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mardi 21 juin 2011

Le nucléaire, une belle histoire Française et une des énergies d’avenir

Le nucléaire, une belle histoire Française et une des énergies d’avenir


 Une histoire Française

En 1896, le physicien français Henri Becquerel décide, par hasard, de développer des plaques photographiques laissées dans l’obscurité au contact de minerais d’uranium, et découvre qu’elles sont fortement impressionnées ; ce sont les débuts, fort modestes, de la radioactivité. Marie Curie commence alors sa thèse et, en 1898, isole et identifie le premier corps radioactif, qui sera baptisé polonium, puis, en 1902, après un travail long et exténuant travail, c’est l’obtention de quelques milligrammes de sel de radium à partir d’une tonne de pechblende. Cette découverte est récompensée par un premier Prix Nobel en 1903, partagé entre Pierre et Marie Curie et Becquerel. Pour convaincre la communauté scientifique, il fallut davantage : obtenir du radium métallique pur. Ce travail, continué par Marie Curie seule après la mort de Pierre Curie, lui vaut, à elle seule, le Prix Nobel de chimie en 1911, nous en fêtons le bicentenaire. La communauté scientifique internationale reconnaît la contribution de Marie Curie en donnant son nom à l’unité de radioactivité. En 1909, Marie Curie a fondé l’institut du radium, qui commence, grâce à la radioactivité, une longue lutte contre la cancer grâce à la radioactivité, et qui deviendra Institut Curie. En 1935, la radioactivité apporte à la France et la famille Curie (Irène et Frédéric Joliot-Curie) un troisième prix Nobel, pour la synthèse de nouveaux composés radioactifs.  Frédéric Joliot-Curie découvre et travaille ensuite sur les réactions atomiques en chaîne. Le 1er mai 1939, il dépose trois brevets, deux concernant des dispositifs de production d’énergie, le troisième revendiquant un  perfectionnement aux charges explosives ; l’énergie nucléaire, civile comme militaire, est née, elle est une invention française.
En 1945, le général de Gaulle crée le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) afin de « poursuivre les recherches scientifiques et techniques en vue de l’utilisation de l’énergie atomique dans divers domaines de l’industrie, de la science et de la défense ». Il est dirigé par Frédéric Joliot-Curie. Le 15 décembre 1948, la première pile atomique française, Zoé, entre en fonctionnement. En 1950, Joliot-Curie, qui refuse de s’engager sur la voie de l’atome militaire, démissionne. Après l’affaire de Suez et la menace atomique brandie contre la France et l’Angleterre, l’indépendance nationale devient le maître mot pour le militaire, comme elle le deviendra après le choc pétrolier de 1974 pour le civil.  Le 13 février 1960, la première bombe française, Gervoise bleue, explose dans le désert algérien. Le 7 janvier 1956, à Marcoule, le premier réacteur civil  G1 ( filière graphite gaz) produit de l’électricité.- il sera arrêté en 1968. Il sera suivi de G2 (1958-1980), puis de G3 (1959-1984). Après  ces succès, EDF est chargée de mettre en place le programme électronucléaire français avec des réacteurs du même type, Uranium naturel graphite gaz (UNGG). De 1966 à 1971, six réacteurs EDF sont mis en service : trois à Chinon, deux à Saint-Laurent-des-Eaux et un à Bugey. La puissance unitaire passe de 70 (Chinon-A1) à 540 MW (Bugey-1). En 1969, EDF adopte, après un vif débat avec le CEA la filière des réacteurs à eau pressurisée (filière française Uranium Naturel Graphite Gaz contre filière américaine des réacteurs à eau pressurisée (Pressurised Water Reactor). En novembre1969, le gouvernement tranche en faveur d’EDF et décide la construction d’une centrale à eau pressurisée à Fessenheim. Neuf réacteurs graphite/gaz ont été construits et sont aujourd’hui arrêtés. 58 réacteurs à eau pressurisée sont aujourd’hui en service en France, tous construits par Framatome. En 2001 est créée Areva, qui regroupe les sociétés Cogema, Framatome, Technicatome (réacteurs pour sous-marin nucléaires), CEA industrie. 
En 1976, des inquiétudes sur le renchérissement de l’uranium et la disponibilité des ressources conduisent à explorer la voie à neutrons rapides, qui permet une meilleure utilisation du combustible, et peut fonctionner un mode surgénération pour optimiser le rendement matière (l'uranium naturel est peu à peu transformé en plutonium qui est brûlé à son tour) ou en sous-génération, auquel cas il brûle des excès de matière fissile et permet notamment d'éliminer le plutonium militaire. Superphénix a été arrêté par arrêté ministériel en  1997, après une année de fonctionnement satisfaisant démontrant sa rentabilité, le motif officiel étant que la baisse du coût de l’uranium, la réévaluation des stocks disponibles et l’utilisation dans les centrales classiques de Mox, ne le justifiaient plus économiquement.
La France a connu deux accidents nucléaires graves, avec fusion d’élément combustible, tous deux à Saint-Laurent des Eaux sur des réacteurs graphite/gaz, en 1969 (lors d’une opération de chargement) et en 1980 (corrosion d’une plaque venant obstruer des éléments combustibles), sans conséquences pour l’environnement et la santé.

