véhicule électrique, sur sa durée de vie.

 Et encore ces résultats sont très sensibles. Une hypothèse alternative de 8 500 km au lieu de 16.000 par an conduit à un surcoût pour le VE de plusieurs milliers d’euros. Moins on roule, moins le véhicule électrique et intéressant.



Mise en garde de Carlos Tavares . Merci Monsieur !

Au tsunami continu de la démagogie écologiste politique surmontant les hautes eaux de l’ignorance scientifique et technique s’ajoute l’irresponsabilité de certains industriels, prêts à tout pour faire leur cour aux pouvoirs politiques et pour empocher toute subvention bonne à prendre- en matière de voiture électrique se distingua Carlos Goshn, le multi patron paranoïaque  de Renault et Nissan. En revanche, son ex bras droit et maintenant patron de Peugeot, Carlos Tavares, se montra autrement plus critique à l’occasion du dernier salon de Francfort. Extraits rapportés par La Tribune 13 septembre 2017 :

« Les constructeurs ainsi que les autorités publiques auraient bien tort de faire de l'électromobilité l'alpha et l'oméga d'une automobile écologiquement vertueuse….Qui aujourd'hui est en train de se soucier de traiter de la question des mobilités propres dans leur globalité ? Quelles solutions pour la fabrication de batteries, le recyclage des batteries, l'exploitation mais également l'approvisionnement en terres rares, la nature de la production d'électricité... Etc »,
Estimant que « l'emballement autour de l'électromobilité risquait de revenir comme un boomerang au visage des citoyens, Carlos Tavares a ironiquement imaginé sa position s'il devait revenir dans dix ans avec l'électromobilité au banc des accusés, au même titre que les moteurs thermiques aujourd'hui » ( il était ironique ou inquiet ? l’inquiétude serait assez justifiée)

Carlos Tavares s’est aussi inquiété du fait que les subventions publiques sur l'électromobilité ne dureront pas éternellement, et qu’il en résultera un renchérissement du prix des voitures, (qui deviendront moins abordables pour beaucoup) et une concurrence chinoise accrue ( la Chine bénéficiant d’une géologie favorable pour la production des batteries »

Merci, M. Tavares, vous avez  plus fait pour la société que bien de vos confrères aux déclarations écologistes tonitruantes- pourvu qu’il y ait des subventions à toucher ! Cette remarque, toujours tirée de La France dans le noir, d’Hervé Machenaud , qui recoupe votre inquiétude : « Ce sont les industriels qui porteront la responsabilité de ne pas avoir alerté les politiques, d’avoir mis en œuvre leurs politiques, sans les avoir mis en garde contre leurs conséquences »

Le tout électrique en matière de voiture ? Une absurdité totale !

Bref, du point de vue écologique, économique, sociétal, la voiture tout électrique ne peut se justifier qu’en zone urbaine très dense, et encore à condition d’un programme extrêmement couteux d’équipement de recharge,  à condition même qu’il possible ( Mais ou mettra-t-on toutes les voitures à recharger à Paris la nuit ????)…. Et à condition de produire plus d’électricité décarbonnée, donc en particulier nucléaire…(parce que le soleil, la nuit ?). M. Hulot, on  vous met une dizaine d’EPR de plus ???

Le tout électrique en matière de voiture ? Une absurdité totale ! Lorsqu’enfin la  simple rationalité l’emportera, le thermique et les bio carburants- qu’il faudrait se résoudre enfin à produire en masse auront de beaux jours devant eux…



dimanche 19 novembre 2017

Electricité_ vers le black out ? EDF en péril ?

Vers la faillite d’EDF  et des fournisseurs traditionnels ?

