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mercredi 10 février 2021

L’Europe et les vaccins anti-Covid : Ursula Van der Leyen est contente ! Et le gouvernement français aussi !

 Le fiasco C : la guerre au Royaume-Uni ?

Le laboratoire anglo-suédois qui devait initialement livrer 80 millions de doses aux pays européens d'ici la fin mars a revu ses objectifs à la baisse suite à des retards de production dans ses usines européennes. Ajoutant fiasco sur fiasco, Ursula Von der Leyen a envisagé d’activer une clause d’urgence pour contrôler l’exportation de vaccins entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, ce qui revenait à recréer la frontière et remettre en question la clause du backstop  que l‘on avait tant eu de mal à négocier lors du Brexit ! Sidération des Commissaires, même le placide Barnier, du Parlement, des Etats, surtout l’Irlande avant un rapide retour en arrière. Même l’Allemagne commence à critiquer Ursula : le ministre de l’Economie, Olaf Scholz, et le ministre-président de Bavière, Markus Söder, ont  accusé la Commission d’avoir signé beaucoup trop tard ces contrats et d’être à l’origine de la pénurie

En fait, la Commission Européenne s’est vanté d'avoir pris le temps de négocier au plus bas les prix des vaccins - d'autres Etats ont signé avant pour un prix plus élevé (par exemple Israel, UK). Maintenant la Commission Européenne veut être livrée en premier, avant les contrats signés des mois plus tôt par d'autres Etats qui ont privilégié l'urgence de la livraison plutôt que la négociation des prix. L'UE a mal géré la négociation avec les labos et refuse de l'admettre.

Commentaire du PDG d’Astra Zeneca, le français Pascal Sorlot :

« L’ Europe, contrairement au Royaume-Uni a-t- elle signé le contrat trop tard ? Je ne vais pas porter de jugement à ce sujet. Mais je ne peux que vous dire les faits et les faits sont que nous avons essentiellement signé un accord avec le Royaume-Uni trois mois avant que nous l’avions avec l’Europe. Maintenant, cela peut être en partie facilement expliqué. Lorsque nous avons conclu l’accord avec Oxford, ils avaient déjà travaillé avec le gouvernement britannique à ce sujet. Ils avaient donc une longueur d’avance. Nous avons pu prendre assez rapidement la chaîne d’approvisionnement du Royaume-Uni et l’améliorer. Nous avons dû modifier le procédé, parce qu’Oxford nous a donné un process impropre à la fabrication à grande échelle…. Nous avons donc dû  le modifier pour rendre possible la production de milliards de doses à un coût raisonnable et à une vitesse raisonnable. Nous avons fait tout cela en quelques mois alors qu’habituellement, il faut plutôt des années »

« L’accord britannique a été conclu en juin, trois mois avant l’accord Européen. Comme vous pouvez l’imaginer, le gouvernement britannique a déclaré que la production de la chaîne d’approvisionnement du Royaume-Uni irait d’abord au Royaume-Uni. Fondamentalement, c’est comme ça. Dans l’accord de l’UE, il est mentionné que les sites de fabrication au Royaume-Uni étaient une option pour livrer l’Europe, mais seulement plus tard… Mais le contrat avec le Royaume-Uni a été signé en premier et le Royaume-Uni, bien sûr, a dit « vous nous fournissez d’abord », et c’est assez juste. Ce vaccin a été développé avec le gouvernement britannique, Oxford et avec nous aussi. Dès que possible, nous aiderons l’UE »

https://www.repubblica.it/cronaca/2021/01/26/news/interview_pascal_soriot_ceo_astrazeneca_coronavirus_covid_vaccines-284349628/

Le fiasco Moderna : même schéma : « il n'y a eu aucune aide pour construire l'appareil industriel »…

