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jeudi 27 juin 2019

Eoliennes : le vent se lève … contre


Eolien terrestre : la révolte des barons

Après Xavier Bertrand pour le Nord, c’est Dominique Busserau  (président du département de la Charente Maritime et de l’Assemblée des départements de France) qui craque ! Tribune libre parue dans différents journaux ; extraits

« Le remplacement progressif de la part du nucléaire dans la production électrique nationale est un des aspects de la politique énergétique du Gouvernement. Dans un pays, où le nucléaire représente plus de 70% de la production totale d’électricité, le pari est audacieux et la marge d’action plus faible, voire moins nécessaire, que dans certains pays, comme l’Allemagne, où la part d’énergie polluante, assise sur le charbon, représente encore près de la moitié de la production électrique. » N B : En effet !

« La Nouvelle-Aquitaine connait un développement éolien important, avec une concentration des implantations dans sa partie Nord. La France paye au prix fort cet effort avec un territoire saturé par endroit de parcs éoliens. Le déséquilibre est criant au niveau national : près de la moitié de la puissance du parc national est située dans les régions Grand Est et Hauts-de-France.
La Nouvelle-Aquitaine connait un développement éolien important, avec une concentration des implantations dans sa partie Nord. La Charente-Maritime représente à elle seule plus du tiers de la puissance installée dans la Région. Aux 81 éoliennes en fonctionnement, 67 autorisées et 109 en cours d’instruction, s’ajoutent des projets toujours plus nombreux qui porteraient à 470 l’ensemble des mats montés dans le Département.

Malgré les velléités affichées par l’ancienne Région Poitou-Charentes, le Département a échappé au montage des pylônes aux endroits qui avaient été les plus indiqués par les différentes études, à savoir les parties avancées des îles de Ré et d’Oléron et bien sûr tout le littoral, qui enregistrent une force de vent optimale de plus de 6m/s. C’est donc paradoxalement dans les zones référencées parmi les indicateurs « corrects » et « moyens » que se sont implantés massivement les parcs éoliens.

À partir de l’adoption par le Conseil Régional de Poitou-Charentes de son schéma régional de l’éolien, en 2006, ce sont des secteurs voués au tourisme vert et à la mise en valeur du patrimoine historique, l’Aunis et les Vals de Saintonge, qui ont connu en dix ans une poussée préoccupante d’éoliennes. En 2008, le Département ne comptait que 2 parcs en fonctionnement et les projections de capacités de production lui étant imparties s’élevaient à 80 mégawatts (MW). Nous en sommes actuellement à 168 MW hors parcs autorisés ! « 
(C’est effectivement du délire, les margoulins de l’éolien ont bien travaillé !)

Les projets se sont développés en dehors de toute planification territoriale équilibrée et aux dépens des aspects environnementaux qui ont été dramatiquement négligés. Le Conseil d’État a reconnu sévèrement ces graves manquements, en février 2018, par l’annulation du schéma régional de la Région Poitou-Charentes de 2012 qui avait jugé bon de ne procéder à aucune évaluation environnementale préalable. Alors que dans certaines plaines, des villages sont entourés parfois d’une vingtaine de mâts, des projets touchant aux équilibres naturels et à la biodiversité voient le jour, sans qu’aucun garde-fou sérieux ne s’impose.  C’est ainsi qu’EDF veut implanter une quarantaine d’éoliennes de 180 mètres de hauteur le long de l’estuaire de la Gironde, sans aucun égard pour les enjeux propres aux Espaces naturels sensibles et à la vie des milieux aquatiques, avec la défiguration d’un paysage sanctuarisant le plus grand estuaire d’Europe.

« La Charente-Maritime a décidé d’installer un observatoire de l’éolien et de demander au Préfet un moratoire pour sursoir aux projets éoliens pendant deux ans. »

Trop, c’est trop. Le « mix énergétique » ne doit pas se faire au détriment des enjeux environnementaux. Face à un développement anarchique, il faut imposer des règles et une méthode, tout ce qui a cruellement fait défaut jusque-là. Cela passe par un préalable : l’arrêt de toute implantation et la mise en œuvre d’une évaluation de la pertinence des projets.
C’est pourquoi le Département de la Charente-Maritime a décidé d’installer un observatoire de l’éolien et de demander au Préfet un moratoire pour sursoir aux projets éoliens pendant deux ans. »

