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samedi 28 septembre 2019

Fake science, fake news et énergies renouvelables. L’Ademe à la manœuvre


Les énergies renouvelables sont un des domaines favoris des fake sciences, des fake news, et des manipulations très intéressées, comme celles des margoulins de l’éolien souvent épinglés sur ce blog.

Quelques exemples récents tirés de divers tweet, dont deux concernent une agence gouvernementale déjà mentionnée, qui a été transformée en office de basse propagande des énergies nouvelles, l’Ademe, qui confirment sa vocation de clown dont les scientifiques qui y travaillent devraient avoir honte – pour leurs méfaits précédents
cf

Et aussi son copain allemand, le DIW, déjà épinglé,

Or, on ne pourra baser aucune politique énergétique raisonnable sur de la Fake science et la manipulation malhonnête des chiffres. D’où nécessité sans cesse de debunker. Merci à tous ceux qui le font incessamment sur les réseaux.

Or, on ne pourra baser aucune politique énergétique raisonnable sur de la Fake science et la manipulation malhonnête des chiffres. D’où nécessité sans cesse de debunker. Un grand merci à tous ceux qui s'y collent....

La grosse truanderie de l’ADEME sur les émissions de carbone du nucléaire. Une erreur typographique ?

D'après un récent sondage, environ deux tiers des Français estiment que le nucléaire contribue au réchauffement climatique. Est-ce étonnant? Les détracteurs de l'atome le chargent de tant de maux, avec un tel fanatisme qui confine parfois à la terreur intellectuelle, qu'un aspect bénéfique devient incongru.
Comment-en serait-il autrement quand le très officiel projet de Programmation Pluriannuelle de l'Energie (PPE) pour évaluer les émissions du nucléaire français propose deux valeurs contradictoires, et toutes les deux fausses ? L'une provient du GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental  sur l'Evolution du Climat) et conduit à une émission de 12 g de CO2 par kWh électrique nucléaire. L'autre moins favorable à l'atome, est de 66 g de CO2 par kWh !!! Elle émane de l'ADEME (Agence de Maîtrise de l'Energie) qui la tire d'une  étude de 2008, faisant la synthèse d'une vingtaine de publications.

En tout état de cause, les deux chiffres actuels indiqués dans la PPE, 12 et 66 g par kWh nucléaire sont incompatibles, dénotent une  lacune d'information et ont provoqué des demandes d'éclaircissement. La réponse à la question posée par le Sénateur Longuet vaut son pesant de n’importe quoi :

« Le chiffre de 66 g par kWh "relève d'une erreur typographique" et "sera corrigée dans la version finale de la PPE" qui "présentera deux valeurs : "12g CO2/kWh d'après le GIEC et 6gCO2/kWh d'après la base carbone de l'ADEME".

Une simple erreur typographique ? Eh ben, dans un document de cette importance pour informer les citoyens, c’est ballot.

En fait c’est sans doute plus grave : Commentaire de l’excellent Lionel Taccoen : « Certes le simple tremblement intempestif d'un doigt peut transformer 6 g en 66 g dans un document officiel. Mais des esprits malveillants, se souvenant du peu d'enthousiasme de l'ADEME pour le nucléaire, penseront que cette Agence a mangé son chapeau et a dû enterrer son étude favorite, mal lue et un peu ancienne, lui permettant d'affecter 66 g de CO2 par kWh nucléaire français. » (Lionel Taccoen, Géopolitique de l'Electricité. (http://www.geopolitique-electricite.com)

Bon, enfin, on y est, l’Ademe admet donc 6g. de CO2 par kWh nucléaire. Espérons que l’ « erreur » de l’Ademe ne se reproduira pas, et que ce seront les vrais chiffres qui seront communiqués au panel de citoyens chargé de dégager un avis sur la fiscalité et la transition énergétique.

Dans une autre réponse, cette fois donnée sur le site du débat public de la PPE, le ministère de l’environnement donne des chiffres plus précis et explique la différence avec la valeur des premiers rapports du GIEC : 

« A Monsieur Mezeix: Suivant le GIEC, L'énergie nucléaire, au niveau mondial émet en moyenne 12 g de CO2 par kWh...mais au niveau français EDF (cité par l'ADEME...) et le CEA...s'accordent sur un niveau d'émissions moyennes ...de 5 à 6 g" car les émissions indirectes dues aux "transports de marchandises et déchets radioactifs et infrastructures" sont plus "faibles en France que dans les autres régions du monde".
La réponse du ministère présente les émissions du nucléaire et des renouvelables : 5,3 à 6 g par kWh pour le nucléaire, 10 g pour l'éolien, 32 g pour le solaire. Aucun chiffre pour l'hydraulique n'est mentionné. Sont ajoutées les émissions de CO2  correspondant à un kWh utilisant la combustion du charbon :  1050 g, du fioul : 778 g, et du gaz : 443 g.