Passons maintenant à Moderna, mais c’est exactement le même schéma

Moderna (le nom s'écrivait à l'origine  ModeRNA) a été fondée en 20107 à Cambridge, dans le Massachusetts à partir d’un incubateur. La technologie-phare de l'entreprise consiste à utiliser un ARN pour déclencher les processus naturels du corps et induire la production de protéines d’intérêt thérapeutique à l'intérieur même des cellules humaines. Dans la cas du vaccin contre le Covid 19 (le mRNA-127), c’est la production d’anticorps, mais le concept a été identifié comme une technologie de rupture, potentiellement révolutionnaire et d’applications très larges : vaccins et traitements immunitaires passifs contre les maladies virales, maladies rares, immuno-oncologie ( vaccins personnalisés contre le cancer, etc.), fibrose cystique…Dès 2013, la DARPA (Agence des projets de recherche avancée de la Défense américaine) accorde à Moderna une subvention d'une valeur de 24,6 millions de dollars pour la recherche et le développement de sa technologie anti-ARNm afin de lutter contre les maladies infectieuses et les armes biologiques.

Les fondateurs de la société Moderna Therapeutics comprennent Noubar Afeyan de Flagship Pioneering Kenneth R. Chien de l'université Harvard et de l'Institut Karolinska ; Robert S. Langer du Massachusetts Institute of Technology (MIT)… Le français Stéphane Bancel a été recruté en tant que Directeur général en 2011 (il était alors Directeur général de BioMérieux).

Commentaire de Stéphane Bancel sur l’attitude européenne : Le PDG de Moderna, invité de LCI ce mardi, s'en est pris à l'immobilisme de l'Union européenne dans l'accompagnement financier du processus de recherche pour développer un vaccin : « Malheureusement, bien qu'on ait eu des discussions très tôt avec certains pays européens, il n'y a eu aucune aide pour construire l'appareil industriel… l'U.E. et ses pays membres ont tardé à débloquer des financements pour favoriser la mise en place de structures de production…Le gouvernement américain a pris des risques très tôt pour nous aider, au contraire de ceux des pays européens…C'est l'une des raisons qui expliquent pourquoi la production est plus rapide aux États-Unis qu'en Europe »

Commentaire : où est la vision stratégique analogue en Europe, quelle efficacité, quelle réactivité ? Les dirigeants de l’UE sont-ils à ce point ignorant des rélaités industrielles que de ne pas comprendre l’importance de la production ?

https://www.lci.fr/sante/video-vaccin-anti-covid-19-le-tacle-du-pdg-de-moderna-a-l-union-europeenne-interview-de-stephane-bancel-sur-lci-2176633.html



Le fiasco Valneva : même schéma : l’Angleterre a pré acheté grès tôt et proposé une aide pour la fabrication, la France réfléchit

Valneva SE est une société de biotechnologies française, basée à Saint-Herblain dans la banlieue ouest de Nantes. Elle est née du groupe Grimaud, spécialisé dans la génétique aviaire, qui avait souhaité développer une activité de biotechnologies utilisant des cellules de canards pour produire des vaccins vétérinaires. (1999  Vivalis, PDG Franck Grimaud). Celui-ci a ensuite acheté en 2009 pour 133 millions d’euros la société autrichienne Intercell qui développait des vaccins contre l'encéphalite japonaise (approuvé en Europe, Amérique et Australie) et contre l'hépatite C (en essais cliniques phase II au moment de la fusion), puis Crucell Sweden (vaccin contre le choléra)

Valneva a lancé en 2015  une augmentation de capital de 45 millions d'euros, dont 25 millions devraient être souscrits par le Fonds stratégique d'investissemen trransformé une participation de 10% de BPI France. En 2019, Valneva renforce sa trésorerie pour continuer à développer ses candidats-vaccins et finalise une augmentation de capital de 50 M€, par voie de placement privé - 81 % ont été souscris par des investisseurs américains spécialisés dans la santé, dont le nom n’a pas été communiqué. Le solde, soit 19 %, a été apporté par deux de ses actionnaires historiques, à savoir MVM Life Science Partners et le spécialiste de la sélection génétique Groupe Grimaud, dont les participations respectives s’établissent désormais à 7,3 % et à 15,1 %. Bpifrance, également présent au capital de longue date, a en revanche choisi de passer son tour.

