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dimanche 27 février 2022

Coût de l’électricité : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les TRV…

 Excellente tribune de Gerard Petit dans European Scientist : Contre l’envol des factures d’électricité : « il était une fois… » un pays qui avait fait de bons choix

https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/contre-lenvol-des-factures-delectricite-il-etait-une-fois-un-pays-qui-avait-fait-de-bons-choix/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

Extraits :

La merveilleuse martingale de l’ARENH

« Pour mesurer à quel point nous avons distordu notre marché intérieur de la fourniture d’électricité, pour y faire entrer de force une fausse concurrence, il faut s’armer de courage et consacrer un peu de son temps (sur le site de la CRE(1), ou ceux des Assemblées Parlementaires) pour mieux approcher les arcanes du système…Dans le schéma institué par la loi NOME,  EDF ne se trouve pas seulement face à des concurrents, dans une arène où tous joueraient le même jeu -ce qui, en soi, pourrait s’entendre- mais elle est contrainte de les nourrir grassement, pour qu’ils grandissent vite et puissent mordre efficacement la main qui les sustente..

Ce dispositif dit ARENH distribue la manne en fonction des « portefeuilles clients » des fournisseurs qui en font la demande (80 actuellement, un chiffre à considérer en soi, car il traduit clairement un effet d’aubaine), et parmi eux, des « majors » du secteur de l’énergie, comme Total, ENI, Vattenfall, Iberdrola, Engie, SNCF énergie,..)

A noter qu’Exeltium, un consortium français de consommateur « électro-intensifs » bénéficie de conditions assimilables à l’ARENH (et qui viennent en déduction du volume d’ARENH).

Il est d’ailleurs choquant que la loi contraigne EDF à « biberonner » le géant Total (devenu récemment Total-Energies), pour faciliter sa pénétration du marché de la fourniture d’électricité (via le rachat de « Direct Energie »). Cette situation est parfaitement surréaliste, surtout lorsqu’on sait avec quelle âpreté Total a œuvré pour que la part de la production d’EDF cédée pour l’ARENH, passe de 100 TWh à 150 TWh , mais qui, dans sa requête contre EDF, quand il refusait d’enlever sa part réservée d’ARENH, en pleine crise du Covid, n’a finalement pas été suivi par le Conseil d’Etat, après avoir gagné devant la juridiction commerciale…

Cette merveilleuse martingale a fait vivre grassement, toute une cohorte d’affairistes opportunistes, s’affichant souvent par ailleurs, comme fournisseurs d’électricité verte (grâce au mécanisme obscur des garanties d’origine, qui permet de s’afficher « vert », sans vrai fondement, mais avec un surcoût pour l’utilisateur, doublement abusé donc… »

Dès 2017, une tendance haussière s’est établie sur les marchés, due à l’ajustement des flottes pilotables et à l’augmentation progressive du prix du gaz et de celui du carbone (les mix, hors de France, restant encore largement fossiles). .. Pour les « alternatifs » le recours au marché est donc devenu pénalisant, et a provoqué un repli vers l’ARENH (après une demande nulle en 2016 !) avec demande corrélative que son volume soit accru de 100 TWh à 150 TWh. Mais cette disposition, pourtant votée en 2019 par les parlementaires , n’a pas été acceptée par Bruxelles.

La mécanique infernale des TRV modifiés, conjuguée à l’ARENH, risque de tuer lapoule aux électrons d’or

« En 2014, le Gouvernement a décidé de changer le mode de calcul des TRV, dans une logique dite « d’empilement des coûts », afin que les TRV, valeurs repères pour les « alternatifs », reflètent mieux les conditions de leur approvisionnement (ARENH + marché), sans plus de référence aux coûts de production d’EDF….

Le marché de l’électricité est en effet piloté par le coût de production de la dernière centrale appelée (dans une logique de « merit order ») pour assurer l’équilibre offre-demande sur la plaque européenne, or c’est le plus souvent une unité « Cycle Combiné Gaz », pour laquelle (à la différence du nucléaire) c’est le prix du combustible qui fabrique le coût du kWh.

Quand le prix du gaz s’envole, celui de l’électricité suit…sans corrélation avec le coût de production des centrales de notre territoire national (nucléaire + hydraulique + EnRs), l’appui sur le gaz, bien réel, restant cependant relatif.

Les TRV, construits en intégrant les prix de marché, s’envolent donc, à l’unisson, provoquant la crise que l’on connait. Au prochain ajustement, programmé le 01/02 (14) la CRE prévoyait en effet une augmentation de l’ordre de 40% !!…à moins de 100 jours d’une séquence électorale majeure… la situation paraît inextricable.

Pour contenir cette hausse (la limitant au final à  4%, soit dix fois moins),le gouvernement a fait un triple choix :

D’abord diminuer les taxes (en réduisant l’impopulaire CSPE de 22,5€/MWh, à 0,5€/MWh..) ce qui fait baisser mécaniquement toutes les factures, mais crée un manque à gagner pour l’Etat de 8Mds€.

Puis modifier la formule de calcul des TRV en pondérant différemment les différents composants

Enfin, pour secourir spécifiquement les « alternatifs », très exposés aux prix de marché (pour les raisons dites supra), il a été décidé d’augmenter le volume de l’ARENH qui passerait de 100 TWh à 120 TWh (cet accroissement étant un peu mieux rémunéré (de 42€/MWh à 46,2€/MWh)).

Pour EDF, c’est une charge supplémentaire qu’elle estime à 8Mds€, en partie parce que ces 20 TWh supplémentaires, elle devra se les procurer sur les marchés qui flambent, car ils étaient déjà « placés » dans des contrats conclus avant la crise. Mais hors cette difficulté conjoncturelle (qui affectera certainement plusieurs exercices), EDF se voit désormais contrainte de céder, à vil prix, plus d’un tiers de sa production nucléaire à ses concurrents pour que ceux-ci puissent survivre…au moins jusqu’à 2025, l’horizon fixé par la loi.

Cette dernière décision est lourde de conséquences pour EDF, alors que le besoin d’investir pour l’entretien de son parc nucléaire (un outil plus essentiel que jamais au système), est patent, sans parler du financement de l’achèvement des EPR de Flamanville et de Hinkley Point et de celui des nouveaux projets « envisagés » par le Gouvernement, en France, mais aussi à l’étranger.

Les syndicats, unanimes, soutenus par leur Direction, ont battu le pavé pour dénoncer la mauvaise part faite à EDF, et le cours de Bourse a « dévissé » de 20%.

Le risque de tuer la poule aux électrons d’or est bien réel, malgré les dénégations gouvernementales (Barbara Pompili) et de la CRE (Jean François Carenco), qui parlent seulement de manque à gagner pour EDF…

Des gouvernements hémiplégiques

« Le  Gouvernement a une lecture hémiplégique de la situation, car enfin, la cause de tous ces dysfonctionnements aux conséquences très dommageables, est bien le maintien de cette concurrence artificielle, une fiction énergétique qui a abusé bien des consommateurs et enrichi des affairistes opportunistes.

