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samedi 27 octobre 2018

Le nucléaire, seul espoir pour sauver le climat


Le rapport du Giec : le nucléaire, seule solution permettant de respecter les accords de Paris.

Selon un rapport des Nations unies publié le 8 octobre, maintenir le réchauffement planétaire en dessous de 1,5°C nécessite une forte augmentation de la production d’énergie nucléaire. Ce rapport spécial « Réchauffement de la planète de 1,5°C » du Groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) avait été commandé par les gouvernements lors des négociations de Paris sur le climat en 2015. Une étude précieuse pour orienter le sommet de la COP24 à Katowice, en Pologne, en décembre.
En décembre 2015, la signature de l’accord de Paris avait permis de fixer pour objectif un réchauffement global des températures terrestres limité à 2°C à l’horizon 2100, et si possible à 1,5°C. C’est au regard de cet objectif ambitieux que le GIEC vient de publier un nouveau rapport. Celui-ci étudie donc les moyens à mettre en œuvre pour parvenir à contenir la hausse de la température globale à 1,5°C à l’horizon de la fin du siècle. A la lecture du rapport, il y a urgence à agir. Les experts du GIEC estiment en effet que le réchauffement global à 1,5°C sera atteint plus tôt que prévu, entre 2030 et 2052.

Dans son résumé aux décideurs, le GIEC propose 4 scénarios permettant de limiter la hausse globale de la température à 1,5°C à l’horizon 2100. On trouve ces scénarios dans le Résumé à l’intention des décideurs..
Tous les scénarios du GIEC nécessitent plus de nucléaire : Le nucléaire augmente dans les quatre scénarios par rapport à 2010, de 59-106% d’ici 2030, de 98-501% d’ici 2050. Ce scénario inclut d’ailleurs la hausse la plus notable (+501%) à l’horizon 2050 de la production nucléaire. Ainsi le respect des objectifs climatiques nécessitera de multiplier par six les capacités nucléaires mondiales.

Les commentaires du GIEC sur le nucléaire : il faut commencer maintenant les nouveaux EPR !

Dans son rapport, au chapitre 4, le GIEC rappelle que « dans les années 1960 et 1970, la France a mis en œuvre un programme visant à obtenir rapidement près de 80% de son électricité du nucléaire sous 25 ans, mais le décalage actuel entre la prise de décision et la mise en service des installations est de 10 à 19 ans ». Le rapport précise d’ailleurs que le rythme actuel de déploiement de l'énergie nucléaire est « limité dans de nombreux pays par l'acceptabilité sociale » liée à des préoccupations relatives aux risques d'accident et à la gestion des déchets radioactifs.
« Bien que l'évaluation comparative des risques montre que les dangers pour la santé sont faibles par unité de production d'électricité et que les besoins en terrains sont inférieurs à ceux d'autres sources d'énergie, les processus politiques déclenchés par les préoccupations de la société dépendent des moyens propres à chaque pays pour gérer les débats politiques autour des choix technologiques et de leurs impacts environnementaux », conclut le rapport du GIEC.

Nucléaire et Climat : la lettre des scientifiques aux chefs d’Etat.

Un groupe international d'experts du climat et de l'énergie a écrit aux principaux chefs d’Etat, le premier dans la liste étant Macron, en raison des accords de Paris et parce que la France apparait comme un modèle en matière de décarbonation de l’énergie, en raison de l’importance du secteur nucléaire.
A Monsieur le Président de la République Emmanuel Macron
Monsieur le Président,

Nous vous écrivons en tant qu'environnementalistes, écologistes et climatologues pour vous féliciter de votre victoire dans l'élection présidentielle et pour applaudir votre politique en faveur d'une taxe carbone. Personne n'a autant fait que la France pour diffuser une énergie propre sur un réseau électrique. Sachant cela, nous vous écrivons également pour vous faire part de notre inquiétude devant votre décision d'éloigner la France d'une production nucléaire propre.

Peu de pays ont fait plus que la France pour démontrer les bénéfices humanitaires et environnementaux obtenus par la création d'une société fortement dotée d'électricité nucléaire. Non seulement la France a été l'hôte de conférences sur le climat des Nations Unies, elle est aussi un des pays développés dont les émissions de dioxyde de carbone par habitant sont les plus faibles.

Toute réduction de la production nucléaire en France aura pour effet d'augmenter la production d'électricité par des combustibles fossiles, donc la pollution, au vu des faibles facteurs de charge et de l'intermittence du solaire et de l'éolien. L'Allemagne en est l'illustration parfaite. Ses émissions n'ont pratiquement pas changé depuis 2009 et ont, en fait, augmenté tant en 2015 qu'en 2016, à cause des fermetures de centrales nucléaires. En dépit d'une augmentation de la puissance installée solaire de 4%, et de celle de l'éolien de 11%, la production de ces deux sources a baissé de 3 et 2% respectivement du fait qu'il y a eu moins de soleil et de vent en 2016 qu'en 2015.

Et là où la France a une électricité parmi les moins chères et les plus propres d'Europe, celle de l'Allemagne est une des plus chères et plus sales. L' Allemagne a dépensé près de 24 milliards € de plus que le prix de marché en 2016 pour ses seuls prix garantis d'achat des renouvelables mais ses émissions ont stagné. Il est à prévoir que l'Allemagne n'atteindra pas ses objectifs de réduction d'émissions de 2020, et de loin. Malgré des investissements énormes dans les renouvelables, seulement 46% de l'électricité allemande sont issus de sources d'énergie propre, à comparer aux 93% de la France.

