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dimanche 3 novembre 2019

Pourquoi l’EPR est très rentable pour EDF et pour la France


EPR et EDF : inquiétude et vérité des chiffres. Ce n’est pas l’EPR qui met EDF en péril !

On entend beaucoup de chose sur le coût exorbitant de l’EPR, et même à l’intérieur de l’entreprise, certains s’inquiètent et voient déjà EDF en faillite à cause du coût de l’EPR et du nouveau nucléaire. Il n’est pas difficile d’ailleurs, comme dans beaucoup d’entreprises, d’y voir la marque de la prise du pouvoir des hommes gris de la finances et de leurs tableurs excel, peu au fait de ce qui gouverne vraiment la réalité (les lois physiques plutôt que les hasardeuses prévisions financières), au détriment des ingénieurs et entrepreneurs. Ces hommes qui toujours gèrent le déclin jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à gérer  et jamais n’inventent l’avenir ; avec eux, jamais le nucléaire français ne serait advenu. Bon, ce petit compte réglé, je me calme et j‘essaie de donner quelques éléments.

D’abord, l’EPR est un réacteur qui correspond aux besoins énergétiques futurs. Si l’on veut répondre au défi climatique sans provoquer l’effondrement de nos sociétés, c’est au niveau européen et mondial Il est plus puissant, plus sûr, utilise mieux le carburant nucléaire, c’est la source d’énergie la plus intensive, qui occupe le moins d’espace ( allez, approximativement, un seul EPR ça vous fait une double rangée d’éolienne tout le long de la côte méditerranéenne – et envore, à supposer qu(elles puissent fonctionner de manière optimale dans ces conditions)

Ensuite, L’EPR fonctionne. Deux EPR en Chine, à Taishan, construits en collaboration avec EDF crachent vaillamment tous leurs électrons depuis décembre 2018 et juin 2019. Le réacteur finlandais d’ Olkiluoto a été achevé, il est en train de charger son combustible. Deux autres sont en cosntruction à Hinkley Point en Angleterre.

Ensuite, ensuite l’EPR est rentable, beaucoup plus que toutes les ENR  ! L’EPR de Flamanville coutera 13 milliards d’euros. C’est beaucoup trop cher, et cela résulte du fait que 1) c’est le premier prototype ; 2) il a souffert de la désorganisation de la filière nucléaire française ( Areva et EDF séparés et concurrents !) et d’une certaine perte de compétence de la capacité d’équipementier d’EDF qui, grâce aux manœuvres des étrangleurs ottomans du nucléaire, antinucléaire par idéologie, décisionnaires lâches ou incompétents) n’a pas construit de réacteurs depuis près de 20 ans (Chooz, 2000)

Mais l’EPR  sur sa durée de vie de 60 ans rapportera au moins déjà le triple de son coût, assuré. Et sans doute beaucoup plus.  Parce que si l’on veut parler d’actualisation, qu’on me dise ce que vaudra une électricité abondante, décarbonée et surtout  pilotable dans trente ou quarante ans, si, comme il est important si l’on veut combattre efficacement le dérèglement climatique, la taxe carbone explose et si grâce aux pitreries des Allemands et de leur Energiewende, l’électricité devient rare et les black out se multiplient.


Nucléaire historique :33-40€/MWh
Photovoltaïque : 62-99€/MWh
 Eolien : 60-65€/MWh
Eolien marin : 200-220/MWh
EPR:70-110€/MWh

Ajoutons les subventions publiques: Eh oui, les producteurs « alternatifs »  les oublient souvent !

Nucléaire : 25€/MWh
éolien: 476 €/MWh
 photovoltaïque :+500 €/MWh
Bon, par gentillesse, on a laissé l’éolien off shore qui enfonce tout ( voir qd même ci- après)

Rapport de la Cour des comptes 2018 :

Solaire : l'État doit ainsi payer chaque année 2 milliards d'euros pour produire par le solaire... 0,7 % du mix électrique français !!!. Soit, d'ici à 2030, la bagatelle de 38,4 milliards d'euros, pour une goutte d'eau énergétique.

Soit déjà 3 EPR tarifs Flamanville ( et on peut faire beaucoup moins !)

Eolien off shore !:Les six parcs d'ores et déjà attribués au large des côtes françaises devraient coûter 2 milliards d'euros par an sur 20 ans, soit un montant total de 40,7 milliards, pour une part de 2% du mix énergétique !!!

Soit encore 3 EPR tarifs Flamanville (allez, même 4 tarif normal) !

Et l’on parle là de sommes déjà engagées, pas des derniers délires de promotion de l’éolien terrestre et surtout off shore !

C’est pas de l’EPR qu’EDF risque de mourir, mais de l’éolien !  En France, l’Iddri et Agora Energiewende estiment les financements publics en faveur des EnR électriques à près de 5 milliards d’euros par an pour les années 2018 à 2020 ( déjà engagés) et si l’ons uit la démente PPE, ce la va augmenter. l’Iddri et Agora Energiewende prévoient un pic entre 6,5 et 8,5 milliards d’euros par an à l’horizon 2025-2030 !!!

Donc, même à coût explosé ( et c’est vrai ça a pas été top top !), l’EPR de Flamanville équivaut  à environ 2 ans et demi de subventions aux énergies renouvelables (actuellement et un an et demi dans la prochaine décennie)

Donc  : 10 milliards d'euros, c'est la somme que nous payons tous, en deux ans et demi, sur nos factures d'électricité, en subvention aux énergies photovoltaïque et éolienne. 