Sans la création d’un terrain de jeu pour ces « alternatifs » (l’ARENH) et la fabrication d’un bouclier tarifaire à leur avantage (car faisant fuir des clients d’EDF pouvant toujours trouver moins cher que les TRV), la situation actuelle ne présenterait aucun des traits aigus actuels et surtout, EDF, le socle de notre système, ne serait pas durablement affaibli, cette vulnérabilité offrant de nouvelles armes à ses détracteurs historiques.

Si on avait laissé EDF jouer de ses atouts hydro-nucléaires, c’est-à-dire laissé l’entreprise fixer librement ses tarifs sur le marché européen (suffisamment vaste et peuplé de poids lourds, sans risque donc qu’elle n’apparaisse en position dominante), il est clair que la France ne connaîtrait pas cette crise qui, compte tenu des attendus développés dans cet article, devrait durer, comme donc les pseudo-palliatifs qui grèvent EDF. »




samedi 26 février 2022

André Merlin premier président de RTE : ARENH, Prix de l’électricité, Renouvelables et nouveau nucléaire :50 EPR pour 2050

 https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/nucleaire-il-faudrait-50-epr-d-ici-a-2060-un-scenario-100-renouvelables-n-est-pas-realiste-andre-merlin-fondateur-de-rte-904126.html

Sur l’augmentation du plafond de l’ARENH et l’avis négatif du Conseil Supérieur de l’Electricité (CSE) :

« Le fait que le CSE s'oppose à une décision du gouvernement est absolument exceptionnel. Mais personnellement, j'irais encore plus loin : au-delà de ce relèvement du plafond pour 2022, je considère que ce dispositif de vente par EDF d'une partie de sa production à prix bradés constitue, à l'origine, une fausse bonne idée pour accroître la concurrence et faire baisser les prix pour les consommateurs. En quelques mots, on parle là de l'Accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH), qui est l'obligation faite à l'opérateur historique de vendre à « prix coûtant » 100 milliards de kWh d'énergie nucléaire à ses concurrents chaque année, soit autant que ces derniers n'auront pas à acheter sur le marché dérégulé de l'électricité... »

« Aujourd'hui, on s'aperçoit que la plupart des nouveaux acteurs n'ont pas investi dans des actifs de production, ou n'ont pas lié de contrats avec des producteurs d'électricité, contrairement à ce qui leur était demandé. On se retrouve donc avec une multitude de simples fournisseurs, qui achètent et revendent. Si l'ARENH n'existait pas, ils seraient donc totalement soumis aux lois du marché, dont les cours fluctuent énormément. Mais grâce à l'électricité nucléaire qui leur est cédée chaque année, ils ont pu s'engager vis-à-vis de leurs clients sur des contrats à prix fixes, dans beaucoup de cas sur trois ans ou plus. Ce sont donc des traders.

Avec l’explosion soudaine du prix de l’électricité, forcément, ils se trouvent en difficulté. Quelques-uns ont fait faillite, et tous ou presque ont demandé un appui aux pouvoirs publics. Lesquels sont donc intervenus en imposant à EDF de leur fournir non pas 100, mais 120 milliards de kWh cette année, à un tarif toujours inférieur à celui du prix de revient du nucléaire. Mais alors qu’EDF avait déjà vendu l’ensemble de sa production pour 2022 à la fin de l’année dernière, l’entreprise devra racheter sur les marchés la quantité qu’elle cédera à prix coûtant à ses concurrents, au moment même où les cous explosent. Cela va forcément lui coûter très cher ; le groupe considère que la charge financière pèsera pour plusieurs milliards d’euros sur l’année en cours… Engie, Total, Eni et Iberdrola…récupèrent à prix bradés une partie de l’électricité nucléaire d’EDF, sans aucune contrepartie. »

Des solutions possibles : contrats de long terme ou investissements des clients dans la production nucléaire

« Dès 2008, j’ai été nommé conseiller spécial du commissaire européen à l’énergie et de la commissaire à la concurrence, laquelle m’a demandé de jouer le rôle de médiateur… afin de finaliser un contrat de long terme négocié entre EDF et ses grands clients industriels. Après de longues discussions entre le service de la concurrence, EDF et l’association des grands clients électro-intensifs, nous avons obtenu un accord pour un contrat de vingt ans de la part de Bruxelles. C’était une première. Baptisé Exeltium, ce contrat est toujours en vigueur aujourd’hui, et permet d’offrir une visibilité de participer à stabiliser les prix. Pour moi, c’est dans ce genre de dispositif que se trouve la solution. Et je souhaite même aller plus loin : je considère qu’il faudrait mettre en place une forme de contrat à long terme entre EDF et ses concurrents, les fournisseurs alternatifs, au même titre qu’avec les électro-intensifs. »

« Une autre possibilité, serait que les opérateurs les plus importants et qui disposent de moyens de production, comme Total ou Engie, puissent coinvestir dans des projets de réacteurs nucléaires en France. Engie possède déjà des actifs nucléaires en Belgique, et Total en a les moyens. C’est donc une possibilité, à condition que des contrats encadrent cela en bonne et due forme. »

Crise de l’électricité et envol des coûts : constats et solutions

« Il faut comprendre qu’on utilise les moyens de production dans l’ordre de préséance économique. Par conséquent, le prix relevé par les bourses d’électricité fonctionne sur le principe de la vente au prix marginal, c’est-à-dire correspondant à la dernière unité appelée pour satisfaire la demande dans chaque Etat membre. Il s’agit dans de nombreux pays des centrales à énergie fossile très sensibles à l’évolution des prix des hydrocarbures, notamment en ce moment, puisque celui du consommateur, même en France en période de pointe, alors que le gaz représente une part minime de notre mix électrique… C’est ce phénomène qui a poussé le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire à fustiger le « marché européen de l’électricité » et affirmer que ce système ne permet pas de refléter le coût du mix national de chaque pays » … Mais c’est plus compliqué que cela :  les échanges entre pays sont en fait freinés techniquement par des capacités limitées d’interconnexion électrique entre les réseaux. Il y a donc forcément un impact fort du mix national sur le prix de l’électricité dans chaque pays, en dépit des échanges entre Etats. »

«Concrètement, pour faire baisser les prix, il faut accroître les capacités de production pilotables du système électrique français. Autrement dit, il est nécessaire de disposer de moyens de puissance garantie, obtenue par des systèmes de production capables d’assurer un suivi de charge. En France, nous avons de la chance : c’est une source d’énergie décarbonée qui joue ce rôle le nucléaire…70% de la consommation d’électricité »

« L’éolien ou le solaire ne peuvent pas jouer ce rôle, et ce, pour une raison simple : même si leur production se développe, elles restent des énergies intermittentes non pilotables. Par ailleurs, elles ne peuvent pas apporter l’inertie électromécanique que fournissent les machines tournantes des centrales thermiques ou hydrauliques. Or, cette inertie assure le bon fonctionnement du système électrique interconnecté »… Il s’agit d’un point clé, et pourtant, certains écologistes ont du mal à reconnaître que, malheureusement, ces énergies ont forcément besoin, en complément, d’autres moyens de production qui eux sont pilotables et non intermittents. Du moins, tant que nous ne saurons pas stocker l’électricité à grande échelle. »

Dans ses six scénarios Futurs Energétiques 2050, RTE retient trois voies sans nouveau nucléaire, dont une 100% renouvelable (même s’il considère que ce scénario est à la fois le plus risquée et le plus cher (NB 20 milliards par ans, à supposer que les problèmes techniques soient résolus, ce qui n’a rien d’évident…). «  J’estime que RTE a été incité à élaborer ce scénario… pour des raisons politiques. Car envisager un scénario 100% ENR, n’est pas réaliste en l’état de nos connaissances. Tant sur le plan de la faisabilité technique, comme je l’ai expliqué, que sur le plan économique.

