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jeudi 24 décembre 2020

Edition 2020 des couts projetés de l’électricité (LCOE)-9ème rapport NEA/IAE

The 2020 edition of the Projected Costs of Generating Electricity.

Contexte : Il s’agit du neuvième rapport de la série sur les coûts projetés de l’électricité (LCOE) préparé conjointement tous les cinq ans par l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire (NEA) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Avec l’analyse de 243 centrales basée sur les données de 24 pays, le rapport présente les coûts au niveau de la centrale de production d’électricité pour l’électricité de base produite à partir de combustibles fossiles, l’énergie nucléaire et une gamme de technologies renouvelables, telles que l’énergie éolienne et solaire, l’hydroélectricité et les biocarburants.


https://www.oecd-nea.org/jcms/pl_51126/low-carbon-generation-is-becoming-cost-competitive-nea-and-iea-say-in-new-report

Nouveauté : Dans sa version, en ligne, le rapport inclut même un aspect assez ludique (et utile pour les fans) : « le rapport est également accompagné d’un calculateur de coût de LCOE en ligne. La calculatrice permet un téléchargement facile de toutes les tables de données dans le rapport, et permet à l’utilisateur d’examiner l’impact de la modification de certaines variables, telles que le taux d’actualisation, les prix du carburant ou le coût du carbone. Ces améliorations faciliteront l’accès à l’information du rapport et aideront les utilisateurs à explorer la sensibilité des résultats à certaines variables clés. »

1) Une bonne nouvelle : la production à faibles émissions de carbone devient globalement de plus en plus compétitive sur le plan des coûts

Venons en tout de suite à la conclusion et au graphe principal: Malgré les différences de conditions régionales, nationales et locales, le rapport constate que la production à faibles émissions de carbone devient globalement de plus en plus compétitive sur le plan des coûts. Les coûts des énergies renouvelables ont continué de diminuer ces dernières années et les coûts de l’énergie éolienne et solaire photovoltaïque sont maintenant compétitifs par rapport à la production d’électricité à base de combustibles fossiles dans de nombreux pays.

On s’attend également à ce que l’électricité des centrales nucléaires soit moins cher dans un proche avenir. En raison des réductions de coûts découlant des leçons tirées de projets prototypes (FOAK First of a kind)  dans plusieurs pays de l’OCDE, la nouvelle énergie nucléaire restera la technologie pilotable non intermittente à faibles émissions de carbone avec les coûts prévus les plus bas en 2025.

Le rapport constate également que la prolongation de l’exploitation des centrales nucléaires existantes, connue sous le nom d’exploitation à long terme (LTO), est la source la plus rentable d’électricité à faible teneur en carbone.

L’énergie hydroélectrique peut fournir une contribution similaire à des coûts comparables, mais reste fortement dépendante des dotations naturelles de chaque pays.

De façon plus précise, le rapport affirme que le LCOE du  nucléaire  en 2025 variera d’environ 55 $ à 95 $ le MWh. Cela se compare à un maximum de près de 100 $/MWh pour le charbon et d’environ 80 $/MWh pour le gaz. La source d’électricité non pilotable la moins chère est l’éolien terrestre de plus de 1 MW, avec un LCOE de 40 $ - 50 $/MWh.  L’éolien offshore est d’environ 80 $ - 110 $/MWh et le  solaire PVvarie de  40 $ - 80 $/MWh.  

Pour les centrales nucléaires qui sont en exploitation à long terme, le coût diminue considérablement, avec un LCOE de moins de 40 $/MWh. Prolonger l’exploitation des centrales nucléaires existantes est la source la plus rentable d’électricité à faibles émissions de carbone.



Au-delà du LCOE , la VALCOE (LCOE ajustée à la valeur) -question de méthodologie :

Comme dans les éditions précédentes, le rapport utilise la méthodologie du LCOE comme mesure bien établie et largement utilisée dans l’élaboration et la modélisation des politiques. Toutefois, pour la première fois, le rapport présente également une nouvelle mesure complémentaire, la mesure  LCOE « ajustée en fonction de la valeur », afin de tenir compte de l’importance croissante des considérations du système dans le contexte de la part croissante des technologies variables d’énergie renouvelable (ERV).

« Pourquoi la VALCOE ?La production d’électricité d’ENR  variables est corrélée et n’est pas disponible de façon fiable en tout temps. La simultanéité de la génération, qui n’est pas nécessairement corrélée à la demande, réduit la valeur de l’électricité générée. Le manque de fiabilité exige soit une back-up pilotable, soit, alternativement, des options de flexibilité telles que le stockage ou la réponse à la demande pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en tout temps. En outre, les changements potentiellement rapides dans la production variable d’énergies renouvelables doivent être équilibrés. Pour comprendre cet impact et s’assurer qu’une demande donnée est satisfaite au moins du coût de l’électricité à faible teneur en carbone, une analyse au niveau du réseau électrique est nécessaire ».

« Afin de compléter l’approche de la LCOE  et de permettre une comparaison des coûts plus spécifique au système, l’AIE a élaboré une méthodologie pour ajuster les coûts par un composant de valeur du système connu sous le nom de LCOE ajustée en valeur (VALCOE). Il modifie la LCOE d’une technologie individuelle dans un système électrique particulier en fonction de sa contribution à la mise en œuvre de la sécurité du système. Fait crucial, les résultats calculés reflètent la valeur des systèmes existants et leur développement futur possible. Les résultats montrent que les coûts de production d’une technologie au niveau de l’usine peuvent varier considérablement de sa valeur au système. »

« L’importance d’en tenir compte est particulièrement frappante si l’on considère les énergies renouvelables variables : les unités photovoltaïques solaires montrent une forte corrélation dans la production de différentes centrales résultant, dans les scénarios analysés, d’une réduction significative de la valeur de production avec des parts croissantes. La réduction pendant les heures de production élevée est un problème supplémentaire et peut, dans la pratique, réduire les facteurs de charge et augmenter la LCOE par rapport aux valeurs déclarées. Cela serait pris en compte dans l’analyse du système. En revanche, la production de centrales éoliennes est moins corrélée... »

Commentaire : ben pas tellement, et même pas du tout à l’échelle de l’Europe, où il n’y a pas de foisonnement, comme le prouvent déjà les épisodes de prix négatifs dans les périodes de fortes dépressions atlantiques) »

« Pour chaque technologie, le VALCOE combine la LCOE pour une année donnée avec la valeur des multiples services système qu’elle peut fournir dans le contexte du mix électrique régional de l’époque. Plus précisément, le VALCOE saisit la valeur de trois services système : la valeur énergétique, la valeur de flexibilité et la valeur de capacité par la technologie. »


Commentaire : le fait que l’électricité est un bien de flux qui doit en permanence s’ajuster à la demande et que par conséquent il faut tenir compte de la valeur qu’elle a au moment où elle est délivrée ( ce qui fait la grande différence entre énergies pilotables et énergies fatales intermittentes a été mis en évidence depuis longtemps) cf. pour une bonne vulgarisation les coûts lisses de l’électricité, https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/les-couts-lisses-de-l-electricite-774441.html, Stefan Ambec et Claude Crampes.

