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vendredi 30 août 2019

Energiewende : Nos chers amis allemands commencent à nous casser sérieusement les bonbons (2)


Pour compléter le blog précédent :
 https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/08/energiewende-nos-chers-amis-allemands.html

Et pour donner un petit éclairage sur l’ambiance franco allemande en matière de politique énergétique :

A propos de Fessenheim :

12 janvier 2015, lettre de  Barbara Hendricks, ministre allemande de l’environnement, à Ségolène Royal :
« Chère collègue,
En 2014, en marge du sommet environnemental informel de Milan, nous avions entre autres parlé de la centrale nucléaire de Fessenheim. Je me félicite donc maintenant que le Président Hollande ait une nouvelle fois confirmé la décision de fermer Fessenheim.
Dans ce contexte, et en lien avec mon courrier du 15 septembre 2014, je vous prie de m’informer du calendrier et des procédures que vous avez l’intention de suivre pour l’arrêt de Fessenheim.
Comme vous le savez, la population vivant dans les zones frontalières est très préoccupée par la sûreté de la centrale. Je vous prie vivement de prendre en compte ces préoccupations lorsque vous pèserez le pour et le contre et lors de vos décisions, et de prévoir l’arrêt de Fessenheim à une échéance aussi rapide que possible. Je suis naturellement consciente qu’en ce domaine, la décision relève au final de la responsabilité souveraine de la France. Mais vous ne m’en voudrez certainement pas de me battre pour les revendications de la population qui vit près de la centrale de Fessenheim.

Commentaire : Un poil comminatoire, non !

04/03/2016 , la même Barbara Hendricks, :  « La centrale nucléaire française de Fessenheim, toute proche de la frontière avec l'Allemagne, est "trop vieille" et "devrait être fermée le plus vite possible", a déclaré vendredi un porte-parole de la ministre allemande de l'Environnement Barbara Hendricks.  "Pour nous il est très clair que Fessenheim est très vieille, trop vieille pour être encore en activité", a dit ce porte-parole, interrogé lors d'un point de presse régulier du gouvernement. "La ministre demande que (la centrale) soit fermée le plus possible".
"Évidemment, un réacteur aussi âgé a beaucoup de problèmes techniques", a-t-il dit, et "pour nous des réacteurs aussi vieux représentent un risque sécuritaire". Il a évoqué "les inquiétudes des habitants des régions frontalières".

Commentaire : Faisceau de mensonges ! En France, les centrales nucléaires sont entretenues et régulièrement modernisées. Si Fessenheim est fermée, c’est par une décision purement politique, l’Autorité de Sureté Nucléaire l’ayant jugée bonne pour le service !

Fessenheim et Cattenom, ou quand Nicolas Hulot défendait le nucléaire français et se collait les Allemands.

« Après deux ans d'arrêt pour contrôle, le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) doit redémarrer samedi 31 mars. Cela ne devrait durer que quelques mois puisque le gouvernement a promis de fermer la centrale alsacienne fin 2018, quand l'EPR de Flamanville (Manche) aura démarré.
Cette fermeture est aussi un enjeu pour les voisins européens de la France, comme l'Allemagne. Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, a rencontré son homologue allemande, Svenja Schulze, cette semaine et pour la première fois. Lors de cet entretien, la ministre allemande de l'Environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire a rappelé que les demandes de son pays n'avaient pas changé sur ce dossier. "J'ai évidemment fait part des inquiétudes de la population allemande, a indiqué Svenja Schulze, et c'est pourquoi je salue vraiment le fait qu'on aille vers un arrêt le plus rapide possible de la centrale de Fessenheim."
J'ai bien sûr aussi parlé de la centrale de Cattenom [en Moselle] et notre position qu'il ne doit pas y avoir de délai supplémentaire, a encore déclaré la ministre allemande. Nous étions d'accord pour dire que les sujets que nous abordons ici sont aussi très importants pour la population allemande à la frontière.

