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samedi 14 juillet 2018

Raisons de détester l’Eurokom 8 : A la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne

Europe et Eurokom

Dans un de mes précédents blogs, je m’enflammais sur les propos de Macron à Epinal sur « l’Europe qui nous a donné la Paix ». Face aux politiciens truqueurs qui sciemment mélangent l’Europe, réalité géographique, historique, culturelle et la Communauté européenne et ses institutions (notamment la Commission européenne), vouées uniquement à construire un grand marché selon le dogme d’une véritable secte libérale, je propose donc de différencier l’Europe réelle des peuples et des nations et l’Eurokom, les institutions de la Communauté Européenne.

Nous serons tous sacrifiés à l’Automobile Allemande

Volkswagen (avec Audi et Porsche), Mercedes et BMW représentent près de 80 % du marché mondial de l'automobile "premium". Mais cette industrie accumule les scandales dont l’emblématique Dieselgate aux multiples rebondissements : le groupe Volkswagen, de 2009 à 2015, a utilisé différentes techniques visant à réduire frauduleusement les émissions polluantes (de NOx et de CO2) de certains de ses moteurs diesel et essence lors des tests d'homologation. Plus de 11 millions de véhicules de ses marques Volkswagen, Audi, Seat, Škoda et Porsche sont concernés à travers le monde. L'affaire, sans équivalent dans l'histoire automobile, est révélée en septembre 2015 par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) et a entraîné la démission du président du directoire du groupe, Martin Winterkorn. James Liang, ancien haut responsable de Volkswagen USA, est aujourd’hui en prison. A cela s’ajoute le monkey gate- les singes utilisés pour démontrer l’innocuité des rejets.

Peut-on se fier à une industrie qui multiplie les scandales depuis deux ans ? A une technologie qui, malgré les progrès annoncés en matière de dépollution sur les moteurs les plus récents, accumule un si lourd bilan ? Le crépuscule du diesel est annoncé, en Allemagne, le pourcentage de véhicules diesel est en chute libre (38,8 % des nouvelles immatriculations) et certaines villes ont programmé l’interdiction du Diesel à court terme. Les Chinois sont de plus en plus exigeants en matière de pollution et de réchauffement climatique et développent des véhicules électriques et le président Trump, qui s’énerve de voir le déséquilibre entre important de véhicules allemands aux US et exportations de véhicules américains en Europe menace de yaxer ces importations. 

L’automobile allemande, deutsche qualitat ou pas, est menacée, et l’Allemagne avec. Alors, lorsqu’à Sofia le 30 avril 2018, les Européens se réunissent pour tenter de taxer enfin les Gafa sur leur chiffre d’affaire réel dans chaque pays afin de limiter leurs optimisations fiscales, eh bien l’Allemagne dit non !  Pas question de risquer d’irriter les USA et d erisquer de les voir taxer les précieuses voitures allemandes. Et lorsque les taxes US deviennent effectives, l’Allemagne propose, sans consulter la Commission de Bruxelles et es partenaires européens…une baisse générale et internationale des taxes sur les voitures.

Bravo, bien joué : les voitures allemandes de luxe pourront continuer à être exportées, tandis que les voitures françaises de moyenne gamme seront davantage soumises à la concurrence asiatique. Génial. Et c’est ainsi que les allemands font de la politique européenne !

Vive le charbon allemand et merde au climat !

La décision de Mme Merkel en 2011 de sortie du nucléaire a évidemment renforcé le charbon et la très polluante et très inefficiente lignite pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables – La production des centrale à houille couvre 17% du mix énergétique, et les centrales à lignite 23.1%. Bilan : les Allemands se moquent de leurs engagements climatiques et de ceux de l’Europe, leurs dégagements de gaz à effets de serre augmentent – il génèrent deux fois plus de GES par habitant que les Français et sont parmi les plus grands émetteurs mondiaux. Et, au gré des vents, les épisodes de pollutions s’accroissent, à l’est ou à l’ouest de l’Allemagne.

Vive non seulement le charbon, maos aussi la lignite ! L’Humanité du 6 juin 2018 raconte copmment, dans les trente dernières années, près de trente mille personnes ont dû quitter leurs villages et près de trois cent villages ont été détruits pour permettre l’extension de la mine géante de charbon de Garzweiler. Et ça ne s’arrête pas , bien au contraire :  l’électricien RWE, propriétaire de la mine accélère : le village de Keyenberg, ses fermes classées, ses mille habitants, ses églises historiques, tout va disparaitre et être sacrifié au charbon allemand. L’Allemagne s(est engagée à sortir du charbon en 2030 ? Les charbonniers allemands font comme s’ils n’avaient pas entendue, planifient leurs exploitations jusqu’en 2045 au moins, continuent à ouvrir de nouvelles mines- quitte à réclamer une indemnisation si l’Etat se décide un jour à arrêter leur exploitation. D’ailleurs, ils ont raison, puisque la ferlmeture du nucléaire a entriané une augmentation de la consommation de charbon.

Bref, l’Allemagne se moque dans les grandes largeurs du chaos climatique et de la pollution, et personne ne le lui reproche !

