Dans un de mes précédents blogs, je
m’enflammais sur les propos de Macron à Epinal sur « l’Europe qui nous a
donné la Paix ». Face aux politiciens truqueurs qui sciemment mélangent l’Europe, réalité
géographique, historique, culturelle et la Communauté européenne et ses
institutions (notamment la Commission européenne), vouées uniquement à
construire un grand marché selon le dogme d’une véritable secte libérale, je
propose donc de différencier l’Europe réelle des peuples et des nations et
l’Eurokom, les institutions de la Communauté Européenne.
Nous serons
tous sacrifiés à l’Automobile Allemande
Volkswagen
(avec Audi et Porsche), Mercedes et BMW représentent près de 80 % du marché
mondial de l'automobile "premium". Mais cette industrie accumule les
scandales dont l’emblématique Dieselgate aux multiples rebondissements : le
groupe Volkswagen, de 2009 à 2015, a utilisé différentes techniques visant à
réduire frauduleusement les émissions polluantes (de NOx et de CO2) de certains
de ses moteurs diesel et essence lors des tests d'homologation. Plus de 11
millions de véhicules de ses marques Volkswagen, Audi, Seat, Škoda et Porsche
sont concernés à travers le monde. L'affaire, sans équivalent dans l'histoire
automobile, est révélée en septembre 2015 par l'Agence américaine de protection
de l'environnement (EPA) et a entraîné la démission du président du directoire
du groupe, Martin Winterkorn. James Liang, ancien haut responsable de Volkswagen
USA, est aujourd’hui en prison. A cela s’ajoute le monkey gate- les singes
utilisés pour démontrer l’innocuité des rejets.
Peut-on
se fier à une industrie qui multiplie les scandales depuis deux ans ? A une
technologie qui, malgré les progrès annoncés en matière de dépollution sur les
moteurs les plus récents, accumule un si lourd bilan ? Le crépuscule du diesel
est annoncé, en Allemagne, le pourcentage de véhicules diesel est en chute
libre (38,8 % des nouvelles immatriculations) et certaines villes ont programmé
l’interdiction du Diesel à court terme. Les Chinois sont de plus en plus
exigeants en matière de pollution et de réchauffement climatique et développent
des véhicules électriques et le président Trump, qui s’énerve de voir le
déséquilibre entre important de véhicules allemands aux US et exportations de
véhicules américains en Europe menace de yaxer ces importations.
L’automobile
allemande, deutsche qualitat ou pas, est menacée, et l’Allemagne avec. Alors,
lorsqu’à Sofia le 30 avril 2018, les Européens se réunissent pour tenter de
taxer enfin les Gafa sur leur chiffre d’affaire réel dans chaque pays afin de
limiter leurs optimisations fiscales, eh bien l’Allemagne dit non ! Pas question de risquer d’irriter les USA et
d erisquer de les voir taxer les précieuses voitures allemandes. Et lorsque les
taxes US deviennent effectives, l’Allemagne propose, sans consulter la
Commission de Bruxelles et es partenaires européens…une baisse générale et
internationale des taxes sur les voitures.
Bravo,
bien joué : les voitures allemandes de luxe pourront continuer à être
exportées, tandis que les voitures françaises de moyenne gamme seront davantage
soumises à la concurrence asiatique. Génial. Et c’est ainsi que les allemands
font de la politique européenne !
Vive le
charbon allemand et merde au climat !
La
décision de Mme Merkel en 2011 de sortie du nucléaire a évidemment renforcé le
charbon et la très polluante et très inefficiente lignite pour compenser
l’intermittence des énergies renouvelables – La production des centrale à
houille couvre 17% du mix énergétique, et les centrales à lignite 23.1%.
Bilan : les Allemands se moquent de leurs engagements climatiques et de
ceux de l’Europe, leurs dégagements de gaz à effets de serre augmentent – il
génèrent deux fois plus de GES par habitant que les Français et sont parmi les
plus grands émetteurs mondiaux. Et, au gré des vents, les épisodes de
pollutions s’accroissent, à l’est ou à l’ouest de l’Allemagne.
Vive
non seulement le charbon, maos aussi la lignite ! L’Humanité du 6 juin
2018 raconte copmment, dans les trente dernières années, près de trente mille
personnes ont dû quitter leurs villages et près de trois cent villages ont été
détruits pour permettre l’extension de la mine géante de charbon de Garzweiler.
Et ça ne s’arrête pas , bien au contraire : l’électricien RWE, propriétaire de la mine
accélère : le village de Keyenberg, ses fermes classées, ses mille
habitants, ses églises historiques, tout va disparaitre et être sacrifié au
charbon allemand. L’Allemagne s(est engagée à sortir du charbon en 2030 ?
Les charbonniers allemands font comme s’ils n’avaient pas entendue, planifient
leurs exploitations jusqu’en 2045 au moins, continuent à ouvrir de nouvelles
mines- quitte à réclamer une indemnisation si l’Etat se décide un jour à
arrêter leur exploitation. D’ailleurs, ils ont raison, puisque la ferlmeture du
nucléaire a entriané une augmentation de la consommation de charbon.
Bref,
l’Allemagne se moque dans les grandes largeurs du chaos climatique et de la
pollution, et personne ne le lui reproche !
