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dimanche 27 octobre 2019

Un seul Fessenheim vous manque, et le réseau saute


Les scénarios inquiétants de RTE. Elisabeth Borne en mode panique

La fermeture de Fessenheim, rappelons-le, n’a été décidée que pour des motifs politiques, pour cause de complaisance envers les écolos les plus fanatiques et les plus rétrogrades (disons EELV, pour schématiser), ceux qui « périsse l’humanité pourvu que le nucléaire périsse avant ») et aux pressions de nos chers amis allemands, dignes du Reich.

Sauf que Fessenheim ne devait être fermé que lorsque Flamanville et son superbe EPR arriverait, ce qui permettait une soudure sans problème pour la production d’énergie renouvelable en France. Or, il faut bien l’avouer, il y a eu quelques problèmes et retards dans la construction du prototype Flamanville (rappelons que les deux EPR crachant tous leurs électrons de Taishan fonctionnent parfaitement (4 milliards d’euros par réacteur de 1660 MW, 10 ans de construction).

Sauf que par conséquent, soudure il n’y a pas eu, et que la très peu courageuse Elisabeth Borne (c’est sa fête ce mois-ci sur mon blog, mais elle le mérite bien cf. https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/10/nucleaire-quand-elisabeth-passe-les.html) commence à paniquer devant les risques d’effondrement du réseau et de black out… dont elle sera légitimement tenue responsable. Donc elle a demandé en urgence un rapport au RTE. La logique scientifique étant ce qu’elle est, inflexible, elle n’a pas été déçue du voyage.

Extraits : « En novembre 2018, RTE avait estimé dans son Bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité que les 5 dernières tranches au charbon en France (situées sur les sites de Cordemais, du Havre, de Gardanne et de Saint-Avold) pourraient être fermées d’ici à 2022 - comme s’y est engagé le gouvernement - « tout en conservant un niveau de sécurité d’approvisionnement équivalent à aujourd’hui ». Pour ce faire, les fermetures devraient être progressives : elles débuteraient mi-2020 avec l’arrêt de 2 réacteurs et concerneraient 2 autres tranches en 2021 et la dernière en 2022 »

« En janvier 2019, le ministère de la Transition écologique et solidaire a demandé à RTE de présenter des analyses complémentaires dans le cas de « configurations particulièrement dégradées », par exemple dans l'hypothèse de « décalages significatifs » de la mise en service de l’EPR de Flamanville (en 2023 ou 2024), de la centrale de Landivisiau (en 2022 ou 2023) ou de l’interconnexion Eleclink. Ces nouvelles analyses évaluent également l'impact potentiel pour le réseau électrique du projet de conversion à la biomasse des 2 tranches au charbon de la centrale de Cordemais (« Ecocombust ») »

« Dans les scénarios « les plus défavorables » (« non-réalisation cumulée de plusieurs des hypothèses principales du cas de base » de RTE), le critère de sécurité d’approvisionnement électrique en France - fixé par le code de l’énergie - « pourrait ne plus être respecté en 2022 ». Le gestionnaire de réseau précise toutefois que cette situation critique se limiterait à la période hivernale et serait « transitoire (au plus tard jusqu’en 2024) » avant la mise en service de nouveaux moyens de production .Parmi les différents facteurs défavorables étudiés, « c’est le report de l’EPR qui constituerait la situation la plus pénalisante pour le système français », indique RTE (la puissance du réacteur de 3e génération est de 1 650 MW). Dans le cas « où seule la centrale de Landivisiau ou l’interconnexion Eleclink avec le Royaume-Uni ferait défaut par rapport au cas de base », le déficit de puissance sur le réseau devrait « être relativisé par rapport à l’ensemble des incertitudes existant à l’horizon 2022 », indique RTE.

Parmi ces incertitudes figurent notamment l’évolution de la consommation en France, le développement du reste du système électrique européen ou encore le « placement et le positionnement des visites décennales » des réacteurs du parc nucléaire français
Commentaire : le scenario le plus défavorable, on y est avec 1)  la fermeture de Fessenheim avant la mise en service de l’EPR, 2) une évolution de la consommation en France minorée de façon délirante par la PPE, que le RTE n’ose remettre en doute, 3) l’échec total de l’energiewende en Allemagne et l’Angleterre, qui a réussi sa décarbonation de l’énergie électrique, mais au prix  d’une fragilité extrême du réseau qui a déjà conduit à des black out important à Londres (cf. https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/08/trop-denr-black-out-assure.html). Nous ne pourrons donc pas compter sur nos voisins en cas de problème électrique
.
Et c’est pas pour le futur, on y est déjà : Afin d'éviter le risque de black-out, RTE a baissé le courant de 20 sites industriels énergivores le 7/10/2019.  Et surtout c'est la 2ème fois que ce dispositif d'urgence anti black-out est activé depuis sa création en 2011, la fois d'avt étant le 10/01/2019...! 11 octobre rebelote :  La réalité est que ce matin RTE a publié un manque d'offre pour passer la pointe de 7h a 13h la marge de sécurité requise en cas de panne d'un moyen de production n'est pas couverte, et comme de bien entendu la tendance de la prod éolienne est en baisse ce matin...

Donc Elisabeth Borne a raison de s’inquiéter, et la question n’est plus si un black out majeur risque de se produire en France, mais quand il se produira. Et c’est la conséquence logique de décisions prises par la même Elisabeth Borne, dans la lignée de ses prédécesseurs, et dont elle sera tenue pour responsable.

La situation actuelle résulte principalement de deux décisions : la libéralisation du marché de l’électricité qui, comme partout où elle a été mise en œuvre  (cf. Angleterre, Californie) a conduit à un manque criant d’investissement dans les moyens de productions et le réseau ; la fermeture anticipée de Fessenheim qui n’a aucune justification autre que démagogique.

Les causes du black out à venir : libéralisation du marché de l’électricité (loi Nome) et fermeture de Fessenheim

Loi Nome

Comme expérimenté ailleurs et parfaitement prévisible, la libéralisation du marché de l‘électricité a conduit à l’apparition d’acteurs parasitaires qui ne produisent rien et revendent avec un bon bénéfice le courant du nucléaire historique qu’EDF est obligé de leur céder à bas prix par le mécanisme dément de l’ARENH.