Le LCOE ne tenait pas compte de cela, ce qui arrangeait bien les margoulins de l’éolien et les  écolos bigots fan des ENR… L’originalité du rapport  2020 sur les coûts projetés de l’électricité est qu’il réintègre ce facteur dans la LCOE. Il faut dire qu’avec les épisodes de plus en plus fréquents de prix négatifs liés à l’excentrique Energienewende, ça devenait de plus en plus difficile à ignorer.

Une présentation très pédagogique figure dans le rapport sur le  Rôle possible du nucléaire dans le futur mix énergétique néerlandais

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/11/role-possible-du-nucleaire-dans-le.html

La VALCOE permet ainsi de prendre en compte  les Coûts système, soit les Coûts d’équilibrage : (coût des écarts par rapport à la production prévue) et Coûts de profit  (la valeur de l’électricité délivrée au système électrique). Le coût de profit varie fortement selon le degré de pénétration des ENR, leur corrélation entre elles ( absence de foisonnement) et leur décorrélation avec la demande :



Note sur le coût du capital : les taux d’intérêts sont un déterminant clé de la compétitivité ; en terme de LCOE, ils correspondent au coût du capital.  Dans les hypothèses centrales, le rapport  assume un coût du capital de 7% pour toutes les technologies dans tous les pays. Dans la pratique, le taux d’actualisation reflète, entre autres, les coûts d’opportunité de l’investissement ainsi que différents types de risque et d’incertitude, par exemple en ce qui concerne l’évolution politique et réglementaire, la conception du marché, le développement du système et les investissements futurs, les coûts du carburant. En outre, dans le monde réel, la question de savoir qui supporte le risque est importante : le soutien du gouvernement, sous la forme de garanties de prix par exemple, déplacerait le risque de l’investisseur vers le public. Les accords d’achat à long terme permettraient de partager plus largement les risques. Bien que le risque global reste le même, l’investissement devient ainsi moins cher du point de vue des investisseurs.

Ces facteurs, qui peuvent être importants au niveau d’un projet individuel, n’apparaissent pas explicitement dans les chiffres de la LCOE fournis dans le présent rapport, qui n’incluent pas de considérations contractuelles ou d’intervention sur le marché.

Commentaire : les VALCOE du rapport sont donc plutôt surestimées pour le nucléaire pour qui le coût du capital représente environ les 2/3 et peut être largement diminué par des garanties d’Etat.

Le fait de tenir compte de la VALCOE change du tout au tout la place relative des ENR et du nucléaire !

Perspectives sur les coûts des nucléaires existants et nouveaux

Un rappel : Pour combattre le réchauffement climatique, nous aurons besoin de nucléaire…

« Selon le Scénario de développement durable (SDS) de l’AIE, de nouvelles capacités nucléaires et des programmes ambitieux d’extension à vie des centrales nucléaires existantes sont nécessaires. Ce rôle croissant de l’énergie nucléaire pour atteindre les objectifs de décarbonisation est également confirmé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, 2018). Jusqu’à présent, cependant, l’énergie nucléaire n’est pas sur la bonne voie pour atteindre sa part requise dans la production mondiale d’électricité. En fait, le taux d’ajouts annuels de capacité de 5 GW devrait au moins doubler entre 2020 et 2040 pour atteindre les objectifs de développement durable.

 Comme il est indiqué dans le scénario SDS, sans prolongation de la durée de vie au-delà de 40 ans, la pression sur la chaîne d’approvisionnement nucléaire va augmenter considérablement nécessitant des ajouts de capacité jusqu’à 20 GW à partir de 2021 (AIE, 2020).

Un avertissement : nucléaire et libéralisation, ça peut poser un problème, justement si la LCOE est mal appréciée : «  Toutefois, dans plusieurs pays, le parc nucléaire existant est impacté par les conceptions actuelles du marché de l’électricité qui n’apprécient pas adéquatement les attributs des technologies à faible intensité de carbone à forte intensité de capital comme les centrales nucléaires et hydroélectriques.. »

Exploitation à long terme (LTO) des actifs nucléaires existants : la solution à faibles émissions de carbone la plus rentable :

Pour les réacteurs à eau légère (LWRs), la technologie dominante dans le monde entier, la durée de vie de conception généralement considérée est de 40 ans. L''exploitation à long terme est un choix plébiscité par les États-Unis, dont l’exploitation de 88 réacteurs jusqu’à 60 ans et de 4 réacteurs jusqu’à 80 ans a été actée. La France a adopté une stratégie similaire, avec le grand carénage d’EDF, qui devrait permettre de maintenir un coût de production compétitif à l’échelle européenne.

Une fois qu’une centrale nucléaire a été construite, les coûts sont faibles et stables. Toutefois, à l’approche de la fin de la durée de vie de la conception, les coûts d’investissement augmentent soudainement à mesure que les exploitants effectuent des rénovations majeures pour prolonger en toute sécurité la durée de vie de l’usine. Les travaux lourds à effectuer comprennent généralement  pour les équipements mécaniques les générateurs de vapeur, turbines, pompes, moteurs, tuyauterie de grand diamètre, pour les équipements électriques les alternateurs, transformateurs, poteaux à haute tension, panneaux électriques, etc,  Instrumentation et contrôle : salle de commande, câbles, capteurs, etc. Les travaux spéciaux post Fukushima :  générateurs diesel et autres protections spéciales.

Compte tenu de toutes ces considérations et des éléments de preuve recueillis à partir de plusieurs études de cas, un investissement moyen au jour le jour dans la prolongation à long terme des réacteurs existants pourrait varier de USD 450 par kWe à USD 950 par kWe. Cette variabilité peut s’expliquer en grande partie par les différences dans la portée des investissements dans les situations locales De plus, ces chiffres ont été estimés de façon conservatrice, car ils considèrent toutes les améliorations apportées à l’usine comme des dépenses de prolongation.

Dans l’ensemble, ces résultats confirment que l’exploitation à long terme des installations nucléaires existantes demeure l’une des options les plus concurrentielles de production d’électricité à faibles émissions de carbone, conformément aux résultats récents de l’AIE (AIE, 2019).


Le nouveau nucléaire : les réacteurs de Type III- les coûts vont diminuer

Des freins dûs à l’arrêt pendant une trop longue période de la construction nucléaire :  « Pour les nouvelles constructions nucléaires, il y a de nombreuses raisons au manque de construction de nouveaux réacteurs . Les facteurs les plus  importants sont liés au coût élevé des nouveaux projets nucléaires, en particulier dans les pays qui n’ont pas construit de centrales nucléaires au cours des dernières décennies. Pour les pays qui ont lancé de nouveaux projets, l’expérience a été difficile. Ces  prototypes (FOAK) de  réacteurs de 3ème génération III, en particulier dans la plupart des pays de l’OCDE, ont été touchés par les retards de construction et l’escalade des coûts.