Le 11 novembre 2017, EDF annonçait des prévisions de bénéfice moindre qu’attendu et l’action perdait 10% en Bourse. Une forte baisse pour des résultats pourtant pas si catastrophiques : une légère baisse de son objectif d’excédent brut d’exploitation (Ebitda) pour 2018, compris entre 14,6 et 15,3 milliards d’euros contre un objectif précédent de 15,2 milliards. Parmi les principales raisons, EDF cite la « moindre disponibilité de certaines tranches nucléaires au début de 2018, pendant le pic de consommation maximale. Et en effet, près d’un tiers des 58 réacteurs du parc nucléaire français sont actuellement à l’arrêt, notamment pour des vérifications sur des composants liés aux anomalies dans les dossiers de fabrication de l’usine Areva au Creusot. Une grande partie de ces réacteurs devraient redémarrer assez rapidement  Si c’est le cas, et compte-tenu du fait que l’Autorité de Sureté Nucléaire semble finalement considérer que les anomalies sont peu graves, alors le cours de devrait se redresser. Pour autant, l’évolution historique du cours de bourse peut légitimement inquiéter et désoler petits porteurs et salariés : 32 euros à l’introduction, en novembre 2005,  un maximum  à plus de 80 euros en 2007 pour finalement  10 euros actuellement (avec la sortie du CAC 40 en 2015)
Et la revue écologiste Reporterre de triompher : « EDF plonge en Bourse. Normal : sa stratégie nucléariste est vouée à l’échec ». Alors, EDF est-il en péril ?
Réponse oui, mais pas principalement pour ces raisons. Et pas seulement EDF, mais la plupart des producteurs traditionnels d’électricité, EDF restant probablement l’un des moins mal lotis  

Les absurdités de la Nouvelle Organisation du Marché de l’électricité  (NOME) une concurrence parasitaire :

Extraits de l’excellent livre M. Hervé Machenaud : la France dans le Noir ( Les Belles Lettres) déjà mentionné dans mon précédent billets :

« Ainsi l’éditorial du Monde du 17 février 2016 titre DF, la fin du monopole et d’une époque. On peut y lire : affaibli par la concurrence des autres fournisseurs, l’ex monopole n’a plus la choix. S’il veut éviter de se déliter progressivement…il  lui faut se réformer en profondeur.
Mais de quelle réforme s’agit-il ? On ne le dit toujours pas. Qui sont ces fameux fournisseurs dont la concurrence affaiblit EDF ? Aucun des autres producteurs d’électricité , en tout cas (NB ils sont encore en plus mauvaise position).

Ce sont des gens qui ne produisent pas d’électricité, qui s’approvisionnent sur un marché déprimé pour vendre aux clients traditionnels des producteurs en faillite, en dessous des couts de production de ces derniers, avec des marges significatives, une électricité que pour l’essentiel ils n’ont pas produite.

Nous sommes ainsi heureux d’apprendre qu’au moment où la plupart des grands producteurs passent d’énormes provisions pour perte, le fournisseur d’électricité et de gaz Direct Energie  a vu son bénéfice net s’envoler de  78.7% en 2015. Ila fait mieux en 2016 et fera encore mieux en 2016 selon les analystes.  Soyez rassurés, même siles prix de marché remontaient significativement la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité entendre la libéralisation du marché de l’électricité) donne à ces « concurrents la possibilité de s’approvisionner auprès d’EDF qui est tenu de leur vendre  à un prix fixé par le gouvernement, largement au-dessous du coût de production, une partie significative (20%)de sa production , leur épargnant ainsi la pénible obligation d’avoir à la produire eux-mêmes. »

La mécanique (made in Bruxelles) infernale de la loi Nome (la libéralisation) est implacable : Lorsque les coûts de production d’EDF sont supérieurs à ceux d’un marché surcapacitaire, EDF n’a pas le droit de vendre à perte à ses clients, mais doit produire à perte pour ses « compétiteurs » qui, eux, feront des bénéfices, en revendant à un coût supérieur auquel EDF les livre.  Et lorsque les coûts de production d’EDF sont inférieurs à ceux du marché, EDF est obligé de vendre une partie de son électricité à ses compétiteurs.

