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mercredi 10 octobre 2018

Politique énergétique : mensonges et enfumage!


Gros Mensonge de Greenpeace sur le CO2, le solaire et le nucléaire.

L'association a publié en septembre 2018 un classement des fournisseurs d'électricité « verte » dans lequel sont diffamés comme d’habitude les services publics ( EDF comme fournisseur d’électricité au tarif réglementé, Engie pour le gaz) et dans lequel ne sont reconnus comme  véritablement verts que des acteurs marginaux (Energie d’ici, Enercoop et Ilek.).

Cette action de Greenpeace  a au moins un mérite : dénoncer un enfumage total et même une escroquerie caractérisée : « un fournisseur d’offres vertes peut se contenter d’acheter de l’électricité produite dans une centrale à charbon ou nucléaire, du moment qu’il achète aussi un certificat “vert” ».

Il met aussi en évidence qu’il est tout simplement impossible d’assurer l’approvisionnement en électricité  et de lutter contre le dérèglement climatique si, par idéologie, on refuse de considérer comme « verte » l’énergie nucléaire, la plus décarbonnée et la plus économique qui soit.

 Enfin, il démontre une étrange alliance entre les écologistes antiprogressistes, les ultra libéraux et de grands intérêts privés, qui, constatant que la privatisation du nucléaire électrique ne sera jamais acceptée, veulent en réduire la part pour s’octroyer un immense gâteau dont profitent déjà  les margoulins des énergies nouvelles (notamment  éoliennes)

Et en passant Greenpeace commet un petit mensonge dans sa note où  le nucléaire est considéré émettant plus de CO2 que le photovoltaïque, ce qui est faux. Pour Greenpeace, le nucléaire est classé +/- en émission de CO2 alors que le photovoltaïque est classé ++. Un résultat surprenant au premier abord. En effet, les chiffres du Giec (cohérents avec les estimations internationales)  évaluent les émissions de CO2 autour de 50 g/kWh pour le photovoltaïque et autour de 12 g/kWh pour le nucléaire (contre plus de 700 pour pétrole et autour de 1000 pour le charbon)- soit tout de même, pour ce qui nous intéresse, quatre fois plus pour le solaire que pour le nucléaire !

Un peu embarrassé (et faisant preuve d’un petit reste d’honnêteté),  Greenpeace a avoué la manipulation : « Nous avons voulu marquer le fait que, en raison des défaillances du parc nucléaire existant en France et en Belgique, les centrales sont de plus en plus souvent arrêtées et, pour compenser, les exploitants font appel à des énergies très carbonées»… » «La France est très en retard sur le développement des énergies renouvelables. Ainsi, quand le nucléaire ne peut pas produire, c’est le charbon ou le gaz qui le prend en charge »

Oh les gars et les filles  ! Vous vous fichez un peu du monde. Et vous êtes incorrigibles : car lorsque le nucléaire tombe en panne, on ne peut le remplacer que par une énergie pilotable, qui produit de l’électricité quand on en a besoin, et pas quand il fait beau et qu’il vente !- donc, ni du solaire, ni de l’éolien !

Donc, si l’on veut lutter contre le réchauffement climatique, il faut plus de nucléaire et du plus puissant - des EPR. 
Réclamez tous à EDF le contrat citoyen et responsable nucléaire : « Parce que je suis conscient des périls climatiques et que je veux lutter contre eux, je veux que vous me garantissiez une électricité à 80% nucléaire ( et un peu hydraulique) »

 Gros mensonges sur les coûts : Le débat sur la transition énergétique doit prendre en compte tous les coûts.

C’est sous ce titre que deux experts de l’économie de l’énergie Jacques Percebois (Professeur émérite à l’université de Montpellier) et Stanislas Pommeret (Président de la division énergie de la SCF) ont publié une tribune intéressante dans Le Monde du 3 octobre 2018. Extraits :

Le débat parlementaire sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) va relancer les discussions sur la place relative du nucléaire et des renouvelables. Le mix électrique français est très largement « décarboné », ce qui est un atout dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, mais se trouve être largement le produit de l’histoire et des diverses transitions impulsées par les pouvoirs publics depuis des décennies, et non pour des raisons environnementales.
Lors des chocs pétroliers (1974 et 1979), la France s’est tournée vers le nucléaire au nom de l’indépendance énergétique. En 1974, le nucléaire ne représentait que 8 % de la production d’électricité ; il en couvre aujourd’hui 72 à 75 %. Comme l’hydraulique permet de satisfaire 12 % environ des besoins et que les autres renouvelables (éolien et photovoltaïque) en fournissent 6 %, l’électricité produite en France est à 93 % « décarbonée ».

