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lundi 4 juin 2018

Défi climatique : vers le chaos


Les pays du G20 se moquent du futur chaos climatique

Le très utile site Enerdata a publié son bilan énergétique annuel sur les pays du G20 et le titre en est très clair : Un pas en arrière dans la transition énergétique.

En fait soyons clair l’ensemble des pays du G20 s’assoit sur l’accord de Paris. 2017 a vu une augmentation de 2% des émissions de CO2. La stabilisation observée les années précédentes était simplement due à une croissance atone : avec la reprise de la croissance, les émissions sont repraties à la hausse. Nous avons échoué à créer une croissance décarbonée et les conséquences en sont terribles et démoralisantes : l’effort à consentir pour limiter la hausse de la température à 2°C s’alourdit : aujourd’hui la réduction moyenne requise monte à 3,5%/an jusqu’à 2050, alors que 2,9%/an auraient été suffisants entre 2015 et 2050 au moment de l’Accord de Paris.

La consommation de charbon a augmenté de 1%, la consommation de pétrole de 1.8% et celle de gaz de 3.3%. Avec le retour de la croissance, la consommation d’énergie augmente partout : Chine 28% ; Inde 8%, USA : 20%, Union Européenne : 15%

Autrement dit la croissance entraine toujours une augmentation de la consommation d’énergie, et l’Union Européenne n’est nullement en position de donner des leçons. Si cette consommation d’énergie est compréhensible chez les pays en voie de développement, dans les pays hautement développés, elle signe la fin d’une utopie : Il n’y a aucune chance de voir accepter et se produire une diminution globale de la consommation d’énergie, cela ne se produira pas- sauf pénurie et guerre.

Emissions de GES : deux bons élèves, la France et la Chine ; deux criminels : les USA et l’Allemagne

Pour éviter le changement chaotique du climat, la seule solution est de décarbonner l’énergie. Avec un effort titanesque dont elle doit être remerciée (voyez l’omniprésence des scooters et véhicules électriques) dont le développement du nucléaire et celui du solaire sont les outils principaux, la Chine est parvenue à stabiliser les siennes, qui se stabilisent au  niveau européen (6.43 tonnes par an par habitant). L’Union Européenne se stabilise autour de 6.42 - ce qui n’est guère glorieux et signale un effort minime – le principal responsable, voir ci-après, en étant l’Allemagne ; le seul pays à diminuer les siennes sont les USA, et là, ce n’est pas glorieux tant leur taux démission est élevé.
 Le seul pays qui diminue les siennes est… les Etats-Unis d’Amérique, ce qui, pour le coup, n’est pas du tout glorieux car les émissions par habitant demeurent à un niveau très élevé, avec 15,6 tonnes par an, près de trois fois celles d’un Chinois ou d’un Européen ; cette diminution  a été obtenue pour l’essentiel par le recours accru au gaz pour générer de l’électricité au détriment du charbon – et ce très faible gain risque encore d’être remis en cause par la politique de Donald Trump. En terme de politique énergétique et climatique, les Américains se comportent comme des criminels contre l’Humanité.
Et ce ne sont pas les seuils : Prenons le cas des Allemands : 9 tonnes par ans de GES par habitant contre 6.2 au Royaume Uni, 6 au Danemark, 4.2 en France. L’Allemagne,  malgré un effort considérable sur les renouvelables, a toujours un bilan catastrophique ; ce qui s’explique ainsi : la part du charbon n’a baissé que de 4 points de pourcentage depuis 2010 alors que celle des renouvelables a grimpé de 16 points. Mais comme le nucléaire a diminué de 10 points les émissions n’ont évidemment pas diminué autant que ce que l’on pouvait espérer. En outre, l’arrêt définitif du nucléaire d’ici 2022 va faire disparaître cette production décarbonée et pilotable du mix électrique ce qui devrait continuer à faire augmenter les émissions de carbone – même l’éolien émet davantage de carbone que le nucéaire, et si vus remplacez du nucléaire existant par du gaz, ou pire du charbon, c’est évidemment catastrophique.
Au contraire, la Grande-Bretagne peut afficher une évolution très favorable de son mix énergétique et de ses émissions de CO2 en raison d’un point de départ très carboné, puis de l’éviction rapide du charbon ces dernières années sous la montée des renouvelables et le maintien de son nucléaire.
Et la France, en matière de lutte contre le dérèglement climatique est un élève modèle, avec ses 4.2 tonnes par an et par habitant de dégagement de gaz à effet de serre.  Elle affiche un bon et déjà ancien résultat pour la décarbonation de son mix électrique, grâce à son électricité à 77 % nucléaire et 20% hydraulique ce qui donne un record absolu de 97% d’énergie électrique décarbonée ». D’où un problème : compte-tenu de son niveau de départ, la France ne peut pas diminuer ses émissions à effets de serre dans son mix électrique puisque le charbon a presque disparu (les derniers 3 000 MW installés devraient être fermés d’ici la fin du quinquennat) et que le gaz occupe une place modeste, mais très utile au pilotage de l’équilibre offre/demande. Et toute diminution du la production nucléaire entrainera au contraire une augmentation de l’émission de gaz à effets de serre puisque le solaire ou l’éolien émettent plus que le nucléaire et surtout que leur intermittence doit être compensée… par du gaz ! La France peut progresser dans l’habitation et les transports… ce qui signifie avantage de chauffage et de véhicules électriques… donc des besoins accrus en électricité nucléaire.
Conclusion : La France pays modèle grâce au nucléaire !
Bilan énergétique 2017 du G20 : l’accord de Paris oublié (cf. huet.blog.lemonde.fr/2018) Il est clair qu’après un semblant de stabilisation dû en fait à la crise économique, les pays du G20 s’assoient sur leurs engagements climatiques et que la situation s’aggrave. Un dérèglement climatique majeur est devant nous !
Deux pays majeurs se comportent en véritables criminels contre l’Humanité : les USA, le pays qui gaspille le plus l’énergie ; l’Allemagne, à cause de l’arrêt du nucléaire.
Il est clair aussi que la consommation mondiale d’énergie ne diminuera pas ; trop de pays n’en dispose tout simplement pas assez. A noter les efforts considérables faits par la Chine qui lui permettent de stabiliser ses émissions à effets de serre par le développement intensif de la locomotion électrique, du solaire et du nucléaire, des efforts qui la place en même temps en très bonne position pour l’industrie de l’énergie du futur.
La stabilisation des émissions de gaz à effets de serre passe par la substitution de l’énergie électrique au pétrole et au charbon partout où cela pourra se faire, et de manière très agressive ; et par un  mix énergétique électrique comprenant une forte proportion de nucléaire.
 Avec 4.2 tonnes par an et par habitant de dégagement de gaz à effet de serre, avec une énergie électrique à 97% décarbonée (77% nucléaire, 20% hydraulique), la France est un pays modèle. Et toute diminution du nucléaire affaiblirait son bilan. A tous point de vue, économique, d’indépendance nationale, climatique, la diminution de la part du nucléaire à 50% envisagé par la loi de transition énergétique est une ânerie démagogique.



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