Par conséquent, la confiance des intervenants et du public dans la capacité de l’industrie nucléaire à construire de nouveaux projets s’est érodée. En outre, la perception selon laquelle les nouvelles centrales nucléaires comportent un risque élevé de projet dissuade les investisseurs et a encore réduit la capacité des pays à attirer des financements pour de futurs projets… » 

Mais des raisons d’espérer : Ces problèmes ne sont pas présents dans les pays qui construisent continuellement des réacteurs. Dans ces pays, avec des organisations de projets expérimentées et des chaînes d’approvisionnement bien établies, un certain nombre de projets nucléaires sont livrés d’une manière plus prévisible, ce qui permet des réductions de coûts significatives. Les résultats de de ce rapport suggèrent que l’énergie nucléaire dans les pays de l’OCDE pourrait rejoindre cette tendance et entrer dans une phase d’apprentissage rapide au cours de la prochaine décennie. Avec plusieurs projets presque achevés qui ont permis d’établir des capacités industrielles, les projets futurs pourraient tirer parti de l’expérience acquise et être plus compétitifs..



EPR, Génération III :  Facteurs d’échec et recettes de réussite

Ces projets degénération III  « ont été lancés après une longue interruption de la construction nucléaire qui a considérablement érodé la chaîne d’approvisionnement nucléaire et les capacités de l’industrie. Cette tendance est renforcée par une tendance à la désindustrialisation dans certains pays de l’OCDE. En outre, les estimations budgétaires initiales ont été fortement influencées par le manque de maturité de conception et de planification de l’exécution au moment du début de la construction, ainsi que par le contexte politique de plus en plus incertain.

Les sommes investies dans ces projets prototype ont servi à financer non seulement la construction des réacteurs eux-mêmes, mais aussi à reconstruire des capacités.

Les données historiques et récentes suggèrent que les leçons apprises sont bien comprises et peuvent être facilement mises en œuvre dans de futurs projets. Principales leçons :

Maturité de conception : La conception détaillée doit être achevée et prête pour la construction. Cela implique une implication précoce dans la chaîne d’approvisionnement pendant le processus de conception afin d’intégrer les exigences nécessaires pour améliorer la constructibilité.

Gestion de projet : La conception exige également une stratégie de mise en œuvre robuste avec une définition claire des responsabilités et l’identification des compétences à tous les niveaux et étapes du projet. Une équipe de gestion de projet solide et expérimentée est essentielle pour assurer sa bonne exécution et faire face efficacement à toutes les interfaces et risques inattendus.

Réglementation : La prévisibilité et la stabilité du régime

Effet séries : Une fois que le niveau suffisant de maturité de conception a été atteint, il y a une forte opportunité de geler la configuration de conception et de la reproduire systématiquement autant de fois que possible en construisant des capacités de chaîne d’approvisionnements.

À court terme (début des années 2020), compte tenu de ces enseignements tirés, le moyen le plus efficace de réduire les coûts de construction est de développer un programme nucléaire qui tire parti de la construction en série avec des projets à unités multiples sur le même site, et/ou de la construction de la même conception de réacteur sur plusieurs sites.

Et vive le programme EPR !

Commentaire : Que l’apprentissage existe et est efficace dans la conception des nouveaux réacteurs est bien prouvé par ‘expérience de Taishan

Les nouvelles technologies du nucléaire- les SMR

« Enfin, le développement de nouvelles technologies nucléaires prend de l’ampleur. Les petits réacteurs modulaires (SMR) ont attiré l’attention des décideurs en tant qu’options technologiques pour relever une partie des défis observés dans les récents projets nucléaires.

Les petits réacteurs modulaires (SMR) sont définis comme des réacteurs nucléaires dont la puissance se situe entre 10 MWe et 300 MWe. Les conceptions dont les puissances sont inférieures à 10 MWe, souvent conçues pour un fonctionnement semi-autonome, ont été appelées micro réacteurs modulaires (MMR). Les SMR sont conçus pour une fabrication en usine, profitant des avantages des économies de séries importantes, et  pour être transportés et assemblés sur place, ce qui se traduit par des temps de construction plus courts. C’est l’un des éléments clés pour favoriser leur compétitivité par rapport aux autres options énergétiques.

Les concepts SMR les plus matures sont basés sur la technologie LWR. D’autres concepts sont les réacteurs de génération IV qui incorporent des liquides de refroidissement alternatifs (c.-à-d. métal liquide, gaz ou sels fondus) et des combustibles avancés. La configuration de déploiement  des SMR peut être très variable : une seule unité , centrale multi module, des ensembles électriques mobiles tels que des unités flottantes (par exemple sur barge). En 2018, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a identifié plus de 50 concepts en cours de développement avec différents niveaux de préparation à la technologie et aux licences, dont quatre concepts en construction à l’époque.

En raison de la réduction des cœurs des réacteurs et de densités d’énergie plus faibles, les SMR peuvent bénéficier de besoins de blindage réduits et de zones de planification d’urgence hors site (ZFE) réduites ou carrément inutiles, ce qui, à son tour, se traduira par une flexibilité accrue pour le choix des sites accueillant ces réacteurs,qui bénéficient en outre de sécurités passives.

Bien que la taille des  SMR les fait bénéficier des avantages décrits ci-dessus, elle a cependant un effet négatif sur la compétitivité économique. Les concepteurs de réacteurs ont traditionnellement construit des réacteurs de plus en plus grands  pour tirer parti des économies d’échelle. En d’autres termes, étant donné que les coûts fixes associés à un réacteur nucléaire augmentent très lentement avec la taille du réacteur, il est logique d’augmenter la production du réacteur afin de réduire autant que possible le coût par unité d’électricité produite. Pour contrebalancer l’impact des économies d’échelle, les SMR bénéficient des économies de production en série, qui reposent à leur tour sur la simplification du design, la normalisation et la modularisation. Toutefois, bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans la validation des premières conceptions, de nombreux défis demeurent. L’achèvement des premiers prototypes au cours des années 2020 sera donc essentiel dans la démonstration des avantages attendus des SMR »

Plusieurs facteurs spécifiques ont été identifiés comme critiques pour réussir le défi des SMR : Simplification : Des améliorations de la passivité et une plus grande intégration de la conception réduiraient le nombre de composants et entraîneraient des économies de bâtiments de confinement.   Normalisation : La faible puissance des DTS réduit la nécessité de s’adapter aux conditions du site local, ce qui augmente le niveau de normalisation de la conception par rapport aux grands réacteurs.   Modularisation : Une taille SMR plus petite signifie que le transport de leurs modules serait plus facile que pour les grands réacteurs. En fait, le degré de modularisation augmente considérablement pour les puissances de moins de 500 mégawatts de capacité électrique (MWe)

Les SMR sont particulièrement attractifs pour de nouveaux usages, par exemple

-La décarbonation des systèmes énergétiques en remplaçant les centrales au charbon et en fournissant de l’électricité pour les applications de chauffage urbain et de dessalement. La plupart des conceptions avancées pourraient fournir de la chaleur de procédé pour les secteurs industriels…

- La facilitation de l’expansion du secteur nucléaire dans les régions où les contraintes économiques, géographiques et/ou liées au réseau ne permettent pas l’utilisation de grandes centrales nucléaires. Pour ces marchés, les SMR peuvent déjà être un moyen économiquement  rentable de remplacer les générateurs diesel pour produire de l’électricité, de la chaleur et de l’eau douce.