Dans le cas de l’éolien par exemple, il faut prendre en compte la production garantie nécessaire pour pallier l’absence de vent, y compris en mer, et un facteur de charge difficile à anticiper. C’ est pourquoi rapprocher le prix du kWh éolien avec celui du kWh nucléaire revient à tromper son monde."

Plan  Macron de relance du nucléaire insuffisant : 50 EPR en 2050 !

Sur le plan d’Emmanuel Macron de relance du nucléaire (14 EPR, dont 8 en option sur le long terme et l’émergence des SMR  "Je pense qu’il faut aller plus loin. Sa stratégie correspond à la trajectoire vers un mix électrique composé à 40 ou 50% de nucléaire d’ici à 2050, tout au plus. Pour moi, un objectif plus adapté serait d’arriver à trois quart de nucléaire et un quart d’énergies renouvelables, couplées à un peu de gaz si possible décarboné, comme c’est presque le cas actuellement. Ce qui reviendrait à mettre en service deux EPR par an dès 2035, soit 50 en 2050. La France a déjà lancé un programme industriel d’une telle ampleur dans le passé, le plan Messmer. Cela peut paraître colossal, mais j’assume : c’est nécessaire, et notamment si l’on veut développer l’hydrogène bas carbone, qui nécessitera énormément d’électricité pour en produire par électrolyse de l’eau.

A côté de cela, je crois beaucoup aux économies d’énergie, à la fois grâce à l’efficacité, c’est-à-dire l’amélioration des procédés..et à la sobriété, qui implique un changement de comportement au vu de l’urgence climatique. Il n’ ya aucune raison de ne pas fournir d’efforts sur la réduction de la demande si l’on investit sur le nucléaire, qui n’est pas gratuit. Mais il ne faut pas se leurrer : contrairement à ce qu’affirment certains écologistes, la consommation électrique va forcément augmenter pour pallier la sortie des énergies fossiles… Nous devrons y répondre en investissant dans tous les moyens décarbonés possibles, notamment pilotables, sans quoi le blackout nous guette… »



vendredi 25 février 2022

Eoliennes Flottantes Bretagne Sud : réunion publique d’information de Lorient (22 fev 2022)

1) Des réunions d’informations très descendantes et très cadrées, pas de débats

Compte-rendu  (à peu près objectif , en tous cas un peu moins favorable qu’on ne pouvait le craindre) dans Ouest France https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/morbihan-un-voile-se-leve-sur-l-eolien-flottant-en-bretagne-sud-40ba0098-93e5-11ec-a4ce-5df62ce0a652

NB : Deux autres réunions auront lieu À Belle-Île le 2 mars puis à Groix le 9 mars.

Ce dont ne rend pas compte  l’article de Ouest France, c’est l’atmosphère de bulldozer que donne l’aéropage d’officiels tous favorables au projet, Préfet, représentants de RTE,  du ministère dit de l’environnement , de la Région Bretagne, Maire de Lorient, des porteurs de projets qui déroulent leur argumentaire sans faillir, en donnant certes la parole à quelques questions, mais sans vraiment y répondre en balayant les objections,  laissant bien entendre que de toute façon le projet doit se faire.

L’animateur de la CNDP (Commission Nationale du Débat public)  se soucie surtout qu’il n’y ait pas trop de débat, ni de vagues, laisse les « officiels » dérouler leur argumentaire sans relever leurs mensonges ni les confronter aux objections exprimées lors du débat  public dans les réunions ou sur la plate-forme internet…et de publier et défendre la position maison de la CNDP sur la nécessité d‘organiser un grand débat sur l’ensemble de la politique énergétique.

Très désagréable également l’atmosphére de culpabilisation sur le thème mille fois entendu « la Bretagne (qui a refusé le nucléaire) doit être autonome énergétiquement », le chantage aux « emplois qu’on ne peut pas refuser », même si cela doit un peu enlaidir l’environnement,  avec un commentaire assez indécent sur le contexte de l’actualité Russie-Ukraine (alors que justement le développement de l’éolien implique, en raison de son intermittence, un recours accru au gaz, cf. l’Allemagne, et sans parler des problèmes géostratégiques que poses les terres rares des aimants permanents ou le cuivre dont la demande explose.

Et il y a plus désagréable encore, l’impression d’être pris pour des idiots parfaits sur certaines questions, comme lorsqu’il est affirmé par plusieurs des animateurs que tout sera fait pour que les pêcheurs puissent pêcher dans le parc.

Ou encore lorsqu’est répétée à satiété que la France, et la Bretagne tout particulièrement dispose d’un vaste et productif gisement éolien qui doit être exploité…

Pas en mer, en tous cas ;  la France a des systèmes côtiers plus compliqués et beaucoup moins propices  que les sites peu profonds et souvent sableux de la Mer du Nord et de la Baltique, ce qui contraint à recourir à de l’éolien flottant et non posé, beaucoup plus cher et technologiquement pas encore mature.  Ceci a été même reconnu par la Commission européenne.

Ou lorsque le représentant de la CNDP admet que les photomontages établis par Geophom et publiés sur le site de la consultation, préparés en accord avec les porteurs du projet n’avaient rien de réalistes, ce qu’avait déjà établi en y passant beaucoup de temps M. Gildas Gouarin ( Les Gardiens du Large) cf. https://participons.debatpublic.fr/processes/eolbretsud/f/98/questions/5018


Ou lorsque le Préfet dans une dernière envolée lyrique explique que Belle-Île deviendra un hot spot de la transition énergétique attirant sur ce thème des touristes du monde entier, que la Tour Eiffel aussi  en son temps avait été aussi décriée parce qu’elle abimait la perspective parisienne, et que les éoliennes de Bretagne sud connaitraient le même succès.

Oui, enfin, là c’est de 60 tours Eiffel dont on parle, qui plus est en pleine nature ( et dans l’une des plus belles natures maritimes) bruyantes, polluantes et empêchant toute activité sur la zone qu’elles occupent.

Puisqu’il ne le fait pas, on peut rappeler la position de M.François Goulard, l’ancien Président du Conseil Général du Morbihan : «Il s’agirait d’ un préjudice considérable pour notre région ; pour les pêcheurs, qui perdraient l’accès à une ressource très riche ; pour le tourisme, ne raison de la perte d’attractivité d’une nature défigurée… Ce projet serait un crime contre une nature d’une beauté insurpassable. Transformer la mer côtière en zone industrielle est tout bonnement insensé ». Evidemment aucune allusion n’y a été faite, aucun représentant du Conseil Général du Morbihan n’était à la tribune.