Remarque : Donc, une société issue d’une recherche privée française et, pour rester dans l’euphémisme, assez peu aidée….

Valneva développe un vaccin contre la maladie de Lyme ainsi qu'un vaccin à injection unique contre le chikungunya. Contre le Covid-19, la société développe le vaccin VLA2001 qui est le principal vaccin européen à base de virus inactivé.

Ce vaccin sera d’abord livré au Royaume-Uni. Pour une raison simple : Londres a financé les essais cliniques et l'extension d'une usine en Ecosse. L'Union européenne, et donc la France, ne seront servies qu'en 2022. Il a fait l'objet d'une pré-commande de 60 millions de doses du gouvernement britannique, le prix étant de 470 millions d'euros, puis en janvier 2021,  une commande ferme britannique de 100 millions de doses est passée. L’ Europe espère 100 millions de doses, probablement après 2022.

"Ça me fait mal de voir cette pépite, qu'on connaît bien dans la région des Pays de la Loire, partir de France et aller au Royaume-Uni", a déploré Christelle Morançais, présidente LR de la région Pays de  Loire. (pour l’instant, le siège social reste en France.


Le fiasco Xenothera : le premier traitement français contre le Covid, mais la France ne sera pas la première à en profiter

Créée en 2014, Xenothera développe de médicaments biologiques innovants dans le domaine de l’immunologie, en particulier des greffes d’organes,  dans le cancer et dans les infections. Son traitement contre le Covid, le XAV-19 est basé sur des anticorps de porcs  humanisés (Anticorps polyclonaux Glyco-Humanisés)  et serait efficace contre les variants britanniques, sud-africains, brésiliens, danois et écossais.

Odile Duvaux,, PDG de Xenothera : « Nous avons fait connaître notre projet en mars dernier aux pouvoirs publics avec comme seule réponse des encouragements. Xenothera a donc lancé un appel aux dons pour obtenir 100.000 euros ». L'Etat français n'a pas encore annoncé de précommandes, quand l'Allemagne a déboursé 400 millions d'euros fin janvier auprès de laboratoires américains. Plusieurs pays sont sur le point de signer avec le labo nantais, pour lancer la production à grande échelle. Et Mme Duvaux attend désormais un signe du ministère de la Santé. L’entreprise aurait donné 15 jours au gouvernement pour se décider »

Même topo, même inefficience donc pour les anticorps et les vaccins



Les critiques de Moncef Slaoui, immunologue, responsable de la stratégie vaccinale des États-Unis. Pas de Manhattan Project 2 en Europe !

Le Manhattan Project 2, c’est ainsi que l’administration Trump avait appelé l’effort consacré à la recherche de vaccin anti-covid, symbole de sa détermination à agir efficacement et vite. Pourtant opposant à Trump, M. Moncef Slaoui a été rapidement recruté :  « Un congressman m’a demandé si je pensais qu’on pouvait développer un vaccin en un an, j’ai dit oui, il m’a répondu “hé bien désolé mais tu vas recevoir un coup de fil de l’administration Trump, ils voudraient que tu les rejoignes pour le Manhattan Project 2”

Comment explique-t-il le retard accumulé côté européen ? "D’après ce que j’ai pu voir, l’Europe est restée à l’écart du fait d’encourager les vaccins, de participer activement à leur développement et à leurs tests. L’Europe a agi au niveau de l’achat des vaccins, pas de la recherche et du développement. Le résultat, c’est qu’elle n’est pas au premier plan en termes d’accès aux doses de vaccin, c’est pour ça que le taux de vaccination est plus bas. Il y a des leçons à en tirer…

Il y a aussi un problème de prise de risque financière, qui a fait que les gouvernements n’ont pas mis les financements qu’il faut derrière les projets", regrette-t-il. "Ici, aux États-Unis, j’avais carte blanche : on a dépensé 14 milliards très vite, maintenant c’est probablement encore plus, sans doute 20 milliards. Mais quand on pense au coût économique du confinement, qui était chaque jour de 23 milliards de dollars… À côté, nos 14 milliards c’était rien du tout."