« En 2010, la loi NOME met en place l’Arenh (accès régulé à l’énergie nucléaire historique). Ce mécanisme permet aux nouveaux arrivants de s’approvisionner en électricité dans des conditions économiques équivalentes à celles supportées par EDF. Le prix de l’Arenh fixé par l’État à 42 € n’a pas évolué depuis 2012. En 2018, les opérateurs alternatifs ont demandé plus de 100 TWh, soit le quart de la production nucléaire d’EDF, sans obtenir satisfaction compte tenu du plafonnement légal, ils n’ont obtenu que 75 % de l’électricité demandée à 42 €…. En 2007, lors de l’ouverture du marché à la concurrence, l’AFOC avait dénoncé le manque d’incitation à investir dans la production par les défenseurs de la concurrence à outrance. Elle avait alerté en disant que tout ceci aura des conséquences graves au regard de la sécurité d’approvisionnement qui est déjà fragilisée par le manque d’investissement… » (Communiqué FO- Energie).

Dans la grande tradition des décisions idéologiques (ici ultra libérales) – puisque ça ne marche pas, il faut continuer plus fort- le gouvernement avait décidé…d’augmenter le plafond de l’Arenh de 50 % pour les concurrents d’EDF puisse se gaver encore plus. Il semble qu’il soit en train de revenir sur cette mesure…

Fermeture de Fessenheim

Là-dessus, remarquable tribune de Maxence Cordier, l’un de ces jeunes ingénieurs (CEA, e crois) de plus en plus nombreux et actifs  qui en ont marre du nucléaire bashing et du nucléaire honteux (https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/fessenheim-symbole-de-notre-schizophrenie-face-a-lurgence-climatique-1140070?_lrsc=462ce07e-5171-48bb-922b-a06024da1f17) :

Avec la fermeture de la centrale de Fessenheim, la France va perdre l’an prochain 1.800 mégawatts de capacités électrogènes bas carbone. Cette décision politique aura des conséquences pour les émissions de gaz à effet de serre, la sécurité énergétique française et l’emploi dans le Haut-Rhin,
C’est confirmé, la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin)  fermera bien en 2020. EDF a adressé à l’Autorité de sûreté nucléaire et au gouvernement la demande d’abrogation de l’autorisation d’exploiter la centrale, ainsi que sa déclaration de mise à l’arrêt définitif. Il s’agit du dernier épisode d’un feuilleton entamé lors de la campagne présidentielle de 2012, lorsque le candidat François Hollande s’était engagé à plafonner les capacités de production électrique nucléaires et à fermer Fessenheim – un engagement repris par son successeur, Emmanuel Macron.
Alors que le gouvernement martèle son engagement pour le climat, on est en droit de s’interroger quant à l’adéquation entre les discours et les actes, au travers de cette décision.

Mauvaise opération pour le climat : Les deux réacteurs condamnés de Fessenheim ont une capacité de production électrique cumulée de 1.800 mégawatts (MW). Leur production sur une année est légèrement supérieure à celle de 2.800 éoliennes terrestres de 2 mégawatts (dont la production dépend du vent), soit davantage que le tiers du parc éolien français. En outre, cette production est pilotable : elle est disponible suivant les besoins et non pas quand il y a du vent ou que le soleil brille.
La production électrique nucléaire présente l’avantage d’être très faiblement carbonée : sur son cycle de vie – chaîne d’approvisionnement, infrastructures et exploitation des centrales – elle émet 6 grammes d’équivalent CO2 par kilowatt/heure (kWh) selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). La France et les pays limitrophes comptent encore de nombreuses centrales à gaz (500 grammes d'équivalent CO2/kWh) et à charbon (1.000 gCO2éq/kWh).

La fermeture de Fessenheim entraînera donc un surcroît d’émission de gaz à effet de serre compris entre 6 et 12 millions de tonnes équivalent CO2 par an, par rapport à la situation dans laquelle la centrale aurait été prolongée, du fait du recours aux centrales à gaz et charbon que sa prolongation aurait permis d’éviter. Cela correspond à une fourchette comprise entre 30 et 60 % des émissions de CO2 de la totalité de la production électrique nationale (20,4 millions de tonnes de CO2 en 2018 selon le Bilan électrique 2018 du Réseau de transport d'électricité (RTE).

Un projet alternatif peu convaincant : Dans le cadre du plan de reconversion du territoire de Fessenheim, le gouvernement a lancé début 2019 un appel d’offres pour l’installation dans le Haut-Rhin de 300 MW de panneaux photovoltaïques. Un observateur peu averti se dira peut-être que ça représente 17 % de la puissance de Fessenheim, ce qui n’est pas si mal, même si c’est insuffisant.
Cependant, les centrales nucléaires françaises ont un facteur de charge de 75 %. C’est-à-dire que l’énergie électrique fournie par les réacteurs sur une année équivaut à ce qu’ils auraient produit en fonctionnant en permanence à 75 % de puissance (ou 75% du temps à pleine puissance). Du fait de l’ensoleillement, le facteur de charge photovoltaïque dans la région Grand Est est de 13 % seulement, si l'on en croit le  Panorama de l’électricité renouvelable en 2018 du RTE.
Sur une année, les 300 MW de panneaux photovoltaïques produiront ainsi 35 fois moins d’électricité que la centrale de Fessenheim. Cela, sans compter le fait qu’une centrale nucléaire est pilotable et produit selon les besoins, même de nuit.

Menace sur l'emploi : On peut avoir tendance à l’oublier mais une centrale nucléaire est aussi une installation industrielle, comme un haut-fourneau, une aciérie ou une usine automobile. Elle emploie donc des gens et participe à l’activité économique de la région où elle est implantée. Dans le cas de Fessenheim, une analyse de l’Insee estime que «pour la région, l'existence de 1.900 emplois et les revenus de 5.000 personnes dépendent de la centrale». Même si le gouvernement soutient des projets alternatifs pour en limiter le contrecoup, l’arrêt de la centrale ne sera pas transparent pour les communautés locales.
Enfin, même s’il s’agit d’un problème bien plus vaste dont Fessenheim n’est qu’une petite composante, la plupart des pays européens ferment des capacités électrogènes pilotables – centrales nucléaires et à combustibles fossiles – sans se concerter et en comptant sur leur capacité à importer l’électricité qui leur est nécessaire en période de forte consommation. Les gestionnaires des réseaux électriques européens ne cessent d’alerter – sans succès – leurs gouvernements quant au risque croissant de coupure d’électricité majeure en Europe.
En reprenant à son compte l’engagement du président Hollande de fermer la centrale de Fessenheim, le gouvernement actuel fait preuve de schizophrénie entre un discours très clair sur l’urgence climatique, et des actions qui vont à l’encontre de la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre en France. Étant donné les enjeux vitaux portés par le changement climatique, ce manque de cohérence est grave.

Commentaire : pas mieux sauf quelques petits trucs à rajouter.

