Pour compléter le blog précédent :
https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/08/energiewende-nos-chers-amis-allemands.html
Et pour donner un petit éclairage sur l’ambiance franco
allemande en matière de politique énergétique :
A propos de Fessenheim :
12 janvier 2015, lettre de Barbara Hendricks, ministre allemande de
l’environnement, à Ségolène Royal :
« Chère collègue,
En
2014, en marge du sommet environnemental informel de Milan, nous avions entre
autres parlé de la centrale nucléaire de Fessenheim. Je me félicite donc
maintenant que le Président Hollande ait une nouvelle fois confirmé la décision
de fermer Fessenheim.
Dans
ce contexte, et en lien avec mon courrier du 15 septembre 2014, je vous prie
de m’informer du calendrier et des procédures que vous avez l’intention de
suivre pour l’arrêt de Fessenheim.
Comme
vous le savez, la population vivant dans les zones frontalières est très
préoccupée par la sûreté de la centrale. Je vous prie vivement de prendre en
compte ces préoccupations lorsque vous pèserez le pour et le contre et lors de
vos décisions, et de prévoir l’arrêt de Fessenheim à une échéance aussi
rapide que possible. Je suis naturellement consciente qu’en ce domaine, la
décision relève au final de la responsabilité souveraine de la France. Mais
vous ne m’en voudrez certainement pas de me battre pour les revendications de
la population qui vit près de la centrale de Fessenheim.
Commentaire : Un poil comminatoire, non !
04/03/2016 , la même Barbara Hendricks, : « La centrale nucléaire française de Fessenheim, toute proche de la
frontière avec l'Allemagne, est "trop
vieille" et "devrait être fermée le plus vite possible", a
déclaré vendredi un porte-parole de la ministre allemande de l'Environnement
Barbara Hendricks. "Pour nous il est très clair que Fessenheim
est très vieille, trop vieille pour être encore en activité", a dit ce
porte-parole, interrogé lors d'un point de presse régulier du gouvernement.
"La ministre demande que (la
centrale) soit fermée le plus possible".
"Évidemment,
un réacteur aussi âgé a beaucoup de problèmes techniques", a-t-il dit,
et "pour nous des réacteurs aussi vieux représentent un risque
sécuritaire". Il a évoqué "les inquiétudes des habitants des régions
frontalières".
Commentaire
: Faisceau de mensonges ! En France, les centrales nucléaires sont entretenues
et régulièrement modernisées. Si Fessenheim est fermée, c’est par une décision
purement politique, l’Autorité de Sureté Nucléaire l’ayant jugée bonne pour le
service !
Fessenheim et Cattenom, ou
quand Nicolas Hulot défendait le nucléaire français et se collait les Allemands.
« Après deux ans d'arrêt pour contrôle, le réacteur 2 de la centrale
nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) doit redémarrer samedi 31 mars. Cela ne
devrait durer que quelques mois puisque le gouvernement a promis de fermer la
centrale alsacienne fin 2018, quand l'EPR de Flamanville (Manche) aura démarré.
Cette
fermeture est aussi un enjeu pour les voisins européens de la France, comme
l'Allemagne. Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et
solidaire, a rencontré son homologue allemande, Svenja Schulze, cette
semaine et pour la première fois. Lors de cet entretien, la ministre allemande
de l'Environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire a
rappelé que les demandes de son pays n'avaient pas changé sur ce dossier.
"J'ai évidemment fait part des inquiétudes de la population allemande, a
indiqué Svenja Schulze, et c'est pourquoi je salue vraiment le fait qu'on
aille vers un arrêt le plus rapide possible de la centrale de Fessenheim."
J'ai bien sûr aussi parlé de
la centrale de Cattenom [en Moselle] et notre position qu'il ne doit pas y avoir
de délai supplémentaire, a encore déclaré la
ministre allemande. Nous étions d'accord pour dire que les sujets que nous
abordons ici sont aussi très importants pour la population allemande à la
frontière.
Réponse de Nicolas Hulot : le gouvernement va bien fermer la centrale de Fessenheim dès que l'EPR
aura démarré, soit à la fin de l'année 2018 ou en 2019. En revanche, pour
Cattenom, il a rappelé qu'EDF débutait des travaux de maintenance, afin de
poursuivre sa production pendant encore 10 ans.
Le
ministre français de la Transition écologique et solidaire a voulu faire le
meilleur accueil à son homologue fraichement nommée, pour montrer qu'ils
avaient aussi des terrains d'entente. "Personne n'a de leçon à se
donner, a rappelé Nicolas Hulot. Nos deux pays sont dans des
transitions énergétiques sans commune mesure, en tout cas historiques, avec des
paramètres, des contraintes, qui ne sont pas toujours les mêmes - c'est le
moins qu'on puisse dire - mais en tout cas avec des ambitions qui sont communes
Plusieurs
responsables politiques allemands ont régulièrement fait part de leur crainte
quant à la sécurité de certaines centrales françaises situées près de la
frontière, en particulier celle de Fessenheim (Haut-Rhin), censée fermer
prochainement, et de Cattenom (Moselle). Les deux pays vont également
poursuivre à l'automne leurs discussions sur la mise en place d'un prix
plancher du carbone, qui manque encore d'une position commune »
Commentaire
: ben oui, nos chers amis allemands sont bien plus pressés de nous faire fermer
nos centrales nucléaires que de mettre en place une vraie taxe carbone. C’est
criminel pour la pollution et pour la lutte contre le changement climatique !