Eh ben voilà, on y est. Accord entre le ministère et les experts !
Et entre parenthèses, vous voyez que quand on est obligé de suppléer à l‘intermittence de l’éolien par du gaz, c’est pas bon, pas bon du tout poutrle climat.

Maintenant, si la moyenne mondiale du GIEC (12 g de CO2 par kWh) est inadaptée au cas français, pourquoi sera-t-elle maintenue dans la PPE? Energies renouvelables et nucléaire n'émettent pas de gaz à effet de serre lors de la production d'électricité. Ils provoquent de faibles émissions indirectes lors de la construction, la maintenance et le démantèlement des installations. Pour le nucléaire, il convient d'ajouter le cycle du combustible. Ces émissions  indirectes varient largement suivant le contexte énergétique des pays et la technologie choisie.

Cf.Lionel Taccoen, Géopolitique de l'Electricité. (http://www.geopolitique-electricite.com), Géopolitique de l'Electricité-Point d'information-Nucléaire français et climat: la fin de la confusion?

Gros mensonge de l’Ademe sur l’éolien et les émissions évités ou diminuées ?

Bon allez, pendant qu’on est sur eux, on continue. A partir du très intéressant fil tweeter de Tanguy@Yugnat95 (https://twitter.com/hashtag/energie_est_notre_avenir_economisons_la?src=hash)
Critiquant cette affirmation de l’Ademe : que la filière éolienne avait permis entre 2002 et 2015 d’éviter l'émission en France de 500 à 600g CO2eq par kWh produit.

C’est d’emblée assez surprenant car en France, grâce à la filière nucléaire et hydro, l’électricité est déjà peu carbonée (voire ci-dessus) et l’on ne voit pas que l’éolien (qui, au surplus, en raison de son intermittence, doit être associé au gaz) puisse permettre une telle économie.  Entre 2005 et 2018, les émissions ont oscillé entre 28 et 46 Mt CO2eq/an (45 et 85 gCO2eq/kWh) (en analyse de cycle de vie).

La critique de Tanguy@Yugnat95 repose sur la méthode même de l’étude de l’Ademe sur deux aspects : 1) la méthode pour construire un mix de référence (= sans prod éolienne)  ; 2)  le bilan du calcul des émissions évitées. Et surtout sur les hypothèses simplificatrices : 1) L’éolien ne se substitue pas à l’hydraulique ; l’éolien ne se substitue pas au nucléaire ; 3) L’éolien n’est pas exporté.

Pour les détails reportez-vous sur le thread et la discussion assez riche. Mais en gros l’éolien se substitue bel et bien parfois au nucléaire et à l’hydraulique, et donc dans ce cas, l’éolien ne permet pas d’éviter des émissions de CO2, bien au contraire. (d’ailleurs la substitution de l’éolien à une partie du nucléaire est l’un des objectifs revendiqués de la PPE, un objectif absurde purement idéologique anticlimatique et antiécologique…). 
Enfin, il arrive que l’éolien produise quand on n’en a pas besoin, donc on l’exporte, sauf que, comme l’Europe produit en gros de l’éolien tout le monde en même temps, 1) on l’exporte d’abord pour rien, nada, et même en payant nos voisins pour le prendre et 2) il ne se substitue alors à rien donc augmente, même marginalement des émissions supplémentaires.

Enfin, la conclusion de l’étude vaut son pesant, encore une fois, de n’importe quoi : «  L’énergie éolienne permet d 'éviter de l’ordre de 500 à 600g de CO2 par chaque kw produit (non, ça dépend à quoi il se substitue, et surtout pas s’il est amené à se substituer de plus en plus au nucléaire)… L’éolen contribue donc de manière significative à la réduction des émissions de GES du secteur électrique et donc à l’effort de la France dans en matière de lutte contre le changement climatique »

Donc l’Ademe mélange joyeusement émissions évitées et réduction. Or, comme l’explique Tanguy@Yugnat95, «  une réduction est absolue et un évitement est relatif, il compare deux alternatives mais ne dit rien sur les émissions qui peuvent très bien augmenter ou diminuer. Exemples: vous n’avez pas de voiture, vous en choisissez une légère au lieu du SUV auquel vous rêviez, vous avez évité des émissions mais vos émissions ont augmenté.