1) Fessenheim produit plus de 80% de l’électricité en Alsace, il ne faudra donc pas s’étonner (il ne faudra que Mme Borne s’étonne !) si un black out majeur se produit en Alsace, d’autant que c’est pas l’Allemagne avec son energiewende catastrophique qui pourra venir au secours des Alsaciens. (Dieu se rit de ceux qui chérissent les causes dont ils déplorent les effets, je ne pense que Mme Borne fasse rire les Alsaciens dans le futur).
2) L’électricité décarbonée de Fessenheim sera remplacée au mieux par du gaz, au pire par du charbon, français ou allemand.
3) Le surcroît d’émission de gaz à effet de serre dû à la fermeture anticipée et compris entre 6 et 12 millions de tonnes équivalent CO2 par an ; Fermer Fessenheim équivaut à autant de CO2 supplémentaire dans l'atmosphère que faire voler chaque jour 24 à 48  Airbus supplémentaires entre Paris et New York (en AR). Bravo les écolos !

En cas de black out majeur, Mme Elisabeth Borne aura du souci à se faire. Elle aura des responsabilités à assumer.


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samedi 26 octobre 2019

Nucléaire : Quand Elisabeth passe les bornes…


Elisabeth Borne (Le Parisien du 21 octobre) : la lacheté et la démagogie qui ont failli tuer le nucléaire en France vont-ils continuer encore longtemps ?

Extrait : « C'est un désaveu public. Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, a fait part ce lundi matin de son désaccord avec le patron d'EDF. Un recadrage en bonne et due forme.
«Ça n'est pas EDF ni son PDG qui fixent la politique énergétique du pays», a-t-elle déclaré sur Europe 1. Elle a fait part de sa surprise après l'annonce, par le patron de l'électricien, Jean-Bernard Lévy, de la construction de six réacteurs nucléaires de type EPR dans les prochaines années…
Interrogé la semaine dernière dans «Le Monde», Jean-Bernard Lévy a déclaré qu'il «est clair que la France se prépare à construire de nouvelles centrales nucléaires. C'est dans la mission que j'ai reçue lorsque j'ai été nommé, il y a cinq ans.»
«La feuille de route, c'est ramener la part du nucléaire à 50% en 2035», mais aussi de développer les énergies renouvelables, selon Elisabeth Borne. «L'enjeu est de proposer une énergie décarbonée avec des prix abordables», a-t-elle ajouté.
 «Sur le nucléaire, ce qu'on attend d'abord d'EDF, ce sont des explications sur les dépassements de coûts, sur les délais de Flamanville», dans la Manche, s'est agacée la ministre. Début octobre, la mise en service de cet EPR a une nouvelle fois été repoussée d'au moins un an pour un coût total dorénavant estimé à 12,4 milliards d'euros. »

Réponse à Elizabeth Borne- Les « étrangleurs ottomans » du nucléaire.

Eh bien si Elizabeth Borne veut des explications, on peut lui en donner, et des que le PDG d’EDF ne peut pas franchement lui dire. 

Par exemple, ceci : que la principale cause des problèmes de Flamanville est la lâcheté ou l’incompétence des ministres successifs qui à force de retarder tous les projets nucléaires ont failli entraîner une perte de compétence d’EDF, comme en Angleterre, qui, pionnière en Europe de l’atome civil, est maintenant obligé de faire appel… à EDF et aux Chinois pour bâtir de nouveaux réacteurs nucléaires.

La lâcheté et la démagogie des ministres successifs face à tous ceux qui ont agi constamment, depuis des années, pour retarder ou annuler tous les projets nucléaires, par pure idéologie,  aussi ceux qui s’opposent au retraitement à  Astrid et à l’enfouissement pour ensuite hurler à l’absence de solution pour les déchets...
La lâcheté et la démagogie face à tous ceux qui mentent effrontément sur les coûts réels du nucléaire ( et surtout sur les coût réel des renouvelables et leur impact climatique moins favorable), qui mentent  sur les dangers et entretiennent des mythes ( nuage de Tchernobyl) et créent des paniques (tritium), sans jamais se heurter à aucun démenti officiel.
 La lâcheté et la démagogie des ministres successifs face aux « étrangleurs ottomans » (réputés vous exécuter sans que vous vous en rendiez compte) du nucléaire, ceux qui n’ont aucun argument sérieux à opposer mais qui ne cessent d’agir par des voies détournées, comme les financements « taxonomie verte », le harcèlement juridique, les intrusions sur des sites protégés sans que évidement  la sécurité n’emploie les moyens dont elle peut disposer.

Merci, oh ministres vertueux, pour toutes les décisions que vous n’avez pas osé prendre. Un grand merci des travailleurs du nucléaire, 1.1 millions d’emplois directs et indirects en France, troisième secteur industriel.

Et apparemment Mme Borne entend suivre cette voie. Surtout pas de décisions, le plus tard possible, quand il sera trop tard…Quand nous nous réveillerons et réaliserons que le nucléaire est indispensable pour combattre le réchauffement climatique, et qu’il ne nous restera plus qu’à acheter des réacteurs aux Russes, ou aux Chinois que nous nous avons formés…

L’EPR n’est pas cher, l’EPR fonctionne

L’EPR est cher et mets EDF en péril ? Alors, on peut aussi rappeler quelques petites autres choses à Mme Borne. Bon an, mal an, pendant des années, l’Etat a prélevé  2 milliards d’euros par an dans les caisses d’EDF. Le dispose absurde de l‘ARENH qui force EDF a vendre plus d’un quart de son électricité nucléaire moins qu’aux prix coûtant à des producteurs parasitaires, qui n’ont fait aucun investissement,  coûte aussi deux milliards par ans- ça c’est la libéralisation du marché de l’électricité, un truc génial de la Communauté Européenne dont les expériences étrangères ( la Californie !) montrent que cela ne marche pas !

L’EPR est cher ? Alors ceci, tiré du rapport de la Cour des Comptes sur les énergies nouvelles : l'État doit ainsi payer chaque année 2 milliards d'euros pour produire par le solaire... 0,7 % du mix électrique français !!!. Soit, d'ici à 2030, la bagatelle de 38,4 milliards d'euros, pour une goutte d'eau énergétique.
Plusieurs appels d'offres pour des éoliennes implantées en mer sont remis en cause par le gouvernement actuel, tant les conditions tarifaires étaient avantageuses. L'éolien offshore est l'archétype de ces dysfonctionnements. Aux tarifs accordés en 2012 et 2014, les six parcs d'ores et déjà attribués au large des côtes françaises devraient coûter 2 milliards d'euros par an sur 20 ans, soit un montant total de 40,7 milliards, pour une part de 2% du mix énergétique !!!