Le nucléaire de 2e génération (les 58 réacteurs en fonctionnement), largement amorti, est aujourd’hui compétitif puisque, malgré le bas prix de l’électricité sur le marché de gros (40 à 50 euros le MWh, soit 4 à 5 centimes d’euro par kWh), son coût est de l’ordre de 33 euros le MWh (soit 3,3 centimes d’euro par kWh).

(Et voilà pourquoi fermer Fessenheim est un gaspillage éhonté du patrimoine français, et une aberration climatique, industrielle, économique et sociale !)

Pour l’EPR de Flamanville, le montant annoncé de 10,9 milliards d’euros porte le coût du MWh à près de 100 euros, soit 10 centimes d’euro par kWh. La décision récente d’Edf de reporter à fin 2019 la mise en service de l’Epr de Flamanville, prévue au départ fin 2012 montre que l’industrie française a un peu perdu la mqin dans un domaine où elle excellait. .. Ainsi, la Russie, grâce à Rosatom, et la Chine, qui a mis en service il y a quelques semaines le premier réacteur EPR grâce à la collaboration française, deviennent aujourd’hui des leaders d’un secteur dont les perspectives demeures prometteuses.
« Les énergies renouvelables dont on vante la compétitivité croissante ne sont pas non plus exemptes de dérives. La promotion des énergies renouvelables du type solaire et éolien se justifie car elles sont décarbonées, mais à condition qu’elle se substituent à des énergies carbonées, et non au nucléaire (décarboné)

Un rapport de la Cour des Comptes d’avril qui montre que les engagement déjà pris du fait de ces tarifs (promotionnels et subventionnés) des énergies renouvelables vont conduire à un surcoût cumulé de 121 milliards d’euros pour le consommateur d’électricité (jusqu’en 2044 !!, avec un pic vers 2022) surcoût financé par des taxes ( la CSPE- contribution au service public de l’électricité),soit de l’ordre de 4 à 5 milliards d’euros par an.

Ce coûteux système mis en place engendre deux effets pervers qui ne doivent pas être sous-estimés dans le calcul économique : l’injection sur le marché de gros de ces énergies rémunérées hors marché exerce un effet d’éviction sur le parc nucléaire et thermique, et cela risque fort de coûter cher en stockage ( NB qu’au surplus, on ne sait pas réaliser). Au-delà de 30 % environ de pénétration du renouvelable intermittent dans le mix électrique français,… le coût du stockage et du déstockage de cette électricité risque d’être élevé... Si l’on suppose que la part du nucléaire est plafonnée à 50% de la production d’électricité et que ce sont les renouvelables solaires et éoliens qui compensent cette réduction, le coût du stockage et du déstockage peut représenter à lui seul entre 4 et 20 centimes d’euros par kwh….
Conclusion : En d’autre termes, le débat doit prendre en compte tous les coûts directs et indirects des diverses solutions en compétition….

Coûts comparés de l’éolien et de l’EPR. Les margoulins de l’éolien et l’Ecolo Business.

En effet, donc petite remarque sur le site très utile du grand débat sur la transition énergétique : si l’électricité renouvelable est si intéressante, comment se fait-il que le prix de l’électricité augmente de façon très bien corrélée à l’augmentation des productions renouvelable dans tous, absolument tous les pays ?
Et réponse plus argumentée : Avis n°478 Comparaison des coûts de production éoliennes et EPR en Europe en 2017.