Les éoliennes ne réduisent les émissions de carbone que si elles se substituent utilement à une production plus carbonées…sinon elles augmentent les émissions. Pour tester ses fameux calculs, l’Ademe pourrait d’ailleurs se demander pourquoi malgré ses 29 000 éoliennes, malgré un soutien total pour les énergies renouvelables qui a atteint 680 milliards d'euros, l’Allemagne n’a pas diminué d’un iota ses émissions de carbone.

Conclusion : en se choisissant  ad hoc un mix de référence très carboné qui serait remplacé par les éoliennes, l’Ademe arrive à démontrer ce qu’elle veut, et ses chiffres faux deviendront carrément faux et mensongers à mesure que l’éolien se substituera au nucléaire. Conclusion de Tanguy@Yugnat95 : « Outre les hypothèses optimistes, l’étude NE démontre en RIEN que la filière éolienne “contribue de manière significative à la réduction des émissions de GES [...] et [à la] lutte contre le changement climatique” en France.

Pas mieux !

Les calculs bizarres de the Energy Watch Group and LUT University : délirant !

« La nouvelle étude du Groupe Energy Watch et de l'Université LUT est la première du genre à esquisser un scénario de 1,5°C avec un système mondial d'énergie renouvelable 100 % , rentable et multisectoriel et riche en technologie qui ne s'appuie pas sur des technologies d'émissions de CO2 négatives. L'étude de modélisation scientifique simule une transition énergétique globale totale dans les secteurs de l'électricité, de la chaleur, des transports et du dessalement d'ici 2050. Il est basé sur quatre ans et demi de recherche et d'analyse de la collecte de données…Cela prouve que la transition vers une énergie 100% renouvelable est économiquement compétitive par rapport au système fossile et nucléaire actuel, et pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le système énergétique à zéro avant même 2050. »

Ou, bon, cela prouve surtout qu’on peut raconter n’importe quoi

Constatons d’abord que pour arriver à ce mirifique résultat, Energy Watch Group and LUT Univ… dézinguent tout simplement l’energiewende allemande qui fait la part belle à l’éolien avec les conséquences que l’on sait ( pas une centrale à charbon supprimée, pas une émission de CO2 en moins, et ceci pour un coût pharamineux de plus de 600 milliards) et se repose quasi-entièrement sur le solaire :

« La production mondiale d'énergie primaire dans le système d'énergie 100% renouvelable sera composée du mélange suivant de sources d'énergie : énergie solaire (69%), énergie éolienne (18%), hydroélectricité (3%), bioénergie (6%) géothermie (2 %) ».
On est ben d’accord, le soleil c’est super et ça nous envoie beaucoup d’énergie. Sauf que personne n’a la moindre idée sur la façon  de la capter, de la stocker et de l’utiliser en quantité et en puissance nécessaire pour que le fameux scenario tout renouvelable puisse acquérir la moindre crédibilité ; et il s’en faut de plusieurs ordres de grandeur.

Commentaire : « L'étude fait tout simplement l’impasse sur… les besoins en occupation du sol ! Mais honnêtement, les auteurs fournissent les données nécessaires pour les calculer. Pour l'Allemagne, cela nous indique que 64 % de 1771 GW et 1133 GW PV devront être construits et nous savons par la référence fournie (51)  que ce type de Photovoltaïque est à une densité de 75 MW/km2. 1133 GW / 75 MW/km2 - 15113 km2 , soit plus de 6 % de la superficie de l'Allemagne. Aïe ! »
Et c’est pas tout !

« La plupart des gens considéreraient déjà cela comme irréalisable, mais en outre quelque 300 GW de photovoltaïque sur les toits" doivent être installés bien qu'il n'y ait que de l'espace que pour 161 GW selon cette étude allemande: https://mediatum.ub.tum.de/doc/969497/969497.pdf ...
Et c’est pas tout : « Si nous prenons les chiffres pour l'éolien terrestre, c'est 13% du sol allemand !!! Ca semble déjà fou, mais la réalité est encore pire parce que nos chers écolos supposent un facteur de capacité de 37%, ce qu’on n’a jamais vu ( les chiffres actuels sont plutôt autour de 20%). En en tenant compte, on tourne à un quart (25%) des terres de l'Allemagne.