Ajoutons que pour le Pr Slaoui, la lutte anti-virale dont être considérée comme aussi importante que l’effort militaire : il faut de toute urgence financer la lutte contre les pandémies, par exemple en utilisant une partie du budget de la Défense. « Tous les pays ont des armées “au cas où”, or les virus sont des ennemis particulièrement adaptés à nous échapper

 « https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-08-fevrier-2021

Face à l’accumulation de fiasco, il va falloir vraiment faire autrement !

Que ce soit au niveau français ou européen, il n’ y a eu aucune mobilisation, aucune stratégie, aucune réactivité pour la recherche et le développement de vaccins ou de traitements anti-Covid.  Visiblement, dans les sphéres dirigeantes des pays européens, on n’avait aucune idée de ce que nécessite la recherche, ni aucune notion industrielle de ce que nécessite le développement, le fait de passer de la recherche à la production et aucune stratégie d’ampleur pour aider la recherche et encore moins  pour faciliter  le développement n’a été mise en place. Pas de Manhattan project anti-Covid en France ou en Europe. Comme l’a dit le PR Slaoui, l’Europe s’est contentée de négocier au plus bas les prix des vaccins, quitte à s’étonner ensuite d’y avoir accès plus tardivement, une fois que les pays inventeurs et producteurs se seront servis.

L’Angleterre a elle agi de façon différente et beaucoup plus astucieuse. La triste vérité est que les dirigeants de l’Europe Continentale n’ont plus aucune idée de ce qu’est  la recherche, ni de ce qu’est l’industrie. Ce sont juste des épiciers bas de plafonds capables et encore de négocier des prix (Pardon pour les épiciers), des acheteurs à tableur excel à la place du cerveau.

Mais les médicaments qui ne sont ni inventés, ni produits en Europe, il faudra s’en passer ou les payer très cher. Que ce soit dans le domaine du médicament ou dans d’autres, il faut complètement changer de politique.

Que l’on regarde le nombre de scientifiques ou d’ingénieurs dans les instances dirigeantes Chinoises, US, Russes, il y a peut-être là aussi une explication à ce que l’Europe se  retrouve absente et dépendante sur un sujet aussi primordial que la santé et la lutte contre les épidémies. Et bien d’autres…

Pour terminer, tout de même un succès partiel  : BioNtech et Pfizer

Un vrai succès fantastique, un vaccin développé en un an,  technique  nouvelle en médecine humaine ( quelques vaccins , des difficultés technologiques certaines, mais un succès partiel, car ce n’est qu’en s’alliant avec une firme américaine ( et une chinoise) pour le développement que BioNtech a pu mettre au point son vaccin. Une invention faite en Europe, mais où  se fera la principale création de valeur ? 

Une longue expérience et beaucoup de temps :  BioNTech est fondée en 2008 sur la base de nombreuses années de travail de recherche par Uğur Şahin, Christoph Huber et Özlem Türeci. Uğur Şahin et Özlem Türeci sont deux médecins et chercheurs d'origine turque qui avaient créés précédemment, en 2001, Ganymed Pharmaceuticals, une société développant des anticorps dans le cadre de la lutte contre le cancer, avec, déjà, le concours de Christoph Huber, oncologue, immunologue, chercheur et professeur (à l'université Johannes-Gutenberg de Mayence. Depuis sa fondation, BioNTech s'appuie sur un conseil consultatif scientifique dirigé par Rolf M. Zinkernagel et Hans Hengartner. Rolf Zinkernagel est professeur émérite à l'université de Zurich et ancien directeur de l'Institut d'immunologie expérimentale de Zurich. En 1996, il a reçu le prix Nobel pour sa découverte de la façon dont le système immunitaire reconnaît les cellules infectées par un virus.

