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dimanche 23 septembre 2018

L’Autriche et sa transition énergétique – Grosse Propaganda !


Un modèle vraiment ? Pas en ce qui concerne les gaz à effet de serre !

Pour les antinucléaires, l’Autriche, qui a mis fin, le 5 novembre 1978, à la mise en service effective de la centrale nucléaire de Zwentendorf qui a interdit depuis toute construction de centrale nucléaire en Autriche, qui a voté une  loi « interdisant la fission nucléaire à des fins énergétiques » et qui  attaque la Commission Européenne lorsqu’elle subventionne la construction de centrale nucléaires plus performantes et plus sûres (les EPR) est un modèle enthousiasmant décrit en terme . Par exemple,  Sortir du Nucléaire : « il est loin, le temps où le chancelier Kreisky sur la centrale de Zwentendorf, diffamait les adversaires du nucléaire comme n’étant que « quelques extrémistes de gauche et de droite » !

Mais quelle est la réalité ? Constatons d’abord que tous les écologistes ne sont pas aussi élogieux. Ainsi, Johannes Wahlmüller, Global 2000 – Les Amis de la Terre Autriche : » Au premier regard, les performances de l’Autriche dans le secteur de l’énergie semblent brillants : en 2015, environ 32 % de la consommation finale brute d’énergie étaient issus de sources renouvelables. Dans l'UE, seules la Lettonie, la Finlande et la Suède ont des parts d’énergie renouvelable plus élevées. Par ailleurs, environ 78 % de la consommation d’électricité en Autriche sont d’ores et déjà issus d’énergies renouvelables. Pourtant, la situation est loin d'être une réussite dans la politique énergétique et climatique autrichienne. Ainsi, l’Autriche n’a pas été en mesure d’atteindre ses objectifs découlant du protocole de Kyoto : au lieu de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 13 % par rapport à leur niveau de 1990, c'est une hausse de 2,5 % qui a eu lieu en 2012. En conséquence, l’Autriche est tenue de payer des certificats de CO2 d’un montant de 71,55 tonnes de CO2.

L’Autriche dispose d’un atout compétitif majeur, son énergie hydraulique ; elle se place au 4e rang des producteurs d’énergie hydraulique en Europe. Elle profite largement de cette possibilité pour attirer dans ses vallées alpines des industries fortement consommatrices comme l’aluminium- comme nous le faisions en France avec Péchiney. Fort bien qu’elle profite de cette chance ; mais lorsqu’elle prétend interdire à ses voisins et aux pays européens d’avoir leur propre énergie compétitive en l’occurrence nucléaire, c’est un peu fort de café.

Du point de vue climatique, la politique autrichienne est tout simplement catastrophique. Les énergies fossiles représentaient encore 64,9 % de la consommation d'énergie primaire en 2014.  Les émissions de CO2 liées à l'énergie de l'Autriche étaient en 2014 de 7,11 t CO2 par habitant, niveau supérieur de 59 % à la moyenne mondiale et de 65 % à celui de la France. Pour un pays dont les principales industries connues sont les valses de Vienne, les Sacher Torte et les cristaux Swaroski, c’est un peu beaucoup !

En matière d’électricité, l'Autriche est largement importatrice : en 2015, ses importations nettes d'électricité atteignaient 10,1 TWh ; sa production nationale ne couvrait que 81,8 % de sa consommation d'électricité. Voilà le bilan du non-nucléaire ! Mais là où c’est encore plus drôle, ou plus exactement plus tragique, c’est que du coup, dépendant pour ses importations de son voisin allemande, la très vertueuse Autriche est « saturée d’électricité sale », pour reprendre le titre d’un article de l’Humanité. « Vienne s’insurge contre l’exportation des « surplus » d’électricité « low cost » produits dans les centrales au charbon et au lignite allemandes, qui ruinent les investissements de l’Autrichedans ses… énergies renouvelables. »

Faute de nucléaire, la vertueuse Autriche inondée d’électricité sale allemande !

Que se passe-t-il ? Non seulement le criminel arrêt du nucléaire en Allemagne a placé celle-ci à la tête des nations développées émettrices de CO2, mais elle empoisonne même ses voisins, annihilant les efforts de la très vertueuse et très antinucléaire Autriche : «  les énergies du moment les plus compétitives, mais aussi les plus polluantes, le charbon et le lignite, exploité outre-Rhin dans de gigantesques mines à ciel ouvert, ont pris une place considérable en contrepoint de la montée en puissance de l’éolien et du solaire. Et ceux-là ont été stimulés par des financements prélevés directement sur la facture des usagers ordinaires, nombre d’entreprises en étant, elles, exemptées afin de… « préserver leur compétitivité ». Triple peine : des usagers qui paient plus chers, pour une énergie plus (et même extrêmement polluante) et un bilan très négatif pour les gaz à effet de serre et le climat.

En fait, le problème du « tournant » germanique – destiné à accompagner l’abandon progressif du nucléaire – réside dans le cadre qui le contraint, celui de l’ordolibéralisme. L’État y joue seulement un rôle d’arbitre et laisse aux marchés le dernier mot sur la régulation du système. Ce montage génère de formidables surproductions. Car les centrales thermiques classiques, qui doivent fournir une production d’électricité suffisante pour garantir l’approvisionnement du réseau en cas d’absence de vent et/ou de soleil, fonctionnent aussi à plein quand les éoliennes turbinent et les cellules photovoltaïques scintillent. Berlin s’étant opportunément démené pour enclencher la libéralisation du marché de l’électricité à l’échelle du continent, les réseaux des pays voisins doivent absorber ses surplus…ceux provenant des sources d’énergie les plus polluantes (Merci pour les épisodes de pollution en France).

Conclusion : Trop c’est trop. Le ministre de l’Environnement autrichien, Andrä Rupprechter, tape du poing sur la table. Il revendique des règles nouvelles pénalisant les énergies polluantes pour que l’Allemagne cesse d’inonder ses voisins de ses surplus d’électricité à très haute teneur en carbone…
D’accord, très bien, mais cela ne résoudra pas le fait que l’Autriche est incapable d’arriver à l’autonomie de sa production électrique, et que cela ne s’arrangera pas car tous les scenari impliquent une augmentation important de la production électrique si l’on veut  avoir la moindre chance d’éviter le dérèglement climatique.

Le résultat du choix idéologique du non nucléaire sur le réchauffement climatique. Des courbes valent mieux que de longs discours, voir ci après ! La France est le seul pays au monde à avoir près de 80 % de son électricité nucléaire, elle est le seul pays au monde à avoir cette courbe décroissante de production des gaz à effet de serre, elle est parmi les meilleurs pays développés au monde en ce qui concerne la production de gaz à effets de serre. L’Autriche ( un très grand pays industriel ?) est l’un des pires, derrière l’Allemagne.

Claro !

France : 5.80 tonnes CO2 par habitant

Autriche : 6.87 tonnes CO2 par habitants
Allemagne : 8.8 tonnes CO2 par habitant





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