Il a été rappelé que le débat organisé par la CNDP avait permis de mettre en évidence « trois révélations majeures : une forme de sous-estimation de l’opposition au projet et de son impact visuel, la difficulté, aussi, à définir une zone consensuelle suffisante pour accueillir des deux projets éoliens ».

Lors de cette seconde phase, il est clair que ces « révélations majeures » ne sont absolument pas prises en compte…

C’est de ça qu’on parle



2) Les points principaux abordés et quelques commentaires

2a) la localisation du projet : 15 et 18 km des côtes de Groix, Belle île et Quiberon »

Au moins la réunion a permis d’apporte à une question claire, une réponse claire : « Un premier parc de 15 à 20 éoliennes flottantes à l’horizon 2028-2030 ; un deuxième d’une capacité doublée (500 mégawatts) opérationnel dans la foulée dans cette même zone de 50 km², délimitée entre 15 et 18 km des côtes de Groix, Belle île et Quiberon »

Et en plus, à la réponse, pourquoi pas plus loin ?, cet aveu franc et cynique de Fabrice Loher, le maire de Lorient : « D’où l’importance d’une implantation à moins de douze miles nautiques du littoral morbihannais – au-delà, les plateformes sont considérées comme des navires – afin que nous bénéficiions de la taxe de l’éolien en mer. Et on nous a fait miroiter des sommes non négligeables  (NB apparemment, au-delà de 12 miles, c’est l’Etat qui touche les taxes…Et c’est ainsi que des maires sont disposés à sacrifier des paysages maritimes parmi les plus beaux !

Commentaire : Deux institutions se sont récemment penchées sur la localisation des parcs off shore français, la CNPN ( Commission Nationale de Protection de la Nature) et la CSSPP (Commission supérieure des sites, perspectives et paysages)

Commentaire de la CNPN : » On ne comprend pas pourquoi tous les parcs actuellement décidés l’ont été dans la zone des 12 miles de la côte, à une distance de 10 à 20 km de celles-ci. S’éloigner des côtes (notamment avec l’éolien flottant) est une nécessité pour plusieurs raisons, dont l'impact majeur sur les oiseaux et les chauves-souris, mais seulement jusqu’à une certaine distance pour ne pas impacter les cétacés qui se trouvent surtout plus au large...la grande majorité des éoliennes offshore actuellement déployées en Europe sont dispersées sur de grandes surfaces en Mer du Nord avec une distance moyenne à la côte de 41 km (et même 90 km pour le Hornsea park anglais)"

« Le  développement des EMR (Energies Marines Renouvelables) a jusqu'ici échoué à intégrer développement économique, transition énergétique et préservation de l'environnement dans une démarche vertueuse »

http://www.avis-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-17_avis_autosaisine_cnpn_eolien_offshore_france_du_06_juillet_2021.pdf

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2021/09/conseil-national-de-la-protection-de-la.html

Commentaire de la CSSPP spécialement sur Bretagne Sud : « Certains membres de la Commission remarquent que malheureusement le choix final de la « zone ministre » pour lancer l’appel d’offre notamment en Bretagne sud est encore trop près des côtes, alors que la technologie de l’appel d’offre concerne l’éolien flottant et que la macro-zone s’ouvrait bien plus au large. Pourtant dès les premiers débats publics, l’enjeu paysager a été au cœur des échanges, et a cristallisé les oppositions et les principaux recours juridiques. »

https://www.sitesetmonuments.org/Avis-du-16-juin-2021-de-la-Commission-superieure-des-sites-perspectives-et-paysages-CSSPP-sur-l-eolien-en-mer

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2021/09/des-environnementalistes-contre-leolien.html

NB1) : pour l’instant, le programme EOS d’éoliennes flottantes en Méditerranée prévoit encore la possibilité d’aller jusqu’à 60 km des côtes !

NB2) : Du débat sur les éoliennes flottantes en méditerranée, il semble que la loi sur les 12 miles soit en cours de modification plus favorable aux communes littorales. Il ya donc urgence à attendre !

Un point extrêmement important est celui de la connexion au réseau et de l’atterrage. La zone d’atterrage n’est pas encore défini, soit au nord de Lorient, soit au sud, entre Gavre et Etel. Le maire de Merlevenez s’est étonné avec beaucoup d’inquiétude de ce que les habitants et tout spécialement les agriculteurs n’avaient pas du tout été contactés et étaient peu informés ;  le représentant de RTE lui a répondu avec beaucoup de désinvolture que pour ce qui est des liaisons terrestres, RTE avait l‘habitude de traiter avec les agriculteurs…sauf que parfois, ça se passe très très mal…

2b) La question de la pêche : Pêcher au milieu des éoliennes !

Daniel Cueff, vice Président de la Région Bretagne, : « soucieux aussi de savoir comment la pêche sera partie prenante, il assure cependant que le parc n’aura aucun impact sur la ressource halieutique. »  Lors de la discussion il a été mentionné avec insistance l’effet réserve et l’effet récif, sans que cela fasse l’objet de la moindre contradiction. Les officiels à la tribune ont insisté sur le fait que tout serait fait pour que les pêcheurs puissent pêcher…dans le parc éolien (la zone industrielle éolienne)

Commentaire : là c’est se fiche carrément du monde. Il n’y a à ma connaissance aucun exemple de pêche dans un parc éolien au monde, aucun ! Pour ce qui est du chalutage, il est évident que la présence massive de câbles à haute tension l’empêche absolument !

Sur l’effet récif et l‘effet réserve, voici la conclusion de la CNDP qui exprime un cinsensus scientifique :

« Les structures immergées représentent un effet « récif », souvent mis en avant par les porteurs de projet, voire de concentration de poissons mais qui sont également des tremplins « relais spatialisés » pour le développement d’espèces exotiques invasives…

L’effet « récif « a été mis en avant en Mer du Nord,  relativement à la colonisation des structures immergées par des organismes filtreurs, qui attirent d’autres espèces en créant un milieu propre aux substrats durs. Mais la diversité baisse après une première phase d’installation, en raison de la compétition d’espèces invasives… L’effet récif ne peut pas être généralisé à des fonds marins rocheux. Ses effets sur les poissons, crustacés et mollusques peuvent être positifs en milieux sableux mais difficile à distinguer de l’effet réserve engendré simultanément par l’arrêt des prélèvements par la pêche. De plus, cet effet « réserve naturelle » est annulé par une pêche plus intensive autour des parcs ou contrainte de se reporter dans des zones sub-optimales auparavant peu utilisées »

Et enfin, la CNPN mentionne aussi la pollution locale générée notamment par les anodes sacrificielles: valeur typique : 39 tonnes de métaux divers dissous par an pour un parc de 60 éoliennes : pas sûr que quoi de comestible existe là-dedans !