« Le développement de l’éolien n’est pas irrésistible, comme l’illustre très bien le cas de l’Allemagne, qui prévoit de démanteler plus de 5 000 éoliennes difficilement recyclables. Il doit être pensé intelligemment et programmé à bon escient dans les zones les plus propices à sa rentabilité et les moins touchées par les impératifs environnementaux et patrimoniaux. Le déploiement offshore peut constituer une piste intéressante, à condition qu’il apporte toutes les garanties en matière d’acceptabilité locale et d’impacts sur les milieux naturels. Le projet de parc éolien au large de l’île d’Oléron n’a pas levé tous les doutes qui l’entourent à ces égards. Le Gouvernement se montre sourcilleux sur ces points et a ajourné le lancement de l’appel d’offres. Il serait appréciable que les projets éoliens terrestres fassent l’objet de la même vigilance.

L’énergie solaire a le grand mérite de permettre un plus grand équilibre géographique et son déploiement se fait sans heurts sociétaux et environnementaux notables. »

Éolien flottant : 2 milliards d’euros vont sombrer !

Extraits du texte du toujours excellent Michel Gay

« La France a décidé d’installer au large de ses côtes (Atlantique, Manche et Méditerranée), un ensemble éolien en mer, flottant ou posé sur le fond, à grands renforts de subventions publiques : plusieurs milliards d’euros….

La production du parc Robin Rigg implanté dans l’estuaire de la Solway à la frontière de l’Écosse et de l’Angleterre, un site a priori mieux venté que ceux où seront construits les parcs français, est un bon point de comparaison pour étudier l’impact potentiel de cette décision. Les données disponibles heure par heure sur les 17 premiers mois d’activité du parc montrent que :
- Le temps de fonctionnement à pleine puissance sur une année (encore appelé le facteur de charge) est de 30 %. Le facteur de charge annoncé de 45 % pour les trois projets de parcs éoliens en Méditerranée semble donc très optimiste (50 % de mieux qu’en Écosse…). !!!( NB, et en Ecosse, il vente ! »
- Cette production recouvre d’énormes fluctuations de production : de 0 % à presque 100 % de la puissance maximale, souvent en une à deux heures. De plus, le facteur de charge a été inférieur à 5 % pendant un tiers du temps. Cette faible fraction a duré près de la moitié du temps en décembre 2010, alors même qu’une vague de froid s’installait jusqu’en Europe occidentale. De longs intervalles de temps pendant lesquels l’efficacité du parc a été inférieure à 1 % ont été observés.
le facteur de charge des éoliennes en mer au nord de l’Allemagne semble atteindre 40 %.

Dans ce contexte rédhibitoire pour une production sûre et bon marché, la Commission européenne autorise l’aide d’État de 2 milliards d’euros accordée à quatre fermes pilotes d’éoliennes flottantes en mer en France pour une production annuelle de seulement 0,4 TWh, pourtant surévaluée d’environ 50 % par rapport à l’Écosse !
Il faudra renouveler dans 20 ans (c’est la durée prévue) le coût faramineux de ces quatre projets pour une production annuelle ridicule ; seulement 4 % de la production annuelle d’un EPR prévu pour durer 60 ans !!!

«Le déploiement de nouvelles centrales à gaz (importé) émettrices de CO2 sera nécessaire en parallèle pour lisser les importants problèmes d’intermittence associés aux éoliennes en mer (et aussi sur terre). Leurs coûts (financier et d’émissions de CO2) devraient leur être imputés… en plus des deux milliards d’euros prélevés sur les contribuables et qui vont sombrer en mer… pour rien. »

Et en plus… : quelques commentaires

Les deux textes passent en revue quelques-uns des inconvénients de l’éolien…Ils ne sont pas exhaustifs !
Autres élements :

- Environnement : Bêton, acier , et pylones et lignes partout

Éolienne Gamesa G 90 de 2 MW , 1100 tonnes de béton, 140 tonnes d’acier.
Production attendue : 2MW*0,23*25 ans*8766 h/an = 0,1 TWh/an.
Donc 11 000 tonnes de béton par TWh et 1 400 tonnes d’acier par TWh.