Le solaire et l'éolien peuvent jouer un rôle important en France. Cependant, si la France devait investir dans le solaire et l'éolien de façon comparable à l'Allemagne, il faudrait s'assurer que ces investissements augmentent la part d'énergie propre de la France et ne la diminuent pas malencontreusement. Les renouvelables peuvent contribuer à une électrification plus poussée des transports, celle-ci étant déjà bien entamée avec le réseau ferré mais pouvant être poursuivie avec les véhicules individuels.

Un remplacement du nucléaire par des combustibles fossiles et des renouvelables nuirait considérablement à l'économie française de trois façons : augmentation des prix de l'électricité pour les ménages et l'industrie, la fin des exportations lucratives d'électricité et - peut-être le plus important - la destruction de la filière nucléaire française à l'export. Si le parc nucléaire français est contraint de fonctionner avec un facteur de charge réduit, la filière nucléaire française en sera paralysée par une augmentation de ses coûts et une réduction de ses revenus. A terme, cela conduira à des niveaux de sûreté inférieurs et à une réduction des possibilités de financement de la recherche, du développement, ainsi que des efforts pour l'exportation des technologies nucléaires françaises. Les pays qui cherchent à construire de nouvelles centrales nucléaires veulent, avec raison, savoir que le produit que la France leur vend est un produit dont la France elle-même profite.

Le programme nucléaire français a, par le passé, été l'objet d'admiration dans le monde. La France a fait la preuve, dans les années 1970 et 1980 qu'il est de fait possible pour un pays industrialisé de décarboner son secteur électrique. Pour la France, la prochaine étape, nécessaire afin de contribuer à la lutte contre le changement climatique et pour l'amélioration de la qualité de l'air, est d'augmenter sa production d'électricité propre à partir de toutes les sources non-fossiles et de réduire massivement l'utilisation des combustibles fossiles dans les secteurs du chauffage et des transports. L'électricité nucléaire devra y jouer un rôle central.

Exemples de signataires: James Hansen, Climate Science, Awareness, and Solutions Program, Columbia University, Earth Institute, Columbia University, Kerry Emanuel, Professor of Atmospheric , Science, Massachusetts Institute of Technology, Steven Pinker, Harvard University, author of Better Angels of Our Nature, Richard Rhodes, Pulitzer Prize recipient, author of Nuclear Renewal and The Making of the Atomic Bomb, Erle C. Ellis, Ph.D, Professor, Geography & Environmental Systems, University of Maryland, Joe Lassiter, Professor, Harvard Business School…

Fermeture de Fessenheim : une erreur industrielle, une hérésie climatique, une gabegie économique

Suite à l’action en justice de la CFE-CGC, le décret de Ségolène Royal actant la fermeture de Fessenheim a été annulé. Une action remarquable et une déclaration tout aussi remarquable et courageuse de la part d’un syndicat qui n’est pas connu comme spécialement revendicatif ( mails il semble que cela change avec leur nouveau président François Hommeril.

Le Conseil d’État fait une leçon de droit public à Ségolène ROYAL et la CFE Énergies obtient l’annulation du décret abrogeant l’autorisation d’exploitation

Fruit d’un caprice politique, le décret de Ségolène ROYAL actant la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim a été annulé par le Conseil d’État. La CFE Énergies avait en effet saisi le Conseil d’État en mai 2017 pour faire annuler ce décret où l’État s’était arrogé des droits que la loi ne lui conférait pas, c’est-à-dire de décider à la place de EDF uniquement dans un but politique à quelques jours des élections.

Le 9 avril 2017, Ségolène Royal avait publié en urgence un décret portant abrogation de l’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim, n’hésitant pas à cumuler passage en force, déni de gouvernance et précipitation. La CFE Énergies avait alors dénoncé un décret aussi illégal que précipité. Aucune urgence ne justifiait la précipitation avec laquelle ce décret a été publié, hormis de sombres considérations de tactique politicienne ou d’agitation médiatique en pleine campagne électorale.
La CFE Énergies a contesté cet excès de pouvoir pour non-respect du cadre juridique de la demande d’abrogation qui ne peut qu’émaner de l’exploitant EDF, et non de l’administration. Elle avait donc déposé auprès du Conseil d’État un recours en annulation d’un décret illégal. Suivant l’avis du rapporteur public, le Conseil d’État vient d’annuler le décret contesté par la CFE Énergies, en se rangeant à nos arguments.

Pour la CFE Énergies et les salariés qui persistent à considérer que la fermeture de la centrale
nucléaire de Fessenheim est une erreur industrielle, une hérésie climatique, une gabegie économique et une énorme injustice pour les salariés d’EDF et de la filière nucléaire française, c’est une victoire à la fois juridique mais aussi politique. En matière énergétique, ce sont le pragmatisme, la raison et l’esprit de responsabilité qui doivent plus que jamais prévaloir au moment où le GIEC tire la sonnette d’alarme climatique.

Si la CFE Énergies fait aujourd’hui de l’accompagnement des salariés sa priorité pour qu’ils ne paient pas les pots cassés d’une décision politique irresponsable, elle considère que la décision du Conseil d’État doit conduire chacun à mettre l’intérêt général, l’urgence climatique, l’impératif industriel et la souveraineté énergétique au cœur des décisions.

A l’heure où il rend ses derniers arbitrages sur la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, le Gouvernement doit tirer les conséquences de cette décision du Conseil d’État pour faire les bons choix, de manière rationnelle, pragmatique et responsable. Cela vaut à la fois pour l’avenir du parc nucléaire français, celui des centrales charbon ou l’indispensable évolution de la régulation du système électrique français avec l’objectif de favoriser les investissements industriels de long terme nécessaires à la décarbonation de l’économie.

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