Exemple, toujours tiré de La France dans le Noir. « C’est ainsi qu’avec les premiers froids de l’hiver 2016 et l’indisponibilité d’un certain nombre de centrales nucléaires, les prix ont beaucoup monté en Europe , en particulier sous l(effet des importations réalisées par EDF. . Les concurrents d’EDF se précipitent sur son électricité nucléaire titre Le Figaro du premier décembre. Pourquoi se gêneraient-ils ? Acheter 42 euros un MWh qu’ils vont revendre (éventuellement à EDF) 70 euros n’est-il pas tentant ?... Un monde de fous ! « Obliger EDF à vendre à ses concurrents à 42 euros le MWh risque de peser sur sa rentabilité  déclare Paul Marty, analyste chez Moody’s.
En effet !!!

En plus de se voir ainsi entravée et pillée, EDF doit tout de même assurer la sécurité de l’approvisionnement en électricité ; l’électricité n’étant pas stockable, EDF doit entretenir un certain nombre de centrales qui ne fonctionnent pas la plupart du temps, mais doivent être prêtes à démarrer à la minute s’il y a pénurie d’électricité. Ce sont les mécanismes de capacité. C’est EDF qui, au nom du service public, à un coût très élevé, garantissait la production de pointe. « Combien de temps et au nom de quoi  EDF devra-t-elle continuer à le faire ? »
En effet !

Le pseudo marché de l’&électricité – les méfaits de la secte libérale

La dérégulation imposée par la secte libérale a-t-elle profité aux consommateurs ? Même pas ! Les prix ne cessent même pas d’augmenter années après années. « Pis encore, c’est une jungle tarifaire à laquelle plus personne ne comprend rien, sinon que les offres alléchantes  sont trop souvent des pièges à gogos truffées de clauses abusives et de pratiques commerciales douteuses ». Il suffit de voir le nombre de réclamations reçues par le médiateur de l’énergie, souvent de personnes âgées dupées par des démarcheurs bien sympathiques, jouant parfois sur la confusion de noms proches de ceux des opérateurs historiques, qui leur promettent monts et merveilles… et après leur passage, les factures s’envolent !
C’est donc une concurrence non pas normale, mais de nature parasitaire, qu’a mis en place la folle  politique européenne de libéralisation de l’énergie et sa déclinaison française, la loi Nome. Et il n’y avait rien là d’inattendu, il suffisait de savoir comment avait tourné « la déréglementation de l’électricité en Californie en 1990 ; en moins de dix an, elle a tourné à une catastrophe nécessitant la fin de l’expérience, avec de nombreuses pannes, des prix en hausse et un parc de production fortement dégradé. Pourquoi ? Les producteurs privés n’ont eu aucun intérêt à des investissements lourds pour maintenir ou améliorer la production et la distribution de l’électricité… puisqu’il leur suffisait de vendre de plus en plus cher une électricité de moins en moins abondante !

Toutes les caractéristiques, toutes, absolument toutes, du « marché » de l’électricité : produit non stockable, besoin d’adaptation immédiate à la demande, lourds investissements et grande intensité capitalistique, garantie d’approvisionnement, garantie absolue de sécurité, égalité des clients et des territoires, besoin essentiel de l’industrie et des particuliers pointent vers ceci : le marché de l’électricité n’est pas un marché comme les autres, il ne  peut pas, quant à son cœur de métier, être libéralisé. Pour que cette réalité ne s’impose pas, pour qu’expériences après expériences, les catastrophes n’enseignent rien, il faut vraiment que règne en certains milieux une véritable mentalité de secte, celle de la secte libérale, bien entretenue par certains intérêts particuliers
 Oui, EDF risque son existence, et avec elle, toute notion de service public dans ce bien essentiel qu’est l’électricité ; et c’est la conséquence de l’action de la secte libérale au pouvoir à Bruxelles et en France.
C’est dans ce sens que va encore plus le très nocif winter package 2017 sur l’électricité de la Commission Européenne (cf. blog précédent) avec l’une de ses mesures phares : la suppression des tarifs administrés et l’obligation pour les fournisseurs de proposer un « tarif dynamique » : lorsque vous aurez vraiment besoin de chauffage, c’est là que le prix de l’électricité s’envolera  et que vous la paierez cent ou mille fois plus cher.


