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mercredi 12 septembre 2018

Jours de colère


Une petite explication  sur ce blog.

Ce blog  naguère assez sage et visant à une vulgarisation intéressante  des sciences et techniques  et de leurs enjeux culturels, politiques, historiques, sociétaux est certainement en train de dériver. Les enjeux de politique énergétique et climatique y ont pris une place prépondérante, et cela me parait assez justifié en raison de l’urgence et de l’importance pour l’Humanité, et, pour répondre à cette urgence, de la nécessité d’effectuer les meilleurs choix politiques scientifiquement fondés. J’essaie depuis plusieurs années de m’informer honnêtement et je reporte ce que je trouve. Et je suis de plus en plus inquiet et, oui, en colère, de voir me semble-t-il la manipulation par de louches intérêts idéologiques et financier de l’urgence environnementale transformée en panique bien profitable pour certains. Ainsi, lorsqu’on voit un ministre de l’environnement peut-être sincère mais à coup sûr scientifiquement ignorant démissionner en dénonçant les lobbies alors qu’il a lui- même tordu les lois et limité les recours au profit du lobby des margoulins de l’éolien, catastrophique pour l’environnement et le changement climatique, alors qu’on voit des militants, des pays entiers prétendre lutter contre le changement climatique en menant une politique antinucléaire, il est difficile de rester calme. On voit d’ailleurs très bien, dans le cas du nucléaire à quelle étrange alliance on assiste entre l’ignorance scientifique et  le commerce de la peur et l’avidité des intérêts financiers – le nucléaire est le seul secteur énergétique dont même les plus extrêmes des libéraux n’envisagent pas, au moins en Europe, la privatisation. 

Aucune bonne politique énergétique et environnementale, pas plus que de santé, ni agricole, ne peut reposer sur une telle ignorance ou un tel déni des connaissances scientifiques, sur une telle haine de l’humanisme et du progrès. Il n’y a dans cette voie, que la régression la plus absurde et la plus sombre, et aucun solution.

De même, aucune bonne politique ne peut sortir de  la mise en concurrence de tous contre tous et l’affrontement débridé des intérêts, sur fonds de méthodes politiques de voyou consistant à désigner à la vindicte publique et à la chaine de prétendus privilégiés – les agents du service public, ceux de la Sncf, les cadres chômeurs, les « bénéficiaires » d’arrêts de travail…), à ignorer et disqualifier les corps intermédiaires, à vicier les pratiques politiques et contourner les méthodes délibératives, sans lesquelles il n’est pas de démocratie possible, pas de possibilité de fonder une opinion publique, pas d’opinion commune, « de doctrine sociale commune sans laquelle  il ne reste d’autre expédient, pour maintenir une harmonie quelconque, que la triste alternative de la force ou de la corruption » (Auguste Comte), pas de conciliation entre « la spécialisation des fonctions et la convergence des efforts (toujours Auguste).

Alors, de temps en temps,  ce blog cèdera à la tentation de la colère, passion non pas mauvaise, mais au pire inutile, au mieux soulageant et réveillant.. ;

Jour de colère n°1 :  Déclaration d’Edouard Philippe : «  En trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12 par an et par salarié du privé. C'est comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire ».

Commentaire 1 : « Les plus de 55 ans ont le taux d'absentéisme le plus fort, en raison de la longueur de leurs arrêts de travail. En juin, les chiffres de l'Assurance Maladie montraient l'augmentation des arrêts maladies de longue durée, c'est-à-dire supérieurs à trois mois, une hausse attribuée au recul de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans ».

Commentaire 2 : « Un lien très clair entre l’absentéisme au travail/les arrêts maladie et les conditions de travail » : Sur la question des indemnités journalières (IJ), la CFE-CGC a rappelé en préambule qu’il existe, dans les entreprises, un lien très clair entre l’absentéisme au travail/les arrêts maladie et les conditions de travail. « Nous souhaitons donc prendre le temps d’examiner précisément ce sujet et attaquer également le problème sous l’angle de l’organisation du travail », explique François Hommeril.

Commentaire 3 : Non un jour de maladie n’est pas un jour de congé, et le très grande majorité des médecins se plaignent plutôt (et plaignent) de patients qui ne prennent pas leurs arrêts maladies, préférant, sous la pression, réelle ou intériorisée, mettre leur santé en danger et celle de leurs collègues. Et ce n‘est surement en organisant la disparition progressive des médecins du travail des entreprises que ça s’améliorera.