Avec un parc de réacteurs nucléaires d'une puissance installée de 63200 mégawatts, la France assure 78% de sa production d'électricité et atteint un taux d’indépendance énergétique de 50% . La filière électronucléaire génère 125000 emplois directs en France, et 410.000 au total dans 450 entreprises spécialisées pour une valeur de 33.5 milliards d’euros (Price Waterhouse). Grâce à son parc de réacteurs nucléaires d'une puissance installée de 63200 mégawatts, la France assure 78% de sa production d'électricité, ce qui lui permet d'atteindre un taux d'indépendance énergétique voisin de 50%. Un Français émet en en moyenne 1,8 fois moins de CO2 qu'un Allemand et 2,9 moins qu'un Américain. Les réserves d’uranium prouvées assurent environ 250 ans de fonctionnement.

La conquête de l’énergie nucléaire est donc une belle aventure française, et nous y possédons un avantage compétitif majeur. L’Allemagne, par exemple, n’a jamais réussi à s’imposer  dans ce domaine, malgré les efforts désespérés de Siemens, se traduisant par une politique erratique d’alliances fluctuantes.
D’où une première remarque : si dans chaque domaine où nous possédons des connaissances et une avance industrielle sur l’Allemagne, nous abandonnons ce domaine, il ne faut pas s’étonner du résultat global, qui est que l’Allemagne reste une puissance industrielle, tandis que la France perd son industrie.

Le nucléaire, élément essentiel du mix énergétique futur

Le nucléaire ou la désindustrialisation

Seul le nucléaire permet et permettra au cours du prochain siècle d’assurer à l’industrie l’énergie constante et constamment disponible dont elle a besoin, et ceci d’autant plus que nous irons nécessairement vers une économie décarbonée.
La plupart de ceux qui prétendent que le nucléaire peut être remplacé par les énergies renouvelables misent sans le dire clairement sur la décroissance et acceptent la désindustrialisation. Est-ce que nous voulons ?  Les besoins d’énergie continueront à croître, fortement dans les pays émergents- et maintenant largement émergés, mais aussi dans les pays développés, et singulièrement les besoins en énergie électrique puisque la part des énergies carbonées décroîtra - sauf à exploiter les gaz de schistes et ravager l’environnement. Seul le nucléaire permettra de répondre à ces besoins.
Il est d’ailleurs assez probable que la décision d’Angela Merckel d’arrêter le nucléaire en Allemagne soit surtout électoraliste, compte-tenu du contexte politique, et que l’industrie allemande obtienne sa révision…une fois les élections passées