Réponse de Nicolas Hulot : le gouvernement va bien fermer la centrale de Fessenheim dès que l'EPR aura démarré, soit à la fin de l'année 2018 ou en 2019. En revanche, pour Cattenom, il a rappelé qu'EDF débutait des travaux de maintenance, afin de poursuivre sa production pendant encore 10 ans.
Le ministre français de la Transition écologique et solidaire a voulu faire le meilleur accueil à son homologue fraichement nommée, pour montrer qu'ils avaient aussi des terrains d'entente. "Personne n'a de leçon à se donner, a rappelé Nicolas Hulot. Nos deux pays sont dans des transitions énergétiques sans commune mesure, en tout cas historiques, avec des paramètres, des contraintes, qui ne sont pas toujours les mêmes - c'est le moins qu'on puisse dire - mais en tout cas avec des ambitions qui sont communes
Plusieurs responsables politiques allemands ont régulièrement fait part de leur crainte quant à la sécurité de certaines centrales françaises situées près de la frontière, en particulier celle de Fessenheim (Haut-Rhin), censée fermer prochainement, et de Cattenom (Moselle). Les deux pays vont également poursuivre à l'automne leurs discussions sur la mise en place d'un prix plancher du carbone, qui manque encore d'une position commune »

Commentaire : ben oui, nos chers amis allemands sont bien plus pressés de nous faire fermer nos centrales nucléaires que de mettre en place une vraie taxe carbone. C’est criminel pour la pollution et pour la lutte contre le changement climatique !

Le rôle obscur de l’OFATE (Office franco-allemand pour la transition énergétique)

Au Sénat en question orale, la sénatrice Anne-Claire Loisier a demandé quel était le bien-fondé de l’existence d’un bureau franco-allemand de lobbyistes des énergies renouvelables établi au sein du ministère de l’Écologie, et nommé Office Franco-Allemand pour la Transition Energétique (OFATE).
Cet office a été créé par les gouvernements français et allemand en 2006 avec des bureaux dans les ministères de l’Écologie à Paris et à Berlin, et son comité de pilotage se compose essentiellement de promoteurs des énergies renouvelables.

« Mme Anne-Catherine Loisier attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire sur la représentation des entreprises du secteur éolien au sein de l'Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE).

Cet organisme est supposé coordonner les politiques franco-allemandes. À cet effet, il tient ses bureaux dans les locaux même du ministère et est financé pour plus d'un tiers par celui-ci.  Son comité de pilotage est notamment composé des quatre syndicats d'EnR franco-allemands et nombre des autres membres ont des intérêts particuliers dans ce secteur.
Il semblerait donc que le « lobby » éolien soit financé par le ministère lui-même.
Par ailleurs, le rapport franco-allemand AGORA IDDRI (« L‘Energiewende et la transition énergétique à l'horizon 2030 ») indique que « […] si des capacités nucléaires sont retirées du mix français, la compétitivité des centrales à charbon maintenues dans le système en Allemagne est améliorée. »
L'Allemagne aurait donc doublement intérêt à ce que la France renforce ses capacités de production d'énergie éolienne car elle compte de nombreuses entreprises dans ce secteur et que la baisse des capacités nucléaires françaises rendrait plus compétitives les centrales à charbon et donc leur maintien en Allemagne.
Elle lui demande donc son analyse sur ces faits au regard des intérêts de la France en matière de politique énergétique. »

Commentaire : Mme Anne-Claire Loisier est Sénatrice de la Côte d’Or, groupe Union Centriste. Heureusement, dans l’ancien monde, il y a quelques élus qui font leur travail !

Tiens, pour changer un peu, les centrales nucléaires belges

Le Monde, 13 janvier 2016 : « Le ministre de l’environnement du Land de Rhénanie-du-Nord- Westphalie, Johannes Remmel, demande à la Commission européenne de vérifier les règles de sécurité en vigueur en Belgique. Au Luxembourg, le secrétaire d’Etat au développement durable, Camille Gira, a également exprimé son inquiétude et réclamé des éclaircissements quant à la situation de Tihange. Des responsables allemands avaient auparavant demandé la fermeture de cette unité, située à 70 kilomètres de la ville d’Aix-la-Chapelle, après que des microfissures ont été découvertes sur les cuves en acier de plusieurs réacteurs belges.
Le gouvernement de l’état régional allemand de Rhénanie-Palatinat a décidé mardi de se joindre à une plainte de Greenpeace et de Benegora, plate-forme de concertation belgo-néerlandaise de la région d’Anvers, contre la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires belges de Tihange 1 et de Doel 1 et 2. La Rhénanie-Palatinat demande l’arrêt d’urgence de ces installations pour protéger la population. »

Remarque :Tihange 1 : 962 MWe et Doel 1 et 2 ont été prolongé jusqu’en 2025 par le gouvernement Belge… avec le soutien des Pays-Bas. Bien, bien….

