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jeudi 27 juin 2019

Eoliennes : le vent se lève … contre


Eolien terrestre : la révolte des barons

Après Xavier Bertrand pour le Nord, c’est Dominique Busserau  (président du département de la Charente Maritime et de l’Assemblée des départements de France) qui craque ! Tribune libre parue dans différents journaux ; extraits

« Le remplacement progressif de la part du nucléaire dans la production électrique nationale est un des aspects de la politique énergétique du Gouvernement. Dans un pays, où le nucléaire représente plus de 70% de la production totale d’électricité, le pari est audacieux et la marge d’action plus faible, voire moins nécessaire, que dans certains pays, comme l’Allemagne, où la part d’énergie polluante, assise sur le charbon, représente encore près de la moitié de la production électrique. » N B : En effet !

« La Nouvelle-Aquitaine connait un développement éolien important, avec une concentration des implantations dans sa partie Nord. La France paye au prix fort cet effort avec un territoire saturé par endroit de parcs éoliens. Le déséquilibre est criant au niveau national : près de la moitié de la puissance du parc national est située dans les régions Grand Est et Hauts-de-France.
La Nouvelle-Aquitaine connait un développement éolien important, avec une concentration des implantations dans sa partie Nord. La Charente-Maritime représente à elle seule plus du tiers de la puissance installée dans la Région. Aux 81 éoliennes en fonctionnement, 67 autorisées et 109 en cours d’instruction, s’ajoutent des projets toujours plus nombreux qui porteraient à 470 l’ensemble des mats montés dans le Département.

Malgré les velléités affichées par l’ancienne Région Poitou-Charentes, le Département a échappé au montage des pylônes aux endroits qui avaient été les plus indiqués par les différentes études, à savoir les parties avancées des îles de Ré et d’Oléron et bien sûr tout le littoral, qui enregistrent une force de vent optimale de plus de 6m/s. C’est donc paradoxalement dans les zones référencées parmi les indicateurs « corrects » et « moyens » que se sont implantés massivement les parcs éoliens.

À partir de l’adoption par le Conseil Régional de Poitou-Charentes de son schéma régional de l’éolien, en 2006, ce sont des secteurs voués au tourisme vert et à la mise en valeur du patrimoine historique, l’Aunis et les Vals de Saintonge, qui ont connu en dix ans une poussée préoccupante d’éoliennes. En 2008, le Département ne comptait que 2 parcs en fonctionnement et les projections de capacités de production lui étant imparties s’élevaient à 80 mégawatts (MW). Nous en sommes actuellement à 168 MW hors parcs autorisés ! « 
(C’est effectivement du délire, les margoulins de l’éolien ont bien travaillé !)

Les projets se sont développés en dehors de toute planification territoriale équilibrée et aux dépens des aspects environnementaux qui ont été dramatiquement négligés. Le Conseil d’État a reconnu sévèrement ces graves manquements, en février 2018, par l’annulation du schéma régional de la Région Poitou-Charentes de 2012 qui avait jugé bon de ne procéder à aucune évaluation environnementale préalable. Alors que dans certaines plaines, des villages sont entourés parfois d’une vingtaine de mâts, des projets touchant aux équilibres naturels et à la biodiversité voient le jour, sans qu’aucun garde-fou sérieux ne s’impose.  C’est ainsi qu’EDF veut implanter une quarantaine d’éoliennes de 180 mètres de hauteur le long de l’estuaire de la Gironde, sans aucun égard pour les enjeux propres aux Espaces naturels sensibles et à la vie des milieux aquatiques, avec la défiguration d’un paysage sanctuarisant le plus grand estuaire d’Europe.

« La Charente-Maritime a décidé d’installer un observatoire de l’éolien et de demander au Préfet un moratoire pour sursoir aux projets éoliens pendant deux ans. »

Trop, c’est trop. Le « mix énergétique » ne doit pas se faire au détriment des enjeux environnementaux. Face à un développement anarchique, il faut imposer des règles et une méthode, tout ce qui a cruellement fait défaut jusque-là. Cela passe par un préalable : l’arrêt de toute implantation et la mise en œuvre d’une évaluation de la pertinence des projets.
C’est pourquoi le Département de la Charente-Maritime a décidé d’installer un observatoire de l’éolien et de demander au Préfet un moratoire pour sursoir aux projets éoliens pendant deux ans. »

« Le développement de l’éolien n’est pas irrésistible, comme l’illustre très bien le cas de l’Allemagne, qui prévoit de démanteler plus de 5 000 éoliennes difficilement recyclables. Il doit être pensé intelligemment et programmé à bon escient dans les zones les plus propices à sa rentabilité et les moins touchées par les impératifs environnementaux et patrimoniaux. Le déploiement offshore peut constituer une piste intéressante, à condition qu’il apporte toutes les garanties en matière d’acceptabilité locale et d’impacts sur les milieux naturels. Le projet de parc éolien au large de l’île d’Oléron n’a pas levé tous les doutes qui l’entourent à ces égards. Le Gouvernement se montre sourcilleux sur ces points et a ajourné le lancement de l’appel d’offres. Il serait appréciable que les projets éoliens terrestres fassent l’objet de la même vigilance.