L’EPR consomme donc 8 fois moins de béton et 20 fois moins d’acier que l’éolien.
Department of Energy : sur le sujet, ils donnent 800 t/TWh de béton et 160 t/TWh d’acier pour le nucléaire, et 8000 t/TWh de béton et 1800 t/TWh d’acier pour l’éolien.On a là un facteur 10 pour le béton et 11 pour l’acier, donc toujours à l’avantage, très marqué, du nucléaire.

La production éolienne étant extrêmement déconcentrée, elle exige un nombre de pylones et de lignes absolument incroyable et insoutenable ( outre l’effet sur les coûts, mais c’est le réseau qui paie. Donc on paie très cher pour se faire pourrir nos paysages. Sans parler des pollutions sonores, visuelles (effet stroboscope), fuites électriques qui commencent à susciter de plus en plus de réactions.

Le démantèlement : Les fibre de carbone ne sont pas recyclables et finissent dans des pays tiers (ou du tiers-monde). Le socle de 1500 tonnes en béton ne sera jamais démantelé car la loi n'impose qu'un "grattage à 1m de profondeur. Multipliez cette masse de béton par le nombre d'éoliennes.... .

Le démantèlement de la partie visible c'est plusieurs centaines de milliers d'euros, la provision de 50k€ est donc largement insuffisante. Les margoulins des éoliennes ont une recette infaillible  se  mettre en faillite et laisser le bailleur, un modeste paysan qui espérait jouir d'une retraite confortable, gérer la fin de vie. Il se rendra compte alors que ses éoliennes ne lui auront pas rapporté un rond !

Valeur économique ( le coût de l’électricité ou pourquoi vos tarifs augmentent ) :

Quand l’Ademe et De Rugy parlent du coût des renouvelables, il y a un très, très gros loup , cf un blog précédent :

La Cour des Comptes a publié là-dessus un rapport assassin. Pour un ordre de grandeur : Les contrats de l’éolien vont coûter «40,7 milliards d’euros en 20 ans» pour… 2% de la production française», à mettre en rapport avec  la somme quasi identique annoncée par EDF pour mettre ses réacteurs nucléaires en état de produire durant 20 ans de plus… 75% de l’électricité dont nous avons besoin « grand carénage »)

Lorsque les ENR variables tournent à plein régime, et que le besoin d’électricité est faible, la valeur de l’électricité produite est très faible…Il est arrivé même qu’elle soit négative ; le 1er janvier 2018 ,en France ! EDF était obligé de payer pour que des clients achètent  le courant que les éoliennes produisaient à plein tube  – alors que toute le monde était sous la couette et que personne n’en avait besoin !
En fait, on ne sait plus quoi faire de l’éolien, parce que le problème, comme le montre la courbe ci-dessous, 1) c’est qu’il est vraiment très très interrmitent, et 2) il l’est pour tout le monde en Europe en même temps ( en gros en cas de dépression atlantique)

Vent debout contre l’éolien : vers la répression étatique ?

Puisque les politiques (enfin certains) semblent peu sensibles à la rationnalité scientifique et technique, il reste quand même un argument qui pourrait les faire bouger un peu : alors qu’une fois la construction d’un barrage ou d’une centrale nucléaire est terminée, l’acceptabilité des populations environnantes est excellentes. 

Eh bien, Pour les éoliennes, c’est le contraire : une acceptabilité initiale bonne (les margoulins de l’éolien savent y faire), et puis, de plus en plus, le refus et la colère !

C’est au point qu’aux Pays-Bas, fortement impactés, des actions violentes se répandent : il faut dire que les Pays-Bas paient un lourd et irrationnel tribu : le parc éolien des Pays-Bas compte plus de 2.500 éoliennes terrestres et 289 en Mer du Nord.
Au moins deux entreprises qui construisent de nouvelles éoliennes aux Pays-Bas ont renoncé à leurs projets "dans la crainte d'attaques et ont perdu des millions" d'euros, a souligné l'Agence nationale antiterroriste NCTV.
En avril, une entreprise - qui n'a pas été nommée - a renoncé à un contrat après avoir reçu un ultimatum lui donnant 48 heures pour "changer de mentalité à propos de la construction des éoliennes".
"Si vous ne faites rien, vous pouvez utiliser l'argent que vous gagnez à nos dépens pour le dépenser en frais de sécurité pour vous et votre société", avertissait le courrier, selon la télévision publique néerlandaise NOS.