A signaler que le rapport n’oppose pas SMR et  grands réacteurs de génération III : « , il est important de souligner que les coûts de construction du SMR bénéficieront des progrès sur les principaux facteurs de coûts identifiés pour les grands réacteurs nucléaires de génération III. Cependant, certains facteurs spécifiques auront plus de poids : effet série, simplification, normalisation, modularisation et harmonisation. »

mercredi 23 décembre 2020

Les Energies renouvelables, un statut exorbitant

Intoxication des margoulins de l’éolien : il se plaignent !

Dans une lettre ouverte au Président de la République (24  novembre 2020), le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) affirme :

« Le sujet des énergies renouvelables et en particulier de l’éolien, est de plus en plus pris en otage par des débats stériles, animés par des organisations opposées à la transition énergétique et par des acteurs politiques qui manipulent l’opinion en agitant des peurs factices. En favorisant la production et la diffusion de fausses informations, ces organisations et personnalités cherchent à opposer les Français les uns aux autres. »

Nicolas Wolff, Président de France Energie Eolienne dénonce « un  climat de défiance, voire d’outrance, où la désinformation et certains agendas politiques empêchent toute rationalité »

Jean-Louis Bal, Président du SER : « Les Français, dans leur très grande majorité, veulent accélérer la transition énergétique et soutiennent pleinement les énergies renouvelables et l’éolien. »

 Ben oui, surtout ceux qui habitent dans les villes et n’en subissent pas les inconvénients. Si les Français soutiennent pleinement les éoliennes ( et ceux qui le font le font-ils pour de bonnes raison ? savent-ils que leur intérêt climatique est quasi-nul, voir négatif), pourquoi autant d’oppositions et pourquoi cette lettre ?

Parmi les signataires figurent le président de la Région Bretagne Loïg Chesnais-Girard (PS), du Grand Est Jean Rottner (LR), le vice-président de France Nature Environnement Jean-David Abel, Yann Arthus-Bertrand, la PDG d'Enercoop Amandine Albizzati, ou le président de l'association de collectivités Amorce Gilles Vincent.

Les margoulins de l’éolien sont sans vergogne. En réalité, ils ont bénéficié d’un pactole de 120 milliards d’euros d’engagements pour même pas produire… 2% de l’électricité française ( et encore une électricité intermittente). 

https://euro-energie.com/lettre-ouverte-au-president-de-la-republique--n-8039

Mais, en plus, pour imposer leurs couteuses machines, ils bénéficient d’un droit à leur main, proprement exorbitant ;



La distance aux habitations

Le 4 décembre 2020 la majorité a rejeté un amendement de Julien Aubert projetant d’augmenter la distance minimale entre éoliennes et habitation (aujourd’hui de 500 mètres, l’une des législations les plus laxistes d’Europe.


Et ceci alors que les hauteurs en bout de pales des machines n'ont fait qu'augmenter et que  les promoteurs imposent maintenant des machines monstrueuses de 150 à 240 m de haut.  La loi qui préconise un éloignement minimum de 500 m des habitations n'est aujourd'hui plus adaptée.

Pour protéger efficacement le cadre de vie des riverains,  il serait temps que le législateur passe cette distance à  1500m minimum ou 10 x la hauteur comme cela est déjà pratiqué dans d'autres pays.

Déjà en 2006, l’Académie de médecine recommandait  de suspendre à titre conservatoire la construction d’éoliennes d’une puissance supérieure à 2,5 MW à moins de 1500 mètres des habitations ; 3) de considérer les éoliennes comme des installations industrielles et qu’à ce titre elles soient soumises aux mêmes contraintes et règlementations, notamment en matière de nuisances sonores.

Rien n’a été fait, bien au contraire ! de quoi se plaint le lobby éolien en France qui bénéficie d’une des législations les plus laxistes…

 Cf/https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/01/petits-problemes-avec-leolien-7.html

La suppression du double degré de juridiction et la cristallisation des moyens

Depuis le 29 novembre 2018 (décret n°2018-1054 dit décret Lecornu) , pris en application de la loi du 10 août 2018 pour un Etat au service d’une société de confiance, le double degré de juridiction dans le contentieux éolien a été supprimé.Désormais, les recours formés contre les permis de construire, les autorisations d’occupation du domaine public, les autorisations d’exploiter et l’ensemble des décisions administratives relatives aux projets éoliens terrestre ne pourront plus être contestée que devant les cours administratives d’appel, en premier et dernier ressort….Ce décret crée un nouveau régime contentieux de faveur, cette fois-ci au profit des projets éoliens terrestres. Le double degré de juridiction avait déjà été supprimé au profit de l’installation d’éoliennes en mer.

Le décret Lecornu prévoit aussi de « cristalliser les moyens » du demandeur deux mois après la communication du premier mémoire en défense, c’est-à-dire de limiter le temps utile aux requérants pour rassembler leurs arguments. Ces mesures seraient complétées par une réduction des délais d’instruction, par l’adoption du principe de « silence vaut accord » (consentement tacite de l’administration) et autres « simplifications » administratives… Ces mesures liberticides s’ajoutent à l’interdiction pour les associations créées depuis moins d’un an d’agir en justice contre une décision relative à l’utilisation des sols.

Commentaire trouvé sur https://blogdroitadministratif.net/2018/12/18/une-restriction-du-droit-au-recours-contre-les-projets-eoliens :


« On peut encore comprendre que, dans un souci de bonne administration de la justice, l’appel soit supprimé dans des contentieux de masse ou de faible importance. Il est nettement moins facile de justifier que l’on puisse, dans des litiges aussi importants que ceux portant sur la construction d’un parc éolien ou d’un grand centre commercial, supprimer la faculté d’interjeter appel, alors que compte tenu de leurs impacts aussi divers qu’irréversibles sur les milieux naturels, les sites et les paysages, le contrôle juridictionnel devrait au contraire être renforcé.

