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samedi 12 mai 2012

Recherche et Innovation : comparaison France Allemagne

Recherche et Innovation : comparaison France Allemagne

Faits et chiffres

Les dépenses de recherche en Allemagne sont 54% plus élevées qu’en France : 61,5 milliards d’euros contre 39,9 milliards (le différentiel devient 42% si l’on tient compte des différences de population -82 millions pour l’Allemagne, 64 pour la France)
La dépense de recherche publique est de 17,8 milliards d’euros en France contre 17 milliards en Allemagne, soit 4 % plus élevée en France (ou, corrigé de la population, 34 % supérieure en France)
La dépense de recherche privée est de 22.1 milliards d’euros en France contre 41.8 milliards d’euros en Allemagne (soit 89 % plus élevée an Allemagne – 69 % si l’on tient compte de la population)
Le nombre d’entreprises ayant bénéficié d’une aide de l’Etat pour la recherche est de 6600 en Allemagne contre 3100 en France.
Le nombre de chercheurs dans le secteur public est de 251300 en Allemagne contre 138400 en France, soit un différentiel de 82 % (64 % en tenant compte de la population)
Le nombre de personnels de recherche dans le secteur privé est de 383600 en Allemagne contre 254900 en France, soit un différentiel de 50 % (40 % en tenant compte de la population)
Les chercheurs allemands sont également mieux rémunérés, avec un salaire moyen annuel de près de 30 % supérieur aux salaires de leurs collègues français (35000 euros annuels en moyenne contre 45000).

Conclusions :

L’effort de recherche français reste encore loin derrière celui de l’Allemagne, surtout dans le domaine de la recherche privée. L’Institut Thomas More recommande de poursuivre l’effort entrepris pour la recherche privée avec le Crédit d’impôt recherche (4 milliards d’euros) et, en particulier, de le rendre plus accessible aux petites entreprises.
Dans le domaine privé, l’effort de recherche allemand est plus diversifié, avec un secteur industriel performant et exportateur, où grands groupes, PME et jeunes entreprises innovantes se complètent. En France, il est plus concentré sur des champions nationaux et sur des innovations technologiques souvent coûteuses et difficiles à vendre (aéronautique, nucléaire, transport ferroviaire, etc.)
La fondation Thomas More insiste aussi sur la très grande  liberté de recherche  des universitaires allemands, laquelle est consacrée dans la Loi fondamentale allemande, au titre de la liberté d'expression (article 5). Les chercheurs du secteur public libres de travailler sur les domaines de leur choix peuvent impulser une stratégie « bottom-up » plus créative finalement qu’une recherche finalisée et centralisée.
La France peine encore à valoriser les résultats de sa recherche publique, ce qui la prive de recettes importantes. L’OCDE considère par exemple que « si le nombre de brevets déposés par les universités françaises a augmenté, la commercialisation des résultats de la recherche laisse encore à désirer ».
La fondation  Thomas More rappelle aussi que les entreprises industrielles françaises payent plus de 15 milliards d'euros de charges sociales que leurs concurrentes allemandes, et qu’il n’est donc pas surprenant que leurs dépenses de recherche soient moindres.
Enfin, le rapport met en évidence ce qui est selon moi l’une des causes principales du retard français en matière d’innovation et de recherche : l’innovation en France est trop largement cloisonnée, restant la chose des départements de R&D, quand nos voisins font collaborer les services des entreprises entre eux .Une étude sur l’innovation en Europe, menée en 2009, confirmait ces freins culturels français en mettant notamment en avant le manque de pluridisciplinarité au sein des équipes de R&D dans notre pays. De fait, nombreux sont en Allemagne les étudiants formés à la recherche par un doctorat, et qui occupent dans le public et le privé des postes très divers pas directement liés aux fonctions de recherche, mais qui diffusent l’esprit de recherche et d’innovation dans toute la société.
La reconnaissance du titre de docteur  dans les conventions collectives du privé et dans les grilles salariales du privé constitue un préalable indispensable à une évolution similaire en France.

Cette note est basée sur un rapport de la fondation Thomas More (http://www.institut-thomas-more.org/actualite/recherche-et-innovation-analyse-comparative-france-allemagne-2.html)  

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