Hervé Machenaud : la France dans le Noir « Le développement incontrôlé d’énergies éoliennes et solaires massivement subventionnées, dans un marché déjà surcapacitaire conduit les producteurs historiques à la faillite… » Au fantasme du tout renouvelable s’ajoute, aussi pernicieux, celui du tout marché »

mercredi 15 novembre 2017

Politique énergétique et électricité_ vers le black out

Que ferons-nous sans électricité ? la France dans le noir

Le 14 novembre 2017, une gigantesque panne privait la moitiè des Corses d’électricité. Elle provenait du déclenchement intempestif d'une alarme incendie dans la centrale thermique de Lucciana" (15km de Bastia), qui a provoqué immédiatement une importante réaction en cascade. Le réseau électrique corse s'est retrouvé amputé des deux tiers de sa production actuelle. La situation a pu être rapidement rétablie, mais c’est une illustration de l’extrême fragilité du réseau à laquelle a conduit le développement anarchique et mal maitrisé des énergies prétendument  renouvelables au détriment du nucléaire.

Les raisons, elles en sont très bien expliquées dans un petit livre lumineux et nécessaire d’un ancien cadre important d’EDF, M. Hervé Machenaud : la France dans le Noir- les Belles Lettres). Je consacrerai plusieurs billets à ce livre et à ses arguments, en fonction de l’actualité- lecteur éventuel, que cela ne vous empêche de l’acheter, M. Machenaud a une autre autorité que moi et s’exprime avec beaucoup plus de pertinence et de netteté.

M. Machenaud rappelle l’extraordinaire succès qu’a été l’équipement électrique de la France et incidemment l’époque pas si lointaine ou chacun avait chez soi quelques chandelles pour suppléer à une panne d’éclairage laquelle ne manquait pas d’arriver quelques fois dans l’année. Mais nous n’en sommes plus là : Extrait :

« Imaginons-nous vivre ne serait –ce qu’une journée et une nuit sans lumière électrique, sans chauffage, sans eau chaude, sans réfrigérateur, sans congélateur et sans micro-ondes ? Sans ordinateur, sans téléphone, sans connexion internet, sans e-mails,… Récemment, au centre de Paris, des milliers de personnes ont attendu rois heures devant le digicode de leur immeuble avant que l’électricité soit rétablie. Encore ont-ils eu la chance que cet incident se soit produit en avril et pas en février. Même s’ils avaitent pu entrer, ils auraient eu le choix  entre attendre devant l’ascenseur ou monter  pied par l(escalier de service, dans le noir, les dix étages leur permettant d’atteindre leur appartement. N’espérez pas vous réfugier au restaurant pu à l’hôtel ; sans électricité, il n’y a plus ni éclairage public, ni métro, ni train, ni service d’aéroport…  »
Nos sociétés sont à la fois devenues extrêmement fragiles et dépendantes à l’électricité ( et ne pensons même pas à tous les patients appareillés pour lesquels l’énergie électrique est vitale, aux éleveurs dont une panne peut tuer leurs animaux et leur exploitation) et, en même temps, ormule très macronienne,  nous avons tout fait pour la catastrophe arrive.

Nous avons tout fait pour la catastrophe arrive- un réseau fragilisé

« Le développement incontrôlé d’énergies éoliennes et solaires massivement subventionnées, dans un marché déjà surcapacitaire conduit les producteurs historiques à la faillite… » Au fantasme du tout renouvelable s’ajoute, aussi pernicieux, celui du tout marché »

« Au risque d’être provoquant, on se doit de dire qu’en période hivernale, la production des éoliennes est quasi-nulle et celle des installations solaires pas beaucoup plus élevée. La volonté de verdir le parc électrique français est surement respectable, mais notons immédiatement ses limites : au moment où la France a le plus besoin d’électricité, elle reste tributaire de ses équipement énergétiques traditionnels »

Eh oui, il faut pouvoir suppléer à l’intermittence du solaire et de l’éolien ; et vive alors le nucléaire, car sinon, c’est le gaz ou le charbon qu’il faut relancer comme l’Allemagne, au mépris de l’enjeu écologique majeur qu’est le réchauffement climatique.