2c) la question des emplois et des conflits d’usages de la mer

Tous les officiels ont insisté sur la création d’emplois… mais  sans la chiffrer. Pour Fabrice Loher,le maire de Lorient, les retombées économiques, fiscales et en emplois pour notre territoire justifieront ce déploiement​ et il pose » une ligne rouge : que la base de maintenance soit implantée au port de Lorient. »

Commentaire : toutes les questions sur les emplois perdus dans la pêche, le tourisme, le nautisme etc sont évacuées par les officiels

Les leçons d’un passé récent doivent être prises en compte, et notamment le fait que le promesses mirifiques d’emplois dans l’éolien se sont peu réalisées. « L’exemple du projet de Saint-Brieuc atteste en effet de l’écart entre les promesses de création d’emploi dans la phase de concertation préalable au projet et la faiblesse des retombées une fois le projet lancé. La Cour des Comptes a par ailleurs exprimé de fortes réserves sur la réalité du potentiel de développement de l’industrie française à l’export, considérant récemment que les objectifs industriels étaient devenus secondaires » (Cahier d’acteur n° 14 - Horizon Groisillon).

Et l’on ne parle pas des emplois perdus dans la pêche, le tourisme, les autres activités maritimes. Ni de la perte de valeur des propriétés en vue des éoliennes , du déclassement des gites, des sites, des hôtels, de la perte de fréquentation touristique : qui a envie de venir dans une zone naturelle superbe et protégée, comme entre Lorient, Groix et Belle-Île n’a pas envie de se retrouver face à une zone industrielle. Ces effets néfastes, qui vont jusqu’à le parte totale de valeur d’une propriété par impossibilité de la revendre sont bien connu pour l’éolien terrestre.

La question des emplois perdus dans la pêche est particulièrement cruciale : un emploi en mer génère trois emplois à terre. Sylvain Gallais, artisan pêcheur à Noirmoutier, confronté à la zone éolienne de Saint Nazaire devant la Commission Aubert : « Aujourd’hui nos zones de pêche diminuent toujours un peu plus, laissant place à l’industrialisation de la mer. Nous sommes aussi de plus en plus à partager un même espace de pêche. Nos zones de pêche se réduisent comme peau de chagrin avec la taille de nos bateaux et les quotas »

Enfin, l’effet des grands parc éoliens sur le climat local est totalement ignoré alors qu’il est de plus en plus documenté, notamment  en Allemagne. Ainsi, les scientifiques du Helmholtz-Zentrum Hereon ont montré qu’un  effet de freinage du vent  pouvait se faire ressentir jusqu'à 35 ou 40 kilomètres autour d'une ferme éolienne offshore –voire jusqu'à 100 kilomètres dans certaines configurations. Selon certaines études, un grand parc éolien serait l’équivalent d’une petite chaine de montagne !(Norcowe -Norwegian Centre for Offshore Wind Ennrgy). M Fabrice Loher, êtes-vous sûr que La Base de Lorient continuera à attirer les navigateurs du monde entier et même que l’activité nautique pourra y être maintenue.

2d) une technologie très chère et qui n’est pas mature ! Attendre le résulat des parcs pilotes !

La technologie de l’éolien off shore, n’est pas mature, c’est le constat que posait le Comité de Prospective de la  Cre dans un rapport récent : « à l’exception de l’éolien en mer posé, le niveau de maturité des différentes technologies n’est pas encore optimal, ce qui se traduit à la fois par des incertitudes sur la réussite des projets et par des coûts de production élevés (malgré un coût en baisse pour l’éolien notamment posé) ; - tous les types de projets ont été touchés par des sinistres importants ceci se traduit par la prise de marges plus importantes par les financeurs et les assureurs »

En particulier, la technologie des postes flottants n’est pas maîtrisée sur le plan industriel. Les principaux architectes d’éolien offshore, Orsted et Vestas ont mis en garde contre les conditions difficiles dans les l’éolien  offshore après que les projets en Europe  ont souffert de la faible vitesse du vent, des retards de la chaîne d'approvisionnement et  des coûts. Oersted a récemment averti que ses 10 parcs offshore auront besoin de réparations urgentes, les câbles s’usant prématurément en raison du frottement contre le plancher rocheux…

On pourra aussi se reporter à un article récent du Monde (18 février 2022) : « Energie : « Tempête financière pour l’éolien en mer » : « Les leaders du secteur en Europe sont à la peine. Le métier est peu rentable, les prix explosent et les investisseurs sont méfiants »

Et en ce qui concerne plus spécifiquement la Bretagne, à cette déclaration de Naval group qui a mis fin à sa diversification dans les énergies marines renouvelables avec Naval Energies, « L'éolien flottant représente des investissements considérables pour une rentabilité incertaine, voire inatteignable »…

D’ailleurs la question du coût et du prix de l’ électricité générée  n’a pas été abordée. Voici ce que déclarait à ce sujet Eolfi, qui devait construire un parc pilote de trois éoliennes flottantes près de Groix : « Ce projet est un projet expérimental. C’est une première mondiale qui va bénéficier d’un tarif d’achat de l’électricité adapté à cette innovation et aux incertitudes. Ce tarif d’achat fera l’objet d’un arrêté lorsque les conditions de réalisation de l’appel à projet seront définies par l’ADEME et ses partenaires. Il se situera entre 200 et 250  € / kWh ». ( NB pour l’électricité conventionnelle, c’est plutôt entre 40 et 50, ce qui représente environ une multiplication par 5 du coût de l’électricité !!!)

Et encore, ce coût, grâce à un privilège spécial accordé à l’éolien flottant, n’intègre pas le coût du raccordement au réseau, qui peut être assez gigantesque ….

A quoi servent les projets pilotes ? Alors une question revient avec insistance dans tous les projets éoliens offshore, que ce soit dans le Nord, en Bretagne, en Méditerranée et que commente ainsi la CNDP : « Il a été demandé avec insistance de revenir au calendrier initialement prévu par l'État, à savoir construire d'abord les fermes pilotes et mener les programmes de recherche scientifique» afin de «prendre la meilleure décision à l'issue de ces travaux»

En effet, c’est le bon sens même…surtout quand on s’aperçoit que le projet pilote de Groix EOLFI de trois éoliennes s’est planté dans les grandes profondeurs et que l’on décide de foncer vers un projet de 60 éoliennes…

La martingale de l’hydrogène : Lorient transformé en Beyroutyh ou AZF

Trompetée par Fabrice Loher, décidément très en forme ! Lorient deviendra un gigantesque hub de l’hydrogène fabriqué à partir d’ENR.

La Cour des Comptes, la CRE, l’Académie des Sciences, l’Académie des technologies… ne cessent de mettre en garde contre l’enthousiasme tout à fait récent et démesuré sur l’hydrogène en raison de son coût, de ses difficultés d’emplois et de transport et de sa dangerosité qui en restreindront considérablement les usages.

Ainsi, la CRE et l’Académie des technologies préviennent que l’utilisation des ENR pour produire de l’hydrogène par électrolyse a un coût rédhibitoire…

« L’utilisation massive d’hydrogène comme stockage intermédiaire d’énergie électrique intermittente (éolien et solaire) dans la chaîne Power-to-Gas-to-Power se heurte à des obstacles rédhibitoires tenant aux volumes considérables des stockages d’hydrogène requis et au faible facteur de charge des électrolyseurs et piles à combustible de la chaîne « conversion-stockage-conversion » qui obère considérablement les coûts »

La boucle power-to-hydrogen-to-power est caractérisée par un rendement de l’ordre de 40% au maximum ; un énergéticien parmi les plus respecté, Samuel Furfari, affirme que c’est l’équivalent de bruler des sacs Vuiton ! Dans son rapport Futurs Energétiques 2050, RTE a aussi douché considérablement l’enthousiasme :

« Des acteurs comme Agora Energiewende ou l’IDDRI suggèrent de concentrer dans un premier temps le développement de l’hydrogène sur des usages privilégiés dans l’industrie et indiquent par ailleurs que la construction d’un réseau d’hydrogène transeuropéen n’est pas la priorité. D’après ces acteurs, ce type d’infrastructures présente un risque de coûts échoués important, en l’absence de vision claire et consensuelle sur les projections de demande d’hydrogène… »

Et surtout sans vouloir remonter au Hindenburg, l’explosion récente (2019)  et spectaculaire d’une station service en Norvège a mis brutalement  fin à tout développement des véhicules légers à hydrogène ; idem pour l’explosion d’un laboratoire en Corée.

