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jeudi 27 juin 2019

Non à la dégressivité des allocations chômage ! Pétition unitaire CFE-CGC


Oyez Mesdames et Messieurs, après la pétition pour réclamer un referendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris soutenue par des RN, LR, PS, PC, Insoumis soucieux des biens communs et de l’intérêt du pays, refusant la tyrannie ultra-libérale, un autre moment historique, une pétition unitaire CFE-CGC et CGT pour protester contre la dégressivité de l’indemnisation chômage des cadres. Sera-t-il possible de faire reculer ce gouvernement ?

Réforme Macron, pour les cadres, dégressivité de 30% après 6 mois pour tout salaire initial supérieur à 4500 € brut!!!Le taux d’indemnisation passera donc pour cette population de 57% à 39,9 % !

Texte de la pétition- à signer  vite et nombreux, SVP) :


Non à la dégressivité des allocations chômage !

Le gouvernement a annoncé la dégressivité et le plafonnement des allocations chômage pour les cadres. Concrètement, cela signifie que pour celles et ceux qui ne retrouveront pas immédiatement de travail, le montant des allocations chômage baissera et ne leur permettra plus de maintenir leur niveau de vie.

Cadres ou non, cette situation nous concerne tous et toutes car une fois expérimentée, n’en doutons pas, la dégressivité sera étendue à tous les autres salariés au prétexte de l’équité.

Pour justifier cette mesure, le gouvernement prétend que les cadres sont des favorisés, et que le montant « trop généreux » de leurs allocations chômage ne les incite pas à chercher un travail. Stigmatiser les cadres alors qu’on refuse de rétablir l’Impôt Sur la Fortune, la ficelle est un peu grosse.

Mais c’est surtout complètement faux. Le gouvernement a déjà mis en place depuis janvier la suspension des allocations chômage après 2 refus d’une offre d’emploi, y compris si les emplois proposés étaient à un salaire bien inférieur à celui perçu antérieurement et très éloignés géographiquement. Donc la pression est déjà énorme et les mécanismes existent déjà pour forcer les personnes privées d’emploi à accepter n’importe quoi.

C’est aussi « oublier » que les cadres étant peu au chômage, leurs cotisations représentent 42% des ressources du régime et leurs allocations comptent seulement pour 15% des dépenses. La dégressivité et le plafonnement des allocations des cadres dégagera donc peu d’économies. Par contre, les chiffrages de l’UNEDIC démontrent que mettre à contribution les cadres dirigeants et instaurer des cotisations chômage sur la part des salaires supérieurs à 13 500€ permettrait de dégager 700 millions d’euros de recettes supplémentaires et concernerait d’abord les grandes entreprises qui concentrent les plus hauts salaires.

L’enjeu, c’est la conception même du régime d’assurance chômage et cela concerne l’ensemble des salariés.

En plafonnant les allocations, on passe d’un régime donnant droit au maintien du niveau de vie des salariés à un système de filet de sécurité minimum avec des indemnités plafonnées et conditionnées. Résultat : pour maintenir leur niveau de vie, celles et ceux qui en ont les moyens financiers seront renvoyés vers les assureurs. On passe ainsi de droits acquis par les cotisations et dus aux salariés à des aides sociales consenties au nom de la solidarité nationale et devant être « méritées » donc conditionnées. Cadres, retraités ou fonctionnaires, les plus gros contributeurs seront aussi ceux qui bénéficieront le moins du système. C’est ainsi que l’on organise le « ras le bol fiscal » et que l’on fabrique l’« assistanat ». Rien de tel pour diviser le salariat.

Cadres, nous refusons de servir de boucs émissaires et de poissons pilotes pour déstructurer le régime. Nous voulons continuer à financer et bénéficier d’un système de protection sociale solidaire ! Salariés, nous signons cette pétition pour défendre notre modèle de protection sociale solidaire, qui protège mieux les plus démunis parce qu’il est financé et bénéficie par l’ensemble du salariat.

Pétition soutenue par :
o  Sophie Binet et Marie-José Kotlicki, cosecrétaires générales de l’UGICT-CGT
o  François Hommeril, président de la CFE-CGC et Jean-François Foucard, Secrétaire National Emploi-formation de la CFE-CGC, négociateur assurance chômage

Commentaires de la CFE-CGC

Dans le texte qui accompagne la pétition, ses auteurs jugent qu’« une fois expérimentée, n’en doutons pas, la dégressivité sera étendue à tous les autres salariés au prétexte de l’équité » et que « stigmatiser les cadres alors qu’on refuse de rétablir l’impôt sur la fortune, la ficelle est un peu grosse ».