Pour vous en convaincre, consultez donc sur votre dernière facture EDF la ligne « Contribution au service public de l'électricité », ou CSPE. Cette contribution était jadis consacrée à la solidarité, solidarité sociale avec ceux qui ne peuvent pas payer leur facture, et solidarité géographique avec les territoires où la production d'électricité coûte beaucoup plus cher (Corse, DOM-TOM, etc.).  En 2003, par exemple, la CSPE presque totalement consacrée à la solidarité a coûté 1,5 milliards d'euros. En 2015, la CSPE coûtera 7 milliards, dont seulement 29 % iront à la solidarité : tout le reste, ce sont des subventions à l'électricité d'origine renouvelable et à la cogénération.
La CSPE n’aide plus la précarité électrique, elle subventionne grtassement les nécessiteux producteurs d’ENR.

Donc CQFD, ce qui met en péril EDF, ce n’est pas le coût du nucléaire, mais celui des ENR !

La politique aberrante de pillage d’EDF :

Plusieurs de ces thèmes ont déjà été abondamment traités dans ce blog, je n’y reviens ici qu’en résumé (cf. aussi  une enquête intéressante de Marianne, magazine numéro 1178, "EDF : le démantèlement a commencé" ,)

Loi NOME et ARENH: En 2010, la loi NOME met en place l’Arenh (accès régulé à l’énergie nucléaire historique). Ce mécanisme permet aux nouveaux arrivants de s’approvisionner en électricité dans des conditions économiques équivalentes à celles supportées par EDF. Le prix de l’Arenh fixé par l’État à 42 € n’a pas évolué depuis 2012. En 2018, les opérateurs alternatifs ont demandé plus de 100 TWh, soit le quart de la production nucléaire d’EDF… En 2007, lors de l’ouverture du marché à la concurrence, Force Ouvrière avait dénoncé le manque d’incitation à investir dans la production par les défenseurs de la concurrence à outrance. Elle avait alerté en disant que tout ceci aura des conséquences graves au regard de la sécurité d’approvisionnement qui est déjà fragilisée par le manque d’investissement
EDF est obligé de subventionner des opérateurs alternatifs soi-disant vert, qui se gavent surtout de nucléaire historique (aux dépends du patrimoine des Français).

La pression politique sur les prix : EDF s’est vu imposer une évolution irréaliste des prix, même une baisse à partir de 1996 et une quasi-stabilité jusqu’en 2010EDF s’est vu imposer une évolution irréaliste des prix, même une baisse à partir de 1996 et une quasi-stabilité jusqu’en 2010. De 1983 à 2014, l’indice général des prix a augmenté de 116 %, le salaire moyen des Français de 160 % mais le tarif de l’électricité de seulement 42 %.

Prix d’achat des ENR : j‘ai mentionné plus haut le coût réel des ENR plus subventions comparé au nucléaire plus subventions. Le fait est qu’une bonne partie de ces subventions a été effectué au détriment direct  d’EDF. En plus des manipulations de ses prix de vente, EDF a été contraint d’acheter aux producteurs, notamment solaires et éoliens, toute leur production à des prix administrés très supérieurs à ses propres coûts de production. Pour le solaire sur les toits des bâtiments, les prix imposés étaient de huit fois supérieurs au coût de revient EDF (420 euros/MWh contre 50). Et comme leur production est aléatoire et intermittente, toujours hors pics de consommation, elle est deux à trois fois moins utile que celle des centrales produisant à la demande, soit un coût réel de 16 à 24 fois supérieur aux prix de marché. Ce soi-disant « investissement » ne s’est traduit par la création d’aucune entreprise française du secteur, tous les panneaux photovoltaïques étant importés de Chine. Pour les éoliennes marines, les prix seront, à leur démarrage en 2022 et pour une durée de vingt ans, 4 à 5 fois supérieure aux prix actuels de marché (200-220 euros/MWh). Ces projets ont été lancés par les gouvernements français de façon improvisée et prématurée, sans tenir compte des réalités techniques et économiques.

Ponction sur les bénéfices : EDF verse chaque année environ 2 milliards d’euros de dividendes, principalement à l’État. Un montant exigé pour rapprocher le déficit public de l’engagement pris à Bruxelles par le gouvernement. En fin, celui-ci s’est rendu compte en 2016 qu’il avait quelque peu abusé et a recapitalisé EDF pour 4 milliards d’euros. De toute façon, largement insuffisant compte-tenu de la reprise de la Cogema. Où est la cohérence ? à part une politique de très court terme, ceci depuis des années…

Perturbations du marché de l’électricité : Les subventions massives aux énergies renouvelables et l’obligation d’achat mise en œuvre par les gouvernements français et étrangers ont bouleversé le marché européen de l’électricité : plus l’électricité est coûteuse à produire, plus son prix baisse sur le marché libre. Un paradoxe difficile pour EDF qui dispose d’une base de production efficace mais à coût fixe. Une situation qui n’a pas été anticipée par le gouvernement dans ses négociations à Bruxelles, une grande partie des perturbations provenant des productions aléatoires de pays voisins (Allemagne, Espagne). Autrement dit, le fait d’assurer  une production pilotable permettant de suivre la consommation n’est plus rémunéré à son juste coût…d’autant que plus il y a de renouvelables intermittentes, plus ce coût augmente en même temps qu’il est de plus en plus nécessaire.(puisqu’il faut bien garder les productions pilotables à un niveau équivalent à celui des intermittents)

C’est toute l’imbécillité de la PPE en France ! remplacer du nucléaire pilotable par de l’éolien non pilotable (plus du gaz) , c’est mauvais climatiquement, économiquement, socialement, écologiquemen

Bon, l’EPR sera le moindre des soucis d’EDF, une fois que les dirigeants politiques auront eu le courage de prendre la décision qui s’impose rationnellement… 6, 8, 10 EPR…. Maintenant !


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