Eh ben, on pourrait en faire des EPR avec ça (10 !) ! Et on aurait une électricité abondante, bon marché et décarbonée au maximum pour le prochain siècle !

Avec leur energiewende, les Allemands ont dépensé plus de 670 milliards d’euros pour même pas baisser d’un iota leurs dégagements de carbone, ni leur production d’électricité à partir de charbon ! Ils auraient pu construire, aller, une soixantaine d’EPR. En fait, allez, avec une vingtaine, ils décarboneraient au maximum leur électricité et auraient de l’énergie pendant un siècle

Deux EPR fonctionnent en Chine, un troisième sera raccordé au réseau l’année prochaine en Finlande.

La France doit rester une puissance nucléaire. Le nucléaire est la seule solution permettant de combattre le réchauffement climatique en gardant notre niveau de vie

Le passé : Ce fut une histoire épique que celle du parc nucléaire français,  une décision d’abord purement politique pour des raisons d’indépendance nationale,  une énergie permettant de moins dépendre du pétrole et qui, 50 après, s’avère la seule solution permettant de combattre le réchauffement climatique en gardant notre niveau de vie. La décision fut prise par Georges Pompidou et annoncée à la télévision à une heure de grande écoute par le Premier Ministre, Pierre Messmer, le 6 mars 1974. Les débuts, on ne s’en souvient pas, furent poussifs. La filière des réacteurs français  « à graphite gaz », élaborés par le CEA était trop chère, et les Allemands, qui devaient le développer avec nous, se retirent du projet, alors conjoint, de Fessenheim où de tels réacteurs sont prévu (Eh oui, déjà, l’histoire se répètera).

Mais EDF a un point fort, assez unique ; contrairement à la quasi-totalité des entreprises d’électricité qui achètent leurs centrales clefs en main, EDF est l’architecte industriel de ses centrales électriques, et, en particulier, de ses centrales nucléaires. C’est le blot  de la Direction de l’Equipement, dont les ingénieurs savent décomposer la construction d’une centrale électrique en multiples marchés, rédigent les appels d’offres, décident des résultats, suivent les fabrications, contrôlent les matériels, organisent des chantiers où il arrive que deux cents entreprises œuvrent en même temps. Le concepteur étant en même temps l’exploitant, ayant une connaissance approfondie de l’industrie et des entreprises, c’est un atout considérable, garantie de rapidité et de fiabilité. Framatome propose de construire, sous licence, des réacteurs américains de Westinghouse et très rapidement, EDF et Framatome parviendront à élaborer des réacteurs de conception française. Durant le quart de siècle suivant, un parc de 58 réacteurs nucléaires électrogènes standardisés va être construit dans le pays. Les industriels français exportent à leur tour, en Afrique du Sud, en Corée du Sud puis en Chine. Simultanément, la France développe des compétences dans la maîtrise du cycle du combustible nucléaire et construit la plus grande usine civile de retraitement du monde à La Hague ainsi que des surgénérateurs expérimentaux. La Chine, grâce au très francophile Li Peng, construit ses premiers réacteurs avec la France, puis développent ses propres modèles. Et c’est ainsi que le premiers EPR ont été construits en Chine.

Le futur : Au début des années 1990, le couple Mitterrand  Kohl voulut rééditer dans l’énergie le succès du programme Airbus » et mit en place un programme franco-allemand de réacteur sensiblement amélioré… et l‘histoire se répète, les Allemands, après Tchernobyl, abandonnent brusquement le nucléaire, alors que justement l’EPR, ceinture et bretelle, incorporant les exigences françaises et allemandes de sécurité, est le plus sûr et le plus puissant des réacteurs. Alors l’EPR se fera d’abord avec EDF seul, planté là par nos chers amis allemands, puis avec les Chinois qui développent parallèlement une version modernisée des réacteurs français de Daya-Bay (compte-tenu de l’ampleur de leur programme nucléaire, ils mettent plusieurs fers au feu). Et c’est ainsi que les deux EPR de Taishan sont construits et raccordés au réseau… en 2018 pour des travaux commencés en 2008. Bien plus rapidement que Flamanville donc….

Alors, que s’est il passé pour Flamanville ? Que se passerait-il si l’entreprise STX, l’un des plus grands constructeurs mondiaux de paquebots de croisière perdait ses capacités d’architecte industriel et ne construisait pas de nouveaux navires durant plus de dix ans? Elle disparaîtrait probablement. Elle aurait perdu la main et ses fournisseurs se seraient tournés vers d’autres réalisations. Eh bien, c’est ce qui s’est presque passé pour le nucléaire français : les étrangleurs ottomans ont bien failli avoir sa peau, mais pas tout à fait. Flamanville a été un prototype difficile à un moment critique, sinon l’industrie nucléaire disparaissait en France comme elle a disparu au Royaume Uni ; l’industrie nucléaire française s’est remobilisée, réorganisée, rationalisée, les fautes ont été repérées et circonscrites, le défi relevé et déjà les leçons tirées ont permis la construction plus rapide des deux EPR de Daya Bay. (cf Lionel Taccoen, La lettre géopolitique de l'énergie 

Le nucléaire a un avenir, et si l’on veut vraiment lutter contre le réchauffement climatique, un équipement massif au niveau mondial en nucléaire s’imposera ; idem pour faire face au pic de production des énergies fossiles, et à l’explosion de la demande en énergie. Et cet avenir passe par l’EPR et ses caractéristiques uniques : puissance, sécurité, meilleure rendement ( consommation de l’uranium), dynamique unique le rendant encore plus pilotable… (cf. https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/01/un-nucleaire-nouveau-est-necessaire.html)

De plus, avec l’arrêt prochain de Fessenheim ( qui ne devait s’arrêter qu’après la mise en service de Flamanville), RTE a déjà prévenu que la France risque des épisodes de ne plus pouvoir passer certaines pointes de consommation et des black out plus fréquents et plus sérieux  Et déjà un épisode sérieux aurait du servir d’alerte :  lundi 7 octobre 2019, RTE a dû recourir au dispositif d’effacement des électrointensifs et couper l'électricité à 22 sites industriels pour éviter le black out, à cause d'une seule turbine de Gravelines déconnectée. Imaginez dans le futur une  suite de nuits sans vent….

