DIW : tout faux ou presque !
L’institut
d’économie allemand DIW a sorti une étude sur le nucléaire, dont la conclusion
est que le nucléaire est cher et dangereux et
qui regorge d’erreurs et manipulations diverses.
Florilège :
Compétitivité du nucléaire
historique : « Ces dernières années, de nouvelles études ont
confirmé que l’énergie nucléaire n’était pas compétitive ».
Commentaire : faux, faux, et ultra faux pour le nucléaire historique. Pour
rester dans une querelle d’allemand, l'Institut Fraunhofer
a montré en 2018 que l'énergie générée par les centrales nucléaires était moins
chère en Allemagne que celui obtenu à partir de houille, de lignite et de gaz
et à peine plus chère qu'avec la biomasse.
Un paramètre clé pour calculer le coût de production
d’énergie est la durée de vie d’une source donnée. Et bien sûr, DIW a bien raccourci
la durée de vie des réacteurs, affirmant
que «les centrales nucléaires sont conçues pour durer 30 à 40 ans».
L'incertitude initiale sur la durée de vie des centrales nucléaires
était due à une précaution résultant du manque de connaissances sur les effets
de l'irradiation à long terme. Aujourd'hui, il est clair que ces craintes
initiales étaient prématurées et le consensus se fait plutôt sur 60 ou même 80
ans ; d’autant que les centrales nucléaires sont constamment entretenues
et que des rénovations type grand carénage permettent de prolonger la durée de
vie en toute sécurité.
A titre de comparaison, la durée de vie des parcs éoliens
n’est que de 20 à 30 ans, et encore bien moins pour l’éolien maritime. Selon un
rapport OCDE, la médiane des coûts de l’électricité produite pendant la durée
de vie d’un producteur d’électricité est de 53 $ / MWh pour une centrale nucléaire
et 175 $ / MWh pour un parc éolien en mer.
Et si le nucléaire n’était pas si intéressant, pourquoi
donc les prétendus fournisseurs alternatifs d’EDF se ruent-ils sur l’ARENH (
accès régulé au nucléaire historique) et en demandent-ils toujours plus ? (cf. https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/06/pourquoi-les-tarifs-edf-augmentent_26.html)
Compétitivité du nouveau nucléaire
« Des investissements supplémentaires dans les centrales nucléaires
après l’accident de Fukushima seront réalisés dans un nouvel environnement
économique susceptible d’affecter leur niveau de rentabilité. »
Commentaire : Ah oui, vraiment ? En Allemagne,
le gouvernement prélève chaque année plus de 20 milliards d'euros dans les
poches des citoyens pour les affecter au secteur des énergies renouvelables Selon
Peter Altmeaier, ministre allemand de l'Economie, le soutien total pour les
énergies renouvelables en Allemagne a atteint 680 milliards d'euros. Ce montant
serait suffisant pour construire 61
centrales nucléaires d'Olkiluoto-3 (EPR), malgré tous les dérapages et
difficultés qu’a coûté ce deuxième protype de l’EPR
Très chers amis allemands, vous auriez intéret à
réfléchir !
(sur l’intérêt de
l’EPR, cf. https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/01/un-nucleaire-nouveau-est-necessaire.html)
Ajoutons que les experts du rapport du DIW ont commis une
série d’erreurs biaisées, négligeant notamment la qualité de l’énergie (fatale
ou pilotable, c’est pas pareil !), omis de traduire la capacité installée
en quantité d’énergie réellement générée et ont ignoré les coûts externes, par
exemple les coûts pas du tout négligeables d’extension et de gestion du réseau, qui sont élevés en cas d'exploitation
de sources dispersées et intermittentes)…
Energie décarbonée ou pas ? « Il n'y a toujours
aucune raison pour que l'économie privée investisse dans l'énergie nucléaire
commerciale aujourd'hui »
Commentaire : ben oui, surtout si on ne veut pas
lutter contre le réchauffement climatique et qu’on ne mette pas en place une
taxe carbone indispensable et adaptée à cet effet !
L'imposition de prix signicatifs sur les émissions de CO2
rend le nucléaire compétitif avec la production au charbon dans tous les
scénarios de prix du carburant et avec la technologie CCGT (centrale à cycle
combiné, le top du top gazier) lorsque les prix du gaz sont à des niveaux
modérés ou élevés. A un prix de 25 dollars par tonne de CO2, dans un scénario
de prix du charbon modéré, le nucléaire serait compétitif par rapport au charbon.
Avec une redevance plus élevée de 50 dollars par tonne de CO2, le nucléaire
coûte moins cher que le gaz dans les scénarios de prix du gaz modéré et élevé.