Le rôle obscur de l’OFATE (Office
franco-allemand pour la transition énergétique)
Au
Sénat en question orale, la sénatrice Anne-Claire Loisier a demandé quel était
le bien-fondé de l’existence d’un bureau franco-allemand de lobbyistes des
énergies renouvelables établi au sein du ministère de l’Écologie, et nommé
Office Franco-Allemand pour la Transition Energétique (OFATE).
Cet
office a été créé par les gouvernements français et allemand en 2006 avec des
bureaux dans les ministères de l’Écologie à Paris et à Berlin, et son comité de
pilotage se compose essentiellement de promoteurs des énergies renouvelables.
« Mme
Anne-Catherine Loisier attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de
la transition écologique et solidaire sur la représentation des entreprises du
secteur éolien au sein de l'Office franco-allemand pour la transition
énergétique (OFATE).
Cet
organisme est supposé coordonner les politiques franco-allemandes. À cet
effet, il tient ses bureaux dans les locaux même du ministère et est financé
pour plus d'un tiers par celui-ci. Son
comité de pilotage est notamment composé des quatre syndicats d'EnR
franco-allemands et nombre des autres membres ont des intérêts particuliers
dans ce secteur.
Il
semblerait donc que le « lobby » éolien soit financé par le ministère lui-même.
Par
ailleurs, le rapport franco-allemand AGORA IDDRI (« L‘Energiewende et la
transition énergétique à l'horizon 2030 ») indique que « […] si des
capacités nucléaires sont retirées du mix français, la compétitivité des
centrales à charbon maintenues dans le système en Allemagne est améliorée.
»
L'Allemagne
aurait donc doublement intérêt à ce que la France renforce ses capacités de
production d'énergie éolienne car elle compte de nombreuses entreprises dans ce
secteur et que la baisse des capacités nucléaires françaises rendrait plus
compétitives les centrales à charbon et donc leur maintien en Allemagne.
Elle
lui demande donc son analyse sur ces faits au regard des intérêts de la France
en matière de politique énergétique. »
Commentaire :
Mme Anne-Claire Loisier est Sénatrice de la Côte d’Or, groupe Union Centriste. Heureusement,
dans l’ancien monde, il y a quelques élus qui font leur travail !
Tiens, pour changer un peu,
les centrales nucléaires belges
Le Monde, 13 janvier 2016 : « Le ministre de l’environnement du Land de Rhénanie-du-Nord- Westphalie,
Johannes Remmel, demande à la Commission européenne de vérifier les règles de
sécurité en vigueur en Belgique. Au Luxembourg, le secrétaire d’Etat au
développement durable, Camille Gira, a également exprimé son inquiétude et réclamé
des éclaircissements quant à la situation de Tihange. Des responsables
allemands avaient auparavant demandé la fermeture de cette unité, située à 70
kilomètres de la ville d’Aix-la-Chapelle, après que des microfissures ont été
découvertes sur les cuves en acier de plusieurs réacteurs belges.
Le gouvernement de l’état régional allemand de
Rhénanie-Palatinat a décidé mardi de se joindre à une plainte de Greenpeace et
de Benegora, plate-forme de concertation belgo-néerlandaise de la région
d’Anvers, contre la prolongation de la
durée de vie des centrales nucléaires belges de Tihange 1 et de Doel 1 et 2. La
Rhénanie-Palatinat demande l’arrêt d’urgence de ces installations pour protéger
la population. »
Remarque :Tihange 1 : 962 MWe et Doel 1 et 2 ont été prolongé jusqu’en 2025
par le gouvernement Belge… avec le soutien des Pays-Bas. Bien, bien….
« A
la lumière des faits, l'augmentation de la production électrique intermittente
(éolienne et photovoltaïque) à la place du nucléaire n'a fait que conforter le
rôle du charbon et du gaz, seules énergies capables de compenser les aléas
du vent et du soleil faute de moyen de stockage viable! Quant aux gains
d'efficacité énergétique, ils se sont avérés eux aussi largement surestimés par
rapports aux comportements réels de la population et de l'industrie.
L'Allemagne a agi une fois
encore en passager clandestin de la construction européenne, utilisant à son seul profit la solidarité et la bêtise de ses
partenaires. L'apport assuré de l'électricité française et autrichienne a
permis aux réseaux électriques allemands de pallier les effets techniques de
l'énergie "fatale" de ses éoliennes et de ses panneaux solaires
incapables de suivre les besoins réels de la consommation. En bref,
l'Allemagne inonde d'électricité les marchés quand personne n'en a besoin et
pompe ses voisins quand le climat est capricieux! »
Eh
ben, pas mieux !
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