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samedi 7 juillet 2018

Fukushima et la campagne de la peur

Nous avons assisté ces derniers temps à des attaques déchaînées d’un certain nombre d’écologistes contre le nucléaire français, notamment avec le rapport de la Commission présidée par Mme Pompili ( dont le compte-rendu a été dénoncé par les élus républicains) et le chantage à la démission quasi-permanent de Hulot- alors que le nucléaire constitue pourtant l’un de nos principaux atouts en terme de lutte contre le chaos climatique et la précarité énergétique, pour notre économie, pour la sécurité et la continuité de l’approvisionnement électrique, et pour l’indépendance nationale.

Dans cette campagne de la peur, Fukushima est utilisé comme l’argument massue. Revenons donc sur ce qui s’est passé et sur le bilan, 7 ans après.

Les faits : le plus important séisme mesuré au Japon

Le vendredi 11 mars 2011 à 14 h 46 min 23 s heure locale, a eu lieu le plus important séisme mesuré au Japon. Son épicentre se situe à 130 km à l'est de Sendai, chef-lieu de la préfecture de Miyagi, à environ 300 km au nord-est de Tokyo. Cinquante-et-une minutes plus tard, un tsunami provoqué par le tremblement de terre aborde la côte orientale. La vague atteint une hauteur estimée à plus de 30 m par endroits, parcourant jusqu'à 10 km  l'intérieur des terres, ravageant près de 600 km de côtes et détruisant partiellement ou totalement de nombreuses villes et zones portuaires.

La centrale nucléaire de Fukushima Daini est située à 145 km de l’épicentre. L'installation, ayant été bâtie pour résister à un séisme de magnitude 8 et à un tsunami de 5,7 mètres de haut, est entièrement inondée. Le tsunami a eu pour conséquences une dégradation des prises d’eau en mer conduisant à la perte de la source froide, puis à la perte des Diesels de secours des réacteurs 1 à 4. Ceux-ci, à la suite de la perte d’autres systèmes de sécurités ne sont plus refroidis et les cœurs des réacteurs 1,2 et 3 fondent et le « corium » formé perce la cuve et s’épand sur le socle en bêton (non, il ne traverse pas la terre comme dans le syndrome chinois !).

Entre le 11 et le 15 mars, les toits des réacteurs 1,2 et 3 explosent  les uns après les autres, ces explosions sont provoquées par de l’hydrogène rejeté volontairement pour faire baisser la pression malgré la charge du nuage engendré en radionucléides. Le 15 mars, les travailleurs du site sont évacués, seuls 50 restent sur place pour stabiliser la situation. En même temps, un ordre d’évacuation initialement de 2km, puis très rapidement de 20 km autour de la centrale est donné.

A noter : A Fukushima même, les réacteurs 5 et 6, construits postérieurement aux quatre premiers réacteurs, sur une plate-forme située à une dizaine de mètres plus haut, n'ont quant à eux pas été atteints. Une autre centrale nucléaire Onagawa, plus proche de l’épicentre que Fukushima (80 km) n’a subi aucun dommage.

Bilan et conclusion : le nucléaire japonais redémarre

Depuis 2011, la situation à Fukushima est suivi par l’ UNSCEAR, Comité Scientifique des Nations Unies pour l’Etudes des Rayonnements Ionisants créé en 1955 par l’Assemblée Générale des Nations Unies et composé d’experts scientifiques nommés par les Etats Membres- son rôle est un peu comparable à celui du GIEC pour le climat. Bilan : 7 ans après :
Hormis six décès dus à des accidents de chantier survenus sur le site de la centrale, l’accident de Fukushima n’a  fait aucun mort..  Alors quand les media annoncent, comme ils le font souvent, que le séusme, le tusnami et Fukushima ont fait 18.400 morts environ, nous ne sommes pas loin de la Fake news et de la manipulation. C’est le tremblement de terre et le tsunami qui sont responsables des morts.