Si ces déclarations sont dans la droite ligne de ce que défend la CGT, elles sont plus surprenantes pour la CFE-CGC.

François Homméril, président de la CFE-CGC, les assume totalement. « Le gouvernement en a plein la bouche de son argument de “justice sociale”, dénonce-t-il. C’est particulièrement indigne quand on sait qu’il s’agit de s’attaquer au principe même du régime assurantiel et contributif. Sans les plus hauts revenus, il n’y a pas d’équilibre ni de solidarité du système. » Même si sa centrale n’est pas allée jusqu’à appeler à défiler aux côtés de la CGT contre les ordonnances réformant le droit du travail en 2017, M. Homméril a multiplié les critiques envers l’exécutif depuis le début du quinquennat.

Le ton est encore monté d’un cran depuis qu’il sait que les droits de la catégorie socioprofessionnelle constituant l’essentiel de l’électorat de son syndicat vont être rognés. « Dire, comme le fait le gouvernent, qu’il y a une corrélation entre le niveau d’indemnisation et le nombre de jours passés à Pôle emploi est une interprétation fausse d’une courbe qui est réelle, c’est un viol des faits et des chiffres, s’emporte-t-il. Pour les cadres expérimentés, il est difficile de retrouver le même niveau d’emploi, c’est beaucoup plus dur de rebondir. »

Le président de la CFE-CGC ne se fait cependant guère d’illusions sur le succès de la pétition dont le nombre de signataires, reconnaît-il, est « relativement faible » à l’heure actuelle. Mais lancer cette action avec la CGT constitue pour lui « un message politique fort ». Quant à ceux qui ironisent depuis plusieurs mois sur la « CFE-CGT », il n’en a cure : « Cela fait trente ans que je milite et trente ans qu’on me fait le coup, rien de nouveau sous le soleil. »

Commentaires du blog : vers l’étatisation de l’assurance-chômage et la fin du paritarisme

C’était une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron, une des nombreuses que ceux qui ont voté pour lui n’avaient pour la plupart, ni lu, ni a fortiori approuvé. Eh bien, cette réforme pour laquelle il n’avait aucun mandat il est en train de la tenir : l’étatisation de l’assurance chômage.

L’affaire a été menée en deux étapes :

Première étape : Depuis le 1er janvier, les cotisations chômage de tous les salariés sont supprimées, remplacées par une hausse de la CGS. Le gouvernement a troqué un régime assurantiel – un salarié cotise à un fonds pour s’assurer contre un risque – pour un impôt, collecté par l’État, qui en maîtrise l’affectation.

Deuxième étape : le gouvernement demande aux gestionnaires de l’Assurance chômage basée sur le paritarisme de se mettre d’accord sur un plan d’économies de plus de 1 milliard d’euros par an pour l’Unédic. Malgré le piège qu’ils sentent se refermer, impossibilité pour les syndicats de salariés et du patronat de se mettre d’accord sur un tel programme.

D’où fin du paritarisme et étatisation. Elle sera suivie, c’est annoncé, de la fin du système d’assurance chômage, qui sera remplacé par un filet de sécurité à l’anglaise, un minimum vital contraignant à  reprendre le plus vite possible n’importe quel emploi.

Il ne restera à ceux qui voudront une vraie assurance chômage que de se tourner vers les assureurs privés qui commencent à se frotter les mains

A noter que les Suédois, justement pour éviter l’atomisation de la société, ont fait le choix contraire de sauver les assurances sociales en gardant à bord les classes moyennes supérieures ; celles-ci cotisent plus, mais en cas de problème, reçoivent des prestations plus élevées leur assurant un certain maintien de leur style de vie ; et suivant les principes de John Rawls, cette inégalité calibrée profite en réalité à tous, car les classes moyennes supérieures sont, comme en France, largement contributrices !

Réforme Macron, pour les cadres, dégressivité de 30% après 6 mois pour tout salaire initial supérieur à 4500 € brut!!!. Le taux d’indemnisation passera donc pour cette population de 57% à 39,9 % !

Donc, à 4500 euros par mois, on fait partie des riches que Macron n’aime pas (contrairement aux très riches). Mais comment se fait-il ?
Eh bien, une des raisons principales, c’est peut-être que les cadres, bien moutonniers, bien bovins, bien prêts à passer à l’abattoir soutiennent massivement sans faiblir Macron, quoi qu’il fasse !

Il faudrait peut-être réagir ! « l’écrasement des classes moyennes produit des monstres politiques » !

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