 Conclusion (Blog du Huffington Post, 25/09/2017, commentant un rapport de France Stratégie sur l’Energiewende) :

« A la lumière des faits, l'augmentation de la production électrique intermittente (éolienne et photovoltaïque) à la place du nucléaire n'a fait que conforter le rôle du charbon et du gaz, seules énergies capables de compenser les aléas du vent et du soleil faute de moyen de stockage viable! Quant aux gains d'efficacité énergétique, ils se sont avérés eux aussi largement surestimés par rapports aux comportements réels de la population et de l'industrie.
L'Allemagne a agi une fois encore en passager clandestin de la construction européenne, utilisant à son seul profit la solidarité et la bêtise de ses partenaires. L'apport assuré de l'électricité française et autrichienne a permis aux réseaux électriques allemands de pallier les effets techniques de l'énergie "fatale" de ses éoliennes et de ses panneaux solaires incapables de suivre les besoins réels de la consommation. En bref, l'Allemagne inonde d'électricité les marchés quand personne n'en a besoin et pompe ses voisins quand le climat est capricieux! »

Eh ben, pas mieux !


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Energiewende : Nos chers amis allemands commencent à nous casser sérieusement les bonbons

DIW : tout faux ou presque !

L’institut d’économie allemand DIW a sorti une étude sur le nucléaire, dont la conclusion est que le nucléaire est cher et dangereux et  qui regorge d’erreurs et manipulations diverses.

Florilège : 

Compétitivité du nucléaire historique : « Ces dernières années, de nouvelles études ont confirmé que l’énergie nucléaire n’était pas compétitive ».

Commentaire : faux, faux, et  ultra faux pour le nucléaire historique. Pour rester dans une querelle d’allemand,  l'Institut Fraunhofer a montré en 2018 que l'énergie générée par les centrales nucléaires était moins chère en Allemagne que celui obtenu à partir de houille, de lignite et de gaz et à peine plus chère qu'avec la biomasse.

Un paramètre clé pour calculer le coût de production d’énergie est la durée de vie d’une source donnée. Et bien sûr, DIW a bien raccourci la durée de vie des réacteurs, affirmant  que «les centrales nucléaires sont conçues pour durer 30 à 40 ans».
L'incertitude initiale  sur la durée de vie des centrales nucléaires était due à une précaution résultant du manque de connaissances sur les effets de l'irradiation à long terme. Aujourd'hui, il est clair que ces craintes initiales étaient prématurées et le consensus se fait plutôt sur 60 ou même 80 ans ; d’autant que les centrales nucléaires sont constamment entretenues et que des rénovations type grand carénage permettent de prolonger la durée de vie en toute sécurité.

A titre de comparaison, la durée de vie des parcs éoliens n’est que de 20 à 30 ans, et encore bien moins pour l’éolien maritime. Selon un rapport OCDE, la médiane des coûts de l’électricité produite pendant la durée de vie d’un producteur d’électricité est de 53 $ / MWh pour une centrale nucléaire et 175 $ / MWh pour un parc éolien en mer.

Et si le nucléaire n’était pas si intéressant, pourquoi donc les prétendus fournisseurs alternatifs d’EDF se ruent-ils sur l’ARENH ( accès régulé au nucléaire historique) et en demandent-ils toujours plus ? (cf. https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/06/pourquoi-les-tarifs-edf-augmentent_26.html)


Compétitivité du nouveau nucléaire « Des investissements supplémentaires dans les centrales nucléaires après l’accident de Fukushima seront réalisés dans un nouvel environnement économique susceptible d’affecter leur niveau de rentabilité. »

Commentaire : Ah oui, vraiment ? En Allemagne, le gouvernement prélève chaque année plus de 20 milliards d'euros dans les poches des citoyens pour les affecter au secteur des énergies renouvelables Selon Peter Altmeaier, ministre allemand de l'Economie, le soutien total pour les énergies renouvelables en Allemagne a atteint 680 milliards d'euros. Ce montant serait suffisant pour construire 61 centrales nucléaires d'Olkiluoto-3 (EPR), malgré tous les dérapages et difficultés qu’a coûté ce deuxième protype de l’EPR

Très chers amis allemands, vous auriez intéret à réfléchir !