Le nucléaire ou la lutte contre le réchauffement climatique

Nous pouvons ne pas accroître significativement le nucléaire pour au moins les cinquante prochaines années, voire plus, mais au prix d’une utilisation accrue et non soutenable du gaz, du charbon et des ressource carbonées non conventionnelles (gaz de schistes, schiste bitumineux…). Cela se fera au prix du renoncement à la lutte contre le réchauffement climatique, dont nous voyons déjà les conséquences et qui, s’il n’est pas combattu, va entraîner d’immenses misères et d’incontrôlables mouvements de population. Dans cette optique, la renonciation de l’Allemagne au nucléaire, si elle est confirmée, entraînera pendant longtemps un surcroît important de consommation d’énergie carbonée.
Enfin, on voit mal comment développer la voiture électrique sans le nucléaire.

Avec ou sans la France, le nucléaire continuera

 Le nucléaire civil continuera aux USA, en Chine, en Inde, en Russie, en Corée, au Japon probablement, au Brésil, en Angleterre, dans les Emirats arabes,… Avec ou sans la France, le monde de demain sera un monde nucléaire, et la France, champion mondial du nucléaire pourrait, grâce à son expérience et son savoir-faire, y jouer un rôle important.


Le nucléaire est sûr, et doit l’être plus encore

Nous avons connu en France deux débuts de fusion de combustible nucléaire sans conséquences importantes. L’énergie nucléaire, même compte-tenu du terrible accident de Tchernobyl, a fait moins de victime que le charbon ou le gaz, ou même l’hydraulique. L’accident de Fukushima, malgré sa très grande gravité, n’a fait encore aucun mort, le tsunami , environ 30.000 ; un esprit sûrement simple en conclurait que, tant qu’à choisir, il vaut mieux investir dans la protection contre les tremblements de terre et les tsunamis. Le terrain dévasté, inutilisable, les populations déplacées ? Un barrage hydraulique de puissance comparable aurait bien d’autres effets.
Ce qui est le plus rageant, c’est que des précautions très simples, tel le fait de placer en hauteur les piscines ou autres organes de refroidissement aurait suffi à éviter toute catastrophe, comme dans le cas l’EPR développé comme Areva.
Alors oui, Fukushima, comme le proclamait Anne Lauvergeon doit être la fin du nucléaire « cheap », et des économies mal placées. Une autorité nucléaire internationale doit valider les projets en cours ; les exploitants nucléaires doivent étudier et mutualiser des moyens d’intervention d’urgence.

La sécurité nucléaire est incompatible avec les politiques de libéralisation

La priorité donnée à la compétitivité et à la libéralisation de l’énergie n’est pas compatible avec un secteur aussi concentré que le nucléaire et avec la priorité à la sécurité. Le temps où Strauss-Kahn annonçait que la participation de l‘Etat à 50 % dans EDF n’était pas gravée dans le marbre doit être définitivement terminé et le PS être clair sur le sujet ; Egalement, ainsi que l’a pointé l’Autorité de Sécurité Nucléaire, la sécurité est incompatible avec une sous-traitance excessive et à bas coût.

Le nucléaire, mais pas tout seul

Le solaire, en particulier, sous différentes formes (conversion solaire/chaleur, solaire/électrique) apportera un complément important dans des  consommations de proximité. C’est un domaine prometteur qui doit aussi faire l’objet de recherches et de développement

Les scientifiques doivent entrer dans le débat pour défendre l'option nucléaire !

mardi 14 juin 2011

L’Oréal : l’Etat doit -il intervenir !

L’Oréal : l’Etat doit -il intervenir ?