 L’immigration, c’est quand et comment ça arrange l’Allemagne

Dans un blog précédent (L’Eurokom, son immigration, sa démographie), je rappelais comment en 2015, Angela Merkel avait décidé d’ouvrir très grand « Wir Shaffen das » ! les portes de l’immigrations en proposant d’accueillir un million d’émigrés et de réfugiés- compte-tenu de la démographie allemande, le patronat était très demandeur d’immigrés dociles et travailleurs, qu’il espérait facile à former. Les agressions sexuelles en meute de la Noël 2016, la déception du patronat quant à la facilité d’adaptation et à la volonté de travail de leur recrues, la colère d’un peuple allemand qui n’avait guère était consulté, et la politique a changé. Plus question d’accepter en Allemagne des immigrés ayant d’abord traversé un autre pays européen – les « dublinés ». C’est facile, quand on est un pays central, et que du coup, on laisse l’Italie se débrouiller face à une vague migratoire inédite- et que même de généreux bateaux allemands vont récupérer auprès des passeurs libyens des immigrés qu’ils ramènent dans les ports italiens.

L’immigration, c’est quand et comment ça arrange l’Allemagne.

L’euro, c’est comment ça arrange l’Allemagne !

Pendant la réunification allemande entre 1990 et 2001, les pays européens, dont la France au premier chef, dans le cadre du serpent monétaire, ont accepté de payer des taux d’intérêts plus élevés que leur seule situation l’autorisait : ils ont ainsi participé au financement de cette réunification. La contrepartie, dans l’idée de Mitterrand avait une contrepartie, l’acceptation par l’Allemagne d’une monnaie commune et unique, l’euro, d’une unification monétaire prélude à une unification économique plus importante devant apporter puissance et prospérité.
De monnaie commune, il n’y eut pas : l’euro est une monnaie allemande, faite pour servir les intérêts allemands. L’euro n’est pas fait pour soutenir l’activité économique dans la zone euro, , il n’est pas fait pour faciliter les exportations françaises, italiennes, espagnoles – il est pile poil réglé pour les intérêts de l’industrie allemande. L’euro n’est pas là pour faciliter la convergence des économies européennes ; bien au contraire, faute de transferts massifs ( comme entre les différents états US), il en accentue la divergence ; l’euro renforce l’industrie allemande et participe à la désindustrialisation de la France, de l’Espagne, de l’Italie.

Faute de transferts budgétaires massifs d'un pays à l'autre, la divergence des économies est appelé à croître-et de transferts massifs, il semble désormais clair qu'il n'y aura pas.

Surtout l’euro sert d’abord à ce qui constitue l’objectif principal de l’Allemagne, compte-tenu du grand problème allemand, le problème démographique : la protection des avoirs des retraités allemands. L’euro est une monnaie de vieux épargnants soucieux de préserver leur capital-retraite. De retraités allemands ; car pour les retraites en France, en Espagne, en Italie, pour ne rien dire de cette boucherie économique absolue que fut le « plan d’aide » à la Grèce. Lequel plan fut d’abord un plan d’aide à l’euro : pour un temps, les Allemands eurent vraiment peur pour l’euro, pour un euro qui sert si bien leurs intérêts.

En fait l’Allemagne a voulu exercer une domination monétaire sur l’ensemble de la zone euro, parce qu’elle n’a confiance en personne pour gérer « sa » monnaie. Fréderic Lordon a parlé de cet hégémon monétaire qui, pour fonctionner exige différentes conditions : 1) veiller à ne pas laisser sa balance courante devenir par trop excédentaire, voire la maintenir déficitaire, pour soutenir l’activité dans la zone, équilibrer les autres balances et éviter les crises de change (ou bien, en régime de monnaie unique, les ajustements meurtriers de la « dévaluation interne ») ; 2) assurer la fonction névralgique de fournisseur en dernier ressort de la liquidité internationale. S’établir confortablement dans la position du prêteur international en dernier ressort suppose en effet une « complexion monétaire » telle que celle des Etats-Unis, entièrement décontractés avec l’idée de création monétaire, aisance et coudées larges auxquelles le système financier mondial doit d’avoir été sauvé du désastre à plusieurs reprises depuis 1987, et encore depuis 2007-2008.

Or l’Allemagne a une phobie furieuse de la création monétaire - une majorité d’Allemands désire que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe impose l’arrêt du programme de rachat de dettes souveraines de la BCE (OMT) lors de la crise des dettes souveraines de 2010-2013.- le premier opposant étant le président de la Bundesbank !

Bref l’Allemagne a voulu tous les avantages de la direction de l’euro sans en assumer aucun des devoirs. « C’est avec cette force lancée droit devant elle, sans but ni raison autre que le maintien à tout prix de sa raison monétaire à elle, avec cette force dont on se demande alors ce qu’elle fait embarquée dans cette aventure collective qui fondamentalement ne lui convient en rien, puisque le partage de la souveraineté monétaire était dès le début voué à lui être une plaie vive, c’est avec cette force aveugle et sans projet au-delà d’elle-même, donc, que les Européens s’obstinent à vouloir une monnaie partagée » (Frédéric Lordon)



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