OGM ou pas ?
Mimile,
je viens de l’inventer comme un équivalent masculin de Bécassine, et parce
qu’il commence par un M, comme le Monde,
Le Monde (22 jan 15) qui a publié cet article :
« Comment des OGM cachés arrivent sur le marché ». A vrai dire,
l’article est plutôt bien fait et décrit la manière dont les firmes du secteur
agroalimentaire, les Monsanto, Bayer, Syngenta, Pioneer, BASF etc… créent des
organismes génétiquement modifiés qui pourraient échapper à toute réglementation
européenne. Les OGM classiques, rappelle l’article sont obtenu en insérant un
gène étranger conférant une propriété « intéressante » dans le génome
d’un organisme (ainsi le maïs M810 de Monsanto contient un gène d’une bactérie
exprimant un insecticide). Ce que souligne,
l’article du Monde, c’est qu’il existe d’autres moyens plus anciens de
provoquer des mutations génétiques, telles l’exposition à des radiations, que
des semences de colza et de tournesol génétiquement modifiées par ce procédé et
rendues résistantes à des insecticides sont ou vont être commercialisées ;
d’autre part, des procédés plus récents d’édition de gènes (méganucléases de
Cellectis, technologie Crips/cas 9) permettent de réarranger le génome plus
efficacement et plus rationnellement que l’irradiation et de rendre les
variétés végétales plus productives ou plus résistantes au stress (chaud, froid
salinité, sécheresse), sans toutefois introduire de gènes étrangers. Pour cette
raison, ces produits échappent à la réglementation sur les OGM ; il ne
s’agit là que d’une amélioration de processus à l’oeuvre dans la nature.
L’Union Européenne est en train de prendre position sur ce sujet.
Comme
d’habitude, les croisés de l’obscurantisme se font entendre de manière
tonitruante, quoique certains prennent une forme plus modérée : « Ce
qui pose problème, ce n’est pas tel ou tel OGM, mais la frénésie avec laquelle
on y introduit de façon massive des plantes qui n’ont pas l’historicité de ce
système » plaide le spécialiste de France Nature environnement, Frédéric
Jacquemart ». Les chercheurs, eux, plaident qu’il est indispensable tant
pour les partenaires privés que pour la
puissance publique de disposer en France et en Europe de ces technologies
émergentes » (Olivier Le Gall, INRA). Peter Rogowsky, également de l’INRA,
s’inquiète : « Depuis des années, la profession et les chercheurs
attendent que la question soit tranchée par la Commission européenne, qui a
peur d’ouvrir une boite de Pandore »
Et
c’est bien le problème. Un certain nombre d’organisations, qui manipulent les
peurs et l’irrationnel, et qu’il faut bien qualifier d’obscurantistes font
régner un tel climat d’intimidation, depuis des années, sur la question des OGM
qu’aucun débat serein ne peut plus avoir lieu. On les a vu à l’oeuvre avec la
lamentable affaire Séralini, qui a tout de même fini par se retourner contre
eux. Oui, l’inquiétude du spécialiste de France Nature Environnement sur la
rythme de modification du vivant est légitime, et pose des questions auxquelles
il faut répondre, auxquelles donc il faut
pouvoir répondre, par exemple par des études en plein champ, ces mêmes
études que rejettent et interdisent par la force, la violence, la destruction
les extrémistes écologiques.
Un futur OGM
Monsanto
a commercialisé neuf variétés de maïs génétiquement modifiés, sept de coton,
une de soja, une de luzerne et une de colza pour leur conférer une résistance à
son herbicide Roundup. Monsanto vend aussi une variété de colza et une de soja
avec des teneurs plus faibles en acide linoléique. En France, en Europe, rien :
bien que la France avec Jacob, Monod , l’Institut Pasteur, l’Inra, ait été à l’aube
de la révolution génétique, à cause de l’action de groupes organisés de
fanatiques rétrogrades, la voilà bloquée dans les années soixante pendant que
le reste du monde avance à grands pas. Le
riz « doré » est un OGM qui fabrique du beta carotène, ce qui permet
de suppléer en cette vitamine essentielle, dont la carence provoque la cécité
et pourrait sauver la vie d’un à deux millions d’enfants dans le Monde. Un riz résistant aux inondations prolongées a
été mis au point ; le gêne été
identifié par les techniques de génie génétique, mais étant naturellement présent
dans certains riz, il peut échapper à la qualification d’OGM.
La
peur des OGM ? OGM, modifiés par des générations et des générations d’agriculteur
le blé qui fait notre pain, le maïs qui fait nos galettes, OGM, les raisins qui
font nos crus fameux et les ferments qui les transforment, les vaches qui donnent notre lait, les ferments
qui le transforment en fromages, les plantureux et fameux bœufs charolais, Angus
ou de Kobé, OGM encore les roses que vous offrez à la Saint-Valentin etc. etc ;
OGM
également ces plans de tabac capables de produire en masse et rapidement un
vaccin anti-grippe (Medicago) , ou encore qui produisent un cocktail d’anticorps
contre le virus Ebola (Zmapp) ; ces laitues produisant un facteur de
coagulation contre l’hémophilie, ou encore un facteur stimulant la production d’insuline,
contre le diabète, ou des vaccins contre
la polyomélite développés à l’Université de Pennsylvanie (Henry Daniell).
Faudra-t-i se priver de tout cela ? La France et l‘Europe, autrefois en
pointe dans la génétique doivent-ils être absents du siècle de la biologie ?
OGM
aussi, ces moustiques stériles et incapables de survivre sans un antibiotique,
et lâchés par millions au Brésil pour lutter contre la dengue. Et OGM aussi ces
bébés qui pourront naître en Angleterre, après transfert de mitochondries d’une
donneuse saine, et qui pourront échapper à la malédiction des maladies
mitochondriales, myopathies diverses, neuropathies conduisant à l’épilepsie ou
à la démence, diabète juvénile et surdité etc…
Serons-nous,
en France, absent de tout cela ? Les OGM ont été notre passé, ils seront,
avec des technologies plus rationnelles, plus efficaces, plus rapides, plus
sûre. Oui, l’accélération permise par la technique, ouvre des possibilités
immenses, et présente aussi des dangers qui doivent être estimés. Il n’ y a pas
eu besoin d’OGM pour que des catastrophes dues à des espèces végétales
invasives se produisent (myriophylle du Brésil, ambroisie à feuilles d'armoise,..).
Mais la technologie des OGM, cette technologie qui nous permet de faire plus
rapidement, plus rationnellement, plus efficacement, plus sûrement, ce que l’Humanité
a toujours fait, permet aussi de prévoir et d’éviter ces inconvénients.
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