C’est
ici un grand coup de gueule et d’exaspération, qui me conduit à penser qu’il va
vraiment falloir sortir de cette Europe-là ; et pour des raisons économiques,
et pour des raisons politiques. Nous avons eu l’Europe du charbon et de
l’acier, et il n’y a plus beaucoup de charbon, ni d’acier ; l’Europe agricole,
qui nous a conduit à la première pénurie de beurre depuis les années 40 ; et
l‘Europe dont nous sommes si fiers des droits de l’Homme ????
Condamnations
allemandes : l’ancien comptable d’Auschwitz condamné à 96 ans
Il
y avait déjà cet ancien infirmier du
camp d'extermination d'Auschwitz, Hubert Zafke, 96 ans, trainé en procès pour
crime pour l’humanité. Un coup raté : le procès une fois commencé, des experts psychiatres ont estimé que le
nonagénaire ne pouvait être jugé. "Du fait de sa démence, il n'est plus en
état de suivre les audiences, de comprendre la procédure (...) et de se
défendre de manière efficace", explique la cour dans un communiqué. Avec
regret, la justice allemande a dû abandonner sa proie.
Alors,
on a trouvé le comptable d’Auschwitz : Oskar Gröning, 96 ans, qui n’a pas été
directement impliqué dans les massacres.
Peu importe que M. Gröning ait combattu publiquement les négationnistes, réitérant à plusieurs
reprises que les chambres à gaz, le processus de sélection, le million et demi
de juifs assassinés, tout était vrai ; la justice allemande, qui a sans doute
en tant que corps, beaucoup à se faire pardonner, voulait son dernier nazi à
condamner. Alors, en 2015, M. Gröning a été condamné à quatre ans de prison
pour « complicité » dans le meurtre de 300.000 Juifs. En 2017, le parquet de Hanovre a déclare,
après expertise médicale, Oskar Gröning apte a purger sa peine d’emprisonnement
malgré ses 96 ans, décision confirmée en appel en novembre 2017. Il est simplement
précisé que ses conditions de détention devront être compatibles avec son état
de santé. Lequel n’est pas brillant : « à la différence d’autres anciens nazis
jugés récemment, Oskar Gröning coopère avec le tribunal et livre ses souvenirs.
Lucide, il est néanmoins extrêmement faible, ce qui oblige les juges à
travailler au ralenti : les audiences ne durent pas plus de trois heures, et
cinq d’entre elles ont déjà été annulées. Si l’état de santé du prévenu ne lui
permettait plus d’assister aux audiences, le procès ne pourrait être mené à son
terme, rappelle le tribunal… »
Comment
ne pas comprendre que les juges qui rendent ce genre de jugement auraient fait
de parfaits juges des tribunaux nazis, et que ceux qui applaudissent à ces
jugement au nom des droits de l’homme auraient fait de parfaits membres du
parti nazi ? A se demander si l’Allemagne au fond n’est pas toujours aussi
nazie, même et surtout quand elle pense ne plus l’être.
Le Tribunal
International pour l’ex Yougoslavie- un suicide en plein tribunal
Ca
a fait les titres des journaux et de spectaculaires images pour les journaux
télés pendant une journée, et après, tout le monde a oublié ; un suicide en
plein tribunal, un accusé buvant un flacon de cyanure, le tout filmé en direct,
le 29 novembre 2017
Ce
tribunal, c’était le tribunal international pour l’ex Yougoslavie. lobodan
Praljak, un ancien officier supérieur de l’armée croate, a avalé une fiole de
poison juste après l’annonce de sa condamnation à 20 ans de prison. Ses
dernières paroles : « Je rejette votre verdict. Praljak n’est pas un criminel
». Le Premier ministre croate Andrej Plenkovic a estimé “que le verdict à l’encontre de six Croates
était injuste” et que « Son acte exprime
la profonde injustice morale envers ces six Croates et le peuple croate ». Ilija Cvitanovic, président d'une formation
croate bosnienne de centre droit, a estimé : « C'est un verdict politique, pas
un verdict de justice ». Un journal croate modéré, Jutarnji List, a commenté :
« Praljak a avalé le poison, il ne voulait pas vivre avec le verdict du
Tribunal pénal de La Haye à son encontre…Avec son geste désespéré, l’ancien
général du HVO [les milices croates en Bosnie-Herzégovine de 1992 à 1995] a
protesté d’une manière radicale contre ce qu’il voyait comme la plus grande
injustice, à savoir une interprétation en noir et blanc de la guerre [en
ex-Yougoslavie], soutenue par les procureurs du TPIY”, explique le quotidien de
Zagreb …Praljak s’est investi totalement dans le combat contre une
interprétation simpliste de la guerre entre les Croates et les Bosniaques de
1992-1994 [selon laquelle les Croates étaient les agresseurs, et les autres les
victimes] et du rôle de la Croatie dans cette guerre… Il n’a pas nié les
crimes, il n’a pas eu peur de la prison. Il savait qu’il allait être accusé.
Pendant plus de dix ans il rassemblait une documentation énorme sur la guerre
[il a écrit 18 livres depuis sa cellule]. Mais la vraie vérité sur la guerre
n’intéressait ni Zagreb, ni Sarajevo, ni le Tribunal de la Haye”. Et à Mostar,
la population Croate lui a décerné un émouvant hommage : « Il n'était tout
simplement pas un criminel de guerre, il défendait son peuple et son foyer ».