Un « scenario » tout renouvelable qui passe tout simplement sous silence que pour la simple production, il supposerait une occupation de 31% du sol allemand ?? C’est comment dire, un peu amateuriste !
(pour plus de détails, vor Julius‏ @JayJayJuleson, New Study: Global Energy System based on 100% Renewable Energy)

Tiens, pour s’amuser, un scénario entièrement éolien : «  le taux de consommation énergétique primaire de l’Allemagne est de 1.28 W/m2. Alors, si on se base sur une puissance éolienne de 0.5We/m2 (moyenne aux USA), couvrir d’éoliennes la totalité du sol allemand ne permettrait que d’assurer 60% des besoins ! (2100 TWh par an) Si, par miracle, toutes les éoliennes allemandes se comportaient comme les meilleurs 10% américaines (0.8We/m2), ce ne serait toujours que 80% !

Bon, on peut raffiner sur les détails, mais ça donne quand même un ordre de grandeur !




Jadot, son ignorance, ses mensonges- No Fake Science


Du Jadot, du grand Jadot, de l’EELV, c’est-à-dire du n’importe quoi !

« 44 euros le mégawatt pour l’éolien offshore, 130 euros le mégawatt pour l’EPR. Le nucléaire englouti des milliards d’argent public, est dangereux, et pousse ses salariés dans une impasse. Il faut organiser la sortie du nucléaire au lieu de s’entêter dans cette filière sans avenir. » ( déclaration à la matinale de Cnews, le 24 sept 2019, reprise dans divers tweets)

Bon, pour commencer, c’est vrai, mes copains de tweeter s’en sont donné à cœur joie. En confondant megawatt et megawatt.h, Jadot montre qu’il ne comprend rien à rien aux bases mêmes de l’énergie.

Explication :

Admettons-le, la confusion entre kW et kWh est fréquente dans le langage courant- elle équivaut à confondre puissance (en kW) et énergie (en kWh). L’unité de puissance (kW) est souvent utilisée à tort pour désigner une consommation ou une production (qu’on exprime en kWh). On ne consomme pas des kW mais des kWh !
Ainsi, si vous utilisez un rasoir électrique d’une puissance de 10 W pendant 5 minutes par jour durant l’année, vous consommez : 0,01 kW x 30,4 h = 0,304 kWh ;
La production annuelle d’une éolienne d’une puissance de 3 MW fonctionnant 2 000 heures durant l’année ( oh, ça fait près d’un quart, c’est beaucoup !)  : 3 000 kW x 2 000 h  = 6 000 000 kWh, soit 6 GWh (Gigawatt (109 watts)
La production électrique nette de la France en 2015  est de 546 000 000 000 kWh, soit 546,0 TeraWh (Térawatt (1012 watts)
La puissance installée du parc électrique français atteint 129,3 GW fin 2015.

Bon, la physique étant la science des ordres de grandeur et des dimensions, j‘ai fait mon job. Que tout un chacun confusionne parfois un peu entre kW et kWh, c’est humain. Que ce soit un dirigeant puis député écolo depuis plus de 15 ans, qui intervient à tout bout de champs sur les questions climatiques et énergétiques et dont c’est, du moins le clame-t-il, dont ce devrat être l(‘une des préoccupations principales, c’est à la fois vaguement ridicule et grandement inquiétant- ou l’inverse. Mais il n’y a pas que ça…

Du Jadot, du grand Jadot, de l’EELV, c’est-à-dire du grand mensonge !

Car même en supposant que Jadot se soit emmêlé entre kW. et kWh., ses chiffres ne tiennent pas la route. Voici ceux que donnent  https://prix-elec.com/energie/production :
Le coût moyen du nucléaire pour les centrales déjà construites est de 49,50€ le MWh. Ce chiffre est en hausse par rapport aux estimations de la Cour des comptes, qui évaluait le coût de production du MWh avant l’accident de Fukushima à 42 euros le MWh. Pour les centrales en cours de construction (l'EPR de Flamanville en France), la Cour des Comptes estime le coût de production d'électricité des nouveaux réacteurs dans une fourchette de 70 à 90 euros, en s’appuyant sur les coûts de construction de l’EPR, sans cesse relevés, et chiffrés début 2014 à 8,5 milliards d'euros - encore relevés depuis à 10,5 milliards en 2016.  EDF, pour Hinkley Point, avec le gouvernement britannique a signé à  109€ le MWh,
Mais ceci, ce sont pour les prototypes – et compte-tenu de défaillances certaines et malheureuses au Creusot. Pour les EPR futurs, compte tenu des effets d’expérience et de quantité, le prix attendu est plutôt entre 60€ et 70€ le MWh.