L’énergie solaire a le grand mérite de permettre un plus grand équilibre géographique et son déploiement se fait sans heurts sociétaux et environnementaux notables. »

Éolien flottant : 2 milliards d’euros vont sombrer !

Extraits du texte du toujours excellent Michel Gay

« La France a décidé d’installer au large de ses côtes (Atlantique, Manche et Méditerranée), un ensemble éolien en mer, flottant ou posé sur le fond, à grands renforts de subventions publiques : plusieurs milliards d’euros….

La production du parc Robin Rigg implanté dans l’estuaire de la Solway à la frontière de l’Écosse et de l’Angleterre, un site a priori mieux venté que ceux où seront construits les parcs français, est un bon point de comparaison pour étudier l’impact potentiel de cette décision. Les données disponibles heure par heure sur les 17 premiers mois d’activité du parc montrent que :
- Le temps de fonctionnement à pleine puissance sur une année (encore appelé le facteur de charge) est de 30 %. Le facteur de charge annoncé de 45 % pour les trois projets de parcs éoliens en Méditerranée semble donc très optimiste (50 % de mieux qu’en Écosse…). !!!( NB, et en Ecosse, il vente ! »
- Cette production recouvre d’énormes fluctuations de production : de 0 % à presque 100 % de la puissance maximale, souvent en une à deux heures. De plus, le facteur de charge a été inférieur à 5 % pendant un tiers du temps. Cette faible fraction a duré près de la moitié du temps en décembre 2010, alors même qu’une vague de froid s’installait jusqu’en Europe occidentale. De longs intervalles de temps pendant lesquels l’efficacité du parc a été inférieure à 1 % ont été observés.
le facteur de charge des éoliennes en mer au nord de l’Allemagne semble atteindre 40 %.

Dans ce contexte rédhibitoire pour une production sûre et bon marché, la Commission européenne autorise l’aide d’État de 2 milliards d’euros accordée à quatre fermes pilotes d’éoliennes flottantes en mer en France pour une production annuelle de seulement 0,4 TWh, pourtant surévaluée d’environ 50 % par rapport à l’Écosse !
Il faudra renouveler dans 20 ans (c’est la durée prévue) le coût faramineux de ces quatre projets pour une production annuelle ridicule ; seulement 4 % de la production annuelle d’un EPR prévu pour durer 60 ans !!!

«Le déploiement de nouvelles centrales à gaz (importé) émettrices de CO2 sera nécessaire en parallèle pour lisser les importants problèmes d’intermittence associés aux éoliennes en mer (et aussi sur terre). Leurs coûts (financier et d’émissions de CO2) devraient leur être imputés… en plus des deux milliards d’euros prélevés sur les contribuables et qui vont sombrer en mer… pour rien. »

Et en plus… : quelques commentaires

Les deux textes passent en revue quelques-uns des inconvénients de l’éolien…Ils ne sont pas exhaustifs !
Autres élements :

- Environnement : Bêton, acier , et pylones et lignes partout

Éolienne Gamesa G 90 de 2 MW , 1100 tonnes de béton, 140 tonnes d’acier.
Production attendue : 2MW*0,23*25 ans*8766 h/an = 0,1 TWh/an.
Donc 11 000 tonnes de béton par TWh et 1 400 tonnes d’acier par TWh.

L’EPR consomme donc 8 fois moins de béton et 20 fois moins d’acier que l’éolien.
Department of Energy : sur le sujet, ils donnent 800 t/TWh de béton et 160 t/TWh d’acier pour le nucléaire, et 8000 t/TWh de béton et 1800 t/TWh d’acier pour l’éolien.On a là un facteur 10 pour le béton et 11 pour l’acier, donc toujours à l’avantage, très marqué, du nucléaire.

La production éolienne étant extrêmement déconcentrée, elle exige un nombre de pylones et de lignes absolument incroyable et insoutenable ( outre l’effet sur les coûts, mais c’est le réseau qui paie. Donc on paie très cher pour se faire pourrir nos paysages. Sans parler des pollutions sonores, visuelles (effet stroboscope), fuites électriques qui commencent à susciter de plus en plus de réactions.

