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samedi 30 juin 2018

Eloge du Service Public 1) Un pays sovieto-communiste…. la Suisse


L’exemple de la Suisse : « Un service public de qualité - image de marque de la Suisse »

La Commission Européenne et la secte libérale qui y détient le pouvoir en veulent visiblement aux services publics français, et particulièrement à notre façon d’administrer les monopoles naturels (autoroutes, chemin de fer,  réseau téléphonique, énergie hydraulique, aéroports, gazoducs) par des sociétés étatiques. Leur credo, car c’est un véritable acte de foi,  c’est la concurrence libre et  totale. Si vous avez envie de vous rafraichir les idées, allez donc faire un tour dans les alpages suisses, ou du moins sur le site Internet du gouvernement suisse.. Et vous trouverez, de la part de ce pays comment dire, quasiment communiste ?- un éloge grandiose de leur conception du service public.
Extraits  :

« Le service public en Suisse : Quand on parle du service public, on entend aussi les termes de service universel, de desserte de base, de secteur public ou de fonction publique. Ces termes se recoupent, se chevauchent, se confondent. A quoi correspondent-ils? Du ramassage des poubelles au service postal en passant par l'audiovisuel, les transports en commun, la culture, l'éducation ou la distribution d'eau courante, le terrain est aussi varié que vaste. »

Une fonction d'utilité collective et sociale

Le Service public  regroupe d’une manière générale toutes les activités ayant pour but d'être au service de la société. Il vise la satisfaction de certains besoins de la collectivité nationale dans une perspective d'intérêt général. Il a donc une fonction d'utilité collective et sociale. Le service public dépend de l'Etat qui en a la responsabilité. En Suisse, le Conseil fédéral entend plus précisément par service public "des services de base de qualité (…) comprenant certains biens et prestations d’infrastructure, accessibles à toutes les catégories de la population et offerts dans toutes les régions du pays à des prix abordables (…)".

La desserte de base :  Un ensemble des prestations de base auxquelles la population a droit

En Suisse, c'est à la Confédération de la garantir et de s'assurer que l'ensemble de la population soit desservi avec les prestations importantes. Font notamment partie de la desserte de base en Suisse, l'accès à l'eau potable, l'élimination des eaux usées, les transports publics, la radio et la télévision, l'électricité, les hôpitaux, l'école, la formation, la police, la téléphonie avec connexion internet à haut débit, les services de secours, les pompiers, les bibliothèques, le contrôle aérien, l'élimination des déchets, le réseau routier, les prestations postales, la promotion de la culture et du sport.

Les infrastructures : les installations, équipements et services nécessaires au bon fonctionnement d'une organisation, d'un pays. La desserte de base nécessite des infrastructures. Elles regroupent entre autres exemples les administrations, les établissements de formation, la main-d'œuvre, le système de production d'énergie, le système des transports (routes, voies d'eau, réseau ferroviaire et aéroports permettant le transport des marchandises et des personnes).

Pour préserver des infrastructures et un service public de qualité, la Confédération mandate des prestataires. Les entreprises qui remplissent ces tâches pour le compte de l'Etat bénéficient souvent d'un monopole pour pouvoir couvrir les coûts des infrastructures. (…).

Le monopole, strictu sensu, désigne la situation d'un marché où la concurrence n'existe pas, où une seule entreprise est maîtresse de l'offre. Par exemple, jusqu'à récemment, La Poste, une ex-régie fédérale, détenait le monopole du marché postal, c'est-à-dire qu'elle était la seule à pouvoir délivrer le courrier, les timbres, les colis. Aujourd'hui, elle n'a plus qu'un monopole partiel. Mais pour que la population ait accès à une desserte de base de qualité et à des prix uniformes dans tout le pays, La Poste bénéficie du droit à l'exclusivité pour certains services, notamment pour tout ce qui concerne le service universel et le service public.

Le secteur public  est l’'ensemble des entreprises dans lesquelles l'Etat exerce une influence prépondérante
Son rôle est de fournir à la population un service public et de lui permettre un accès aux services de base tels que l'éducation ou la santé, le tout à un moindre coût.

Trains circulant à l’heure, courrier distribué ponctuellement, télécommunications de haut niveau: la qualité du service public sur l’ensemble du territoire contribue à l’image de marque de la Suisse et elle est également une condition de la qualité de vie élevée et de la prospérité de l’économie. Ces prestations sont principalement fournies par les entreprises liées à la Confédération - la Poste, les CFF et Swisscom.