 

Enfin, les objectifs de politique publique invoqués (transition écologique, développement économique…) cachent assez mal le fait que ces régimes d’exception, créés au seul profit de certains secteurs économiques identifiés (filière éolienne, grande distribution, grands groupes cinématographiques…), permettent aussi de préserver des intérêts économiques particuliers. La création de ces régimes contentieux d’exception pose ainsi la question de la réelle impartialité des l’État face aux groupes de pression. Il n’est pas certain que de telles mesures, qui restreignent ainsi le droit au recours des justiciables pour ces motifs ambivalents, contribuent à l’acceptabilité sociale des projets éoliens et à la confiance dans la vie politique. »

 

C’est bien une juridiction d’exception au service d’intérêt privé ( et non de l’intérêt climatique) qui a donc été mise en place !

 

Vers la suppression de l’enquête publique : la neutralité n’est plus respetée

En application de l’article 16 de la loi n°2011-525 du 17 mai 2011 dite de simplification et d’amélioration de la qualité du droit, l’Etat peut recourir, préalablement à l’adoption d’un acte réglementaire, à une simple consultation sur Internet. La mesure sera d’abordexpérimentée en Bretagne et dans les Hauts de France.

Cette mesure a elle-même été soumise à une consultation internet provoquant l’opposition de 93% des participants…

 

Commentaire de Bruno Ladsous, (Sites & Monuments) :  Ainsi, en ne respectant pas les 93 % d’avis défavorables de la consultation Internet, le ministère de la Transition écologique annonce ce qui adviendra lorsque des consultations Internet auront été substituées aux enquêtes publiques ! Bref, la consultation sur les consultations annonce leur future portée… »

 

En effet !

Et cela pose un réel problème : « avec le système expérimenté en vertu du décret, ce sont les préfectures (Direction départementale des territoires) qui instruiront directement les dossiers : autant dire que l’administration sera juge et partie. En effet,  le préfet est par ailleurs soumis aux objectifs gouvernementaux de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) prévoyant notamment  de « faire passer le parc éolien de 8000 mâts fin 2018 à environ 14 500 en 2028, soit une augmentation de 6500 mâts »

Les énergies éoliennes au détriment des autres usages : Poussez-vous de là que je m’y mette !

Ainsi apprend-on que « le ministère des Armées doit travailler à libérer des espaces soumis à des contraintes radars, afin d'accélérer le développement de l'éolien…. »

Cela ne suffit pas aux margoulin de l’éolien qui en veulent toujours plus : « mis bout à bout, les contraintes de distance de 500 mètres par rapport aux habitations ( !!!NB :l’une des plus laxistes des pays développés) , de protection des zones Natura 2000 et les contraintes de l'aviation militaire et civile limitent largement les possibilités », explique le délégué général du syndicat des énergies renouvelables Alexandre Roesch. A ce jour seuls 20 % du territoire sont accessibles aux éoliennes et grâce à ces travaux, le gouvernement espère libérer « jusqu'à 14.000 à 18.000 km² » supplémentaires.

Et la situation est encore plus critique pour la péche et l’éolien maritime :

Job Shot , président du syndicat de pêcheurs EMK : «Avec ce qui est construit ou décidé en Mer du Nord, 25% des zones traditionnelles de pêches sont déjà occupées…Il faut comprendre que nous sommes chassés de la mer …Ils prétendent que la zone autour des éoliennes crée une sorte de paradis de la biodiversité. C'est exactement le contraire. Ce sont des zones mortes… »

Wind Europe (lobby des producteurs éoliens) :  « Nous allons devoir approcher différemment la planification de l’espace maritime. Les zones aquatiques doivent pouvoir faire l’objet d’usages multiples…. Pour faciliter le développement des parcs offshore, la Commission Européenne va donc devoir résoudre ce problème en priorité. »

Cf. https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/11/eolien-en-mer-les-pecheurs-se-battent.html

 Même les zones Natura 2000 ne constituent plus une protection !

Un parc éolien marin au large d’Oléron, au cœur d’une zone Natura 2000 et d’un parc naturel, est-il concevable ? Cette question ne semble plus poser de problème particulier aux services de l’Etat, qui semblent désormais prêts à lancer la procédure de débat public. Ce projet controversé a pourtant mis du temps à être officiellement intégré dans la politique française de transition énergétique, tant les enjeux environnementaux, pluriels et complexes, s’avèrent éminemment difficiles à concilier. N’a-t-on pas, précisément, atteint les limites de la conciliation ? Car l’ambition de développer les énergies renouvelables en mer se heurte ici à celle, non moins importante, de préserver la richesse de la biodiversité (aviaire et marine), richesse (et fragilité) ayant motivé la mise en place de zones protégées de premier plan.

Après quelques hésitations – qui auraient pu conduire le gouvernement à faire machine arrière –, l’insistance des acteurs du projet éolien oléronais aura finalement conduit à intégrer ce dernier dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) d’avril 2020, laquelle mentionne bien l’implantation d’un parc en zone Sud Atlantique de 500 à 1000 MW… Ce projet, aujourd’hui, semble au seuil de la première étape réglementaire, avec la saisine à court terme de la Commission nationale du débat public (CNDP). Il devrait, dans cette perspective, figurer à l’ordre du jour d’un prochain conseil maritime de la façade Sud Atlantique.

https://www.liberation.fr/debats/2020/12/10/oleron-un-projet-de-parc-eolien-marin-en-pleine-zone-protegee_1808239,  Laurent Bordereaux, professeur à l’université de La Rochelle —

Une justice française qui sort de son rôle  Quelques exemples parmi beaucoup d’autres

Appel des pêcheurs d’Erquy : refusé !

L’Association pour la protection des sites d’Erquy a une nouvelle fois tenté sans succès de faire annuler l’arrêté préfectoral autorisant le projet éolien devant le Conseil d’État. Selon le rapporteur public du Conseil d’État, Olivier Fuchs, le projet éolien de la baie de Saint-Brieuc, est « l’un de projets majeurs offshore de notre pays pour rattraper le retard de la France sur les pays nordiques » Le Télégramme, 12 novembre 2020)

Commentaire : De quel retard s’agit-il ? La Commission Européenne a validé en juillet 2019 des tarifs compris entre 131 et 155 € par MWh pour les parcs éolines français (sauf Dunkerque  (44 € par MWh) . La Commission justifie ainsi ces prix particulièrement élevés :

"Ce soutien élevé par rapport à ceux pratiqués en mer du Nord ou en Baltique se justifient par deux particularités des côtes françaises : des vents plus faibles et une nature de sol plus complexe (sols rocheux carbonatés au lieu de sols sableux ou argileux). »

Bon ben si les côtes françaises ne sont pas adaptées à l’éolien off shore, eh ben, il ne faut pas en faire !!Non ?