Conclusion : aux Pays-Bas, des militants anti-éoliennes classés sur la liste des menaces terroristes

En France, à la grande satisfaction des professionnels de l'éolien, le gouvernement a publié un décret exorbitant du droit commun pour favoriser, spécifiquement dans le domaine de l’éolien  l'accélération des recours contentieux. Les deux mesures principales portent sur la suppression d'un degré de juridiction et sur la cristallisation dans le temps des moyens présentés par les requérants à l'appui de leur demande d'annulation.  Ces règles de procédure concernent toutes les décisions afférentes à ces installations : autorisation environnementale, autorisation au titre du code de l'énergie, autorisation de défrichement, permis de construire, dérogations à l'interdiction de destruction d'espèces protégées, etc.

Ceci bien que le projet de texte ait reçu un avis défavorable de plusieurs instances consultatives, dont le Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT). "Le double degré de juridiction est un principe fondamental auquel on ne peut déroger", avait estimé Jacques Vernier, le président du CSPRT lors de l'examen du texte.

Décidément, les margoulins de l’éolien ont de nombreux amis, et bien puissants. Il est temps de les arrêter !

Sut tous ces sujets, cf. aussi les tweets et threads de Tristan Kamin !
https://twitter.com/TristanKamin



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Non à la dégressivité des allocations chômage ! Pétition unitaire CFE-CGC


Oyez Mesdames et Messieurs, après la pétition pour réclamer un referendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris soutenue par des RN, LR, PS, PC, Insoumis soucieux des biens communs et de l’intérêt du pays, refusant la tyrannie ultra-libérale, un autre moment historique, une pétition unitaire CFE-CGC et CGT pour protester contre la dégressivité de l’indemnisation chômage des cadres. Sera-t-il possible de faire reculer ce gouvernement ?

Réforme Macron, pour les cadres, dégressivité de 30% après 6 mois pour tout salaire initial supérieur à 4500 € brut!!!Le taux d’indemnisation passera donc pour cette population de 57% à 39,9 % !

Texte de la pétition- à signer  vite et nombreux, SVP) :


Non à la dégressivité des allocations chômage !

Le gouvernement a annoncé la dégressivité et le plafonnement des allocations chômage pour les cadres. Concrètement, cela signifie que pour celles et ceux qui ne retrouveront pas immédiatement de travail, le montant des allocations chômage baissera et ne leur permettra plus de maintenir leur niveau de vie.

Cadres ou non, cette situation nous concerne tous et toutes car une fois expérimentée, n’en doutons pas, la dégressivité sera étendue à tous les autres salariés au prétexte de l’équité.

Pour justifier cette mesure, le gouvernement prétend que les cadres sont des favorisés, et que le montant « trop généreux » de leurs allocations chômage ne les incite pas à chercher un travail. Stigmatiser les cadres alors qu’on refuse de rétablir l’Impôt Sur la Fortune, la ficelle est un peu grosse.

Mais c’est surtout complètement faux. Le gouvernement a déjà mis en place depuis janvier la suspension des allocations chômage après 2 refus d’une offre d’emploi, y compris si les emplois proposés étaient à un salaire bien inférieur à celui perçu antérieurement et très éloignés géographiquement. Donc la pression est déjà énorme et les mécanismes existent déjà pour forcer les personnes privées d’emploi à accepter n’importe quoi.

C’est aussi « oublier » que les cadres étant peu au chômage, leurs cotisations représentent 42% des ressources du régime et leurs allocations comptent seulement pour 15% des dépenses. La dégressivité et le plafonnement des allocations des cadres dégagera donc peu d’économies. Par contre, les chiffrages de l’UNEDIC démontrent que mettre à contribution les cadres dirigeants et instaurer des cotisations chômage sur la part des salaires supérieurs à 13 500€ permettrait de dégager 700 millions d’euros de recettes supplémentaires et concernerait d’abord les grandes entreprises qui concentrent les plus hauts salaires.

L’enjeu, c’est la conception même du régime d’assurance chômage et cela concerne l’ensemble des salariés.

En plafonnant les allocations, on passe d’un régime donnant droit au maintien du niveau de vie des salariés à un système de filet de sécurité minimum avec des indemnités plafonnées et conditionnées. Résultat : pour maintenir leur niveau de vie, celles et ceux qui en ont les moyens financiers seront renvoyés vers les assureurs. On passe ainsi de droits acquis par les cotisations et dus aux salariés à des aides sociales consenties au nom de la solidarité nationale et devant être « méritées » donc conditionnées. Cadres, retraités ou fonctionnaires, les plus gros contributeurs seront aussi ceux qui bénéficieront le moins du système. C’est ainsi que l’on organise le « ras le bol fiscal » et que l’on fabrique l’« assistanat ». Rien de tel pour diviser le salariat.