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Jour de colère n° 2 : Condamnation de la France dans l'affaire de la crèche Baby-Loup : le comité Théodule et le machin.

Excellente tribune de Guy Konopnicki dans Marianne du 02 septembre. Extraits ( mais SVP lire l’intégralité » : La France a donc été condamnée par le comité des droits de l'homme de l'ONU parce que la crèche Baby Loup, association disposant d'une délégation de service public, n'a pas permis qu'une employée arbore un signe religieux pour se transformer en panneau publicitaire de l'islam. La crèche a été créée à Chanteloup-les-Vignes en 1991, et les enfants qui l'ont fréquentée ont eu le temps de grandir dans une République laïque. Depuis le début de l'affaire, en 2008, un comité Théodule n'a eu de cesse de multiplier les procédures, avec l'objectif de faire reconnaître l'interdiction du port du voile comme une atteinte à la liberté religieuse.

Débouté par la Cour de cassation, ce comité Théodule est allé dénicher un organisme croupion de ce que de Gaulle appelait « le Machin ». Si bien que le Monde peut titrer : « L'ONU critique la France »
« Voici la France coupable de bafouer la liberté de voiler les femmes, et, pourquoi pas, celle de leur imposer le mariage dès l’âge de douze ans, conformément à la loi coranique ? La réaction d’une partie de la presse, répercutant la condamnation comme s’il s’agissait d’une résolution solennelle, plaçant la France au ban des nations, laisse songeur. La laïcité, cette vieillerie, ferait donc de nous d’affreux liberticides, interdisant les marques ostentatoires de discrimination sexiste. Tout se passe comme si certains journalistes se sentaient coupables d’appartenir à cette France qui ne s’aligne pas sur le modèle communautaire ».. « Le Machin onusien peut bien condamner la France, il y trouve des coupables volontaires pétris de contrition. »

Bravo et très bien écrit ! Mais Konopnicki, et d’autres qu’ils l’ont lu et suivi, a bien tort de traiter par le simple mépris le Machin Onusien qui a condamné la France à indemniser la provocatrice voilée de la crèche Baby- Loup. Ils ont expliqué que cette condamnation n’a aucune valeur en France.

Eh bien, ce n’est pas l’avis du Président de la Cour de Cassation : « la France peut néanmoins difficilement ignorer une telle décision qui lui reproche de ne pas respecter un pacte international qui l’engage. La Cour de cassation va tenir compte de cette interprétation divergente du droit. Le premier président de la plus haute juridiction du pays, Bertrand Louvel, en a officiellement averti les magistrats du siège et du parquet lundi 3 septembre… le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a constaté que notre assemblée plénière elle-même avait méconnu des droits fondamentaux reconnus par le Pacte international des droits civils et politiques dans l’affaire connue sous le nom de Baby Loup … Même si cette constatation n’a pas, en droit, de force contraignante, l’autorité qui s’y attache de fait constitue un facteur nouveau de déstabilisation de la jurisprudence »
Oui, le mépris ne suffit plus- jours de colère !

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Jour de colère n°3 : 700 ruches à Paris. La Maire de Paris a fixé comme objectif de renforcer la place de la nature à Paris, notamment à travers l’installation de ruches et la valorisation de leur miel, au cours de cette mandature.

 Paris compte au recensement de 2015 près de 700 ruches et un patrimoine municipal de 143 ruches réunies dans 23 ruchers, gérés par des associations ou des particuliers apiculteurs dans le cadre de conventions d’occupation du domaine public. Ces apiculteurs se sont engagés à développer des ruchers pédagogiques afin d’informer le public sur la question des abeilles domestiques et plus largement sur les insectes pollinisateurs.

Expérience vécue : Impossibilité de déguster une tarte aux framboises à certaines terrasses à Paris sans se voir entouré d’une dizaine d’abeille qui viennent vous disputer votre pâtisserie favorite jusqu’à la bouche, et une voisine affolée et finalement piquée.

Une autre qui est sérieusement piquée, mais ça on le sait depuis longtemps, c’est la maire de Paris. Merdre ; les abeilles c’est à la campagne, pas à Paris. Amateurs de miels parisiens, à qui on le vend sûrement très cher ( ch’sais pas, j’en ai jamais acheté), sachez- le : le miel que vous mangez, c’est ma tarte aux framboises ! Bon appétit.

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