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mercredi 2 mai 2018

Détester l'Eurokom-1 Macron et les truqueurs


Le langage des truqueurs- l’Europe et l’Eurokom

La campagne européenne commence bien, c’est-à-dire n’importe comment. En meeting à Epinal le 15 avril, Emmanuel Macron a répondu ainsi à l’interpellation  d’un homme qui se plaignait « qu’avant l’euro le Picon coûtait 5 francs au comptoir et maintenant trois fois plus » : « l’Europe nous a évité de nous refaire la guerre depuis soixante-dix ans, ce qui n’était jamais arrivé. Rappelez-vous cela face à votre Picon la prochaine fois ».

Bravo pour l’argument , car enfin, quelle condescendance et quelle ineptie! Si l’interpellateur a sans doute quelque raison de se plaindre du prix du Pïcon bière, la réponse de M. Macron est inepte pour une foultitude de raisons.

Si nous ne sommes pas fait la guerre en Europe, en effet, le France a cependant connu la guerre d’Indochine (47 674 morts, et les prisonniers 10. 000 à Dien Bien Phu, traités dans des conditions criminelles-seulement 4000 reviendront de captivité). Et la guerre d’Algérie (30,00 victimes). Ce n’est pas que je sache l’Europe qui nous a sorti de ces guerres. Si nous ne sommes pas fait la guerre, la France fait toujours la Guerre au Mali, en Irak, en Syrie, et elle est bien seule ; ce n’est pas l’Europe, pourtant tout entière menacée par l’intégrisme islamique, qui l’aide beaucoup.

Si nous ne sommes plus fait la guerre en Europe, c’est quand même beaucoup grâce aux Russes et aux Américains qui ont permis la défaite nazie, pas grâce à la Commission de Bruxelles.  Si nous ne sommes pas fait la guerre en Europe, c’est quand même beaucoup grâce à Patton et à Churchill qui ont très vite compris le danger stalinien, grâce à Truman et à sa réponse au blocus de Berlin qui marque un coup d’arrêt à l’expansionnisme stalinien. Pas grâce à la Commission de Bruxelles !

Si nous ne sommes plus fait la guerre en Europe, c’est grâce à la politique de réconciliation franco allemande menée par de Gaulle et Adenauer, pas grâce à la Commission de Bruxelles ! C’est aussi grâce au fait qu’il est extrêmement rare que 1° des démocraties ; 2° en déclin démographique se fassent la guerre.

Alors il faudrait quand même à la fin distinguer entre l’Europe, réalité géographique, historique, culturelle et la Communauté européenne et ses institutions (notamment la Commission européenne), voués uniquement à construire un grand marché selon les conceptions et les recettes du libéralisme le plus fanatique, selon le dogme d’une véritable secte libérale ; car enfin il est trop facile de jouer sur les mots et  de confondre sans cesse sciemment les deux : vous vous opposez à la politique de la communauté Européenne devient vous vous opposez à l’Europe ! Puisqu’apparemment c’est trop exiger de nos politiques truqueurs que de dire Communauté Européenne, proposons un nouveau vocable. Il y aurait l’Europe réelle des peuples et des nations et puis l’Eurokom, les institutions de la Communauté Européenne.

Les raisons de détester l’Eurokom- début d’une série

Et comme décidément les truqueurs me chauffent de plus en plus, il n’est pas impossible que je me décide à recenser les nombreuses raisons de détester l’Eurokom. Et puisqu’on parlait de guerre :

Raison n°1 : la faillite de l’Eurokom en Yougoslavie-150.000 morts

Car enfin l’Europe de ces dernières années a toute de même connu une guerre en Yougoslavie (dix ans de 1991 à 2001,  150 000 morts !!!! dont deux tiers de civils,  4 millions de personnes déplacées). Alors certes, le conflit n’a pas dégénéré en guerre mondiale (était-ce seulement concevable !) mais il s’agit tout de même d’un échec sanglant de l’Eurocom, qui aurait pu dès le début, à peu de frais, par une politique ferme dissuader Milosevic de se lancer dans l’aventure. Au lieu de cela, de nombreux Serbes sont toujours persuadés que par impuissance ou, sciemment, par calcul, on a laissé dégénérer la situation pour permettre à une Otan qui n’avait plus aucune utilité ni justification de se remettre en selle et de perdurer.

Raison n°2 : le fiasco du tribunal international sur l’ex-Yougoslavie

Rappelons - la mort en détention du dirigeant Serbe plusieurs fois élus président, Milosevic, après que sa santé n’ait pas permis la tenue d’un procès en bonne forme, et que ses demandes de soins en Russie aient été plusieurs fois refusée. Presque un assassinat légal donc, et ceci alors que finalement la Serbie a été jugée non coupable de génocide et qu’il fut reconnu  « qu’il n’y a pas suffisamment de preuves dans ce dossier pour constater que Slobodan Milošević avait donné son accord au plan commun qui visait à expulser définitivement les Musulmans et les Croates de Bosnie du territoire revendiqué par les Serbes ». Déjà au moment du procès, l’hebdomadaire britannique Sunday Times estimait  que « plus de 80 % des déclarations de l’accusation auraient été rejetées par un tribunal britannique comme étant de simples ouï-dire ».

            - Ante Gotovina, un général croate accusé de crimes contre l'humanité sur les Serbes de Croatie, qui dans un premier temps fut condamné à 24 ans de prison, puis  libéré en appel, en novembre 2012 - ce qui ressemblait davantage à une loterie qu’à une justice à vrai dire impossible.

-la libération de Ramush Haradinaj,  un des principaux chefs militaires des albanais du Kosovo qui est libéré car les neuf témoins dont trois protégés par la mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK) qui devaient comparaître contre lui ont été assassinés ou sont morts dans des conditions suspectes. Carla Del Ponte, ancien procureur auprès du tribunal : « certains juges du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie avaient peur que les Albanais viennent eux-mêmes s'occuper d'eux

- et, pour terminer, le jour même de la fermeture du tribunal, de la fin du dernier procès, le suicide en plein tribunal, le 29 novembre 2017  du Croate  lobodan Praljak

La conclusion factuelle et modérée de la page Wikipedia résume bien « Le tribunal aura donc échoué dans son objectif principal :  réconcilier les Serbes, Monténégrins, Croates, Bosniaques et Albanais ». 
Chers hauts fonctionnaires, chers hauts dirigeants de l’Eurokom, une simple vérité à l’épreuve de l’histoire, que connaissent tous les dirigeants politiques dignes de ce nom :  lorsqu’on veut réconcilier, on ne fait pas des tribunaux, on fait des lois d’amnistie ou de prescription  

Cette remarque encore d'Hubert Védrine : nos relations avec la Russie sont plus froides que froides, je veux dire plus froides qu'en pleine guerre froide, à la grande période de l'URSS, qui occupait toute de même la moitié est de l'Europe.

Faut le faire, non ?

Décidément, il faut sortir de cet Eurokom !

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1 commentaire:

  1. aussi sur https://eurokomonaimepas.blogspot.com/2019/01/presentation-de-ce-blog-debattre-de.html

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Commentaires

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