Le coût moyen de production de l’électricité pour l'éolien onshore (terrestre) s’établit à 82€ le MWh, selon l’avis commun de la CRE et de la Cour des Comptes. L’éolien offshore (en mer) produit en revanche une électricité moins bon marché -  coût estimé à 180€ le MWh
Les centrales thermiques au gaz les plus récentes ont un cout de production moyen du MWh estimé entre 70€ et 100€ le MWh.
Le coût moyen de l’électricité solaire photovoltaïque, lorsqu’elle est exploitée sous forme de parcs (installations non intégrées au bâti) ressort à 142,50€ le MWh, en cohérence avec le tarif de rachat de l'énergie solaire photovoltaïque, fixé par le gouvernement à 121,50 € le MWh.
L'énergie hydraulique affiche le prix du kWh énergie renouvelable le moins cher. Le coût moyen de l’électricité d’origine hydroélectrique fluctue entre 15 et 20€ le MWh (source CRE et Cour des Compte)
Mas on continue à décrypter, car c’est pas tout !

Un peu de décryptage supplémentaire ! Eolien vs nucléaire.

Ces chiffres sont ceux des organismes officiels, c’est-à-dire tout de même légèrement trafiqués pour soutenir la réduction de la part du nucléaire (idéologique et stupide) prévue par la PPE. Pour voir comment par exemple l’Ademe, disons-le carrément, triche et s’est transformée en agence de propagande cf. http://huet.blog.lemonde.fr/2019/01/31/le-plan-tout-renouvelable-de-lademe-conteste/

Ainsi : - les coûts et la rentabilité comparées du nucléaire et de l’éolien dépendent très fortement des hypothèses sur leur durée de fonctionnement, systématiquement sous-estimée pour le nucléaire, systématiquement surestimée pour les éoliennes. Et pour l’éolien en mer, il y a du sel, du soleil et du vent. Alors c’est un peu mieux pour le rendement, mais pas pour la durée de vie…Pas bon, le sel !

Ainsi : - Les éoliennes c’est très déconcentré et très dispersé, et donc ça coûte une blinde en raccordement au réseau ! Et pire que pire, pour l’éolien off shore, en mer.  Et, tenez-vous bien, bizarrement juste pour l’éolien, le coût de raccord a été mis, non à la charge de l’exploitant, comme d’hab,  mais à la charge du réseau ! (in fine des usagers). RTE, sur 15 ans prévoit 20 milliards d’euros spéciaux ENR  dont 7rien que pour l’éolien  off shore et une puissance anecdotique. Rien qu’en coût de raccordement, avec ça on se fait facile 2 EPR !

Ainsi : - L’Ademe considère que presque toutes les consommations sont supposées être asservies à la variabilité des productions des éoliennes et des installations photovoltaïques développées à grande échelle. Toutes les consommations d’eau chaude sanitaire, 75% du chauffage électrique, 38 à 56% des produits blancs (électroménager…), 50% des usages industriels (!), 80% des recharges des véhicules électriques sont « effaçables » selon ces hypothèses !
Donc, vous êtes priés de consommer de l’électricité quand les éoliennes veulent bien en produire. Sinon ? Sinon, ben,  peut-être que votre compteur Linky vous, comment déjà, ah oui, vous  « effacera » !
 Une « hypothèse héroïque » disent même ses partisans ! C’est pas héroïque, c’est absurde et idiot ! Ce qui signifie qu’il faudra davantage que l’Ademe le reconnait compenser l’éolien par une autre énergie pilotable. Du gaz ? (ce qu’explique l’action résolue des gaziers en faveur de l’éolien !). Ah oui, mais pas bon pour le climat, pas bon pour l’économie, pas bon pour l’indépendance énergétique.

Ainsi : - Dans les hypothèses économiques, il faut aussi tenir compte du prix auquel on vend l’électricité, ce que ne fait pas l’Ademe. Or, ça n’a rien de marginal !  J’explique. En fait, dans la vraie vie les éoliennes produisent quand elles veulent et pas quand vous avez besoin. Et elles produisent  à peu près toutes en même temps en Europe ! Malédiction des dépressions transatlantiques !
Donc l’électricité qu’elles produisent eh ben....
économiquement elle vaut que dalle  et même certains 1er Janvier où tout le monde est sous la couette, et que les éoliennes tournent comme des moulins hollandais sous speed, on est obligé de payer pour que quelqu’un nous la prenne. Les tchèques doivent protéger leur réseau des débordements éoliens allemands par un transfo gigantesque... sinon black out....