Nous avons besoin dès maintenant, dès maintenant, de décider de la construction de nouveaux moyens de production massifs et sûrs d’électricité, décarbonée et pilotable. Nous avons besoin d’EPR. Capitalisant sur Flamanville ( et ses erreurs ,eh oui), sur les EPR de Taishan, sur celui d’Olkiluoto, il fait  peu de doute que nos ingénieurs, dont beaucoup de jeunes se passionnent encore pour le nucléaire seront capables de relever  le défi du nouveau nucléaire, du nucléaire de pour demain, de pour le siècle à venir, de pour toute la Terre. De la seule technologie qui puisse répondre au défi climatique sans provoquer l’effondrement de nos sociétés.

Seulement, il faut le décider maintenant. Sinon, ça nous coutera très cher et la France disparaitra du nucléaire  qui sera chinois, russe et américain. 

Sinon, les étrangleurs ottomans du nucléaire auront gagné. Grâce à vous, Mme la ministre Elisabeth Borne

EDF à Taishan ?
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mardi 22 octobre 2019

Le Parti Pirate, Negawatt et le nucléaire


Le Parti Pirate s’est récemment positionné en faveur du nucléaire. Extraits (pour version complète et discussion,)

« Le positionnement politique énergétique du Parti Pirate a fait l’objet de nombreuses demandes et questionnements lors des européennes 2019. Il est temps pour le parti de trancher la question de société qu’est celle du nucléaire. Le texte ci-dessous offre une première direction à un futur programme énergétique plus complet en cohérence avec le programme européen. »
« Le parti pirate se positionne en faveur de l’objectif primordial aujourd’hui : décarboner au maximum la consommation d’énergie primaire et donc en conséquence la production électrique. »

Dans ce cadre, la poursuite du développement du nucléaire en France, énergie aujourd’hui la moins carbonée, nous semble pour l’instant inévitable. Il ne semble pas envisageable de prôner une transition complète et unique vers l’éolien et le solaire. Le développement des énergies décarbonées doit continuer conjointement, de manière complémentaire. »

« Cette position sera réévaluée à la lumière de l’évolution future (coût, impact environnemental, etc) des technologies de production et de stockage d’électricité. »

« Il semble non seulement nécessaire de renouveler le parc nucléaire actuel mais aussi de remplacer les centrales à charbon et à gaz (autres que celles à bilan carbone nulle comme les système Power2Gas) restante. À cet effet, le passage à l’EPR, dans un système de contrôle strict des dérapages budgétaires à la charges des constructeurs et non des exploitants, semble la meilleure solution afin d’assurer une stabilité de production pour les prochaines décennies. »

« Le Parti Pirate préconise, au vu des dispositifs technologiques dont nous disposons, une gestion des déchets qui soit géologique (CIGEO). Il préconisé également de mettre en place des mécanismes de cogénération (récupération de la chaleur émise par les centrales pour le chauffage, l’industrie) afin d’optimiser les productions de ces centrales. Enfin il préconise de privilégier le développement de centrale avec systèmes aéroréfrigérant limitant ainsi les prélèvements d’eau des cours d’eau sans réintégration directe »

« Une base de production telle que proposée ci-dessus nous permettra de continuer à innover sans craintes sur les EnR. Le premier défi qui s’annonce va concerner la consommation en métaux rares et moins rares, en béton. Le deuxième défi sera celui de l’utilisation et la modification des espaces écologiques pour accueillir cette production (barrages, champs éoliens). Le troisième défi va concerner le stockage. Pour ce dernier défi, le parti pirate préconise de centrer les efforts sur des technologies comme le power2gas. »

Quand le Parti Pirate aborde Negawatt (au sens d’abordage, au sabre !)

Ce qui est intéressant, c’est non seulement le résultat, qui n’était pas acquis au départ, le Parti Pirate était assez agnostique en matière de politique énergétique, et le nucléaire, du moins sous la forme actuelle de grandes installations centralisées ( un de ses grands avantages en terme d’occupation du territoire) n’appartenant pas spécialement à l’univers libertarien, c’est aussi la méthode.  Parce que le Parti Pirate a une vraie culture du débat, qu’il refuse l’irrationalité et est très attaché à la rationalité scientifique et technique que ses animateurs ont une certaine culture scientifique. Alors ils ont consulté large, (et de bons experts vulgarisateurs, cf. Tristan Kamin) ils ont débattu, ils ont décidé dans le sens indiqué.

Parmi les discussions, des échanges assez savoureux ont eu lieu avec Negawatt, association ultra médiatique qui prône pour la France, une trajectoire utilisant 100% d’énergies renouvelables en 2050, sans nucléaire, sans fossile. Son principal animateur, Yves Marignac, fait figure d’expert souvent invité (parfois qualifié d’expert du nucléaire (avec quelle formation ?) mais en réalité militant anti-nucléaire assez fondamentaliste.

Dans la mesure où le  trop fameux scénario Negawatt (cf.graphe ci-dessous) prévoit une diminution des deux tiers de la consommation énergétique, j’avoue que l’hypothèse de départ me paraissant assez farfelue, je ne m’étais même pas donné la peine de trop fouiller. Et comme beaucoup, j’ai sans doute eu tort, parce que, du coup,  comme personne ne le discute, le scénario Negawatt s’est mis à faire référence et a même été pris en compte pour l’élaboration de la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie)- ça explique certaines choses !

Donc voici le scénario Negawatt :


Comme annoncé à l’horizon 2050, disparition du nucléaire et des fossiles, diminution des 2/3 de la consommation d’énergie, le reste étant en sobriété, grâce à la « sobriété » et à l’ « efficacité demande  ou offre»

Ben oui, il y a qu’à croire. mais le Parti Pirate n’a pas voulu croire, il a voulu voir ce que cela signifiait. Et ils ont pas été déçu !

Résumé-extrait (entre guillemet, extraits de discussion du Parti Pirate, en dessous, mes commentaires)

« La sobriété – transport » : baisse de la vitesse sur autoroute de 130 à 110 km/h (consommation réduite de 25% sur ce type de trajet). ; diminution des distances parcourues : Télétravail / Coworking ; Plus de vols intérieurs en France (sauf particularité) »

Alors si tout cela semble “cool”, clairement la partie télétravail est à mon sens un peu surévalué (je ne pense pas que cela fonctionne beaucoup plus que maintenant) »

Remarque :en effet ! Et je me demande bien ce que signifie plus de vols intérieurs sauf particularité….de qui, de quoi ? De vol particuliers ?