Mais surtout au nom de quoi, de quelle compétence la justice française se permet-elle de se prononcer sur le fond de la politique énergétique et sur la pertinence climatique et économique de l’éolien (qui rappelons-le augmente et non diminue les émissions de C02 par rapport au mix existant, au rebours de tous les experts sérieux, tels Jean-Marc Jancovici ?)

Trouble de jouissance lié à la présence d’éoliennes :

 Un arrêt de la cour de cassation rendu le 17 septembre 2020 (Civ. 3e, 17 septembre 2020, 19-16.937) a estimé que la présence d’une éolienne ou d’un parc éolien ne pouvait pas constituer de trouble de voisinage indemnisable pour les victimes qui ont le malheur d’avoir à vivre à proximité et donc leur a refusé toute indemnisation

Dans cette affaire, le litige portait sur l’installation d’un parc éolien à proximité d’une maison d’habitation dont les propriétaires ont estimé subir un préjudice. Les éoliennes se situaient à 588 mètre du voisin le plus proche (distance légale en France, bravo le lobby éolien).  La Cour d’Appel   a approuvé les conclusions de l'expert évaluant à une décote de 10 % à 20 % des biens immobiliers riverains. Cependant, les rapports d'expertise et le constat d'huissier précisent que le bruit émis de jour comme de nuit par les éoliennes est inférieur au seuil réglementaire.

Les motivations de la Cour sont surprenantes : «  nul n'a un droit acquis à la conservation de son environnement".  Prenant en compte les droits respectifs de chaque partie, le juge a comparé la dépréciation de la valeur immobilière des propriétés voisines, à "l'objectif d'intérêt public poursuivi par le développement de l'énergie éolienne".

Un objectif d’intérêt public ? Mais lequel ? Quels experts la Cour a-t-elle consultés ? Quel intérêt pour la décarbonation et le défi climatique ?

 Ce jugement est surprenant et semble  assez arbitraire, d’autant qu’un certain nombre de jugement vont dans un autre sens :  en cas de d’impact visuel permanent et dégradation de la qualité du paysage (CA Douai, 16 avril 2009, n° 08/09250 ; TGI Montpellier, 4 février 2010, n° 06/05229 ; TGI Montpellier, 17 septembre 2013, n° 11/04549) ; En cas de nuisance auditive altérant la vie quotidienne, même en l’absence d’infraction caractérisée à la règlementation, mais à condition de prouver le niveau sonore réel de l’ouvrage (CA Caen, 23 septembre 2014, n° 13/03426 ; TGI Montpellier, 4 février 2010) ; En cas de trouble économique tel que perte d’exploitation ou dépréciation de la valeur du bien immobilier (TGI Montpellier, 4 février 2010, précité), notamment sur le fondement de la perte de chance (CA Rennes, 25 mars 2014) ; En cas de préjudice d’atteinte à la vue dû au balisage créant une tension nerveuse et des phénomènes stroboscopiques et de variation d’ombre (TGI Montpellier, 17 septembre 2013, précité). Etc.

 Cf. https://www.juritravail.com/Actualite/urbanisme/Id/346084?s=09

 Mais il y a bien longtemps que personne ne peut plus prononcer sans rire « J’ai confiance en la justice de mon pays »… De là à la mépriser, il n’y a pas loin. Comme le dit la comptine populaire :  Oh juges, oh mauvais juges, vous avez fait faux jugement-

 Ajoutons que la dévalorisation des propriétés par la proximité d’éoliennes est bien réelle et documentée et plutôt sous-estimée :

" Les éoliennes contribuent à un forte dévalorisation des actifs.. .Quand vous ne pouvez pas vendre votre maison, eh ben, on ne peut pas constater qu’elle est dévalorisée… Aujourd’hui on a de plus en plus de Français qui sont scotchés de facto dans leur maison dont ils ne veulent plus, et cela, uniquement à cause des éoliennes. »

Selon les agents immobiliers, la proximité des parcs éoliens entraine une baisse de valeur des propriétés jusqu’à 40% de leur valeur réelle.

Cf. Christophe Zeller :  https://www.youtube.com/watch?v=LQeH9XxSczY

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/05/les-margoulins-de-leolien-et-leurs-gros.html

Et lorsque la justice, même partiale, ne suffit plus, il reste les pressions  et l’intimidation

Intimidation des plaignants : Total  dans le parc régional du Pilat réclame 90.00 euros à ses opposants

« La  SAS Les Ailes de Taillard » souhaite implanter 10 éoliennes de 125 mètres de hauteur dans le périmètre du parc naturel régional du Pilat. Elles seraient placées, en ligne, sur une crête forestière à une altitude de 1300 mètres, donc en position dominante . Un contentieux a naturellement été formé afin de préserver ces paysages exceptionnels…Le promoteur éolien, détenu par TOTAL-QUADRAN  a alors assigné le 18 juin 2020 trois associations et 29 particuliers requérants devant le Tribunal Judiciaire de Saint-Etienne. C’est pas moins de 893 034 euros (!) qui sont demandés « in solidum » (le promoteur pouvant réclamer l’intégralité de la somme à l’une des 32 personnes poursuivies, à charge pour elle de se retourner contre les autres).

Décidément, las margoulins de l’éolien sont sans vergogne !! Et la lettre du SER au Président de la République est assez détestable et mensongère !



dimanche 20 décembre 2020

Eoliennes géantes de Bretagne Sud- Groix-Belle-Île- Lettres Croisées et mobilisations

Un vif débat

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https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/10/non-limplantation-des-60-eoliennes.htmlhttps://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/09/non-limplantation-des-60-eoliennes.htmlhttps://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/08/non-limplantation-des-60-eoliennes_22. html; https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/09/leolien-flottant-un-sacre-defi-qui-nen.htmlhttps://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/11/eolien-en-mer-les-pecheurs-se-battent.htmlhttps://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/10/eolien-maritime-la-mer-nest-pas-vide-et.html

Nous parlons d’une soixantaine d’éoliennes flottantes de plus de 200 mètres de hauteur entre Belle-Ile-en-Mer et Groix ! L’installation éolienne occupera une large ( !!!) zone s’étendant sur 600 km2, au sud de l’île de Groix et à l’ouest de Belle-Ile-en-Mer !

Le débat public sur ce projet  d’une ampleur considérable au large de Groix et Belle-Île s’est achevé le jeudi 17 décembre 2020. Plus ça va, plus des voix opposées se font entendre. Et disons-le, sur le site du débat public organisé par la CNDP, les prises de position des anti sont autrement argumentées et informées que celles des pro, souvent la répétition psittacique d’éléments de langages assez pauvres- mais est-ce vraiment de leur faute ? Comme expliqué ci-après  dans la lettre envoyée au Premier Ministre par un certain nombre d‘opposants association Gardines du Large), le débat a été assez pauvre.