Or, les crédits carbone générés par le protocole de Kyoto
ne sont plus disponibles et les industriels les ont maintenant épuisé leur
quota total. Selon une étude de Carbon Tracker,
le prix du carbone pourrait atteindre entre 35 et 40 euros la tonne au cours
des cinq prochaines années
Et c’est loin d’être suffisant si l’on veut atteindre nos
objectifs climatiques. Le rapport Quinet de France Stratégie (fev 2019) a
évalué la valeur nécessaire du CO2 à 250 €/tonne de CO2 en 2030. Réalistes, les
auteurs ne demandent pas une taxe carbone de 250 € à cet horizon, mais
leur étude signifie ceci : « toute action permettant de réduire les
émissions et ayant un coût inférieur à 250 €/tonne de CO2e fait sens pour la
collectivité et doit donc être entreprise »
Donc privilégier le nucléaire plutôt que le gaz, et bien sûr, le charbon.
Ce qui est l’exact contraire de ce que fait l’Allemagne
avec son Energiewende.
Et l’étude du DIW a une signification à laquelle nous ferions bien de
prendre garde : l’Allemagne se battra comme un dogue pour éviter l’augmentation
de la taxe CO2 et pour dissuader le financement du nucléaire , ce qu’elle a magnifiquement réussi en faisant sortir le nucléaire de la taxonomie du financement vert proposée
par l’UE.
On est prévenu : l’Allemagne est bien décidée à continuer de se comporter en criminel
climatique !
Acceptation du nucléaire : « Les
principaux déterminants de la future exploitation des centrales nucléaires
existantes et des investissements dans de nouvelles centrales nucléaires
restent des considérations économiques, des considérations de sécurité énergétique,
des considérations environnementales et l’acceptation du public »
Commentaire : Ayant grossièrement falsifié les
chiffres sur les considérations économiques,
ne pouvant rien dire sur la sécurité énergétique (si c’est de la sécurité
d’approvisonnement qu’il s’agit, alors que les USA et la Russie se battent
férocement pour savoir de qui l’Europe sera vassale pour le gaz, si c’est de la
sécurité tout court, . l’OMS estime, au niveau mondial, à 3.8 millions le
nombre de morts prématurées liées aux pollutions carbonées,) reste alors
l’acceptation du public.
Et là, surprise : « les chercheurs sont surpris
que l'acceptation par le public de l'énergie atomique n'ait pas été plus ébranlée
par l'accident de Fukushima ». Il était attendu que des pays comme
l'Allemagne, la Suisse et le Japon seraient affectés de manière signicative
dans leur soutien à l'énergie nucléaire. Dans la pratique, ces prévisions se
sont avérées pour l’Allemagne uniquement, le Parlement allemand ayant déclaré
son intention de fermer les centrales nucléaires d'ici 2022. Entre-temps, le
Japon redémarre progressivement les centrales nucléaires fermées après 2011, alors
que la Suisse autorise ses réacteurs existants à rester en activité. Sans
parler des investissements nucléaires en Chine , en Russie, en Inde ou en
Arabie saoudite …
Climat : et le gros mensonge ! « l’énergie
nucléaire n’est pas une option pour un bouquet énergétique respectueux du
climat».
Commentaire : ben si justement, l’énergie nucléaire
vaut bien mieux que l’éolien ou le solaire nécessairement adossés à une
puissance équivalent soit en gaz, soit, bien pire encore, en charbon, soit,
bien pire que pire, en lignite, comme l’ont fait nos chers amis
allemands. ; c’est d‘ailleurs ce qui ressort du dernier rapport climatique
du GIEC d’octobre 2018, pour qui maintenir le réchauffement planétaire en
dessous de 1,5°C nécessite une forte augmentation de la production d’énergie
nucléaire. (cf.;
https://vivrelarecherche.blogspot.com/2018/10/le-nucleaire-seul-espoir-pour-sauver-le.html)
En résumé : sélectivité malhonnête des sources, omission de
toute étude contraire à la position du gouvernement allemand (et même les
documents du GIEC conclusions erronées des analyses citées, analyse coôut
efficacité du nucléaire complèetement et délibrérément mensongère : le
rapport du DIW est manifestement biaisé, écrit pour soutenir la thèse du
gouvernement allemand selon laquelle il est nécessaire de s'éloigner rapidement
de l'énergie nucléaire.
Le fait qu'une telle étude peu fiable, instrument de
propagande éhonté, soit repris sans critiques par cerin média n’est qu’un autre
exemple de la Fake science et des manipulations dans le secteur de l’énergie.
L’Allemagne est bien décidée à tout faire pour continuer
de se comporter en criminel climatique !
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