Cadres, nous refusons de servir de boucs émissaires et de poissons pilotes pour déstructurer le régime. Nous voulons continuer à financer et bénéficier d’un système de protection sociale solidaire ! Salariés, nous signons cette pétition pour défendre notre modèle de protection sociale solidaire, qui protège mieux les plus démunis parce qu’il est financé et bénéficie par l’ensemble du salariat.

Pétition soutenue par :
o  Sophie Binet et Marie-José Kotlicki, cosecrétaires générales de l’UGICT-CGT
o  François Hommeril, président de la CFE-CGC et Jean-François Foucard, Secrétaire National Emploi-formation de la CFE-CGC, négociateur assurance chômage

Commentaires de la CFE-CGC

Dans le texte qui accompagne la pétition, ses auteurs jugent qu’« une fois expérimentée, n’en doutons pas, la dégressivité sera étendue à tous les autres salariés au prétexte de l’équité » et que « stigmatiser les cadres alors qu’on refuse de rétablir l’impôt sur la fortune, la ficelle est un peu grosse ».

Si ces déclarations sont dans la droite ligne de ce que défend la CGT, elles sont plus surprenantes pour la CFE-CGC.

François Homméril, président de la CFE-CGC, les assume totalement. « Le gouvernement en a plein la bouche de son argument de “justice sociale”, dénonce-t-il. C’est particulièrement indigne quand on sait qu’il s’agit de s’attaquer au principe même du régime assurantiel et contributif. Sans les plus hauts revenus, il n’y a pas d’équilibre ni de solidarité du système. » Même si sa centrale n’est pas allée jusqu’à appeler à défiler aux côtés de la CGT contre les ordonnances réformant le droit du travail en 2017, M. Homméril a multiplié les critiques envers l’exécutif depuis le début du quinquennat.

Le ton est encore monté d’un cran depuis qu’il sait que les droits de la catégorie socioprofessionnelle constituant l’essentiel de l’électorat de son syndicat vont être rognés. « Dire, comme le fait le gouvernent, qu’il y a une corrélation entre le niveau d’indemnisation et le nombre de jours passés à Pôle emploi est une interprétation fausse d’une courbe qui est réelle, c’est un viol des faits et des chiffres, s’emporte-t-il. Pour les cadres expérimentés, il est difficile de retrouver le même niveau d’emploi, c’est beaucoup plus dur de rebondir. »

Le président de la CFE-CGC ne se fait cependant guère d’illusions sur le succès de la pétition dont le nombre de signataires, reconnaît-il, est « relativement faible » à l’heure actuelle. Mais lancer cette action avec la CGT constitue pour lui « un message politique fort ». Quant à ceux qui ironisent depuis plusieurs mois sur la « CFE-CGT », il n’en a cure : « Cela fait trente ans que je milite et trente ans qu’on me fait le coup, rien de nouveau sous le soleil. »

Commentaires du blog : vers l’étatisation de l’assurance-chômage et la fin du paritarisme

C’était une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron, une des nombreuses que ceux qui ont voté pour lui n’avaient pour la plupart, ni lu, ni a fortiori approuvé. Eh bien, cette réforme pour laquelle il n’avait aucun mandat il est en train de la tenir : l’étatisation de l’assurance chômage.

L’affaire a été menée en deux étapes :

Première étape : Depuis le 1er janvier, les cotisations chômage de tous les salariés sont supprimées, remplacées par une hausse de la CGS. Le gouvernement a troqué un régime assurantiel – un salarié cotise à un fonds pour s’assurer contre un risque – pour un impôt, collecté par l’État, qui en maîtrise l’affectation.

Deuxième étape : le gouvernement demande aux gestionnaires de l’Assurance chômage basée sur le paritarisme de se mettre d’accord sur un plan d’économies de plus de 1 milliard d’euros par an pour l’Unédic. Malgré le piège qu’ils sentent se refermer, impossibilité pour les syndicats de salariés et du patronat de se mettre d’accord sur un tel programme.