Un peu affolé devant l’opposition montante et bien décidée à s’organiser, un certains nombres d’élus favorables au projet sont montés au créneau et ont envoyé également une lettre au même Premier Ministre.

C’est aussi l’occasion de rappeler la prise de position hostile au projet  d’un élu important de la Région Bretagne, M. François Goulard, Président du Conseil Départemental du Morbihan.

Face à ce projet dément, l‘opposition monte en puissance et s’organise.-Gardiens du Large

Trois associations opposées au projet de parc éolien au sud de Groix et à l’ouest de Belle-Ile ont décidé de se regrouper en un collectif nommé Gardiens du Large. Ce collectif réunit Horizon Libre de Groix (HOLIGx), Préserver l’identité environnementale de Belle-Île en Mer et Les Birvideaux gardiens du large, de Quiberon.

Opposées au projet éolien, elles  viennent d’adresser un courrier commun au Premier ministre Jean Castex. « Notre fédération a pour objet, entre autres, de veiller à la protection des espaces maritimes et terrestres de Bretagne sud »

Coordonnées de la toute jeune association : Fédération d’Associations « Gardiens du Large 18, rue du Général de Gaulle 56590 ILE DE GROIX (contact@gardiensdularge.org). On leur souhaite bonne chance

Extraits de la lettre :

« Le débat public relatif au projet d’installation de 62 éoliennes flottantes au sud de la Bretagne ne présente pas à la population tous les tenants et aboutissants de la question et ne permet pas à ses contradicteurs de s’exprimer librement.

Nous avons donc pris la décision de créer un groupement d’associations baptisée « Gardiens  du Large » ayant pour but de fédérer les différentes associations et collectifs de citoyens qui se créent en réaction à ce projet.

Notre fédération a pour objet, entre autres, de veiller à la protection des espaces maritimes et terrestres de Bretagne sud.

L’ensemble des associations signataires de ce courrier a la volonté de faire valoir notre point de vue et d’alerter le grand public sur certains aspects et dangers de ce dossier qui ne lui ont pas été exposés. Pour l’heure, nous rassemblons, en particulier, des personnalités locales du monde de la pêche, entrepreneurs, élus, ingénieurs, cadres supérieurs, acteurs du milieu maritime.

En tout premier lieu, nous déplorons que la Commission Particulière du Débat Public, ait failli dans sa mission d’information du public et d’organisation du débat, ne respectant pas l’esprit de la loi du 10 août 2018 pour un État au Service d’une Société de Confiance, la loi ESSOC. »…

Failli dans sa mission d’information, car nous constatons :

- Que le dossier de présentation du projet ne présente aucun des arguments contraires au développement de l’éolien, en particulier off-shore, arguments étayés dont les spécialistes de la question et la presse se font de plus en plus l’écho ;

- Que seuls les arguments du Maître d’Ouvrage sont développés ;….

- Que les réels enjeux de ce projet restent, à ce jour, méconnus du grand public et de la plupart des élus du secteur de Gâvres-Quiberon, Grand Site de France, des îles de Groix, Belle-Ile-en- Mer, Houat et Hoëdic, de la communauté de communes Auray-Quiberon-Terre-Atlantique et de celle de Lorient-Agglo ;

- Que le Président de la CPDP en charge du débat public pour le compte de la CNDP, prévient lors de la dernière réunion publique, qu’il faudra trouver des compromis, sous entendant que la décision serait déjà prise et rompant le principe de neutralité imposé par sa fonction ;

- Que les prises de position défavorables de nos élus, comme celle de Monsieur François GOULARD, ancien Ministre et Président du Conseil Départemental du Morbihan ne sont pas rendues publiques tandis que celles des élus favorables le sont »

Failli dans sa mission d’organisation du débat public, car :

- La procédure de consultation, lancée à marche forcée en pleine période estivale, entre deux confinements d’une crise sanitaire majeure, a maintenu la population à l’écart des réunions spécialisées organisées à Lorient au profit d’un public restreint d’initiés ;

- Les dernières réunions se font en visio-conférence, sans communication, excluant la plupart du public 

- Le Maître d’Ouvrage s’est attaché constamment à restreindre le débat à la seule question du positionnement de la centrale éolienne dans une zone prédéterminée comme cela ressort du dossier officiel de présentation du projet, ceci malgré les protestations de Madame JOUANNO, présidente de la CNDP, alimentant ainsi le désintérêt du public qui se sent privé de son droit à débattre de l’opportunité même du projet ;

- Les quelques réunions dites « de proximité » n’ont pas pris la forme d’un vrai débat mais plutôt d’un cours péremptoire administré par les seuls représentants du Maître d’Ouvrage à un public manifestement considéré comme béotien, avec des réponses convenues, simplistes, souvent bien vagues, parfois tendancieuses, voire erronées, et sans possibilité de contradiction ;

- Ces réunions sont restées très confidentielles. Par exemple, l’unique réunion sur le secteur de la presqu’île de Quiberon n’a pas permis de répondre à son objectif de sensibilisation des populations en raison d’une jauge de salle fixée à 63, intervenants, membres de la CPDP, techniciens, agents de sécurité, invités et élus locaux compris laissant quelques dizaines de places seulement au public. Il en a été de même de l’unique réunion qui s’est tenue à Belle-Île en Mer ou à Groix. »

Les propositions : (je ne ls ai pas toutes reprises)

Nous entendons protéger nos territoires maritimes et terrestres en participant de façon constructive au débat public sans perdre de vue l'objectif de neutralité carbone.

Nos associations tiennent, aujourd'hui, à vous alerter sur le sentiment de frustration ressenti localement et à vous faire les propositions suivantes:

- Prononcer un moratoire immédiat sur ce projet pour donner le temps a la population de se forger une idée réelle en écoutant tous les avis;

-Prolonger le délai de consultation afin de permettre plus de transparence et d'objectivité dans le débat public;

- L'enrichir en faisant appel à des experts indépendants comme Monsieur Jean-Marc JANCOVICI et au témoignage d'associations reconnues dans ce domaine, afin de donner un éclairage complet a nos concitoyens sur cette question complexe de l'éolien et sur les conséquences techniques, financières et écologiques de son insertion dans la production française d'électricité déjà largement décarbonée

- Attendre le résultat de l’expérimentation de la ferme pilote EOLFI de Groix/ Belle -Tle -en Mer afin de respecter les engagements pris dans le cadre de ce projet;

Tout ça semble plutôt raisonnable. Version intégrale de la lettre : https://drive.google.com/file/d/10dbyJlrkXov8OjWXkYfuq9NkAXUPplbw/view

Cinq élus en faveur du méga parc : l’autre lettre au Premier Ministre

Devant la montée des oppositions, un certain nombre d’élus se sont mobilisés en faveur des 60 éoliennes géantes ( tiens, j’ai tapé génantes, j’ai bien envide de garder) et ont aussi écrit au Premier Ministre. Ce sont  trois députés du Morbihan, le maire de Lorient et un député du Finistère (: les députés du Morbihan, Gwendal Rouillard (La République en Marche, LREM), Jean-Michel Jacques (LREM) et Jimmy Pahun (Modem, majorité gouvernementale), le maire de Lorient et président de Lorient agglomération Fabrice Loher (droite et centre) et le député du Finistère Erwan Balanant (Modem )

« Au moment de la clôture du débat public relatif à l’implantation d’éoliennes flottantes en Bretagne Sud, nous tenons à réaffirmer clairement notre soutien au projet de Groix – Belle-Île qui vient concrétiser nos ambitions écologiques, énergétique et industrielle." 