L’accident de Fukushima n’ a pas a eu des conséquences sanitaires importantes.

 C’est ce qu’établissent les enquêtes sanitaires conduites dans la région et notamment la grande enquête initiée par l’ONU et à laquelle participent des laboratoires d’universités japonaises, dont celle de la Préfecture de Fukushima. Les premières conclusions, publiées en février 2016 (et disponibles en français sur Internet) indiquent que les contaminations ont été dans l’ensemble très limitées et que l’on ne s’attend pas (dans les années à venir, au cours desquelles la surveillance sanitaire sera maintenue ) à une augmentation observable des maladies, ni auprès des travailleurs ayant reçu les plus fortes doses de radioactivité, ni, a fortiori, auprès des populations riveraines qui ont été rapidement évacuées des régions contaminées. Rappelons que l’enquête a porté sur les 2 millions de personnes habitant la Préfecture de Fukushima au moment de l’accident avec des évaluations particulières sur près de 565 000 d’entre elles, ainsi que des bilans thyroïdiens effectués sur 368 000 enfants. Les statistiques sanitaires sont en tout point comparables à celles des autres régions du Japon non touchées par les retombées de l’accident. Concernant les femmes enceintes, les mêmes constats sont portés sur les fausses couches, les naissances prématurées et les malformations qui ne traduisent, dans la région étudiée, aucune recrudescence par rapport aux moyennes nationales

L’accident de Fukushima a eu des conséquences environnementales limitées.

L’accident a dispersé l'équivalent d'environ 10 % de l'accident de Tchernobyl. La pollution maritime a été importante les premiers jours dans un rayon de 30 km mais a considérablement décru au bout d’un mois. Dès début 2012, les poulpes et mollusques étaient jugés consommables. Pour les poissons au sommet des chaines alimentaires, ce fut un peu plus long, mais la situation est aujourd’hui rétablie. L’ UNSCEAR conclut   « De manière générale, les expositions des écosystèmes terrestres et aquatiques (eaudouce et eau de mer) ont été trop faibles pour que l’on observe des effets aigus. Les éventuels effets seront transitoires par nature, du fait de leur faible durée »

 Les villages évacués ont été rouverts à la population et 95 % du site de Fukushima lui-même est accessible sans combinaison spéciale.

Encore une confusion souvent entretenue : les cent vingt mille déplacés, ce sont aussi pour la plus grande partie des déplacement dus aux conséquences du plus terrible tsunami que le Japon ait connu.

Avant l’accident de Fukushima, le pays comptait 54 réacteurs disponibles, tous ont été arrêtés et très peu ont été remis en route-. Cela a eu une conséquence, : l’électricité nucléaire (29% de l’ensemble en 2010) a été remplacée, en 2014, par le gaz (+17,2%), le charbon (+6%), le pétrole (+2,6%) et les renouvelables non hydrauliques (+2,2%).
En conséquence de quoi, remplaçant essentiellement le nucléaire par du gaz et du charbon, le Japon a complètement renoncé à ses engagements climatiques : au lieu de diminuer, les émission de gaz à effets de serre ont augmenté : le Japon est avec l’Allemagne l’un des pays industrialisés les plus émetteurs de CO2, à 9 tonnes par habitant, soir le double de la France. Et l‘augmentation du charbon au lieu de sa diminution prévue a augmenté la pollution-

Si bien que l’arrêt du nucléaire a fait plus de morts que Fukushima ;

L’absurdité n’ayant qu’un temps, et compte-tenu du coût de l’énergie essentiel pour l’économie du  Japon et son indépendance énergétique, le Japon a décidé de relancer son nucléaire -39 réacteurs sont considérés comme satisfaisant aux nouvelles dispositions de sûreté.. Seize sont prêts à redémarrer.

C’est une bonne nouvelle pour la lutte contre le dérangement climatique et la pollution, et pour l’économie mondiale

voir le très intéressant site de Lionel Taccoen www.geopolitique-electricite.fr/


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