Ajoutons que les experts du rapport du DIW ont commis une série d’erreurs biaisées, négligeant notamment la qualité de l’énergie (fatale ou pilotable, c’est pas pareil !), omis de traduire la capacité installée en quantité d’énergie réellement générée et ont ignoré les coûts externes, par exemple les coûts pas du tout négligeables d’extension et de gestion du  réseau, qui sont élevés en cas d'exploitation de sources dispersées et intermittentes)…

Energie décarbonée ou pas ? « Il n'y a toujours aucune raison pour que l'économie privée investisse dans l'énergie nucléaire commerciale aujourd'hui »

Commentaire : ben oui, surtout si on ne veut pas lutter contre le réchauffement climatique et qu’on ne mette pas en place une taxe carbone indispensable et adaptée à cet effet !

L'imposition de prix signicatifs sur les émissions de CO2 rend le nucléaire compétitif avec la production au charbon dans tous les scénarios de prix du carburant et avec la technologie CCGT (centrale à cycle combiné, le top du top gazier) lorsque les prix du gaz sont à des niveaux modérés ou élevés. A un prix de 25 dollars par tonne de CO2, dans un scénario de prix du charbon modéré, le nucléaire serait compétitif par rapport au charbon. Avec une redevance plus élevée de 50 dollars par tonne de CO2, le nucléaire coûte moins cher que le gaz dans les scénarios de prix du gaz modéré et élevé.

Or, les crédits carbone générés par le protocole de Kyoto ne sont plus disponibles et les industriels les ont maintenant épuisé leur quota total. Selon une étude de Carbon Tracker,  le prix du carbone pourrait atteindre entre 35 et 40 euros la tonne au cours des cinq prochaines années
Et c’est loin d’être suffisant si l’on veut atteindre nos objectifs climatiques. Le rapport Quinet de France Stratégie (fev 2019) a évalué la valeur nécessaire du CO2 à 250 €/tonne de CO2 en 2030. Réalistes, les auteurs ne demandent pas   une taxe carbone de 250 € à cet horizon, mais leur étude signifie ceci : « toute action permettant de réduire les émissions et ayant un coût inférieur à 250 €/tonne de CO2e fait sens pour la collectivité et doit donc être entreprise »

Donc privilégier le nucléaire plutôt que le gaz, et bien sûr, le charbon.
Ce qui est l’exact contraire de ce que fait l’Allemagne avec son Energiewende.

Et l’étude du DIW a une signification à laquelle nous ferions bien de prendre garde : l’Allemagne se battra comme un dogue pour éviter l’augmentation de la taxe CO2 et pour dissuader le financement du nucléaire , ce qu’elle a magnifiquement réussi en faisant sortir le nucléaire de la taxonomie du financement vert proposée par l’UE.

On est prévenu : l’Allemagne est bien décidée à continuer de se comporter en criminel climatique !

Acceptation du nucléaire : « Les principaux déterminants de la future exploitation des centrales nucléaires existantes et des investissements dans de nouvelles centrales nucléaires restent des considérations économiques, des considérations de sécurité énergétique, des considérations environnementales et l’acceptation du public »

Commentaire : Ayant grossièrement falsifié les chiffres sur  les considérations économiques, ne pouvant rien dire sur la sécurité énergétique (si c’est de la sécurité d’approvisonnement qu’il s’agit, alors que les USA et la Russie se battent férocement pour savoir de qui l’Europe sera vassale pour le gaz, si c’est de la sécurité tout court, . l’OMS estime, au niveau mondial, à 3.8 millions le nombre de morts prématurées liées aux pollutions carbonées,) reste alors l’acceptation du public.
Et là, surprise : « les chercheurs sont surpris que l'acceptation par le public de l'énergie atomique n'ait pas été plus ébranlée par l'accident de Fukushima ». Il était attendu que des pays comme l'Allemagne, la Suisse et le Japon seraient affectés de manière signicative dans leur soutien à l'énergie nucléaire. Dans la pratique, ces prévisions se sont avérées pour l’Allemagne uniquement, le Parlement allemand ayant déclaré son intention de fermer les centrales nucléaires d'ici 2022. Entre-temps, le Japon redémarre progressivement les centrales nucléaires fermées après 2011, alors que la Suisse autorise ses réacteurs existants à rester en activité. Sans parler des investissements nucléaires en Chine , en Russie, en Inde ou en Arabie saoudite …

Climat : et le gros mensonge ! « l’énergie nucléaire n’est pas une option pour un bouquet énergétique respectueux du climat».