Ainsi : - Ainsi s’explique la malédiction des ENR, plus il y en a, plus le coût de l’électricité... augmente, ce qui est assez étrange pour une énergie qu’on (qui comme chacun sait, est un c… !) nous présente comme ultra-compétitive. Et un secteur éolien qui, tout aussi bizarrement s’effondre lorsqu’il cesse d’être ultra subventionné.  
En éolien nos chers amis allemands ont dépensé 680 milliards d’euros, pour un prix plus élevé de l’électricité qu’en France et surtout sans diminuer d’un iota leur émissions de  CO2 ! ni fermer leur charbon !
Avec ça, ils auraient pu se payer facile plus de 60 Epr ! En fait...beaucoup plus qu’il ne leur en faut pour plus de 70 ans d’électricité abondante, décarbonée et économique...

En France, il semble que l’on soit pressé de suivre le même catastrophique chemin. Il est prévu 41 milliards d’euros, rien que pour l’éolien off shore... pour produire 2% de la consommation électrique... (Cour des Comptes)... Et voilà... Au lieu d'emmerder les pêcheurs on pourrait se bâtir 4  EPR..
Et 121 milliards pour l’ensemble  des ENR  soit allez 12-14 EPR (Plus on en fait, moins ils seront chers !)

Bon, j’arrête là. Et c’est ainsi que le grand Jadot est grand…

Merci au fond à lui pour m’avoir flanqué un coup de sang et poussé à écrire ce billet…

Eh ben, tiens non, encore ceci :

En ce qui concerne le nucléaire, historique, là, c’est carrément drôle : l’ Ademe recommande de fermer les réacteurs nucléaires actuels plus vite… car leur trop bas coût de production d’électricité gène le déploiement des ENR non pilotables, handicapées par ce concurrent trop efficace !!
Ben voyons…

Et ça :

« L’Académie des technologies, comme elle l’a déjà écrit, s’inscrit pleinement dans la politique de développement des énergies renouvelables. Elle considère que la réussite de cette politique suppose des hypothèses réalistes. C’est pourquoi elle estime que les conclusions de l’étude de l’ADEME doivent être prises avec une très grande prudence. Elles ne devraient en aucun cas servir de base à des décisions de politique publique »

Eh oui, on ne pourra bâtir aucune politique énergétique sur la Fake science et la manipulation des chiffres !No Fake science !


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samedi 21 septembre 2019

Energiewende and European green taxonomy : Our dear German friends are starting to seriously break our balls (5)



Nuclear and climate emergency, alert! Nuclear energy excluded from green taxonomy

European green taxonomy, what is it ?  

The European Commission is working on a green taxonomy, a kind of labeling designed to guide financial investments to the most appropriate sectors and activities to achieve Europe's climate targets, transition to a low-carbon economy and a sustainable development model. The objectives are: combating climate change, adapting to climate change, sustainable use and protecting water and marine resources, transition to a circular economy, waste prevention and recycling, combating pollution (prevention and control), protecting healthy ecosystems.

It must also not create a significant negative impact on other objectives (in English, DNSH criterion, Do No Significant Harm), comply with minimum social standards (??? given the achievements of Social Europe, it is quite worrisome !)  and comply with technical selection criteria (Yes, please!)

What's the point ? According to its proponents, this taxonomy is indicative and non-binding, "it is not a standard, nor is it a mandatory list of activities in which to invest." Well, then what's the point? In fact, it can be expected to have an impact on the definition of sustainable finance and European subsidies.

Comment 1: the fight against climate change is only one of the criteria. However, as Brice Lalonde pointed out about the EPP (French multi-year energy programme), too many priorities mean no priorities!

Comment 2: I quote : "taxonomy will include activities in sectors that have a negative impact on the environment provided that they substantially reduce their negative impacts. The purpose of taxonomy is to encourage the transition to greener ways of operating, and not just activities already recognized as green, it makes sense to include sectors that need to improve their practices. »

Translation (and this will be the fourth time this week on the theme our dear German friends are starting to break our balls): green taxonomy can be used to subsidize German coal miners who will close their plants, but not for investments in French nuclear power (upgrading historical nuclear and new nuclear)!

Warning: nuclear energy excluded from green taxonomy !

Mea maxima culpa, I'm a little late on this blog! After the vote of MEPs last March 2019 excluding nuclear energy from green taxonomy. There is an open European consultation on green taxonomy where everyone can give their opinion; finally could until Monday 16 September, but perhaps the deadline was still extended: site


N.b.  The association “ les Voix du Nucléaire”, which does a wonderful job, has provided an argument in English to answer this consultation: contact them on:

You can find useful references on Tristan Kamin's threads (perfect, as usual):

Following consists of excerpts translated into French from the argument  des Voix du Nucléaire !