Le démantèlement : Les fibre de carbone ne sont pas recyclables et finissent dans des pays tiers (ou du tiers-monde). Le socle de 1500 tonnes en béton ne sera jamais démantelé car la loi n'impose qu'un "grattage à 1m de profondeur. Multipliez cette masse de béton par le nombre d'éoliennes.... .

Le démantèlement de la partie visible c'est plusieurs centaines de milliers d'euros, la provision de 50k€ est donc largement insuffisante. Les margoulins des éoliennes ont une recette infaillible  se  mettre en faillite et laisser le bailleur, un modeste paysan qui espérait jouir d'une retraite confortable, gérer la fin de vie. Il se rendra compte alors que ses éoliennes ne lui auront pas rapporté un rond !

Valeur économique ( le coût de l’électricité ou pourquoi vos tarifs augmentent ) :

Quand l’Ademe et De Rugy parlent du coût des renouvelables, il y a un très, très gros loup , cf un blog précédent :

La Cour des Comptes a publié là-dessus un rapport assassin. Pour un ordre de grandeur : Les contrats de l’éolien vont coûter «40,7 milliards d’euros en 20 ans» pour… 2% de la production française», à mettre en rapport avec  la somme quasi identique annoncée par EDF pour mettre ses réacteurs nucléaires en état de produire durant 20 ans de plus… 75% de l’électricité dont nous avons besoin « grand carénage »)

Lorsque les ENR variables tournent à plein régime, et que le besoin d’électricité est faible, la valeur de l’électricité produite est très faible…Il est arrivé même qu’elle soit négative ; le 1er janvier 2018 ,en France ! EDF était obligé de payer pour que des clients achètent  le courant que les éoliennes produisaient à plein tube  – alors que toute le monde était sous la couette et que personne n’en avait besoin !
En fait, on ne sait plus quoi faire de l’éolien, parce que le problème, comme le montre la courbe ci-dessous, 1) c’est qu’il est vraiment très très interrmitent, et 2) il l’est pour tout le monde en Europe en même temps ( en gros en cas de dépression atlantique)

Vent debout contre l’éolien : vers la répression étatique ?

Puisque les politiques (enfin certains) semblent peu sensibles à la rationnalité scientifique et technique, il reste quand même un argument qui pourrait les faire bouger un peu : alors qu’une fois la construction d’un barrage ou d’une centrale nucléaire est terminée, l’acceptabilité des populations environnantes est excellentes. 

Eh bien, Pour les éoliennes, c’est le contraire : une acceptabilité initiale bonne (les margoulins de l’éolien savent y faire), et puis, de plus en plus, le refus et la colère !

C’est au point qu’aux Pays-Bas, fortement impactés, des actions violentes se répandent : il faut dire que les Pays-Bas paient un lourd et irrationnel tribu : le parc éolien des Pays-Bas compte plus de 2.500 éoliennes terrestres et 289 en Mer du Nord.
Au moins deux entreprises qui construisent de nouvelles éoliennes aux Pays-Bas ont renoncé à leurs projets "dans la crainte d'attaques et ont perdu des millions" d'euros, a souligné l'Agence nationale antiterroriste NCTV.
En avril, une entreprise - qui n'a pas été nommée - a renoncé à un contrat après avoir reçu un ultimatum lui donnant 48 heures pour "changer de mentalité à propos de la construction des éoliennes".
"Si vous ne faites rien, vous pouvez utiliser l'argent que vous gagnez à nos dépens pour le dépenser en frais de sécurité pour vous et votre société", avertissait le courrier, selon la télévision publique néerlandaise NOS.

Conclusion : aux Pays-Bas, des militants anti-éoliennes classés sur la liste des menaces terroristes

En France, à la grande satisfaction des professionnels de l'éolien, le gouvernement a publié un décret exorbitant du droit commun pour favoriser, spécifiquement dans le domaine de l’éolien  l'accélération des recours contentieux. Les deux mesures principales portent sur la suppression d'un degré de juridiction et sur la cristallisation dans le temps des moyens présentés par les requérants à l'appui de leur demande d'annulation.  Ces règles de procédure concernent toutes les décisions afférentes à ces installations : autorisation environnementale, autorisation au titre du code de l'énergie, autorisation de défrichement, permis de construire, dérogations à l'interdiction de destruction d'espèces protégées, etc.

Ceci bien que le projet de texte ait reçu un avis défavorable de plusieurs instances consultatives, dont le Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT). "Le double degré de juridiction est un principe fondamental auquel on ne peut déroger", avait estimé Jacques Vernier, le président du CSPRT lors de l'examen du texte.

Décidément, les margoulins de l’éolien ont de nombreux amis, et bien puissants. Il est temps de les arrêter !

Sut tous ces sujets, cf. aussi les tweets et threads de Tristan Kamin !
https://twitter.com/TristanKamin



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