 Voici une réponse possible que je leur ai faite :

« Sans doute ignorez-vous que l'éolien terrestre ou offshore ne participe en rien à la transition énergétique, qu'il ne decarbone rien, bien au contraire ( en compensant l'intermittence par du gaz, on est ≈300g CO2/kW.h vs 6 pour le nucléaire !) »

Sans doute ignorez-vous que l'éolien offshore coûte un pognon de dingue (selon l’Ademe, '' entre 123 € et 227 € le MWh pour l'éolien posée et entre 165 € et 364 €/ MWh pour l’éolien flottant (vs 70-80 pour le nucléaire nouvelle génération type EPR)

Sans doute ignorez-vous... la catastrophe pour la pêche et les emplois liés à la pêche que représente l'éolien offshore (https://twitter.com/EricSartori3/status/1336741389372100612?s=19)

Sans doute ignorez-vous qu'aucune des mirifiques promesses de créations d'emplois des margoulins de l'éolien n'a jamais été avérée (voyez vos collègues Normands et l'échec de Naval Group dans sa "diversification")

NB : Dans son rapport sur les ENR de 2018, la Cour des Comptes taclait sévèrement l’Ademe  qui estimait à 79 000 le nombre d’emplois directs liés aux marchés des EnR hors biocarburants sur le territoire national en 2016….. Le problème ; seuls 15 %  relèvent toutefois de la fabrication d’équipements et de l’assemblage et peuvent ainsi être considérés comme des emplois industriels.

Sans doute ignorez-vous le massacre des côtes que représente ce projet pharaonique (60 éoliennes de plus de 200m)

C'est de cela qu'on parle !



"Sans doute ignorez-vous l'impact catastrophique sur les activités de pêche, de nautisme, de loisir que vous vous préparez à sacrifier sans scrupule... pour aucun bénéfice climatique !

Vous êtes aussi en charge de la préservation de cet espace unique de liberté et de beauté....qu'est  la mer...."

"Sans doute ignorez-vous cette conclusion du débat organisé par la CNDP sur l'éoliens en Normandie : La mer n’est pas vide et contrairement à l’apparence, elle n’est pas libre !"

Vous devriez vous en inspirer ! Ou sinon vos électeurs auront à juger si vous êtes dupe ou complice des margoulins de l'éolien !

Et des élus contre le projet ! 3ème temps Intervention du patron de Morbihan, François Goulard !

Là, on parle quand même de M. François Goulard, président du conseil départemental du Morbihan, ancien ministre !

M.  Goulard était déjà intervenu par une intervention restée assez discrète et peu reprise sur le site de la Consultation CNDP, dans laquelle il reprenait une lettre adressée en septembre 2020 au Préfet du Morbihan :

Extraits :

« Vous avez bien voulu me convier à une réunion d’information sur le projet d’implantation d’éoliennes au large des côtes du Morbihan. Cependant, je tiens à vous faire part de mon opposition déterminée à ce projet,  pour au moins quatre catégories de raisons. »

« La première, et sans doute la plus forte, est que l’on gâcherait un des plus beaux espaces naturels du monde. Les côtes bretonnes sont d’une splendeur incomparable. Elles perdraient leur charme par ces constructions incongrues. Dans les divers avis qui s’expriment, je m’étonne que cet aspect apparemment indiffère. »

« La deuxième raison est le non moins surprenante insouciance quant aux conséquences sur l’environnement marin. Alors que le moindre projet d’artificialisation des sols requiert trois ans de procédure et déclenche des protestations indignées, on fait allègrement fi des effets de ce projets sur la faune marine. »

La troisième raison tient à la perturbation que ce projet pourrait entraîner pour la pêche…

Enfin, sur un plan plus large, je ne pense pas que l’énergie éolienne soit une réponse pertinente au problème énergétique, en raison notamment de l’intermittence de sa production, qui oblige au maintien de capacités thermiques de production d’électricité et de faibles perspectives de progrès technologique. »

« L’espace marin dont il s’agit m’est cher. Je le connais bien pour y naviguer souvent. Son état préservé est une richesse. Le sacrifier pour une production électrique assez ridicule à l’échelle nationale serait une faute »

Impeccable ! Merci Monsieur pour votre courage et votre lucidité !

Transformer la mer côtière en zone industrielle est tout bonnement insensé !

 Ces prises de positions sont restées assez ignorées, mais, après la lettre des  5 élus précédemment mentionnées, M. François Goulard est intervenu à son tour le 18 décembre par un communiqué : ( intervention reprise par le Télégramme, pas au moment où j’écris par Ouest France)

https://www.letelegramme.fr/bretagne/francois-goulard-juge-insense-le-projet-d-eoliennes-flottantes-en-bretagne-sud-18-12-2020-12676678.php

Extraits : François Goulard juge « insensé » le projet d’éoliennes flottantes en Bretagne sud Il ne s’était pas encore exprimé sur le sujet. (NB ben si un peu quand même , voir ci –dessus !)Ce vendredi 18 décembre, au lendemain de la dernière réunion du débat public, François Goulard a exprimé son opposition au projet d’éoliennes flottantes au large de Belle-Ile et de Groix. « Je veux dire à quel point j’y suis hostile », écrit le président du conseil départemental du Morbihan dans un communiqué…

« François Goulard n’y va pas de main morte, évoquant un « dossier creux », où « les promoteurs du projet cherchent actuellement des statistiques de vent sur la zone envisagée, ce qui donne une idée du sérieux de leurs projections de production d’électricité ».

Seuls des naïfs peuvent penser que notre territoire peut en attendre des retombées économiques positives », poursuit-il, évoquant l’attrait de « subventions opportunes. Mais croire à des emplois induits durables est une illusion ». Il dénonce aussi « un préjudice considérable pour notre région ; pour les pêcheurs, qui perdraient l’accès à une ressource très riche ; pour le tourisme, ne raison de la perte d’attractivité d’une nature défigurée… »

Conclusion : « Ce projet serait un crime contre une nature d’une beauté insurpassable. Transformer la mer côtière en zone industrielle est tout bonnement insensé )

Oh combien vrai, toujours aussi impeccable ! Re Merci monsieur, puissiez-vous être entendu !