Commentaire : ben si justement, l’énergie nucléaire vaut bien mieux que l’éolien ou le solaire nécessairement adossés à une puissance équivalent soit en gaz, soit, bien pire encore, en charbon, soit, bien pire que pire, en lignite, comme l’ont fait nos chers amis allemands. ; c’est d‘ailleurs ce qui ressort du dernier rapport climatique du GIEC d’octobre 2018, pour qui maintenir le réchauffement planétaire en dessous de 1,5°C nécessite une forte augmentation de la production d’énergie nucléaire. (cf.; https://vivrelarecherche.blogspot.com/2018/10/le-nucleaire-seul-espoir-pour-sauver-le.html)

En résumé : sélectivité malhonnête des sources, omission de toute étude contraire à la position du gouvernement allemand (et même les documents du GIEC conclusions erronées des analyses citées, analyse coôut efficacité du nucléaire complèetement et délibrérément mensongère : le rapport du DIW est manifestement biaisé, écrit pour soutenir la thèse du gouvernement allemand selon laquelle il est nécessaire de s'éloigner rapidement de l'énergie nucléaire.
Le fait qu'une telle étude peu fiable, instrument de propagande éhonté, soit repris sans critiques par cerin média n’est qu’un autre exemple de la Fake science et des manipulations dans le secteur de l’énergie.

L’Allemagne est bien décidée à tout faire pour continuer de se comporter en criminel climatique !

Sur ce sujet, voir aussi

https://www.energetyka24.com/germany-misinforms-about-the-nuclear-energy-diws-report-under-criticism-analysis

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lundi 26 août 2019

Levothyrox, fake science et encore bien sûr Stéphane Foucart !


Une révolution statistique : plus il y a de patients, plus c’est louche !

Large article du Monde du 22/08/2019, avec mention en première page : « Levothyrox : pourquoi Merck a fait du zèle dans l’évaluation de la nouvelle formule ». Citation :
« Le choix de l’industriel allemand d’enrôler un grand nombre de patients dans un essai conduisait mécaniquement à masquer un défaut de bioéquivalence entre les deux versions du médicament.
Le laboratoire Merck savait-il pertinemment que sa nouvelle version du Levothyrox n’était pas substituable à l’ancienne ? C’est la question, troublante, posée par une brève étude publiée mercredi 21 août par la revue Clinical Pharmacokinetics.
Ses auteurs ont réanalysé l’essai conduit par le laboratoire à l’appui du changement de formule du médicament : ils suggèrent que le seul moyen de conclure à la bioéquivalence des deux versions a été pour Merck de conduire un test de très grande taille – sur 204 individus – au lieu d’un test classique, généralement mené sur une vingtaine à une trentaine de volontaires. Un tel test aurait pourtant été beaucoup moins coûteux. Mais il aurait très probablement échoué à montrer la bioéquivalence recherchée. Le choix d’un échantillon plus large a en réalité conduit à masquer la variabilité de la réponse des patients aux deux versions du médicament. »

Donc, le méchant laboratoire pharmaceutique a cherché à masquer le fait que la nouvelle formule du levothyrox ne serait pas bioéquivalente (n’assurerait pas la même concentration sanguine pendant le même temps) à la première dans les marges d’erreurs acceptées par la législation. Et pour être bien sûr d’y parvenir, il a enrôlé plus de patients que nécessaires, dans une étude qui lui aurait coûté plus cher que nécessaire…

C’est une idée dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle révolutionne la statistique ! Un petit échantillon serait préférable à une grand échantillon pour une étude de bioéquivalence ! Plus on « dilue », plus le résultat est puissant, et plus on masque les variations- là on touche au sublime. ! Evidemment non, plus on inclut de patients, plus la moyenne et l’écart-type, ( la variation) sont connues avec précision !

Je passerai avec charité sur les commentaires qui ont accueilli cette interprétation totalement barrée de M. Stéphane Foucart… Et puis non ! Car je commence à en avoir assez de voir la Fake Science envahir les journaux, et spécialement les colonnes du Monde, car, en ce domaine, M. Foucart est un fieffé récidiviste patenté. (A propos, à signer absolument le manifeste No Fake Science, issu de la tribune éponyme de l’Opinion  ( https://nofake.science/tribune/ ). Donc florilège : « 350 statisticiens en France sont morts en lisant cet article » (pourquoi seulement 350 ?) « Au Monde, pour choisir un journaliste scientifique, ils font passer un test de maths et ils prennent ceux qui échouent » ; «Le suffrage universel est un piège : Il masque la variabilité des réponses des électeurs. Alors qu’un échantillon d’une vingtaine de personnes suffit largement, et est beaucoup plus fiable ! » ( Je le savais, élections, pièges à cons, comme les articles de Stéphane Foucart !) 