D’où fin du paritarisme et étatisation. Elle sera suivie, c’est annoncé, de la fin du système d’assurance chômage, qui sera remplacé par un filet de sécurité à l’anglaise, un minimum vital contraignant à  reprendre le plus vite possible n’importe quel emploi.

Il ne restera à ceux qui voudront une vraie assurance chômage que de se tourner vers les assureurs privés qui commencent à se frotter les mains

A noter que les Suédois, justement pour éviter l’atomisation de la société, ont fait le choix contraire de sauver les assurances sociales en gardant à bord les classes moyennes supérieures ; celles-ci cotisent plus, mais en cas de problème, reçoivent des prestations plus élevées leur assurant un certain maintien de leur style de vie ; et suivant les principes de John Rawls, cette inégalité calibrée profite en réalité à tous, car les classes moyennes supérieures sont, comme en France, largement contributrices !

Réforme Macron, pour les cadres, dégressivité de 30% après 6 mois pour tout salaire initial supérieur à 4500 € brut!!!. Le taux d’indemnisation passera donc pour cette population de 57% à 39,9 % !

Donc, à 4500 euros par mois, on fait partie des riches que Macron n’aime pas (contrairement aux très riches). Mais comment se fait-il ?
Eh bien, une des raisons principales, c’est peut-être que les cadres, bien moutonniers, bien bovins, bien prêts à passer à l’abattoir soutiennent massivement sans faiblir Macron, quoi qu’il fasse !

Il faudrait peut-être réagir ! « l’écrasement des classes moyennes produit des monstres politiques » !

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mercredi 26 juin 2019

Pourquoi les tarifs EDF augmentent ? Magouilles et mensonges. Un système fou, fou, fou (2) !


Ou l’ARENH expliqué à vos enfants (enfin, on essaie)


L’aberration de l’ARENH : EDF subventionne ses concurrents pour qu'ils lui prennent des parts de marché.

Ce dispositif permet aux concurrents d’EDF d’acheter, à prix fixe, une partie de l’électricité nucléaire produite par l’opérateur historique dans une limite de 100 Twh par an, au total (soit un quart de la production nucléaire). C’est de toute façon tout bénef et sans risque pour les « concurrents » . Lorsque les éoliennes crachent, ils vendent de l’éolien- si ça intéresse quelqu’un. Si le prix de marché spot  passe au-dessus du prix ARENH ((42€/MWh) fortement subventionné, qui couvre à peine le coût de production d’EDF, eh bien les « concurrents » vendent du nucléaire plus cher qu’ils ne l’achètent à EDF ( et parfois, en prétendant que c’est de l’énergie verte !).Et ils peuvent le faire à chaque instant, sans délai, comme arrêter à tout instant. Jackpot !

Ce qui a fait dire au PDG d’EDF :  « Des concurrents, j’en ai, mais des concurrents qui produisent, j’en cherche » ! L’ Arenh  a été qualifiée de « vrai péril » et de « principal handicap » d'EDF, un dispositif qui revient à ce que des investissements publics subventionnent des acteurs privés dont certains disposent de moyens considérables, empêche EDF de profiter du produit de son travail et n'incite pas ses concurrents à construire de production nouvelle à leurs risques ».

A ses yeux, prolonger ce dispositif au-delà de 2025 ne serait « pas défendable » et serait même « inconvenant ». Et d'en appeler à une régulation équitable et durable qui « permette aux Français de bénéficier du nucléaire dont ils sont les propriétaires indirects au travers de l'entreprise publique EDF, qu'ils soient ou non clients d'EDF ».

L'économiste Elie Cohen estime pour sa part qu'avec ce dispositif « EDF subventionne ses concurrents pour qu'ils lui prennent des parts de marché. Elle renonce à une partie de sa rente sans compensation quand les prix de gros faiblissent alors qu'elle doit assurer seule les coûts des exigences grandissantes de sûreté ».
Et bien, que croyez-vous qu’il arrivera ?

Les « fournisseurs non producteurs » concurrents d’EDF sont si content (évidemment !) de l’ARENH qu’ils ont demandé à la fois une augmentation du plafond autorisé et le maintien du prix de vente actuel à 42 €/MWh. Pourquoi se gêner ?