La plage d’explosivité se situe entre 4 et 75 % d’hydrogène dans l’air, un intervalle beaucoup plus large que pour le gaz naturel et qui peut être facilement atteint lors d’une fuite dans un milieu confiné.

Alors où M. Fabrice Loher entend-il place son hub à hydrogène ? Parce que, dans l’état actuel des techniques, c’est courir le risque très réel  de transformer Lorient en AZF ou pire, en Beyrouth . 

https://www.automobile-propre.com/explosion-dune-station-dhydrogene-en-norvege-premiers-resultats-de-lenquete/amp/

https://fr.yna.co.kr/view/AFR20190523002800884



dimanche 20 février 2022

La plus grande escroquerie du monde : l’Arenh

Face à la crise de l’énergie de cet hiver 2022, à l’incapacité manifeste du « marché européen » de l’électricité libéralisé d’assurer ce qui depuis le traité Euratom (1957) constitue l’un des objectifs premiers de l’UE, une énergie abondante et économique, face à la déconfiture des distributeurs alternatifs et à leur activité purement parasitaire, le gouvernement a décidé d’augmenter le plafond de l’Arenh :  ce ne sont plus 100 TWh d'électricité nucléaire réservés aux fournisseurs alternatifs mais 120 TWh à compter du 1er avril et jusqu'à la fin de l'année 2022. EDF se trouve donc contraint de fournir encore plus d’électricité en-dessous de son prix de production pour subventionner des concurrents qui n’ont pas investi dans la production d’électricité… à n’importe quel moment qu’ils le désirent…Le comble, c’est une électricité qu’EDF, l’ayant déjà vendue, devra acheter au prix fort sur le marché. Coût estimé : 8 milliards.

Note : parmi les petits distributeurs alternatifs qui bénéficient à fond de l’Arenh figure Total et ses 16 milliards de bénéfice 2021. Dites Total, si vous voulez distribuer de l’électricité, ça serait pas mal que vous contribuiez à produire l’électricité pilotable dont vous avez besoin ; donc pas en investissant dans les Energies Variables Intermittentes , mais dans des EPR..



Florilèges de réactions à ce hold up d’Etat qu’est l’augmentation du plafond de l’Arenh

Jancovici très en colère : l'Etat s‘est servi dans les poches d'EDF au service de la campagne électorale du locataire actuel de l'Elysée ?

https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:6900361035920785408/

Le deuxième temps de la valse n'aura pas tardé à se produire, et n'aura même pas attendu après l'élection : après avoir mis à la charge d'EDF (dont ce n'est évidemment pas le rôle) de soulager ses "concurrents" et les électeurs français de 8 milliards d'euros environ (ca dépendra des prix de marché de l'électricité), l'Etat met déjà la main à la poche de 2 milliards pour recapitaliser ladite EDF.

Il y a une blague classique qui consiste à demander à un ouvrier de creuser un trou pour disposer de la terre pour pouvoir boucher un trou existant. Comment boucher le nouveau trou demande l'ouvrier ? Mais en creusant un nouveau trou pardi !

Cette histoire de shadoks était prévisible. Et comme 8 -2 = 6 et pas 0, et que par ailleurs 6 EPR à construire couteront 60 milliards plus ou moins 30 (et ce n'est qu'un début puisque le parc représente actuellement plutôt l'équivalent de 50 EPR), ce n'est évidemment pas en commençant par demander à EDF de payer 6 milliards pour assurer la réélection de l'équipe en place que cela va renforcer la solidité financière de l'opérateur qui va devoir s'atteler à ce plan industriel. Surtout que EDF va devoir continuer à verser des dividendes à son actionnaire !

L'article des Echos parle de "restaurer la confiance des investisseurs". Les "investisseurs" détiennent 15% du capital d'EDF et demandent 10% de retour sur capitaux investis. Leur donner satisfaction est-il vraiment l'objectif N°1 quand on parle d'un actif qui est crucial pour l'avenir du pays pour le siècle qui vient ?

Et les investisseurs n'auraient-ils pas été moins échaudés si l'Etat ne s'était pas servi dans les poches d'EDF au service de la campagne électorale du locataire actuel de l'Elysée ?

Jancovici pédagogique : la concurrence-européenne a créé un système de prédation des ressources.

https://marianne.net/societe/ecologie/jean-marc-jancovici-la-concurrence-europeenne-a-cree-un-systeme-de-predation-des-ressources

"Les distributeurs privés ne gèrent que des factures. Si le prix du marché augmente très fortement, ces distributeurs sont obligés de suivre : ils ne peuvent pas comme l'ancien monopole lisser les tarifs sur l'année selon leurs coûts de production puisqu'ils n'ont pas de centrales ! La concurrence a cet effet très paradoxal que ni les technocrates bruxellois, ni les politiques français n'avaient vu venir : faire monter les prix et les rendre volatiles"

Commentaire : ben si, un peu quand même :Marcel Boiteux "Il ne s'agit plus d'ouvrir la concurrence pour faire baisser les prix mais d'élever les prix pour permettre la concurrence".

"Ce qui serait moins une escroquerie ? Dire qu'il faut revenir à un monopole d'Etat ou... à un système qui y ressemble…Les Anglais ont été les premiers à militer pour l'ouverture des marchés, et les premiers à renationaliser leur système. Ils ont mis en place des prix et des actifs garantis ; on n'est pas très loin dans l'esprit de la renationalisation »

« Concernant le parc français, la seule solution pour protéger le consommateur des variations de prix serait de faire revenir le système dans le giron de l'Etat. Mais cela pose un vrai problème vis-à-vis de l'Union Européenne. Je ne vois pas comment dans le cadre du système.actuel, on réussirait à contrôler durablement les prix de l'électricité. Cet épisode interroge de manière plus large sur le mandat européen. A quoi servait la construction européenne à l'origine ? A garantir la paix en partageant les ressources. Or, la concurrence européenne a créé un système de non partage des ressources,  ou plus exactement de prédation des ressources qui prédation des ressources qui in fine menace la stabilité sociale, donc la paix »

Alain Supiot sur EDF : EDF doit subventionner ses concurrents et ne peux plus assumer sa mission de continuité, d’égalité d’accès et de modicité de la production électrique

https://lemonde.fr/idees/article/2022/01/28/emmanuel-macron-n-est-que-le-dernier-avatar-de-la-politique-de-deperissement-de-l-etat-social_6111394_3232.html#xtor=AL-32280270-[default]-[android]

" EDF a été créée en 1946 pour assurer la continuité et l’égalité d’accès à l’énergie de toute la population, dans des conditions économiques abordables. Forte de ce consensus politique et social, de la compétence de ses ingénieurs et de l’autonomie que lui conférait son statut d’entreprise publique, EDF était devenue un leader mondial dans son domaine jusqu’à ce qu’en 1999, obéissant aux directives européennes, le gouvernement entame son démantèlement  pour revenir à la situation des années 1930, d’un marché de l’énergie ouvert à la libre concurrence.

