Les pays du G20 se moquent du futur chaos climatique
Le très utile site Enerdata a publié son bilan énergétique annuel sur
les pays du G20 et le titre en est très clair : Un pas en arrière dans la
transition énergétique.
En fait soyons clair l’ensemble des pays du G20
s’assoit sur l’accord de Paris. 2017 a vu une augmentation de 2% des émissions
de CO2. La stabilisation observée les années précédentes était simplement due à
une croissance atone : avec la reprise de la croissance, les émissions
sont repraties à la hausse. Nous avons échoué à créer une croissance décarbonée
et les conséquences en sont terribles et démoralisantes : l’effort à
consentir pour limiter la hausse de la température à 2°C s’alourdit :
aujourd’hui la réduction moyenne requise monte à 3,5%/an jusqu’à 2050, alors
que 2,9%/an auraient été suffisants entre 2015 et 2050 au moment de l’Accord de
Paris.
La consommation de charbon a augmenté de 1%, la
consommation de pétrole de 1.8% et celle de gaz de 3.3%. Avec le retour de la
croissance, la consommation d’énergie augmente partout : Chine 28% ; Inde
8%, USA : 20%, Union Européenne : 15%
Autrement dit la croissance entraine toujours une
augmentation de la consommation d’énergie, et l’Union Européenne n’est
nullement en position de donner des leçons. Si cette consommation d’énergie est
compréhensible chez les pays en voie de développement, dans les pays hautement
développés, elle signe la fin d’une utopie : Il n’y a aucune chance de
voir accepter et se produire une diminution globale de la consommation
d’énergie, cela ne se produira pas- sauf pénurie et guerre.
Emissions de GES : deux bons élèves, la France et la Chine ;
deux criminels : les USA et l’Allemagne
Pour éviter le changement
chaotique du climat, la seule solution est de décarbonner l’énergie. Avec un effort titanesque dont elle doit être
remerciée (voyez l’omniprésence des scooters et véhicules électriques) dont le
développement du nucléaire et celui du solaire sont les outils principaux, la Chine est parvenue à stabiliser les
siennes, qui se stabilisent au niveau
européen (6.43 tonnes par an par habitant). L’Union Européenne se stabilise
autour de 6.42 - ce qui n’est guère glorieux et signale un effort minime –
le principal responsable, voir ci-après, en étant l’Allemagne ; le seul
pays à diminuer les siennes sont les USA, et là, ce n’est pas glorieux tant
leur taux démission est élevé.
Le seul pays qui
diminue les siennes est… les Etats-Unis d’Amérique, ce qui, pour le coup, n’est
pas du tout glorieux car les émissions par habitant demeurent à un niveau très
élevé, avec 15,6 tonnes par an, près de
trois fois celles d’un Chinois ou d’un Européen ; cette diminution a été obtenue pour l’essentiel par le recours
accru au gaz pour générer de l’électricité au détriment du charbon – et ce très
faible gain risque encore d’être remis en cause par la politique de Donald Trump.
En terme de politique énergétique et climatique, les Américains se comportent
comme des criminels contre l’Humanité.
Et ce ne sont pas les seuils : Prenons le cas des Allemands : 9 tonnes par ans de GES par habitant contre
6.2 au Royaume Uni, 6 au Danemark, 4.2 en France. L’Allemagne, malgré
un effort considérable sur les renouvelables, a toujours un bilan
catastrophique ; ce qui s’explique ainsi : la part du charbon n’a
baissé que de 4 points de pourcentage depuis 2010 alors que celle des
renouvelables a grimpé de 16 points. Mais comme le nucléaire a diminué de 10
points les émissions n’ont évidemment pas diminué autant que ce que l’on
pouvait espérer. En outre, l’arrêt définitif du nucléaire d’ici 2022 va faire
disparaître cette production décarbonée et pilotable du mix électrique ce qui devrait
continuer à faire augmenter les émissions de carbone – même l’éolien émet
davantage de carbone que le nucéaire, et si vus remplacez du nucléaire existant
par du gaz, ou pire du charbon, c’est évidemment catastrophique.
Au contraire, la Grande-Bretagne peut afficher une
évolution très favorable de son mix énergétique et de ses émissions de CO2 en
raison d’un point de départ très carboné, puis de l’éviction rapide du charbon
ces dernières années sous la montée des renouvelables et le maintien de son nucléaire.
Et la France, en matière de lutte contre le
dérèglement climatique est un élève modèle, avec ses 4.2 tonnes par an et par
habitant de dégagement de gaz à effet de serre. Elle affiche un bon et déjà ancien résultat
pour la décarbonation de son mix électrique, grâce à son électricité à 77 %
nucléaire et 20% hydraulique ce qui donne un record absolu de 97% d’énergie
électrique décarbonée ». D’où un problème : compte-tenu de son niveau
de départ, la France ne peut pas diminuer ses émissions à effets de serre dans son
mix électrique puisque le charbon a presque disparu (les derniers 3 000 MW
installés devraient être fermés d’ici la fin du quinquennat) et que le gaz
occupe une place modeste, mais très utile au pilotage de l’équilibre
offre/demande. Et toute diminution du la production nucléaire entrainera au contraire
une augmentation de l’émission de gaz à effets de serre puisque le solaire ou l’éolien
émettent plus que le nucléaire et surtout que leur intermittence doit être
compensée… par du gaz ! La France peut progresser dans l’habitation et les
transports… ce qui signifie avantage de chauffage et de véhicules électriques…
donc des besoins accrus en électricité nucléaire.
Conclusion :
La France pays modèle grâce au nucléaire !
Bilan énergétique 2017 du G20 : l’accord de Paris
oublié (cf. huet.blog.lemonde.fr/2018)
Il est clair qu’après un semblant de stabilisation dû en fait à la crise
économique, les pays du G20 s’assoient sur leurs engagements climatiques et que
la situation s’aggrave. Un dérèglement climatique majeur est devant nous !
Deux pays majeurs se comportent en véritables
criminels contre l’Humanité : les USA, le pays qui gaspille le plus l’énergie ;
l’Allemagne, à cause de l’arrêt du nucléaire.
Il est clair aussi que la consommation mondiale d’énergie
ne diminuera pas ; trop de pays n’en dispose tout simplement pas assez. A
noter les efforts considérables faits par la Chine qui lui permettent de
stabiliser ses émissions à effets de serre par le développement intensif de la locomotion
électrique, du solaire et du nucléaire, des efforts qui la place en même temps
en très bonne position pour l’industrie de l’énergie du futur.
La stabilisation des émissions de gaz à effets de
serre passe par la substitution de l’énergie électrique au pétrole et au charbon
partout où cela pourra se faire, et de manière très agressive ; et par un mix énergétique électrique comprenant une forte
proportion de nucléaire.
Avec 4.2
tonnes par an et par habitant de dégagement de gaz à effet de serre, avec une
énergie électrique à 97% décarbonée (77% nucléaire, 20% hydraulique), la France
est un pays modèle. Et toute diminution du nucléaire affaiblirait son bilan. A
tous point de vue, économique, d’indépendance nationale, climatique, la diminution
de la part du nucléaire à 50% envisagé par la loi de transition énergétique est
une ânerie démagogique.
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