Les subventions massives du solaire et de l’éolien ont conduit à un sous-investissement dans le nucléaire ; on ne peut demander à EDF d’acheter très cher l’énergie renouvelable, de lui accorder la priorité sur le réseau, de la revendre à un coût qui rend le nucléaire peu rentable, de faire des bénéfices et ce qui est le plus important, d’assurer la sécurité d’approvisionnement  électrique. Au-delà d’un certain pourcentage d’énergies renouvelables intermittentes, le réseau est trop fragile et ne peut que s’effondrer- la seule question est quand, et la réponse est : forcément à un moment où nous aurons le plus besoin d’électricité.

La catastrophe est annoncée, et la Corse est l’avenir de la France- sauf que ce sera plus grave, plus long et sur autre échelle. Comme l’écrit M. Machenaud, c’est le résultat de deux idéologies que les faits scientifiques de base auraient dû suffire à condamner : le tout renouvelable et le tout-marché.

Et c’est pourquoi la décision de M. Hulot de prolonger le nucléaire ne constitue qu’un début de retour à la réalité physique, la réalité s’imposant à un écologiste engagé certes, mais courageux. Il a commencé à dire la vérité, pourvu qu’il ne soit pas exécuté (politiquement)


mardi 14 novembre 2017

Légalisation du Cannabis : danger !

Les preuves de la nocivité s’accumulent

Dans Le Monde du 31 octobre, un certain nombre de scientifiques ont publié une tribune libre « Dépénaliser et décriminaliser la consommation de drogues : une aberration ? –la réponse est dans le point d’interrogation. J’avoue ne pas comprendre ce point de vue qui me parait condamné par toutes les connaissances scientifiques qui se sont accumulées sur le sujet.

Je voudrais ici rendre hommage à un médecin qui, tout en restant médecin, accomplit, avec un immense talent et une grande chaleur humaine, un immense et très bien fait, très sérieux, travail de vulgarisation scientifique sur les problèmes de santé - et dans vulgarisation, il n’y a évidemment aucun mépris ; que des scientifiques vulgarisent ainsi leur discipline est tout bonnement l’une des conditions absolument nécessaire de la démocratie.
Michel Cymes, donc, a, à plusieurs reprises donné courageusement son opinion sur le sujet. Extraits : 

« la consommation de cannabis augmente le risque de troubles mentaux. Elle est néfaste au bon fonctionnement de vos neurones, les 100 milliards de cellules du cerveau. »

L’imagerie cérébrale a permis de mettre en évidence de manière incontestable les effets nocifs du cannabis. Ainsi, « cette technique a permis à l'Université de Dallas de prouver que la matière grise des fumeurs de cannabis diminuait dans une région du cerveau impliquée dans la motivation et la prise de décision. Le principe actif contenu dans le cannabis altère la connectivité des neurones »
« L’étude la plus intéressante est néo-zélandaise. Elle a duré vingt-cinq ans…Les Néo-Zélandais ont suivi l'évolution intellectuelle du quotient intellectuel de 1.000 de leurs compatriotes entre 13 et 38 ans. Leur QI a été évalué à deux reprises : au début (quand ils avaient 13 ans) et à la fin de l'étude (quand ils en avaient 38). Résultat : le QI des fumeurs réguliers - a fortiori quand ils avaient commencé à l'adolescence - a décliné parfois de manière spectaculaire, alors que le QI des non-fumeurs a légèrement augmenté. À la lumière de ces études, il devient de plus en plus compliqué d'affirmer que le cannabis n'a pas d'influence néfaste sur la santé, notamment la santé mentale. Ceux qui vous tiennent le discours inverse vous enfument. »

En effet. Résumons : d’une certaine façon, le cannabis cumule les effets nocifs de l’alcool sur les capacités intellectuelles et ceux du tabac sur la toxicité pulmonaire. Nous avons déjà suffisamment de problèmes avec les effets de ces drogues légales sans en rajouter, et ceux qui prétendent le contraire se trompent ou sont irresponsables- vous enfument ! merci M. Cymes !