« la sobriété pour le Bâtiment : Là en résumé, l’idée c’est … De ne plus construire de maisons neuves individuelles … et un peu de “petit collectif” ET une limitation de la taille des logements (possible par des mutualisations dans les petits collectifs, comme les buanderies ou chambres d’amis).
On parle aussi d’une baisse importante d’électroménager (-20 % de sèche-linge, une seule TV par famille) … mais aussi 20 % à 30 % de serveurs dans les data centers (car ils seraient zombies…).
=> Cela ne semble rien, mais c’est HYPER VIOLENT en termes de libertés individuelle »

Remarque : en effet, surtout que tous les rapports sur le numérique prévoient au contraire une augmentation considérable de la consommation électrique pour les nouveaux usages. Les block chain, ça consomme pas mal. Et la limitation du nombre d’écrans, le Parti Pirate aime pas trop. On les comprend.

« Agriculture : On résume : -50 % de viande, -20 % de protéines (animale et végétale), plus de gaspillage alimentaire (je doute de l’impact annoncé, mais … pourquoi pas ?) »

Commentaire : z’êtes bien gentil les Pirates, mais là moi, je trouve ça aussi hyper violent

« Conclusion sobriété : Pour ma part, je trouve cela très léger. Clairement, on est dans de la mesurette et je trouve déjà que l’on va taper assez fort sur la liberté individuelle … Pour pas grand-chose.
Et vous allez vous rendre compte qu’en fait, quand on rentre dans le détail, on est presque dans le mensonge »

« Alors on va le dire clairement, pour suivre ce plan il faut : Supprimer l’ensemble des recours anti éolien posé par les écologistes (sinon on n’atteindra pas l’objectif fixé, déjà que le tendanciel me semble optimiste)
Va falloir obliger l’ensemble des citoyens à avoir un compteur intelligent (vu le volume de photovoltaïque).
Et donc, comment gère-t-on le fait que l’éolien et le photovoltaïque, c’est non pilotable (pas de vent, pas de soleil, pas d’élec) ? Et bien facile, on va “sur équiper” la France en Éolien et Photovoltaïque et quand on surproduit, on va utiliser le Power To Gaz pour stocker l’énergie.
Et donc, comment gère-t-on le transport de véhicule personnel dont on ne peut pas se passer … “Biogaz et Power To Gaz aussi”. »

Commentaire : l’explosion de l’éolien que suppose le scénario… c’est tout simplement pas possible. NB : Pour remplacer Fessenheim (puissance nominale 1800 MW et coefficient de production de 90%), il faut donc 4000 éoliennes. Pour des éoliennes qui mesurent maintenant près de 180-200mètre en bout de pales, supposons-les espacées de 300mètres, ce qui est un minimum. Donc, pour remplacer une seule centrale nucléaire, avec des éoliennes de 2 MW, il faudra les aligner de Nice à Perpignan (2 x 475 km) sur deux rangées tout le long de la côte méditérannéenne + le tour de Corse (325 km), soit 1350 km
Ca va Negawatt ? Et l’acceptabilité des éoliennes ! Il va falloir mobiliser l’armée et tirer au canon !


« Le chauffage : On passe de 900 TWh de chaleur à 380 TWh. Pour cela, il faut donc isoler l’ensemble des logements de France et supprimer l’ensemble des radiateurs électriques par des pompes à chaleur ou autre moyen de chauffage (sachant que l’on aura plus le droit au Fioul).
=> Question : Un pauvre il isole comment son appartement ? Il change son chauffage avec son RSA ? »

« Le transport : On passe de 631 TWh à 250 TWh. Sachant que l’on aura plus un train, plus un bus au Fioul hein. Et que l’on va doubler le nombre de trajet en train.
=> Là je trouve que l’on a le plus gros mensonge. On parle de solutions pour réduire la partie transport (co voiturage, train, coworking) qui ne répondent tout simplement pas à une diminution de plus de moitié de notre besoin. Croire que covoiturage va diminuer de moitié le trafic pendulaire en France, c’est juste pas possible. De la même manière, sans le dire dans aucun des PDF que j’ai lus, le scénario négawatt a besoin d’une interdiction totale de tout ce qui sera plus grand qu’une citadine.
On parle en quelques lignes de “revitaliser les zones rurales” … C’est sûr, personne n’y avait pensé, aucun maire de zone rurale ne tente de se battre pour son boulanger ou le bar du coin … »

« Le reste : Et l’usage électrique direct (TV, PC, machine-outil, etc.). On passe de 282 TWh à 172 TWh. Et on touche principalement le résidentiel et le tertiaire (l’industrie ne peut pas se passer de machine …).
Sans mettre en place un contrôle sur place ou une limitation de la consommation, on ne peut simplement rien faire … Vous aviez fait un cauchemar où l’état vous espionnait et vous donnait un mauvais point, car vous aviez fait tourner un lave-linge le samedi après midi … On y arrive « 

«Conclusion….
Dans ce scénario, il n’y a pas de marge, les énergies renouvelables non pilotables sont prévues pour surproduire, cette surproduction étant stockée en Gaz pour le cas où nous n’aurions pas de production.
La moindre surconsommation mettrait tout simplement le système à genoux, nous imposant d’acheter à nos voisins, s’ils ont pris le même chemin, la gestion du réseau sera vraiment très très complexe … Et dans le même temps, on utilise le même gaz pour le transport, qui par définition est très fluctuant …
Il impose donc une société qui ne pourra être que très contrôlée, le moindre écart ayant des conséquences importantes pour la collectivité.
Il impose une société ou les campagnes devront se vider vers des villes, car nous n’aurons pas l’énergie pour les transports domicile - travail.
Il impose une société ou le citoyen ne sera toujours pas en droit de définir sa politique énergétique à court, moyen et long terme. »


Commentaire: Merci les Pirates, rien de mieux à dire, vous vous êtes tapé un sacré boulot à lire les élucubrations de Negawatt, et vous avez mis le doigt sur, comment dire, quelques petits inconvénients et conséquences dont les media qui se garagarisent du scénario megawatt ne disent mot…


lundi 21 octobre 2019

Politique énergétique : quand le Reich nous déclare la guerre !


L’energiewende (la transition énergétique allemande) étant un échec climatique, écologique, économique et social total, Allemands et Autrichiens se sont mobilisent pour qu’au moins les autres Européens ne bénéficient des réels atouts du nucléaire en tous ces domaines. C’est, à tous les niveaux de l’Europe, une guerre incessante, multiforme, obstinée. Quelques exemples.