 Financement : Andreas et Thomas Strüngmann , avec un capital de départ d'environ 180 millions de dollars US ont participé à la fondation de BioNtech. Andreas et Thomas Strüngmann sont deux scientifiques, frères jumeaux, nés en 1950, qui ont fait fortune en 2005, en vendant leur entreprise de génériques Hexal, au groupe pharmaceutique suisse Novartis pour plusieurs milliards d’euros et depuis agissent en tant que business angle dans le domaine des biotechs.

En août 2019, BioNTech avait levé un capital de 1,3 milliard de dollars américains par le biais de placements privés d'actions et de collaborations. Les actionnaires de BioNTech comprennent la famille Strüngmann (actionnaire majoritaire), Fidelity Management, Invus Group, Janus Henderson Investors, MIG Funds, Redmile Group, Salvia et plusieurs autres sociétés d'investissements européennes.

En septembre 2019, BioNTech signe un accord avec la Fondation Bill-et-Melinda-Gates (BMGF) pour développer des programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose. L'objectif est d'identifier et de développer de manière préclinique des vaccins et des immunothérapies candidats pour la prévention des infections par le VIH et la tuberculose et pour la rémission durable de la maladie du VIH sans thérapie antirétrovirale. En décembre 2019, la Banque européenne d'investissement et BioNTech annoncent que l'entreprise recevra un financement de 50 millions d'euros dans le cadre de la politique d'investissement pour l'Europe. En juin 2020, BioNTech reçoit 222 millions d'euros par le biais d'un placement privé d'actions ordinaires et d'obligations convertibles obligatoires auprès du fonds souverain Temasek de Singapour et d'autres investisseurs. À cette date, la société compte plus de 1 300 employés.

BioNtech possède trois spécialités fortes : les vecteurs viraux, pout les thérapies géniques ; les thérapies cellulaires ; la préparation et la stabilisation des ARN messager pour l’immunothérapie ( à l’origine, l’immunoncologie - vaccins anti-cancer).

L’aventure du  tozinaméran :

Les vaccins ARN ne sont pas une nouveauté totale. Il existe déjà au moins un vaccin vétérinaire sur le marché, contre le grippe porcine, depuis 2018,   mais les essais faits chez l'homme pour la prévention du sida, de la grippe, du paludisme ou de la dengue n'ont jamais encore permis d’obtenir des vaccins efficaces. Dans le domaine de l’immuno oncologie, des résultats prometteurs ont été obtenus par BioNtech chez l’animal contre le mélanome, qui restent à confirmer chez l’homme

Pour une bonne revue : L’aventure scientifique des vaccins à ARN messager, Marc Gozlan, blog Le Mode, 14 décembre 2020

https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2020/12/14/laventure-scientifique-des-vaccins-a-arn-messager/#:~:text=Ces%20vaccins%20sont%20constitu%C3%A9s%20d,contact%20avec%20l'agent%20infectieux.

Dès janvier 2020, percevant l'impact possible de la Covid-19, la société mobilise une quarantaine de personnes utilisant le savoir-faire acquis. Un partenariat est mis en place avec Pfizer sur la base du brevet élaboré par BioNTech. Pfizer et BioNTech sont les premiers à rendre publics des résultats intermédiaires de ces essais, en annonçant en novembre 2020 que ce candidat vaccin est « efficace à 90 % »