Ce marché largement fictif (EDF est le seul producteur) s’avérant aujourd’hui incapable d’assurer la continuité et la modicité du service, le gouvernement en tire argument, non pour restaurer le service public de l’électricité, mais bien mais bien au contraire pour obliger EDF à soutenir artificiellement ses concurrentes, la privant ainsi des ressources nécessaires aux investissements qu’appelle notamment la transition écologique"

Historique : le Conseil Supérieur de l’Energie émet un avis défavorable sur l’augmentation de l’Arenh. Réaction des fédérations syndicales de l’énergie.

https://cfe-energies.com/le-cse-contre-le-relevement-du-volume-darenh/

« L'ensemble des fédérations syndicales représentatives de l'énergie @cfecgcenergies , @FNMECGT , @FCE_CFDT , @force_ouvriere  saluent l'avis défavorable rendu par le CSE sur cette mesure. Les fédérations saluent aussi le vote des associations de consommateurs qui, en s’associant à leur action, ont clairement manifesté leurs inquiétudes sur ces mesures purement électorales. Les fédérations syndicales regrettent néanmoins que leurs propositions de baisse de la TVA et de financement de ces mesures par une taxation des profits exceptionnels des énergéticiens n'aient pas été entendues. Elles le regrettent d'autant plus que cette proposition était soutenue par les associations de consommateurs, et que c'est la volte-face de @AnodeAsso  sur le sujet (alors qu'elle soutenait une baisse de la TVA), qui a conduit au rejet de cette mesure par le CSE… »

Les Fédérations syndicales saluent le soutien du Conseil Supérieur de l’Énergie à leur proposition de rendre effectifs les contrôles appelés de ses vœux par le Ministre Bruno LE MAIRE et destinés à éviter de nouveaux effets d’aubaine liés à cette augmentation des volumes d’AReNH servis aux fournisseurs alternatifs. Pour autant, les syndicats regrettent que ces mêmes fournisseurs alternatifs, épaulés par les pétroliers représentés au CSE, se soient opposés à cette mesure de bon sens et de justice.

Enfin, les Fédérations syndicales s’interrogent sur les raisons qui ont conduit ces mêmes fournisseurs alternatifs et pétroliers à soutenir une disposition manifestement illégale du Gouvernement refusant qu’EDF puisse être indemnisé du préjudice subi, conformément aux principes fondamentaux de notre droit. Par ce refus, ceux-ci démontrent que c’est clairement la fin du service public qui leur importe, tout en demandant à profiter de ce qu’il en reste ! Mais que serait un monde bas carbone sans l’électricien national alors qu’eux-mêmes n’ont jamais souhaité assumer le moindre risque industriel en développant leurs propres moyens de production ?

Il est enfin à noter que lors des débats, le Ministère, interrogé sur la compatibilité de ces dispositions avec le droit européen en matière d’aides d’Etat et sur la réalité d’un aval formel de la Commission Européenne, a refusé de répondre.

Conformément à ce qu’elles ont déjà publiquement annoncé, les Fédérations syndicales réaffirment par conséquent leur volonté d’aller jusqu’au bout de leur combat contre ces mesures en les attaquant devant le Conseil d’État, et ce dans les meilleurs délais une fois que ces textes auront été publiés.


Les actionnaires salariés : L’Entreprise n’a jamais donné son accord concernant cette décision du gouvernement, contrairement à ce qui a pu être publié dans certains médias

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/edf-les-actionnaires-minoritaires-vent-debout-contre-l-intervention-de-l-etat-902650.html ; https://cfe-energies.com/les-fonds-dactionnariat-salarie-edf-passent-a-laction/

Les Conseils de Surveillance des 2 fonds d’actionnariat salarié du groupe EDF se sont réunis le 19 janvier 2022 en urgence, à la demande de leur présidente, afin d’examiner tous les moyens d’actions permettant de contester la décision inique de l’Etat, imposant à EDF de vendre à perte 20 TWh à ses concurrents.

Dans un premier temps, ils ont auditionné des membres du COMEX et de la Direction du Groupe. Ils nous ont indiqué que… l’Entreprise n’a jamais donné son accord concernant cette décision du gouvernement, contrairement à ce qui a pu être publié dans certains médias….La Direction ne sait toujours pas comment cette annonce va être formalisée, ni si l’augmentation sur 2022 du volume de l’ARENH a été acceptée par la Commission Européenne. L’Etat aurait informé la Commission Européenne et celle-ci ne se serait pas opposée à cette mesure. La Direction reste en attente d’un texte (arrêté ou décret) afin de l’étudier juridiquement dans l’intérêt de l’Entreprise….

Au regard de l’ensemble de ces éléments et face à la spoliation des actionnaires minoritaires d’EDF, dont de nombreux salariés et anciens salariés du Groupe, les membres élus des Conseils de Surveillance ont décidé d’engager tous les moyens de recours, dès que cette politique sera traduite en décision exécutoire, afin de défendre l’intérêt social de l’entreprise et les intérêts des actionnaires salariés et anciens salariés.

Alliance Association EAS-CFE-CGC-UNSA / CFDT / CGT / Association Energie en Actions / FO

Je bosse pour la concurrence ! 

Et on terminera par l’indignation de certains salariés qui ont créé un hashtag #jebossepourlaconcurrence, constatant qu’à partir approximativement  du milieu de l’année, ils bossent non pour le service public dans lequel ils s’étaient engagé, mais à son détriment et pour la concurrence privée !

"Lorsque je me suis engagé chez EDF en 2009, c’était pour contribuer à de grands projets énergétiques, et notamment nucléaires, dans une mission de service public... Aujourd’hui, sans que j’ai changé ni d’employeur ni de contrat de travail, 40% de mon temps, de mon énergie au travail, de mon investissement, de mon engagement contribueront à maintenir en vie sinon à enrichir des fournisseurs alternatifs.. qui ne me sont connus qu’à travers leurs démarchages incessants, et dont les profits n’ont d’égal que leur inutilité à contribuer à la transition énergétique...

Aux alentours du 15 juillet, tous les salariés d’EDF comme moi travailleront  pour la concurrence et les intérêts privés qui s’y rattachent.

Il faudra marquer cette date d’un Hashtag pour que les français comprennent l’absurdité du système qui a été mis en place."

#aujourdhuijebossepourlaconcurrence#edf

jeudi 17 février 2022

2022 année nucléaire

 2022 s'annonce intense et critique pour le nucléaire !