The context: "We started our public action a few weeks ago with an open letter to MEPs after their vote last March excluding nuclear energy from green taxonomy. We must now convince them to reconsider this decision. It is very strongly counterproductive when the fight against climate change should be the priority. If the European decision came into force, France would also be penalised in view of what nuclear power represents for its economy, its trade balance, its territorial development, its jobs and its energy independence. »

"The European Commission's (TEG) Group of Technical Experts has considered the inclusion of nuclear energy in the taxonomy of sustainable EU financing as a sustainable activity and investment. The TEG technical report published in June 2019 proposed not to use nuclear energy in the first version of taxonomy, pending further evaluation. The TEG recommends that further technical work be undertaken on the aspects of nuclear energy (Nb in particular DNSH - Do No Significant Harm - Do not cause significant damage]

Arguments :

Why nuclear power should not be excluded on the basis of the DNSM: All commercial nuclear activities in the EU (including spent fuel management) are already governed by EU and state legislation, regulations and procedures "Do No Harm" (DNSH).  On the other hand, the global scientific consensus concludes that the maintenance and expansion of nuclear energy is necessary to achieve sustainability goals, such as mitigating the effects of climate change.

General arguments in favour of nuclear power:

Nuclear power provides low-carbon, solid and affordable basic electricity that can withstand a decarbonised electricity mix in parallel with an expansion of renewable energies such as solar and wind in the European Union  Nuclear energy also has one of the lowest contributions to carbon generation throughout its life cycle - even less than solar and wind power per kWh (see IPCC report, "Climate Change 2014: Mitigation of climate change"). Excluding nuclear from access to sustainable financing risks undermining climate change mitigation scenarios and roadmaps identified as achievable and necessary by some of most credible institutions and organizations and authorised countries, including the IPCC (2018), the IEA (2019) and the European Commission (2018). All conclude that nuclear energy should continue to play a role ...

The exclusion of nuclear energy from taxonomy risks making it even more difficult to mitigate climate change by reducing funding opportunities for nuclear projects and unnecessarily increasing the cost of capital nuclear energy projects.

In May 2019, the International Energy Agency highlighted the important role that both existing and new nuclear power play in the future transition to clean energy. In the UK, National Grid published its future energy scenarios in July 2019, including a "zero path" with a nuclear capacity of 18.6 GW by 2050. The opinion of the Committee on Climate Change (CCC) to the UK Government - which led to the adoption of the "UK zero target" for 2050 - played a crucial role in identifying the need for additional energy production of 30GW-60GW by the end of the year. 2050 in the CCC's  zero path scenario.

Although the taxonomy report takes into account the contribution of nuclear energy to the fight against climate change, nuclear is not included in the current list of sustainable activities and no framework for assessing inclusion nuclear power was not provided. The inclusion of nuclear energy as a source of sustainable low-carbon and sustainable production in August 2019 should be reviewed at the next phase of the EU taxonomy review with the participation of life cycle experts nuclear power.

The consideration of all forms of low-carbon electricity generation should be the same (technological neutrality). The TEG technical report does not take into account the relative qualities of the different low-carbon electricity generation options.

In particular, the treatment of nuclear production in the TEG technical report differs from that of other technologies in terms of waste disposal and management. All forms of low-carbon electricity generation generate waste and involve an element that cannot be considered 'ecologically sustainable'. The full life cycle of electricity generation must be taken into account and compared fairly for all technologies. According to OECD statistics, nuclear power is the safest way to generate electricity. By comparison, polluting activities - such as steel and concrete manufacturing - are included in the taxonomy project, provided they operate at "unprecedented" levels. These activities were included in recognition of their crucial importance in achieving net zero and the desire to improve their environmental performance while at the same time respecting the most rigorous regulations.

The regulatory and governance requirements for the nuclear sector are subject to extremely stringent global standards for all aspects of the nuclear lifecycle, including waste management, safety. All commercial nuclear activities in the EU (including spent fuel management and final disposal) are already governed by DNSH (Do Not Significant Harm) standards in accordance with EU and Member State laws, regulations and procedures.