Les conditions de réussite : Le projet est baptisé « vitesse de la lumière », il bénéficie d’une mobilisation du Mittelstand allemand ( par exemple, la verrerie Schott et ses verres borosilicatés spéciaux résistant aux basses températures,  nécessaires pour conserver et distribuer le vaccin, Binder et ses congélateurs…) . BioNTech a développé les premières versions du vaccin. Elle s'est ensuite associée à Pfizer pour  poursuivre le développement, soutenir la logistique, monter les cadres financiers, organiser et superviser les essais cliniques, ainsi que fabriquer pour le marché mondial à quelques exceptions. Pour la Chine, Fosun Pharmaceutical a acquis une licence de BioNTech et a investi dans cette dernière et est chargée de la distribution et de la fabrication des vaccins pour le marché chinois, BioNTech est responsable de la distribution en Allemagne et en Turquie.

 Le 2 décembre 2020,  le Royaume-Uni devient le premier pays occidental à octroyer une autorisation d'urgence au vaccin BioNTech-Pfizer. D'autres pays suivent : les États-Unis, l'Arabie saoudite, Singapour. L’Allemagne s’impatiente, et sous sa pression, l’EMA ( agence du médicament européen) agrée le vaccin le 21 décembre.

Le vendredi 15 janvier,  Pfizer-BioNTech a annoncé qu’il ne fournirait pas aux Vingt-Sept les quantités qu’il s’était engagé à leur livrer chaque semaine. Le laboratoire a invoqué la nécessité de faire des travaux dans son usine belge de Puurs, afin d’en augmenter la capacité de production et a annoncé « des fluctuations dans les calendriers de commandes et de livraisons ». L’ annonce a exaspéré plusieurs pays européens, d’autant que le vaccin Pfizer-BioNTech nécessite deux injections à quatre semaines d’intervalle, et qu’ils craignent désormais de ne pas toujours être en mesure de procéder au rappel. Le gouvernement allemand a déploré « une communication inattendue et de très court terme » et demandé à la Commission européenne, qui a négocié les commandes de vaccins au nom des Vingt-Sept, des garanties de « clarté et sécurité ».


Et le CRIIGEN, évidemment !

En ce qui concerne la France, mentionnons que en septembre 2020, le CRIIGEN (association anti-OGM fondée par Corinne Lepage et Jean-Marie Pelt) fait état, dans un rapport signé par le président de son conseil scientifique Christian Vélot, de risques plus élevés d'immunotoxicité, de génotoxicité par mutagénèse et d'apparition de nouveaux virus par recombinaison génétique causés par de tels vaccins. Le rapport préconise en conclusion de suivre en la matière un principe de précaution ….

« Le risque que l’organisme d’une personne vaccinée soit le siège d’une recombinaison virale défavorable est infime. Mais le nombre considérable des vaccinés dans le monde – par centaines de millions ou davantage – fait qu’il est très probable que cela arrive quelque part, et qu’un virus bien plus virulent se dissémine dans les populations, vaccinées ou non… En l’absence de médicaments efficaces, on ne sortira de ces contradictions qu’avec l’arrivée de vaccins « classiques » à virus inactivés ou protéines recombinantes. »

« ces candidats vaccins nécessitent une évaluation sanitaire et environnementale approfondie incompatible avec l’urgence, qu’il s’agisse de celle résultant de la pression des autorités décisionnelles et sanitaires ou celle des profits des industries pharmaceutiques embarquées dans cette course au vaccin. Dans sa note de cadrage du 23 juillet 2020 sur la stratégie vaccinale contre la Covid-19, la Haute Autorité de Santé (HAS) déclare : « Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, l’enjeu est donc de concevoir un vaccin le plus efficace et le plus sûr possible en un temps record ». Cette allégation est un non-sens et une aberration de la part d’une autorité telle que la HAS »

Commentaire : Bon, ce n’est peut-être pas la cause du fiasco français sur les vaccins anti-covid (Valneva mis à part), mais ça aide pas !

https://criigen.org/rapport-dexpertise-sur-les-vaccins-genetiquement-modifie/

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