Augmentation du plafond ! Bingo !  : Malgré les critiques de la CRE, Les députés de La République en Marche ont présenté, le 1er juin, un amendement  visant à rehausser le plafond de l’ARENH à 150 TWh dans le cadre du projet de loi relatif à l’énergie et au climat. Cette augmentation est souhaitée de longue date par les fournisseurs alternatifs et François de Rugy s’est lui aussi prononcé en faveur d’une hausse.

Maintien du bas tarif ! Et rebingo ! De Rugy : « Je vous le dis franchement, on ne satisfera pas» la demande de @EDFofficiel de hausse de 42 à 52 €/MWh du prix Arenh. La Commission européenne ne nous y autorisera pas, c'est très décalé avec la réalité»

Donc EDF perdra de l’argent en vendant de l’électricité à ses concurrents pour qu’ils puissent la concurrencer (puisque, plus les renouvelables augmentent, plus les coûts pour EDF augmentent. Et c’est le consommateur qui paie plus cher pour que, grace à la concurrence, des margoulins puissent piller EDF pour les vendre moins cher. Quelqu’un a compris ?

De Rugy, symbole de l’affairisme écolo et complice des margoulins des éoliennes

Article très intéressant et révélateur du Canard Enchaîné du Mercredi 19,juin : « Loi Energie Climat, des amendements d’un désintéressement total ». Extraits :
 « Alors que le projet de loi Energie- Climat doit bientôt être discuté par les députés, certains viennent de recevoir un document étonnant. Il s’agit d’un ensemble d’amendements livrés clés en main , aimablement préparés par une filiale de Total… Pas moins de huit amendements : des bouts de loi fournis avec l’indispensable exposé des motifs, le tout frappé du logo du groupe pétrolier

Ce lobbying aussi discret qu’une nappe de pétrole ne semble pas avoir effrayé tout le monde ; Pour preuve l’amendement CE590 présenté par deux députés La République en Marche Ce texte reprend l’une des principales revendications de la liasse pétrolière permettre aux concurrents d’EDF, dont Total, de racheter deux fois plus d’ »électricité d’origine nucléaire.

EDF est en effet tenu de vendre 25% de son électricité à ses concurrents au prix fort avantageux de 42 eur. le mégawatt.h. tarif fixé en 2012. Sauf que , en 2018, le coût du megawatt heure s’est envolé ( plus de 61 euros cet automne ( NB : si vous voulez comprendre pourquoi, voir le blog précédent, ou l’explication du mystère selon lequel, plus il y a d’éolien « pas cher » dans le mix électrique, plus son prix est élevé). Les rivaux d’EDF se sont donc rués sur son électricité nucléaire pas chère. Et leur demande a largement excédé le plafond annuel autorisé de 25%. … Tandis qu »un amendement gouvernemental en tient pour le relever de 50%... »

« Au fait, qui est l’auteur du document envoyé aux députés ? Un certain Antoine Alibert, chargé des affaires institutionnelles de Direct Energie.. Et où travaillait-il avant ? Auprès de la députée Europe Ecologie Les Verts Eva Sas dont il était le collaborateur parlementaire ! »

L’escroquerie de l’électricité verte

Tiens , un autre amendement déposé par des députés qui ne savent plus où ils habitent

« « l’ARENH a été établi pour permettre aux fournisseurs alternatifs d’électricité d’accéder à la production nucléaire d’EDF. L’électricité achetée par ce biais l’est à un tarif particulièrement avantageux et bien inférieur à celui du marché de l’électricité.
Ceci est contraire au principe économique des offres vertes par lequel un fournisseur achète au prix de marché de l’électricité issue de sources renouvelables, et achète en parallèle sur un autre marché la garantie d’origine liée à cette même production.

Commentaire : bravo, bien vu !

En effet, le recours à l’ARENH peut permettre un approvisionnement à un coût inférieur à celui du marché et contribue davantage au financement de la production nucléaire qu’au développement de nouvelles capacités de production d’énergie renouvelable, et ce contrairement à l’attente des consommateurs. »

Commentaire : tout faux ! Car enfin, c’est pas  EDF qui demande le maintien de l’ARENH !. EDF propriété des Français est pillée en étant forcée d’approvisionner à bas prix ses concurrents prétendument verts.