Légaliser le cannabis, c’est ouvrir la voie aux « drogues zombies »

A cela s’ajoute un autre problème. Il y a une espèce de loi sociologique qui suggère que plus une drogue s’éloigne de son lieu de consommation traditionnel et se répand  (et nous parlons là de traditions millénaires), plus elle est consommée sous une forme dure. Ainsi le vin méditerranéen donne l’alcool à 90° des esquimaux, la feuille de coca andine donne la cocaïne et le crack de nos pays, la résine d’opium birman donne l’héroïne.
Or la même évolution se produit avec le cannabis. D’ores et déjà, les remarquables agriculteurs que sont les Hollandais (pays où le cannabis a été légalisé) ont réussi à produire des cannabis à plus haute teneur en principe actif, jusqu’à atteindre un record de 20% (29% pour la résine) ; devant la multiplication des chocs psychotiques, le gouvernement néerlandais a décidé de légiférer et de limiter le taux de THC à moins de 15%
Mais s’annonce bien pire, les cannabinoïdes de synthèse (Spice, black Mamba, K2, Bizarro, Stoopi…d) regroupés sous le nom très évocateur de « Zombies drugs ». L'effet de ces produits chimiques sur les récepteurs cérébraux peut être 100 fois plus puissants que le THC, explique Marilyn Huestis, chercheuse à l'Institut National américains sur l'abus des drogues. Le principal danger devient alors le risque d'overdose, bien plus grand que celui encouru en consommant d'autres drogues plus répandues ; à peine 2mg de cannabis synthétique suffisent pour provoquer une overdose lorsque 50mg de speed ou de cocaïne sont nécessaires pour obtenir pareil effet ! En cas de surdosage, le consommateur de marijuana synthétique peut se montrer agressif, paranoïaque, avoir des hallucinations ou encore des pertes de conscience et les hospitalisations d’urgence sous l’effet de ces zombis drugs se sont multipliés. Aux Etats-Unis, cette drogue s'est fortement répandue depuis 2015. Depuis le début de l'année, les centres antipoison à travers tout le pays ont reçu 5.200 appels pour des incidents liés au cannabis synthétique. La hausse est spectaculaire ; en 2014, le nombre d'appels était de 3.680 et seulement de 2.668 un an plus tôt, selon les statistiques de l'Association nationale des centres antipoison. La zombie drug a été signalée en Belgique et surtout en Angleterre, où la police de Manchester a lancé un appel à l’aide à la communauté des médecins et décrit en avril 17 « un cauchemar dystopique », avec  une soixantaine d’hospitalisation en un week-end et des consommateurs transformés en véritables zombies, qui s’écroulent dans les rues.


Alors l’argument selon lequel la légalisation du cannabis couperait court au trafic et obligerait les trafiquants à se recycler dans la vente de pizza ??? C’est vraiment les tenir pour des idiots. Rassurez-vous pour eux : ils ont déjà de quoi appâter leurs fidèles clients…. La légalisation du cannabis amènera le développement des drogues zombies



samedi 11 novembre 2017

J.M. Blanquer, serial killer de l’enseignement de l’histoire. Pourquoi tant d’indulgence ?

Plus d’histoire en terminale S et simplification du bac : retour de la même politique

J’avoue ne pas comprendre pourquoi M. Blanquer bénéficie d’une telle indulgence de la part de personnalités qui n’ont cessé de s’indigner de la dégradation de l’enseignement en France, telle Natacha Polony à droite ou Jacques Julliard à gauche. Car enfin, M. Blanquer était directeur général de l’enseignement scolaire de 2009 à 2012, soit le numéro 2 de l’Éducation nationale auprès de Luc Chatel, à l’époque où a été mise en oeuvre cette géniale idée de supprimer l’enseignement de l’’histoire en terminale scientifique- lequel a été heureusement rétabli par François Hollande et Vincent Peillon, même si c’est de façon insatisfaisante (avec 2h30 en première et 2h en terminale au lieu de 6 heures avant 2010 !!!)
Et maintenant, M. Blanquer revient à la charge avec son projet de simplification du Bac qui serait réduit à quatre épreuves. On voit bien que la politique de M. Blanquer sous Macron est sur la même ligne que celle de M. Blanquer sous Chatel, encore aggravée. Au lycée français, comme en Angleterre les élèves obtiendront leur bac en quatre disciplines, deux majeures et deux mineures. Et ainsi l’on aura des scientifiques qui ne connaîtront pas un mot de l’‘histoire ou de la littérature de leur pays (pour ne pas parler de l’Europe et du monde), ou d’économie, et des littéraires qui ignoreront tout des sciences de leur époque. Brillant ! C’est tout simplement l’abandon de toute l’ambition éducative républicaine !