La construction de 6 nouveaux réacteurs était actée dans la PPE de 2018, mais n’avait reçu  aucun début d’exécution, aucun signal positif. Pour fixer les idées, 6 EPR2 permettent d’atteindre 26% de production nucléaire en 2050 ; 14 EPR2 ne permettraient que  d’atteindre entre 36 et 50% de nucléaire en 2050 (selon que l’on ferme les réacteurs existant comme prévu, ou au contraire sous des hypothèses volontaristes  de prolongation des centrales existantes, y compris pour certaines au-delà de 60 ans). Et encore sous des hypothèses très optimistes de demande énergétique, qui laissent peu de place à la réindustrialisation.

Le nucléaire a trop souffert depuis trop longtemps des à-coups, décisions contradictoires, procrastination des dirigeants politiques. Il a besoin de décisions rapides, de continuité, de prévisibilité.

Je souhaite vous informer d'une initiative, d'une pétition que j'ai lancée en faveur de la reprise d'un programme nucléaire conséquent.

Elle s'appuie fortement  sur l'avis de juin 2021 de l'Académie des Sciences sur le rôle du nucléaire dans la transition énergétique et est plus particulièrement destinée aux ingénieurs, techniciens scientifiques..

Pétition

https://www.change.org/ingénieurspourlenucléaire

Si vous en partagez les vues, n’hésitez pas à signer et à faire circuler !

Texte de la pétition :

Les ingénieurs et élèves ingénieurs de France s’engagent pour le nucléaire et le climat !

Nul ne peut plus ignorer que le réchauffement climatique d’origine anthropique fait peser une menace existentielle sur nos civilisations et sur l’existence même de l’humanité, ainsi d’ailleurs que la surconsommation et l’épuisement des combustibles fossiles. Nos sociétés ne survivront que par une transition énergétique climatiquement efficace, économiquement soutenable et socialement acceptable permettant une diminution drastique de nos émissions de gaz à effet de serre et de l’utilisation des énergies fossiles.

En Europe même, certains choix énergétiques ne vont pas du tout dans ce sens, notamment les politiques de sortie du nucléaire, qui conduisent fatalement à une augmentation des émissions de CO2. Sur fond d’ignorance scientifique, d’obscurantisme, de manipulation des peurs, des initiatives voire des décisions néfastes pour le climat sont prises : tentative au Parlement Européen d’imposer la sortie du nucléaire pour tous les pays de l’U.E.[1],  exclusion en l’état du nucléaire de la taxonomie financière européenne et de l’accès au financement via les green bonds etc. D’autre part, la fermeture programmée dans toute l’Europe de capacités pilotables, en particulier  nucléaires, et la dépendance accrue à des énergies variables intermittentes mettent sérieusement en péril la sécurité d’approvisionnement, en particulier lors des pointes hivernales, comme cela a été signalé par France Stratégie[2].

Comme l’a souligné récemment le Président de l’Autorité de Sureté Nucléaire devant le Senat,  « tous les sujets abordés sur l’énergie nucléaire en France ont un point commun : ils ont tous fait l’objet d’études approfondies et l’heure a sonné pour le gouvernement et les politiques, aujourd’hui, qui doivent prendre des décisions. Autrement dit, l’absence de décision et d’anticipation en matière de politique énergétique, l’absence de choix concernant l’énergie pilotable qui intégrera le paysage français demain, l’indécision sur le nouveau nucléaire, sur les solutions relatives aux déchets, l’absence de visibilité pour le tissu industriel français, etc., auront très clairement des conséquences irréversibles d’ici 2035/2040 »[3]

Le nucléaire sous ses différentes formes actuelles (GEN III, EPR) et à venir ( GEN IV, petits réacteurs modulaires-SMR) constitue la seule source d’électricité décarbonée pilotable, à part l’hydraulique, capable de fournir par tous temps une électricité abondante et bon marché[4].

Le temps n’est plus de la procrastination, de l’irrationalité, de la démagogie, de la lâcheté. S’appuyant sur  l’expertise de nombreuses sociétés savantes (AIE, NEA-OCDE, UNSCEAR, Autorités de Sureté Nucléaire, SFEN, Centre Commun de Recherche de la Commission européenne…), partageant l’avis de l’Académie Française des Sciences de juin 2021[5] et reprenant ses recommandations, les ingénieur.es et élèves ingénieur.es de France demandent aux dirigeants politiques de ce pays un engagement ferme dans le nucléaire, notamment sur les points suivants :

conserver la capacité électronucléaire du bouquet énergétique de la France par la prolongation des réacteurs en activité, quand leur fonctionnement est assuré dans des conditions de sûreté optimale, et par la construction de réacteurs de troisième génération, les EPR, dans l’immédiat ; 

- assurer au nucléaire un accès équitable aux financements publics et privé, basé sur la neutralité technologique et économique, en tenant compte de l’ensemble des coûts et bilan carbone associés à toutes les technologies ;

 initier et soutenir un ambitieux programme de R&D sur le nucléaire du futur afin de préparer l’émergence en France des réacteurs à neutrons rapides (RNR) innovants de quatrième génération (Gen IV), qui constituent une solution d’avenir et dont l’étude se poursuit activement à l’étranger ;

- prendre en compte dans ce programme tous les aspects scientifiques du recyclage du combustible associés aux réacteurs, incluant la gestion des déchets radioactifs, en particulier, après plus de cinquante ans d’études, la reconnaissance par toutes les autorités de sureté des pays concernés de l’enfouissement géologique profond comme meilleure solution pour les déchets de haute activité et à vie longue ;

 maintenir des filières de formation permettant d’attirer les meilleurs jeunes talents dans tous les domaines de la physique, la chimie, l’ingénierie et les technologies nucléaires pour développer les compétences nationales au meilleur niveau ;

informer le public en toute transparence sur les contraintes des diverses sources d’énergie, l’analyse complète de leur cycle de vie et l’apport de l’électronucléaire dans la transition énergétique en cours ;

Confiants dans la rationalité scientifique et technique qui constitue le cœur de leur métier, confiants aussi dans la capacité de l’humanité à résoudre les problèmes auxquels elle a à faire face, les ingénieur.es et élèves ingénieur.es de France s’engagent pour le nucléaire et suivront de près les intentions, les discours et les actes des différents candidats aux plus hautes responsabilités politiques.

Eric Sartori, ESPCI(97)

#IngenieursPourLeNucléaire



[1] Parlement Européen, Résolution sur la COP 25, amendement 56, présenté le 28 novembre 2019, par le SPD allemand et adopté par la Commission ENVI

[2] Quelle sécurité d’approvisionnement électrique en Europe à horizon 2030 ?, France Stratégie, 15 janvier 2021

[3] Audition  devant le Sénat du Président de l’ASN, Bernard Doroszczuk. le 7 avril 2021.

[4] 6g CO2/kWh en France, 12g CO2/kWh (moyenne mondiale) contre 440 g CO2/kWh pour le gaz, 800 à 1000 g CO2/kWh pour le charbon, 13 g CO2/kWh pour l’éolien terrestre, 14-17 g CO2/kWh pour l’éolien maritime posé, 24-47 g CO2/kWh pour l’éolien flottant, 56 g CO2/kWh pour le photovoltaïque,

[5] L’apport de l’énergie nucléaire dans la transition énergétique, aujourd’hui et demain, Académie des Sciences, 8 mai 2021