Le service public – c’est-à-dire l’approvisionnement de base dans les domaines des transports publics, de la poste et des télécommunications – occupe une position particulière en Suisse. La population veut disposer d’un approvisionnement de qualité dans toutes les régions du pays, y compris dans celles où ces services ne sont pas rentables. L’Etat veille à ce que les prestations soient de qualité et partout disponibles à des prix raisonnables. C’est une condition importante de la qualité de vie élevée dans toute la Suisse et de la prospérité de notre économie.

L’approvisionnement de base est principalement assuré par Swisscom, la Poste et les CFF. La Confédération assigne à ces entreprises des objectifs relatifs à l’offre de prestations. Elle leur accorde en même temps une grande liberté de gestion afin qu’elles puissent faire face à la concurrence.

La Poste, les CFF et Swisscom sont organisés en sociétés anonymes dont la Confédération doit détenir la majorité des actions (actuellement: Poste et CFF 100 %, Swisscom 51 %)

allez, une petite dernière : 
Spécificité du service public : Le membre du personnel de l'Etat se met au service de l'intérêt général et non d'intérêts particuliers ou sectoriels. Sa motivation diffère de celle qui est attendue des collaborateurs du secteur privé. Elle constitue le sens du service public.
Les principes qui régissent son activité sont les suivants : La légalité - agir dans le respect des lois ; L'égalité - traiter de façon équivalente chaque administré, La transparence - informer le public des normes qui fondent les actes et décisions administratives, La proportionnalité - limiter son action à ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs définis.

Ces principes accompagnent une valeur fondamentale : le respect de la personne.

Un referendum sur la suppression de le redevance : Non à 71.6%

Non seulement la Suisse est fière de ses service publics, mais, en plus, figurez-vous, c’est un pays démocratique où les citoyens peuvent décider par referendum d’un grand nombre de sujets ; et chose encore plus étrange, lorsqu’un referendum donne un certain résultat, les pouvoirs publics s’y conforment et ne font pas le contraire.

En mars 2018, donc referendum il y eut sur l‘initiative « no Billag », proposant la suppression de la redevance finançant la Radio Télévision Suisse nationale – ce qui aurait entrainé la fin du service public de la radio et de la télévision. Là comme ailleurs, la génération NetFlix ne regarde plus beaucoup la télé, et ne voit pas l’intérêt de financer ce qu’elle ne consomme pas : «  je veux choisir les media que je finance ». Les défenseurs du service public firent valoir que RTS était le seul média qui couvre la diversité culturelle et linguistique de la Suisse ; que l’enjeu était plus élevé qu’une simple redevance, que la question était aussi  « de savoir comment en tant que population on s’informe » et que deviennent les valeurs de cohésion et de bien commun, dans une société fragmentée, qui se regroupe en bulles et espaces de conviction, sur les réseaux sociaux?

Réponse : alors qu’en France notamment, les esprits brillants des grands éditorialistes formatés au libéralisme prévoyaient déjà la fin du service  public suisse audiovisuel, résultat sans appel :
 l’Initiative No Billag est rejetée par 71,6% des votants et tous les cantons.

Donc comment dire ? La Confédération Suisse est fière de ses services publics, qui « contribuent à l’image de marque de la Suisse et constituent une condition de la qualité de vie élevée et de la prospérité de l’économie ». La Confédération Suisse est fière d’assurer à tous ses citoyens des prestations de bases de qualité, définies par la législation, même lorsque les circonstances géographiques rendent ce service non rentable. La Confédération Suisse (on parle de la Suisse, hein !) n’excommunie pas  le mot monopole et considère que ceux-ci peuvent être le meilleur moyen d’assurer le service public. La Confédération Suisse considère comme faisant partie des services publics l‘internet à haut-débit, les autoroutes, le train, la Poste, les aéroports, la culture, la production électrique ( en partie hydroélectriques)-

 Compris, les macroniens !

Brefs, tous ces services publics dont nous étions si fiers et que nous ne cessons de démanteler et de privatiser les uns après les autres sous la pression de la secte libérale au pouvoir à Bruxelles et ailleurs.

Bon, on quitte l’Union Européenne et on rejoint la Confédération Suisse !

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