Lévothyrox : pourquoi la nouvelle formule ?

Destiné à traiter les malades de la thyroïde, le Levothyrox, utilisé par plus de 2,5 millions de personnes, principalement des femmes, est un médicament dit « à marge thérapeutique étroite » : de très faibles variations de la quantité de principe actif (la lévothyroxine) peuvent avoir des répercussions importantes sur les patients. Or l’ancienne version avait un problème de stabilité au cours du temps : selon la durée de stockage du produit, il devenait plus ou moins facile à absorber et la dose effectivement absorbée variait (diminuait). Donc les agences du médicament ont demandé à Merck (qui, lui, ne demandait rien à personne) de résoudre ce problème, ce qui a été fait sans toucher au principe actif, mais en modifiant les excipients, le lactose de l’ancienne formule étant remplacé par le mannitol et l’acide citrique, deux excipients bien connus et bien évalués.
Donc après, étude de bioéquivalence : Les guidelines européennes exigent un minimum de 12 patients, mais précisent autant que statistiquement nécessaire. Merck a fait une étude sur 216 volontaires sains en Allemagne, qui a été considérée comme suffisante (Pour les partisans du complot destiné à masquer les problèmes, dans certaines contrées, au Mexique par exemple, Merck ne fait une étude que sur 44 volontaires sains).

Malgré les partisans de la révolution statistiques, ces résultats sont plus puissants que sur un échantillon plus petit- après, reste la manière dont on les analyse et ce qu’ils montrent : soit on regarde les résultats globaux, soit on regarde la variabilité sur chacun des patients, et on moyenne ensuite. Savoir quel est le plus adapté est vraiment là, pour le coup, affaire de spécialiste. Les données sont publiques, et quelles que soient les façons dont elles sont analysées, elles montrent une bonne bioéquivalence.

Maintenant deux cas se présentent : soit les variations individuelles sont faibles, et l’on peut substituer la nouvelle formule à l’ancienne sans trop se poser de question ; soit les variations individuelles sont plus fortes, mais la bioéquivalence globalement acceptable : pas grave, dans ce cas, il faut faire un test de TSH pour adapter la dose, et le patient disposera d’un nouveau traitement plus stable et plus fiable. Compte-tenu des défauts de stabilité et de constance de la version ancienne et de la marge thérapeutique étroite, c’était  sans doute de toute façon, par précaution, la démarche à suivre par défaut.

De toute façon, la question a été réglée a posteriori par une étude unique par son ampleur de l’ANSM (agence du médicament) et de la CNAM, commencée fin 2018 et dont les résultats sont paru en juin 2019 :

Levothryrox : ce que révèlent les résultats finaux de l'étude de pharmaco-épidémiologie »

Les résultats ne fournissent pas d’argument en faveur d’un risque augmenté de problèmes de santé graves au cours des mois suivant l’initiation de la nouvelle formule du Levothyrox. En effet, ils ne mettent pas en évidence d’augmentation de survenue d’hospitalisations, de décès, d’arrêts de travail d’au moins 7 jours, ni de consommation de médicaments utilisés pour traiter des symptômes somatiques tels que ceux déclarés en pharmacovigilance lors du passage à la nouvelle formule du Levothyrox. Les analyses complémentaires prenant en compte les interruptions de traitement par la nouvelle formule du Levothyrox confirment ces résultats.

En revanche, l'étude montre "une nette augmentation" (+2 %) des consultations médicales, principalement de généralistes et d'endocrinologues : 360 000 consultations supplémentaires pour l'ensemble de la population traitée en France (près de 3 millions) ont été enregistrées, notamment sur la période d'août à octobre 2017. (Remarque : comme expliqué précédemment, c’est très bien ainsi !)

 Par contre,  elle s'accompagne d'une hausse relative de l'utilisation de certains médicaments comme les benzodiazépines. (et là, merci la fake science et le semeurs de paniques ; pour mémoire, les benzodiazépines, c’est pas anodin du tout !)
Ah oui, cette étude incluait 2 075 106 personnes et âgées de 18 à 85 ans ! Mais bien sûr, j’oubliais : c’est pour « diluer » les résultats. Le grand complot continue !