La cosmétique, une science  et une industrie importantes

On présente souvent la chimie comme devant origine aux louches manœuvres alchimiques, visant à préparer du faux or. Elle possède cependant une origine certaine et  plus ancienne. Les premiers textes de chimie connus sont inscrits sur des tablettes d’argile en caractères cunéiformes et datent de 1 200 av. J.-C. Ce sont des recettes de cosmétiques et ils sont l’oeuvre d’une femme, Tappouti, qui dirigeait la fabrique de parfum du palais de Babylone et pratiquait  déjà des techniques d’extraction, d’entraînement par la vapeur et de distillation. Dès son origine, la chimie fut  une science assez largement féminine. De là,  peut-être, une partie de sa mauvaise réputation dans un monde savant dominé par les mathématiques et la physique, quasi-exclusivement masculines : la chimie, une science de l’artifice, de la tromperie, du maquillage de la réalité ? Mais aussi une science qui s’est défini dès le début de son histoire comme une science de la transformation du monde, de son amélioration par la science, l’activité et l’industrie.
Au moins historiquement, la cosmétique n’est nullement une science mineure ; elle reste source de découverte, d’invention et d’innovation importantes. Ainsi, en 2003, un prix Nobel a été attribué au chimiste Peter Agre pour la découverte des aquaporines, protéines régissant le circulation de l’eau dans le corps , suivi de l’invention de composés permettant d’en augmenter le nombre et l’activité ; l’industrie cosmétique a largement participé au développement de méthodes cellulaires alternatives et aux avancées les plus récentes dans le domaine des cellules souches avec l’invention de produits favorisant l’autoréparation de la peau et la découverte des propriétés étonnantes de cellules souches folliculaires.
 La France a toujours joué un rôle majeur en ce domaine de la cosmétique, au point qu’on peut dire que cette science et cette industrie sont partie constituantes de son image, de son identité, et figurent indiscutablement dans le patrimoine immatériel français. L’industrie cosmétique est le quatrième secteur en France par son solde commercial net, emploie directement près de 45.000 personnes et exporte 57 % de sa production. Elle compte des champions internationaux comme L’Oréal, LVMH cosmétiques- dont Dior, Guerlain, Bourjois, Paco Rabanne, Alban Muller…

Il faut sauver L’Oréal

Avec plus de 19 milliards d’euros de chiffres d’affaires, 66.000 collaborateurs, dont 3200 en recherche dans 18 centres, et une présence dans 130 pays, L’Oréal est le leader mondial des cosmétiques. C’est un groupe centenaire dont l’histoire commence en 1909 avec l’invention par le chimiste Eugène Schueller de colorants chimiques moins offensifs pour les cheveux. C’est ensuite en 1928 le shampooing O’Cap, premier shampooing de grande consommation , puis Monsavon, Plix - le premier composé pour la mise en plis, les premiers bains moussants- Obao-, l’aventure Lancôme, le Céramide R, premier reconstituant du cheveu abîmé, les produits de protection solaires -avec l’historique Ambre solaire, constamment améliorée par de nouveaux filtres UV… L’Oréal et ses concurrents se situent au premier plan de la lutte contre le vieillissement cellulaire, avec des concepts, des recherches et des produits extrêmement innovants (par exemple Abyssine, issu d’un  microorganisme extrèmophile), un domaine essentiel pour la qualité de vie des populations veillissantes.
Or la saga Bettencourt - l’Oréal, que l’on croyait apaisée, reprend. Il reviendra à la justice de trancher ce qui relève de l’abus de faiblesse, du financement illégal de parti politique, du conflit d’intérêt, voire de la corruption. Mais la société L’Oréal, navire amiral de la cosmétique française, ses milliers de chercheurs et sa recherche originale, son potentiel extraordinaire de développement mondial par une astucieuse prise en compte de la diversité humaine, tout cela doit être préservé de disputes familiales tragiques et des conséquences de la dégradation de l’état de santé de Mme Bettencourt.  Si tout devait se terminer par la vente de L’Oréal à une multinationale étrangère - Nestlé est à l’affût et les intentions des héritiers plus ou moins dignes de la famille Bettencourt ne sont pas claires-,  ce serait une responsabilité terrible. L’Etat doit intervenir, il en a les moyens et le devoir- une possibilité serait d’assurer la tutelle des affaires de Mme Bettencourt le temps d’assurer l’avenir de L’Oréal.

jeudi 2 juin 2011

Cellules souches humaines : chercheurs et patients en ont besoin !