L’immigration, c’est quand et comment ça
arrange l’Allemagne
Dans
un blog précédent (L’Eurokom, son immigration, sa démographie), je rappelais
comment en 2015, Angela Merkel avait décidé d’ouvrir très grand « Wir
Shaffen das » ! les portes de l’immigrations en proposant d’accueillir
un million d’émigrés et de réfugiés- compte-tenu de la démographie allemande,
le patronat était très demandeur d’immigrés dociles et travailleurs, qu’il
espérait facile à former. Les agressions sexuelles en meute de la Noël 2016, la
déception du patronat quant à la facilité d’adaptation et à la volonté de
travail de leur recrues, la colère d’un peuple allemand qui n’avait guère était
consulté, et la politique a changé. Plus question d’accepter en Allemagne des
immigrés ayant d’abord traversé un autre pays européen – les
« dublinés ». C’est facile, quand on est un pays central, et que du
coup, on laisse l’Italie se débrouiller face à une vague migratoire inédite- et
que même de généreux bateaux allemands vont récupérer auprès des passeurs
libyens des immigrés qu’ils ramènent dans les ports italiens.
L’immigration,
c’est quand et comment ça arrange l’Allemagne.
L’euro, c’est
comment ça arrange l’Allemagne !
Pendant
la réunification allemande entre 1990 et 2001, les pays européens, dont la France
au premier chef, dans le cadre du serpent monétaire, ont accepté de payer des
taux d’intérêts plus élevés que leur seule situation l’autorisait : ils
ont ainsi participé au financement de cette réunification. La contrepartie,
dans l’idée de Mitterrand avait une contrepartie, l’acceptation par l’Allemagne
d’une monnaie commune et unique, l’euro, d’une unification monétaire prélude à
une unification économique plus importante devant apporter puissance et
prospérité.
De
monnaie commune, il n’y eut pas : l’euro est une monnaie allemande, faite
pour servir les intérêts allemands. L’euro n’est pas fait pour soutenir l’activité
économique dans la zone euro, , il n’est pas fait pour faciliter les
exportations françaises, italiennes, espagnoles – il est pile poil réglé pour les
intérêts de l’industrie allemande. L’euro n’est pas là pour faciliter la
convergence des économies européennes ; bien au contraire, faute de
transferts massifs ( comme entre les différents états US), il en accentue la
divergence ; l’euro renforce l’industrie allemande et participe à la désindustrialisation
de la France, de l’Espagne, de l’Italie.
Faute
de transferts budgétaires massifs d'un pays à l'autre, la divergence des
économies est appelé à croître-et de transferts massifs, il semble désormais
clair qu'il n'y aura pas.
Surtout
l’euro sert d’abord à ce qui constitue l’objectif principal de l’Allemagne, compte-tenu
du grand problème allemand, le problème démographique : la protection des
avoirs des retraités allemands. L’euro est une monnaie de vieux épargnants
soucieux de préserver leur capital-retraite. De retraités allemands ; car
pour les retraites en France, en Espagne, en Italie, pour ne rien dire de cette
boucherie économique absolue que fut le « plan d’aide » à la Grèce.
Lequel plan fut d’abord un plan d’aide à l’euro : pour un temps, les
Allemands eurent vraiment peur pour l’euro, pour un euro qui sert si bien leurs
intérêts.
En
fait l’Allemagne a voulu exercer une domination monétaire sur l’ensemble de la
zone euro, parce qu’elle n’a confiance en personne pour gérer « sa » monnaie.
Fréderic Lordon a parlé de cet hégémon monétaire qui, pour fonctionner exige
différentes conditions : 1) veiller à ne pas laisser sa balance courante
devenir par trop excédentaire, voire la maintenir déficitaire, pour soutenir
l’activité dans la zone, équilibrer les autres balances et éviter les crises de
change (ou bien, en régime de monnaie unique, les ajustements meurtriers de la
« dévaluation interne ») ; 2) assurer la fonction névralgique de fournisseur en
dernier ressort de la liquidité internationale. S’établir confortablement dans
la position du prêteur international en dernier ressort suppose en effet une «
complexion monétaire » telle que celle des Etats-Unis, entièrement décontractés
avec l’idée de création monétaire, aisance et coudées larges auxquelles le
système financier mondial doit d’avoir été sauvé du désastre à plusieurs
reprises depuis 1987, et encore depuis 2007-2008.
Or
l’Allemagne a une phobie furieuse de la création monétaire - une majorité
d’Allemands désire que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe impose l’arrêt du
programme de rachat de dettes souveraines de la BCE (OMT) lors de la crise des
dettes souveraines de 2010-2013.- le premier opposant étant le président de la
Bundesbank !
Bref
l’Allemagne a voulu tous les avantages de la direction de l’euro sans en
assumer aucun des devoirs. « C’est avec cette force lancée droit devant
elle, sans but ni raison autre que le maintien à tout prix de sa raison
monétaire à elle, avec cette force dont on se demande alors ce qu’elle fait
embarquée dans cette aventure collective qui fondamentalement ne lui convient
en rien, puisque le partage de la souveraineté monétaire était dès le début
voué à lui être une plaie vive, c’est avec cette force aveugle et sans projet
au-delà d’elle-même, donc, que les Européens s’obstinent à vouloir une monnaie
partagée » (Frédéric Lordon)