Fessenheim : la France a cédé devant l’action comminatoire de l’Allemagne

12 janvier 2015, lettre de  Barbara Hendricks, ministre allemande de l’environnement, à Ségolène Royal :
« Chère collègue,
En 2014, en marge du sommet environnemental informel de Milan, nous avions entre autres parlé de la centrale nucléaire de Fessenheim. Je me félicite donc maintenant que le Président Hollande ait une nouvelle fois confirmé la décision de fermer Fessenheim.
Dans ce contexte, et en lien avec mon courrier du 15 septembre 2014, je vous prie de m’informer du calendrier et des procédures que vous avez l’intention de suivre pour l’arrêt de Fessenheim.
Comme vous le savez, la population vivant dans les zones frontalières est très préoccupée par la sûreté de la centrale. Je vous prie vivement de prendre en compte ces préoccupations lorsque vous pèserez le pour et le contre et lors de vos décisions, et de prévoir l’arrêt de Fessenheim à une échéance aussi rapide que possible. Je suis naturellement consciente qu’en ce domaine, la décision relève au final de la responsabilité souveraine de la France. Mais vous ne m’en voudrez certainement pas de me battre pour les revendications de la population qui vit près de la centrale de Fessenheim.

04/03/2016 , la même Barbara Hendricks, :  « La centrale nucléaire française de Fessenheim, toute proche de la frontière avec l'Allemagne, est "trop vieille" et "devrait être fermée le plus vite possible", a

Commentaire : un poil comminatoire, ces ministres allemands qui nous imposent des fermetures de centrales. D’autant que rappelons-le : Fessenheim trop vieille, c’est faux ! Parce qu’en France, comme nous gardons un programme nucléaire, nous entretenons nos centrales, nous les modernisons, nous les améliorons. Et ça a été le cas pour Fessenheim : il n’ y a aucune justification, ni de sécurité, ni  technique, ni de productivité, à la fermeture de Fessenheim, dont la prolongation avait été validée par l’ASN… qui a prouvé à propos de Flamanville, qu’elle était assez sourcilleuse…

Fessenheim bientôt fermée, l'Allemagne tourne son attention vers les centrales nucléaires suisses !
"Le ministère fédéral de l'Environnement Allemand s'est engagé à ce que la centrale nucléaire suisse de Beznau soit fermée rapidement." !

Eh ben, ils vont être content les Suisses ! Car enfin, en novembre 2016, les Suisses ont refusé l’abandon accéléré des centrales. L’initiative dite «Sortir du nucléaire»  a été rejetée par 54 % des voix. Le texte avait été lancé en 2011, juste après l'accident de Fukushima au Japon. Il demandait l'arrêt des cinq centrales nucléaires du pays au plus tard en 2029. La campagne a notamment été marquée par les arguments des compagnies d’électricité, qui ont brandi la menace de forte sommes de dédommagement si le pays décidait de tirer la prise plus tôt : Axpo a articulé le chiffre de 4,1 milliards pour Beznau, Alpiq, 2,5 milliards pour Gösgen et Leibstadt. Rebelote le 21 mai 2017, les Suisses plébiscitent la Stratégie énergétique 2050 à 58 % des suffrages.

Beznau 1 (365 MW), mis en service le 17 juillet 19692, initialement prévu pour 40 ans (2009)  a atteint 50 ans de fonctionnement en 2019. C'est le plus ancien réacteur nucléaire en fonctionnement dans le monde. Beznau 1  a été arrêté en  2015 et a redémarré en 2018, tout beau et presque tout neuf. Beznau 2 (365 MW) a été mis en service en 1971, initialement prévu pour 40 ans.

A noter que Beznau 1 a, le 20 août 1974, subi le début de ce qui formera la séquence accidentelle de Three Mile Island. Après trois minutes, l'opérateur de service comprend que la vanne de décharge du pressuriseur est restée ouverte. À partir de là, l'incident est maîtrisé en neuf minutes. 0 contamination, 0 victimes.
Bravo les Suisses !
Ils construisent durable et n’ont pas envie de dilapider leur patrimoine.  Le Reich n’a qu’à essayer de les envahir après tout !

Autriche Hongrie : L’Autriche s’oppose au projet nucléaire hongrois « Paks 2 »

L'Autriche va saisir la Cour européenne de justice contre l'expansion de la centrale nucléaire hongroise de Paks, a annoncé lundi le ministre autrichien de l'Environnement, quelques jours avant une rencontre entre Viktor Orbán et Sebastian Kurz.  Le gouvernement autrichien souhaite que la Cour européenne de justice annule la résolution adoptée par la Commission européenne approuvant le plan « Paks 2 ». Celui-ci prévoit l'agrandissement de la seule centrale nucléaire de Hongrie (23 janvier 2018)

Ils se croient encore dans l’Empire Autrichien… Il faut leur dire que c’est fini…

Autriche Tchèquie : Dukovany et Temelin : l’Autriche réfléchit à une plainte contre la République tchèque (02-09-2019)
Le vice-gouverneur du Land de Basse-Autriche et l’ancienne ministre de l’Environnement autrichienne Elisabeth Köstinger n’excluent pas la possibilité de porter plainte contre la République tchèque auprès de l’Union européenne en raison du projet d’extension de la centrale nucléaire de Dukovany, en Moravie. L’information a été publiée, dimanche, sur le site du quotidien autrichien Kurier. Les deux politiques critiquent le fait que le ministère de l’Environnement tchèque ait émis un avis positif sur le projet de construction de un à deux nouveaux réacteurs. Alors que le nucléaire représente actuellement une part d’environ 35 % dans le bouquet énergétique du pays, Prague estime nécessaire d’augmenter le nucléaire pour remplir ses objectifs climatiques.
La partie autrichienne, qui critique depuis toujours l’exploitation des deux centrales nucléaires en République tchèque, souhaite savoir quel sera le mode de financement de ces nouveaux réacteurs, envisagés également à la centrale de Temelín, en Bohême du Sud, pour éventuellement attaquer la République tchèque auprès de la Cour de justice de l’UE.
En 2000, un incident à Temelin avait déjà été l’objet d’une passe d’arme sévère entre Autriche et Tchéquie (NB ,c’est la passe d’arme qui avait été sévère, pas l’incident !). De l'huile s'est échappée de la chambre de machines du premier bloc, ce n'était pas une grande quantité, elle a été récupérée dans des réservoirs de sécurité, pas de fuites radioactives.  Le ministère autrichien de l'Environnement a réagi en déclarant que, selon lui, la fuite d'huile confirme que l'Autriche a le plein droit de revendiquer des informations générales sur l'équipement nucléaire tchèque. Le ministère espère qu'il sera informé, dans les plus brefs délais, sur les raisons de l'accident, qu'il recevra la documentation appropriée et la preuve qu'il ne s'agit pas d'insuffisance dans la construction de l'équipement... Crise entre le ministre tchèque de l'Industrie et du Commerce, Miroslav Gregr et le représentant de la Basse-Autriche, Radko Pavlovec, installé à Prague. Est-il un représentant officiel ou non . La réponse par télécopie a été brève. Radko Pavlovec est le représentant officiel de la Basse-Autriche et il lui est permis d'utiliser dans son courrier les armoiries de cette dernière. Ambiance
Ils se croient encore dans l’Empire Autrichien… Il faut leur dire que c’est fini…