Eolien on et off-shore : 103 MW de puissance installée. Ces installations ont un productible de 26 GWh/an pour un facteur de charge moyen de 30 %. Leur durée d’exploitation est prévue pour 20 ans. Au MW installé, ces éoliennes coutent 4 600 k€ par MW. Ramené au MWh produit, cela donne une production de 520 TWh sur 20 ans soit 88 €/MWh d’amortissement p
EPR : Sur 60 ans, l’EPR coute 11 Mds d’€ pour 1,65 GW installé ; donc au MW installé cela donne 6400 M€/MW. Le productible de l’EPR est 13 TWh par an sur la base d’une puissance installée de 1650 MW et d'une disponibilité de 90 %. Donc sur 60 ans, l’EPR aura produit 780 TWh.
Comparaison finale : Eolien : 106 €/MWh pour une électricité non pilotable sans back-up et stockage. EPR : 72,5 €/MWh pour une électricité pilotable.
Et encore : l’éolien est maintenant une technologie mature pour laquelle le coût ne diminuera plus significativement. L’EPR est une tête de série (qui a connu certains problèmes…) ; compte-tenu du retour d’expérience, le coût des futurs EPR diminuera considérablement.

Autres éléments, que l’on trouve sur le site de la CGT, qui mène une campagne exemplaire (avec FO et la CFE-CGC pour sauver le service public de l’électricité (voir https://www.mainbassesurlenergie.com). Extraits :

Il existe un Ecolo business qui vise à  casser le service public pour favoriser le privé. Les heureux profiteurs de l’Ecolo business ont été gavés par un flot d’aide d’Etat : le prix de l’électricité produite par le éoliennes est fixé à plus de 8 centimes d’euros le kw heur soit le double du prix de l’électricité classique (mesure prise par le vert Yves Cochet !).

S’en est suivi une ruée vers le nord : en une dizaine d’années, 5000 turbines le département de l’Aisne.  Les communes se lancèrent dans une compétition échevelée,  c’était la ruée vers les éoliennes, c’était véritablement la manne. On promettait des emplois, de la taxe professionnelle, du tourisme, des cars entiers de touristes devaient venir admirer les éoliennes. Et puis quoi : des installations qui changent de main à haute fréquence, en trois ans, quatre exploitants et des montages de plus en plus opaques ; des fonds de pension qui viennent d’Australie pour ramasser la manne des contribuables français. Et pour les riverains, au leu de la manne promise, des bruit continus, les nuisances visuelles, effets stroboscopiques, perte de valeur des habitations. Même Ségolène Royal s’en était émue : «  il y a tout un système spéculatif qui se met en place, on a eu des expériences assez désastreuses par le passé. Et Xavier Bertand reprenant pour sa région le cri de Marine Le Pen : Plus une seule éolienne.

En 2018, le surcoût des énergies renouvelables s’est élevé à pas moins de 8 milliards d’euros. Il s’agit d’un véritable hold up.
Ce fait significatif, repris aussi dans les video de la CGT. Le premier janvier 2018, il faisait relativement bon, il y avait du vent. Production très importante éolienne en France et en Europe, sauf qu’il n’ y avait aucun besoin industriel et peu de vesoin domestique. Résultat sur le marché  l’électricité était achetée à 82 euros le MW par EDF (prix garantis Cochet oblige) et vendue à -15 euros ! le MW, ce qui coûte aux Français 97 euros le Mw ! Le lobby de l’éolien remercie les Verts !

L’article de M. Percebois, article d’expert semble arriver au maximum de critique que peut exprimer un expert reconnu sans se mettre en péril. Mais enfin Mrs, s’il faut vous remercier pour votre lucidité, peut-on vous demandez un peu plus de courage. Si vous ne dites pas haut et fort ce qu’il en est qui le dira ?

Baisser la part du nucléaire à 50% est une absurdité injustifiable, c’est aller au rebours de nos engagement climatique et de la lutte contre la précarité énergétique, c’est catastrophique pour le climat, c’est catastrophique pour l’environnement, c’est catastrophique pour les consommateurs, c’est catastrophiques pour la compétitivité de l’industrie, c’est catastrophique pour la sureté d’approvisionnement aujourd’hui encore plus qu’hier indispensable tant nous sommes devenus dépendant, pour notre santé, pour notre vie même de l’électronique, c’est catastrophique socialement pour les salariés et pour les usagers.

Prétendre lutter contre le dérèglement climatique en baissant la part du nucléaire, c’est une hypocrisie ou une imbécillité. Il faut au contraire maintenir la part du nucléaire en France et l’augmenter dans tous les autres pays :

La production nucléaire d’électricité a encore un grand avenir devant elle, si nous voulons que l’Humanité et la Terre en ait un !

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