Need of a credible process/classification system:

"All forms of low-carbon production will be necessary for the clean energy transition and should therefore be subject to equal treatment under the 'no significant damage' (DNSH) procedure, and should therefore be treated included in taxonomy. It should be noted, for example, that photovoltaic solar panels and wind energy are not required to carry out an assessment of emissions over their life cycle, despite the lower emission threshold proposed by the European Union. It should also be noted that there is no waste metric in the "circular economy" criterion to which solar photovoltaic must comply, whereas there is a metric for wind energy. 

On the other hand, nuclear power is supposed to be excluded on the basis of waste, despite the fact that nuclear and radiological safety, through all elements of the uranium fuel cycle (including waste and decommissioning), is one of the most more regulated in the EU. EU waste management regulations set out clear requirements, which could be described as benchmarks or as the best appropriate standard (as has been done for other activities, such as aluminium and cement).

In the context of the search for "net zero", the exclusion of nuclear activities from taxonomy as a recognized and commercially viable form of low carbon production, undermines the credibility of taxonomy.

Other parts of the EU's financial mechanism recognise the need for nuclear power to achieve net zero: at the end of July, the EIB published a draft energy loan policy outlining how the EIB can help the EU cope with change climate change and the rapid abolition of fossil fuel loans. In this context, the EIB stated that: "Zero net emissions will involve a diversified portfolio of technologies, including renewable energy, but also nuclear, carbon capture and storage, the conversion of excess energy into a other energy vector, as well as bioenergy, storage and digital technologies. In this document, the EIB further states that in addition to nuclear power generation, the full nuclear fuel cycle, decommissioning and waste management are eligible as projects that meet the bank's criteria.

In addition, the European Commission is obliged to facilitate investments in the development of nuclear energy in accordance with Article 2 of the Euratom Treaty. It is essential that all regions of the EU are aligned on the safest path to net zero. This will further damage the credibility of taxonomy in the financial community if some organizations recognize the ecological nature of nuclear power, and others do not!
By creating a different set of requirements for one activity (nuclear) compared to the others, the TEG compromises its own integrity and credibility as a group of technical experts. By requiring long-term empirical evidence for nuclear waste depots, although no other evidence is required from any other sector or industry, TEG risks undermining the so-called technological neutrality of taxonomy. Significant inconsistencies in the application of the EU's principle of equal treatment in relation to the significant non-injury criterion (DNSH) in August 2019 may undermine the confidence of financiers that the definition of sustainable activity has been made rigorously, robustly and objectively.
This unequal treatment and the current exclusion of nuclear power (despite its critical role in achieving net zero emissions) could damage the reputation and credibility of taxonomy and TEG, which could limit the adoption of taxonomy and the EU's green obligation by the wider financial community.

The EU's Sustainable Financing Initiative is an important development that could significantly increase the amount of financial capital spent on sustainable activities. However, for this benefit to materialize, it is important that the financial community largely adopts the EU taxonomy and the European standard on green bonds, which requires financiers to be assured that the definition of an activity sustainable development is developed rigorously and objectively.

In the context of low-carbon electricity generation, this requires a technologically neutral approach and consistent application of DNSH criteria across low-carbon technologies. However, there are clear inconsistencies in the application of the EU's principle of equal treatment in relation to the DNSH criteria. This unequal treatment of all economic activities and the current exclusion of nuclear power (despite its critical role in achieving zero net emissions) damage the reputation and credibility of taxonomy and TEG, which may limit the adoption of Taxonomy as the European standard on the green bonds of the financial community.

Taxonomy defines sustainable criteria for multiple activities in different sectors (manufacturing, agriculture, transport) based on the carbon intensity of electricity consumed in the course of their activities. This approach is inconsistent with the approach applied to the definition of sustainable activities in the electricity generation sector, where nuclear power is excluded although it is definitively (and recognized by the taxonomy project) at low Carbon.

Potential impact on hydrogen-based and electrointensive technologies.

The TEG report states (pages 50, 186 and 205 to 208) that future decarbonization projects involving (i) the use of hydrogen or (ii) the manufacture of hydrogen, will only be considered "sustainable" in relation to taxonomy if hydrogen is produced at from electricity from renewable sources.  As a result, some industries (such as aluminum, iron and steel manufacturing in countries such as France) may not be able to finance some of their decarbonisation efforts by referring to taxonomy given their heavy dependence on nuclear energy! !
In addition, the exclusion of nuclear from taxonomy risks undermining confidence that electrification in all sectors will be considered sustainable in the future …

The crucial role that electrification plays in achieving net zero means that it is vitally important that all low-carbon production is considered sustainable, and that nuclear power contributes significantly to production. low-carbon electricity today and in the future.