Cellules souches humaines : chercheurs et patients en ont besoin !

Cellules souches : vers une révolution médicale

Nous assistons à la naissance d’une nouvelle médecine ; à côté des médicaments, de la chirurgie apparaît une nouvelle voie, une nouvelle technique aux potentialités immenses, la médecine régénérative. Cette révolution médicale est basée sur la capacité des cellules à se régénérer, et notamment sur la découverte et l’étude des propriétés des cellules dites souches, isolées chez l’homme en 1998.

Remplacer les greffes

Une des applications les plus utiles et excitantes des cellules souches est le remplacement des greffes d’organes, d’autant qu’heureusement, avec la diminution des accidents de la route, les greffons se font de plus en plus rares et les listes d’attentes s’allongent.
Ainsi, chaque année, 120.000 patients en France sont atteints d’insuffisance cardiaque, généralement après un infarctus. Seul une infime partie d’entre eux peuvent êtres greffés. Après 15 ans de recherche clinique, il a été montré que, chez l’animal, que les fonctions cardiaques peuvent être restaurées par la greffe de cellules souches embryonnaires. Un essai clinique chez l’homme de traitement de l’insuffisance cardiaque par injection de cellules souches embryonnaire humaine devrait démarrer prochainement, après autorisation de l’Affssaps. Les cellules souches musculaires, sur lesquelles étaient fondées de grands espoirs se sont révélées inaptes à redonner des cellules cardiaques fonctionnelles.

Dans le domaine cardiaque également, des essais sont en cours pour améliorer la récupération après un infarctus par injection de cellules souches de la moelle épinière (amélioration de la revascularisation)

Les greffes de peau sont aujourd’hui difficiles à mettre en œuvre, ce qui les réserve généralement aux cas les plus graves, notamment grands brûlés ; lorsque l’épiderme pourra être fabriqué à partir d’une banque de cellules souches embryonnaires, le traitement des brûlés pourra être plus rapide, ce qui est souvent critique, et les indications élargies à des pathologies moins vitales – et encore !, mais extrêmement invalidantes, telles les plaies des diabétiques ou le traitement des escarres.

Des traitements pour des pathologies où il n’existe aucun traitement

Parmi les plus avancées et les plus prometteuses des recherches en cours sur les potentialités des cellules souches figurent le traitement cellulaire de maladies neurodégénératives telles la maladie de Parkinson, actuellement intraitable lorsqu’elle dépasse une certaine gravité, la maladie de Huntington ; la greffe d’ilots de Langerhans, qui permettrait de guérir véritablement le diabète au lieu de pallier seulement à ses conséquences, la réparation de lésions de la moelle épinière- c »e qui n’a jamais pu être seulement tenté par aucune autre technique ; le traitement de la dégénérescence maculaire, qui rend progressivement aveugle deux millions de personnes par an en France, sans qu’il y ait aucun traitement disponible, la possibilité de revasculariser des membres dont les artères sont obstruées.

La toxicologie prédictive

Les cellules souches peuvent permettre d’évaluer de façon beaucoup plus fine et plus prédictive et plus rapide qu’actuellement l’efficacité et l’innocuité, ou au contraire, la toxicité potentielles de composés chimiques ou biologiques ; ces techniques constitueront un complément aux études animales, dont elles devraient permettre de limiter le nombre.

Recherche fondamentale

La recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines permet également de progresser dans la connaissance du développement cellulaire humain , et notamment de mieux comprendre le développement de certaines maladies génétiques et d’identifier les molécules susceptibles de restaurer un développement normal. Elles peuvent d’élucider certains mécanismes moléculaires à l’origine de la formation des tumeurs.