Autriche Slovaquie : l’Autriche retarde la mise en service de deux réacteurs de la centrale nucléaire de Mochovce  (08/05/2019)

Le 7 mai 2019, le Premier ministre slovaque Peter Pellegrini a fait part de son mécontentement, jugeant que le Chancelier autrichien, Sebastian Kurz, avait outrepassé ses droits et ses compétences. Ce dernier venait en effet de déclarer qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher l’achèvement de la centrale nucléaire de Mochovce, dont les 3ème et 4ème réacteurs devaient entrer en fonction entre novembre 2019 et mars 2020. Or la pression des activistes autrichiens est telle qu’un report de l’obtention de la procédure d’autorisation de mise en service a été annoncé le 6 mai. À cette occasion, les autorités slovaques ont accusé Vienne d’ingérence dans les affaires nationales et de mise en cause de la souveraineté de leur État.
Le directeur général de Slovénske Elektrárne, Branislav Strycek, regrette quant à lui ces reports répétés liés aux actions de l’Autriche. Bratislava a demandé à l’AIEA de dépêcher une mission d’experts sur place pour inspecter le site mais celle-ci ne pourrait avoir lieu que sur invitation slovaque. Pour P. Pellegrini, cette « guerre sainte » déclarée par l’Autriche contre toutes les centrales nucléaires de la région (les Tchèques en savent également quelque chose) ne tient pas compte de l’expérience accumulée par la Slovaquie dans le domaine nucléaire.
Le Chancelier autrichien et le Premier ministre slovaque devraient évoquer l’épineux dossier de Mochovce lors d’un entretien, le 9 mai, en marge du Sommet européen de Sibiu (Roumanie). D’ores et déjà, P. Pellegrini a proposé à S. Kurz de se rendre en Slovaquie afin de visiter le site de construction de la centrale.

Allemagne- Belgique : nos voisins allemands s’opposent à la prolongation de la durée vie de Doel et Tihange
           
Le gouvernement de l’état régional allemand de Rhénanie-Palatinat a décidé mardi de se joindre à une plainte de Greenpeace et de Benegora, plate-forme de concertation belgo-néerlandaise de la région d’Anvers, contre la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires belges de Tihange 1 et de Doel 1 et 2. La Rhénanie-Palatinat demande l’arrêt d’urgence de ces installations pour « protéger la population ». Ceux-ci sont en activité depuis 1975 et auraient dû fermer leurs portes en 2015, en vertu d’une loi sur la sortie du nucléaire. Mais la majorité fédérale a donné son feu vert à un projet de loi qui rend possible un allongement de leur durée de vie jusqu’en 2025.

La démocratie Belge, le Reich n’en a rien à faire !

Autriche- Angleterre :  l'Autriche fera appel du feu vert européen à l'EPR britannique

L'Autriche a décidé mercredi de faire appel du feu vert de la justice européenne aux aides d'Etat accordées par le Royaume-Uni pour les réacteurs nucléaires EPR de Hinkley Point, contre lesquelles elle avait porté plainte.
L'Autriche continue de défendre la position selon laquelle l'énergie nucléaire n'est pas une technologie d'avenir, et que c'est une erreur de considérer comme anodines les subventions à la construction de centrales nucléaires", a expliqué le conseil des ministres dans une résolution.
L'Autriche, à la pointe de la cause antinucléaire en Europe, conteste les subventions accordées par Londres pour la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point C par NNB Generation, filiale du français EDF.
Vienne avait porté plainte en 2015 avec le Luxembourg, considérant que les subventions publiques devaient être réservées au développement des énergies renouvelables et redoutant une remise en cause de la transition énergétique en Europe par la relance de la filière nucléaire.
Le Tribunal de l'Union européenne l'a toutefois déboutée le 12 juillet dernier, considérant qu'un Etat membre a le droit de "définir son bouquet énergétique", et de "définir le développement de l'énergie nucléaire comme l'objectif d'intérêt public poursuivi par les mesures d'aide

Tiens, ça vous donnerait presque des envies de Brexit !

La Banque européenne d'investissement reporte sa décision sur les prêts aux combustibles fossiles


La Banque européenne d'investissement a reporté à novembre la décision de cesser de financer des projets de combustibles fossiles, alors que le prêteur multilatéral s'efforce de continuer à financer des projets gaziers pendant un certain temps.  Le président de la banque, Werner Hoyer, fait pression pour que la banque prenne l'initiative dans le financement de projets durables, et a proposé en juillet de cesser ses prêts aux combustibles fossiles d'ici la fin de 2020.  Mais l'Allemagne, première économie d'Europe et premier actionnaire de la BEI, souhaite que la banque continue à financer des projets liés au gaz naturel, qui produit moins d'émissions de gaz à effet de serre que le charbon ou le pétrole et que l'Allemagne et certains autres États veulent utiliser comme combustible pour transition du charbon.  Sur la base de ce dont nous avons discuté ce matin, je suis de plus en plus confiant que nous obtiendrons l'approbation finale en novembre », a déclaré Andrew McDowell, vice-président de la BEI, lors d'une interview à Reuters au cours de la réunion.   

Le conseil d'administration de la BEI, composé principalement de ministres des finances de l'Union européenne, a discuté des moyens de rendre la banque plus verte en mettant fin au financement de projets énergétiques alimentés par les combustibles fossiles, mais certains pays fortement dépendants du charbon ou du gaz se sont opposés à l'interdiction totale des fossiles. L'Allemagne, l'Italie, la Pologne et la Lettonie veulent que la banque continue de financer certains projets gaziers pour faciliter la transition du charbon ou de l'énergie nucléaire, ou pour des raisons de sécurité énergétique.    « La possibilité de transformer la Banque européenne d'investissement en banque climatique est en train de disparaître », a déclaré Alex Doukas, analyste principal du think tank Oil Change

Bon, c’est clair, je crois ; Le Reich se mobilise et mène  à tous les niveaux de l’Europe, une guerre incessante, multiforme, obstinée pour que les autres Européens ne bénéficient des réels atouts du nucléaire, écologiques, économiques et sociaux.
Eh bien, il faudra en tenir compte ; et peut-être reviendra-t-il à chaque citoyen de savoir quelles doivent être ses relations avec les organismes, entreprises et produits allemands


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