M. Blanquer et l’histoire ; un vieux conflit

Dans le remarquable n° de novembre 2017 de la Revue des Deux Mondes dont la thématique principale est l’enseignement de l’histoire, Laurent Wetzel rappelle sans complaisance ce que fut l’action destructrice de M. Blanquer en ce domaine  sous les différents ministres qui se sont succédés
Extraits : «  Au lycée, les programmes Blanquer demandent de mettre en œuvre une approche thématique, synthétisée, globale, conceptuelle et problématisée ( !!!) au détriment de tout parcours chronologique. Ainsi  Depuis 2011, en première, les lycéens des séries générales n’ont plus à étudier les grandes phases des deux conflits mondiaux et et l’étude de la grande guerre est limitée à celle de l’expérience combattante dans une guerre totale. L’historienne Annette Wieviorka s’est insurgée contre cette présentation des guerres sans chronologie ni contexte »
« Dans les programmes Blanquer pour la voie générale en première, le XXème siècle est appelé le siècle des totalitarismes, mais n’y figurent ni la Chine depuis 49, ni la Corée du nord, ni le Vietnam, ni Cuba, ni le Cambodge, ni le Laos »
« L’essentiel, c’est par exemple l’’affirmation de l’islamisme sous ses différentes formes comme fait majeur à partir de la fin des années 1970, question que M. Blanquer a fait disparaître en 2011 de tous les programmes de terminale et l’essentiel ce n‘est pas sport , mondialisation et géopolitique depuis les années 30, thème que M. Blanquer avait inscrit en 2011. »

La haine de l’élitisme, la fabrique de la docilité
Que veut-on à la fin ? Des scientifiques idiots manifestant  « une désastreuse indifférence pour le cours général des affaires humaines, pourvu qu’il y ait sans cesse des équations à résoudre et des épingles à fabriquer ». (Auguste Comte, fustigeant la « spécialisation dispersive ?). Des littéraires « se glorifiant systématiquement de leur ignorance scientifique et philosophique, qu’ils tentent vainement d’élever en garanties d’originalité  (Auguste Comte, encore !), incapables de comprendre les méthodes et résultats généraux des sciences et des techniques qui ont façonné et façonneront de plus en plus notre monde ?

C’est tout de même vider la république et la démocratie de toute existence réelle !

Voilà le programme Blanquer ! Au passage, il flatte le vieux ressentiment rassis de tous ceux qui depuis longtemps veulent la suppression de la section d’élite S anciennement C, où se rassemblaient les élèves excellent dans les matières scientifiques et littéraires et heureux de ne pas avoir à choisir trop précocement entre ces disciplines !

Ah oui, dirent Macron et Gattaz, c’est bien cela que nous voulons ! Que ces gens, formé selon le  programme Blanquer seront dociles, faciles à gouverner, ingurgitant sans esprit critique, sans recul, ce que nous voudrons leur faire accroire (comme par exemple que faciliter les licenciement c’est créer du travail, et que casser le code du travail, c’est ouvrir de nouvelles protections aux salariés)
.

Oui vraiment, M. Blanquer est bien macronien, et de droite, et de gauche. Et de droite, pour la soumission de l’‘intelligence à l’argent, et de gauche, de nouvelle gauche, pour le renoncement à l’élitisme pour tous, remplacé par la destruction de toute élite.

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