Bonne nouvelle : il faut le dire quand il y en a : la structure Epi-Phare qui a mené cette étude est pérennisée sous forme d’un GIS (groupement d’intérêt scientifique) regroupant les équipes d’épidémiologie des produits de santé des deux établissements. Cest un regroupenet logique eu un nouveau moyen plus performant pour la sureté du médicament en France

Petite remarque en passant de https://twitter.com/MedicusFR/. L’origine de  l’article du Monde est une publication du CRPV de Toulouse (Centre Régional de Pharmacovigilance) de Toulouse, qui s’est déjà fait remarquer par une fausse alerte sur un médicament essentiel en cancérologie , le docétaxel, et qui s’est fait ainsi aligné par les experts européens : « Les pharmaco-épidémiologistes (européens) présents ne comprennent pas la méthodologie utilisée et soulignent l’indigence du travail ». Entre eux, Séralini et Belpomme, on a vraiment des flèches que le monde entier ne nous envie pas.

Pour le debunkage de cette affaire Levothyrox/Stephane Foucart, deux fils précieux: https://twitter.com/MedicusFR/

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samedi 24 août 2019

Nuages noirs sur l’Europe – les trente salopes


Nuages noirs sur l’Europe     

Dans la foulée du blog précédent (https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/08/greenpeace-hiroshima-et-le-nucleaire.html), le résumé d’un rapport très intéressant Europ’s dark cloud ; how coal-burning countries are making their neighbours sick (Nuage noir sur l’Europe, comment les pays charbonniers rendent leurs voisins malades), étude organisée par quatre ONG écologistes, le Climate Action Network (CAN) Europe, le WWF, Health and Environment Alliance (Heal) et Sandbag et  publiée en 2016. Et passée très, très injustement inaperçue !

Si les victimes du charbon se comptent principalement en Chine – une estimation évoque le nombre de 366 000 morts prématurées annuellement –, les Européens ne sont pas à l’abri. En 2013, plus de 22 900 décès prématurés et des dizaines de milliers de problèmes de santé étaient imputables aux pollutions qu’entraîne l’exploitation de cette énergie fossile en Europe.

Les pays européens qui paient le plus lourd tribu à la pollution au charbon sont l'Allemagne (3630 morts), le Royaume-Uni (2 100), la Pologne (1 860), l'Italie (1 610) et la France, avec 1 380 décès par an. Le charbon dégagé par les centrales électriques est également responsable de nombreuses maladies. Et il n’ y a pas que la mortalité, il y aussi la morbidité. Ainsi, en Europe et en 2013, date des derniers chiffres disponibles, 11 800 cas de bronchite chronique et 21 000 admissions à l'hôpital auraient eu pour cause la pollution liée aux centrales à charbon,  plus de 538 000 crises d’asthme chez les enfants sur tout le continent. Les impacts sanitaires du charbon ont aussi engendré en 2013 «un coût global de 32,4 milliards à 62,3 milliards d’euros», estime le rapport.  Ajoutons que ces coûts pharamineux ne sont pas pris en charge par l’industrie charbonnière, ils sont à la charge des budgets nationaux de santé, des malades, des autres secteurs économiques impactés.
Le rapport des ONG ne se contente pas de démontrer les effets de la pollution au charbon sur les habitants des pays qui accueillent les centrales. Il analyse également l'impact de cette pollution sur les habitants des pays voisins, ce qui est beaucoup plus original.

L’Europe compte 280 centrales à charbon, responsables de 18 % des émissions totales de gaz à effet de serre du continent. Dans le classement des pays dont les centrales ont le plus d'effets dangereux sur les habitants des pays voisins, la Pologne arrive en tête, avec 4690 morts prématurés en dehors de ses frontières. Elle est suivie par l'Allemagne (2490), la Roumanie (1660), la Bulgarie (1390) et le Royaume-Uni (1350).

Et c'est la France qui arrive en tête des pays touchés par cette pollution venue d'autres pays

Une pollution au charbon qui provient majoritairement d'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Espagne, de Pologne ou encore de République tchèque, et qui serait responsable, en France, de 1 200 décès prématurés par an, la majorité provenant d’Allemagne ! Et ce alors que ne sont plus exploitées en France que quatre centrales au charbon !
Ces chiffres sont  cohérents avec ceux d’une étude de l’université de Stuttgart  montrent que les émissions toxiques des centrales électriques européennes utilisant le charbon ou le lignite comme combustibles sont responsables de 22 000 décès annuels prématurés en Europe. Si rien n’est fait, il y aura 770 000 décès prématurés d’ici à 2050 , le pire, en terme de pollution et de santé étant de loin le lignite, exclusivité allemande !