ARENH : réactions syndicales

Les syndicats, décrédibilisés par Macron et ses libéraux boys  comme partenaires et parties prenantes représentatives, connaissent bien le dossier et ont quelques petites choses à dire :

FO : la sécurité d’approvisionnement en danger :

En 2010, la loi NOME met en place l’Arenh (accès régulé à l’énergie nucléaire historique). Ce mécanisme permet aux nouveaux arrivants de s’approvisionner en électricité dans des conditions économiques équivalentes à celles supportées par EDF. Le prix de l’Arenh fixé par l’État à 42 € n’a pas évolué depuis 2012. En 2018, les opérateurs alternatifs ont demandé plus de 100 TWh, soit le quart de la production nucléaire d’EDF, sans obtenir satisfaction compte tenu du plafonnement légal, ils n’ont obtenu que 75 % de l’électricité demandée à 42 €…. En 2007, lors de l’ouverture du marché à la concurrence, l’AFOC avait dénoncé le manque d’incitation à investir dans la production par les défenseurs de la concurrence à outrance. Elle avait alerté en disant que tout ceci aura des conséquences graves au regard de la sécurité d’approvisionnement qui est déjà fragilisée par le manque d’investissement

L’actualité nous donne raison. En effet, le nucléaire nécessite d’énormes investissements et s’amortit sur le long terme. Le retour sur investissement est donc fort long. Or, la grande majorité des opérateurs alternatifs n’utilisent pas les marges qu’ils réalisent pour investir dans les moyens de production parce que ce qui prime à leurs yeux c’est la rentabilité financière à court terme.
Et pourtant, ces opérateurs alternatifs ont bénéficié de l’Arenh, payé par les consommateurs depuis 10 ans sans faire aucun investissement dans la production !

CGT : Quand il faut l’augmentation des tarifs réglementés de l’électricité pour permettre aux fournisseurs alternatifs de faire plus de profits pour rémunérer leurs actionnaires !!!

On se retrouve avec un vrai paradoxe ! La commission européenne et les fournisseurs alternatifs d’électricité qui ont toujours vanté la concurrence « libre et non faussée » prétextant qu’elle ferait baisser les prix ont aujourd’hui besoin d’une augmentation des tarifs réglementés (fixés par les pouvoirs publics). En effet, l’augmentation tarifaire du kWh sur le marché n’est plus rentable et ampute leurs profits.

La concurrence au niveau de la production n’existe pas en réalité. Aucun fournisseur n’a construit de nouveaux moyens de production pour venir concurrencer les producteurs historiques. Toutes se sont jetées dans le marché juteux des énergies renouvelables fortement subventionnées dont la facture estimée par la Cour des comptes s’élève à 121 milliards directement prélevés sur la facture des consommateurs. Ces entreprises privées ne font que revendre de l’électricité qu’elles achètent soit à EDF jusqu’à 100 TWh maximum à un tarif en dessous des coûts de production (l’ARENH) mise en place par la loi NOME ou sur une bourse du marché de gros qui, jusque-là était en dessous du prix de l’ARENH.

Aujourd’hui, le manque d’investissement dans des moyens de production en Europe ou en France conduit à une hausse du prix du marché de gros, à plus de 56 €/MWh. Les fournisseurs alternatifs qui, jusque-là, achetaient l’essentiel de leur électricité sur ce marché, car moins chère que l’ARENH (42 €/MWh) sont pris au piège.

CFE-CGC : l’ARENH met EDF en grande difficulté

L’Alliance CFE UNSA Énergies a exprimé, une nouvelle fois, que l’urgence résidait non pas dans un meccano capitalistique précipité mais bel et bien dans une nouvelle régulation de l’AReNH, équitable, et ce, avant toute réflexion sur une adaptation de l’organisation de l’entreprise. La Direction a aussi stigmatisé un niveau de prix de l’AReNH décorrélé du coût de production et qui ne permet aucun investissement dans la maintenance du parc de production, les réseaux ou la transition énergétique. Là également, la Direction reprend un diagnostic posé depuis longtemps par l’Alliance CFE UNSA Énergies et sa revendication d’une impérieuse révision en profondeur del’AReNH. Le Groupe doit en effet investir 15 milliards d’euros par an jusqu’en 2022 sans en avoir véritablement les moyens.

Autrement dit, la CFE-CGC et les syndicats en général réclamnte une baisse du plafond de l’ARENH et une hausse de son prix. Soit le contraire de ce que fait M. De Rugy, apparemment très dévoué à ses amis affairistes écolos et qui fait tout pour qu’ils puissent continuer à piller EDF et le patrimoine des Français.