Patients et chercheurs ont besoin des cellules souches humaines embryonnaires

Les cellules souches sont de trois types : 1) les cellules souches embryonnaires, issues d’embryons surnuméraires obtenus in vitro dans le cadre de fécondations artificielles,  qui sont totipotentes, c’est-à-dire peuvent se différencier en n’importe quels tissus  2) les cellules souches adultes, présentes dans la plupart de nos tissus, sont dites "multipotentes", capables de se différencier en un nombre limité de tissus.( par exemple, les cellules hématopoïétiques des mammifères donnent des globules rouges, des plaquettes, des lymphocytes T ou B, des macrophages, mais elles ne peuvent pas donner des cellules musculaires -3) Les cellules iPS, ou cellules pluripotentes induites, découvertes en 2007. Ce sont des cellules, par exemple, de peau humaine, ramenées au stade embryonnaire par manipulation génétique (injection par rétrovirus de quatre gênes ou traitement chimiques). Les cellules souches adultes offrent donc un potentiel plus restreint que les cellules ES.   conçus Une centaine de cellules souches embryonnaires permettrait de couvrir 40% de la population

Les problèmes réglementaires

La recherche utilisant des cellules souches embryonnaires a été totalement  interdite en France en 1994, puis, en 2006, un régime très restrictif de dérogation a été mis en place. La révision en 2011 des lois de bioéthique représente un enjeu important pour la recherche thérapeutique en France et pour les patients.

La période écoulée a permis de confirmer l’extraordinaire potentiel des cellules souches embryonnaires humaines pour le remplacement des greffes, des thérapeutiques nouvelles dans les maladies neurodégénératives, la toxicologie, l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques, notamment dans le cancer. Nous sommes déjà entré dans l’ère industrielle du médicament cellulaire, notamment avec l’autorisation européenne de mise sur le marché de Chondrocelect, pour le traitement des lésions cartilagineuses localisées, en complément d’acte chirurgical.

Malgré les efforts des chercheurs français, entravés par la loi de bioéthique sur les cellules souches embryonnaires et encouragés à explorer des voies alternatives, il a été démontré que les cellules souches adultes n’offrent pas les mêmes possibilités en raison de leur potentiel plus restreint de différentiation, et leur différentiation imparfaite, par exemple dans le cas des cellules musculaires en cellules cardiaques. Les cellules pluripotentes induites ne seront pas utilisables en clinique avant longtemps, tant qu’on ne comprendra pas le mécanisme de leur reprogrammation et ses conséquences éventuelles, notamment en terme de cancérogénèse.
Finalement, le feu vert est donné. Le Sénat a autorisé ce vendredi la recherche encadrée sur l'embryon et les cellules souches dans le cadre du projet de loi sur la bioéthique.

Même si la recherche sur les cellules souches adultes et sur les cellules pluripotentes induites doit continuer et être encouragée, il est aujourd’hui clair que, pour les patients, pour la recherche, les recherches et l’utilisation thérapeutiques des cellules souches embryonnaires doit être autorisés, comme c’est le cas en Grande-Bretagne, Suisse, Espagne, Belgique…etc.

L’Assemblée Nationale a, en première lecture, accepté et même aggravé un texte gouvernemental qui bloque la recherche et les avancées thérapeutiques utilisant les cellules souches embryonnaires. Après un débat approfondi, le Sénat a proposé une modification légalisant avec un encadrement strict la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines.
Ce texte est aujourd’hui à nouveau devant l’Assemblée, qui souhaite apparemment revenir sur le texte du Sénat, pénalisant ainsi chercheurs et patients. On entend à nouveau les mêmes arguments scientifiquement faux contre les cellules souches embryonnaires, dûs soit à l’ignorance scientifique, soit à des préjugés et des aveuglements idéologiques, ceci malgré le courage et la ténacité de députés comme le socialiste poitevin Alain Claeys ;

Pour les patients, pour la recherche en France, la recherche et les applications thérapeutiques utilisant des cellules souches doivent être autorisées !