Les trente salopes, et comment l’Allemagne se fiche de nous et nous empoisonne !

Trente centrales, rebaptisées « les 30 toxiques », ont été identifiées comme les plus meurtrières d’Europe par les ONG, dont neuf au Royaume-Uni, six en Allemagne, cinq en Pologne ou encore cinq en Roumanie. Elles sont responsables de la moitié des morts prématurées en Europe, et devraient être immédiatement fermées.
Et il y aussi l’impact climatique : En 2014, les 280 centrales au charbon de l’Union européenne ont émis 755 millions de tonnes de CO2, ce qui représente environ 18 % des gaz à effet de serre de l’UE. Et là-dessus, près de la moitié,  367 millions tonnes - ont été libérées par les 30 plus toxiques, les 30 salopes.
Re : elles doivent être immédiatement fermées.

Huit de ces trente salopes se situent en Allemagne, six en Pologne et cinq au Royaume-Uni. On va leur faire un peu de publicité, elles méritent d’être plus connues.

Boxberg : dans les années 1990, elle  a été la plus grande au lignite avec une capacité de 3 520 mégawatts (MW) avec 12 unités de 210 MW  et deux de 500 unités de MW. Depuis 2000, les douze  unités ont ont été remplacées par une unité hautement efficace de 900 MW.. En 2012, une nouvelle unité de 675 MW  a été mise en service et la capacité de production de Boxberg reste actuellement de 2 575 MW.
Bon, vous avez compris ? Vu les investissements récents, ils sont pas près de l’arrêter, l’une des plus grandes centrales de lignite au monde !

Jänschwalde : 6 unités de 500 MW, 80,000 tonnes de lignite brûlées par jours. Rachetés à Vattenfall par EPH en 2016 (La firme de Daniel Křetínský, grand charbonnier devant l’éternel- il faudra que je lui consacre un article) et grand investisseur dans le presse française (Le Monde, Marianne, Elle)

Niederaussem : neuf unités, entre 1963 et 2003, capacité totale de 3 864 MW. Niederaussem est la troisième pire centrale en Europe en ce qui concerne les émissions de CO2 par énergie produite et le deuxième pire en termes d’émissions de mercure en raison du lignite utilisé.

Neurath :  7 unités (3 x 300 MW, 2 x 600 MW, 2 x 1,100 MW). Ces deux dernières, les plus puissantes ont été mises en service en 2012.

Lippendorf : 2 unités de 934 MW.  Trois centrales se sont succédé sur le site : la centrale Böhlen, opérationnelle de 1926 à 1990, épaulée en 1969 par la vieille centrale de Lippendorf. Celle-ci est arrêtée en 2000, lorsque la nouvelle centrale de Lippendorf est mise en route. La construction de cette dernière a commencé en 1995, et a coûté 2,3 milliards d'Euros, soit le plus gros investissement privé jamais réalisé en Saxe. Pas prêt de s’arrêter non plus !

Parmi toutes ces « trente toxiques » ainsi que les nomme le rapport, et que j‘ai pris la liberté d’aggraver en trente salopes, il n’y en n’a pas beaucoup en voie de fermeture. Et surtout pas les allemandes !

«Le charbon est la plus grande menace pour notre civilisation et pour toute vie sur notre planète.» C’est ainsi que commence le rapport le Nuage noir de l’Europe du WWF, l’Alliance pour la santé et l’environnement (Heal), le Réseau Action Climat Europe (CAN Europe) et le think thank Sandbag, Tiens, des écolos  un peu conséquents : le charbon, pas le nucléaire !

Rappelons encore ceci : En Allemagne, la commission « croissance, changement structurel et emploi » a remis un rapport le 26 janvier. Elle y propose que la production d’électricité à partir du charbon soit arrêtée d’ici à fin 2038 !!! Et ces recommandations n’ont aucun pouvoir contraignant! En 2018, le charbon (lignite et houille réunis) a compté pour près de 38% de la production allemande d’électricité !
A partir d’une situation similaire, le Royaume-Uni est sorti de la production électrique à partir du charbon en quatre ans. Donc c’est possible… à condition de mettre en place une taxe carbone et d’investir dans le nucléaire.

Donc, oui no chers amis allemands se moquent de nous et du monde. Avec leur energiewende, ils continuent et persistent dans une de leurs spécialités, le crime contre l’humanité.