C’était
la dernière séance, le 29 novembre 2017, la dernière séance du Tribunal
International pour l’ex Yougoslavie, qui se termine ainsi comme il a commencé
et fonctionné en permanence, dans une certaine abjection. Rappelons par exemple
le cas d’Ante Gotovina, un général croate accusé de crimes contre l'humanité
sur les Serbes de Croatie, qui dans un premier temps fut condamné à 24 ans de
prison, puis libéré en appel, en
novembre 2012 - ce qui ressemblait davantage à une loterie qu’à une justice à
vrai dire impossible. Et surtout la libération de Ramush Haradinaj, un des principaux chefs militaires des
albanais du Kosovo qui est libéré car les
neuf témoins dont trois protégés par la mission d'administration intérimaire
des Nations unies au Kosovo (MINUK) qui devaient comparaître contre lui ont été
assassinés ou sont morts dans des conditions suspectes. Une autre critique
formulée est celle du problème des pressions externes auxquelles ont été soumis
les juges ou les témoins. Selon un des anciens procureurs du tribunal Carla Del
Ponte, « certains juges du Tribunal pour
l'ex-Yougoslavie avaient peur que les Albanais viennent eux-mêmes s'occuper
d'eux ».
Rappelons
également la mort en détention du dirigeant Serbe plusieurs fois élus
président, Milosevic, après que sa santé n’ait pas permis la tenue d’un procès
en bonne forme, et que ses demandes de soins en Russie aient été plusieurs fois
refusée. Presque un assassinat légal donc, et ceci alors que finalement la
Serbie a été jugée non coupable de génocide et qu’il fut reconnu « qu’il n’y a pas suffisamment de preuves
dans ce dossier pour constater que Slobodan Milošević avait donné son accord au
plan commun qui visait à expulser définitivement les Musulmans et les Croates
de Bosnie du territoire revendiqué par les Serbes ». Déjà au moment du procès,
l’hebdomadaire britannique Sunday Times estimait que « plus de 80 % des déclarations de
l’accusation auraient été rejetées par un tribunal britannique comme étant de
simples ouï-dire ».
Le
suicide en plein tribunal, le 29 novembre 201
de lobodan Praljak ne fait que mettre un tragique point final à une
palinodie indigne de justice, à une abjection parée du nom de justice
internationale à laquelle l’Europe a fortement contribué. La conclusion
factuelle et modérée de la page Wikipedia résume bien l’échec « Le tribunal
aura donc échoué dans son objectif principal réconcilier les Serbes,
Monténégrins, Croates, Bosniaques et Albanais ».
On
peut penser qu’elle est en même temps naïve. Car lorsqu’on veut réconcilier, on ne fait pas des tribunaux, on fait
des lois d’amnistie ou de prescription- ce qui a été fait par Mandela en
Afrique du Sud, ou, plus récemment avec un succès certain, en Irlande. Le but
de ce tribunal était peut-être au contraire de maintenir des fractures ouvertes
de façon à justifier le mainrient de certaines organisations comme l’Otan qui
ont perdu leur raison d’être. Et pour savoir ce que les Serbes pensent de cette
période, allez donc voir le superbe dernier
film de Kusturica, On the Milky Road.
Catalogne – des
élections avec les principaux dirigeants d’un des partis en prison ou en exil !
Et
pour finir, un spectacle inouï que l’on croyait impossible dans notre grande
Europe démocratique : des élections « libres » avec les principaux dirigeants
d’un des partis en prison ou en exil ! C’est en Catalogne où les élections
régionales menées sous l’impulsion de Madrid qui a pris le contrôle des
institutions gouvernementales catalanes se dérouleront avec huit ex-ministres
régionaux, dont l’ancien vice-président Oriol Junqueras, en prison, et 5
ex-ministres, dont l’ancien président Carles Puigdemont en exil.
L’Europe, la grande Europe démocratique… n’y
trouve rien à redire, et le ministre belge Theo Francken, qui avait indiqué sur Twitter que la Belgique
devait proposer l'exil politique au gouvernement catalan destitué s’est vite
fait recadrer. Quoi que l’on pense de la situation, l’Europe y a pourtant sa
part de responsabilité, elle qui
n’a cessé de vouloir affaiblir les Etats
en encourageant les grandes régions à davantage d’autonomie, en finançant des
représentations, des organisations culturelles et politiques autonomistes, des ambassades des régions. Mais voilà, les
indépendantistes catalans ne sont décidément plus en odeur de sainteté depuis
que Madrid obéit très bien aux injonctions européennes.
Encore
une fois, quoique l’on pense de la situation, on voit bien que le calme, la
détermination, une ferveur joyeuse sont du côté des nationalistes catalans,
tandis que la violence, la répression, les arguments de la peur sur les
conséquences économiques de l’indépendance sont de l’autre côté. Mais la Grande
Europe des Droits de l’Homme ne veut rien voir, et surtout pas une campagne «
démocratique » à la Poutine dans laquelle les principaux partisans de la
République Catalane sont en prison ou en exil.
Et en France ?
Nous voyons la principale opposante et son parti poursuivis pour des affaires d'utilisation contestée des assistants européens ( qui ne concernent que le Front National ?), son parti et elle-même interdits de comptes bancaires par leurs banques habituelles ( ce qui ne facilite pas les adhésions), et elle-même (Marine Le Pen) et un député (Gilbert Collard) poursuivis pour ce qui est finalement un délit d'expression - le tweet d'une exécution de Daech ou Al Qaïda en réponse à un journaliste ayant affirmé que le Front National et Daech, c'était la même chose)
Décidément, la secte libérale a de plus en plus de mal à tolérer toute opposition
Même l'Europe des Droits de l'Homme, l'Europe démocratique est dans un état inquiétant ....