Nous avons assisté ces derniers temps à
des attaques déchaînées d’un certain nombre d’écologistes contre le nucléaire
français, notamment avec le rapport de la Commission présidée par Mme Pompili (
dont le compte-rendu a été dénoncé par les élus républicains) et le chantage à
la démission quasi-permanent de Hulot- alors que le nucléaire constitue
pourtant l’un de nos principaux atouts en terme de lutte contre le chaos
climatique et la précarité énergétique, pour notre économie, pour la sécurité
et la continuité de l’approvisionnement électrique, et pour l’indépendance
nationale.
Dans cette campagne de la peur, Fukushima
est utilisé comme l’argument massue. Revenons donc sur ce qui s’est passé et
sur le bilan, 7 ans après.
Les faits : le plus important séisme mesuré au Japon
Le vendredi 11 mars 2011 à 14 h 46 min 23
s heure locale, a eu lieu le plus
important séisme mesuré au Japon. Son épicentre se situe à 130 km à l'est
de Sendai, chef-lieu de la préfecture de Miyagi, à environ 300 km au nord-est
de Tokyo. Cinquante-et-une minutes plus tard, un tsunami provoqué par le
tremblement de terre aborde la côte orientale. La vague atteint une hauteur estimée à plus de 30 m par endroits,
parcourant jusqu'à 10 km l'intérieur des
terres, ravageant près de 600 km de côtes et détruisant partiellement ou
totalement de nombreuses villes et zones portuaires.
La centrale nucléaire de
Fukushima Daini est située à 145 km de l’épicentre. L'installation, ayant été
bâtie pour résister à un séisme de magnitude 8 et à un tsunami de
5,7 mètres de haut, est entièrement inondée. Le tsunami a eu pour
conséquences une dégradation des prises d’eau en mer conduisant à la perte de
la source froide, puis à la perte des Diesels de secours des réacteurs 1 à 4. Ceux-ci,
à la suite de la perte d’autres systèmes de sécurités ne sont plus refroidis et
les cœurs des réacteurs 1,2 et 3 fondent et le « corium » formé perce
la cuve et s’épand sur le socle en bêton (non, il ne traverse pas la terre
comme dans le syndrome chinois !).
Entre le 11 et le 15 mars,
les toits des réacteurs 1,2 et 3 explosent les uns après les autres, ces explosions sont
provoquées par de l’hydrogène rejeté volontairement pour faire baisser la
pression malgré la charge du nuage engendré en radionucléides. Le 15 mars, les
travailleurs du site sont évacués, seuls 50 restent sur place pour stabiliser
la situation. En même temps, un ordre d’évacuation initialement de 2km, puis
très rapidement de 20 km autour de la centrale est donné.
A noter : A Fukushima
même, les réacteurs 5 et 6, construits
postérieurement aux quatre premiers réacteurs, sur une plate-forme située à une
dizaine de mètres plus haut, n'ont quant à eux pas été atteints. Une autre
centrale nucléaire Onagawa, plus proche de l’épicentre que Fukushima (80 km) n’a
subi aucun dommage.
Bilan et conclusion : le nucléaire japonais redémarre
Depuis 2011, la situation à Fukushima est suivi
par l’ UNSCEAR, Comité Scientifique des Nations Unies pour l’Etudes des
Rayonnements Ionisants créé en 1955 par l’Assemblée Générale des Nations Unies
et composé d’experts scientifiques nommés par les Etats Membres- son rôle est un
peu comparable à celui du GIEC pour le climat. Bilan : 7 ans après :
Hormis six décès dus à des accidents de chantier survenus sur le site
de la centrale, l’accident de Fukushima n’a
fait aucun mort.. Alors quand
les media annoncent, comme ils le font souvent, que le séusme, le tusnami et
Fukushima ont fait 18.400 morts environ, nous ne sommes pas loin de la Fake news
et de la manipulation. C’est le tremblement de terre et le tsunami qui sont
responsables des morts.
L’accident de Fukushima n’ a pas a eu des conséquences sanitaires
importantes.
C’est
ce qu’établissent les enquêtes sanitaires conduites dans la région et notamment
la grande enquête initiée par l’ONU et à laquelle participent des laboratoires
d’universités japonaises, dont celle de la Préfecture de Fukushima. Les
premières conclusions, publiées en février 2016 (et disponibles en français sur
Internet) indiquent que les contaminations ont été dans l’ensemble très
limitées et que l’on ne s’attend pas (dans les années à venir, au cours
desquelles la surveillance sanitaire sera maintenue ) à une augmentation
observable des maladies, ni auprès des travailleurs ayant reçu les plus fortes
doses de radioactivité, ni, a fortiori, auprès des populations
riveraines qui ont été rapidement évacuées des régions contaminées. Rappelons que l’enquête
a porté sur les 2 millions de personnes habitant la Préfecture de Fukushima au
moment de l’accident avec des évaluations particulières sur près de
565 000 d’entre elles, ainsi que des bilans thyroïdiens effectués sur
368 000 enfants. Les statistiques sanitaires sont en tout point
comparables à celles des autres régions du Japon non touchées par les retombées
de l’accident. Concernant les femmes enceintes, les mêmes constats sont portés
sur les fausses couches, les naissances prématurées et les malformations
qui ne traduisent, dans la région étudiée, aucune
recrudescence par rapport aux moyennes nationales.
L’accident de Fukushima a eu des conséquences environnementales limitées.
L’accident a dispersé l'équivalent
d'environ 10 % de l'accident de Tchernobyl. La pollution maritime a été
importante les premiers jours dans un rayon de 30 km mais a considérablement
décru au bout d’un mois. Dès début 2012, les poulpes et mollusques étaient
jugés consommables. Pour les poissons au sommet des chaines alimentaires, ce fut
un peu plus long, mais la situation est aujourd’hui rétablie. L’ UNSCEAR conclut
« De manière générale, les expositions des
écosystèmes terrestres et aquatiques (eaudouce et eau de mer) ont été trop
faibles pour que l’on observe des effets aigus. Les éventuels effets seront
transitoires par nature, du fait de leur faible durée »
Les
villages évacués ont été rouverts à la population et 95 % du site de Fukushima lui-même est accessible sans
combinaison spéciale.
Encore une
confusion souvent entretenue : les cent
vingt mille déplacés, ce sont aussi pour la plus grande partie des déplacement
dus aux conséquences du plus terrible tsunami que le Japon ait connu.
Avant
l’accident de Fukushima, le pays comptait 54 réacteurs disponibles, tous ont
été arrêtés et très peu ont été remis en route-. Cela a eu une conséquence, :
l’électricité nucléaire (29% de l’ensemble en 2010) a été remplacée, en 2014,
par le gaz (+17,2%), le charbon (+6%), le pétrole (+2,6%) et les renouvelables
non hydrauliques (+2,2%).
En conséquence
de quoi, remplaçant essentiellement le nucléaire par du gaz et du charbon, le
Japon a complètement renoncé à ses engagements climatiques : au lieu de diminuer,
les émission de gaz à effets de serre ont augmenté : le Japon est avec l’Allemagne
l’un des pays industrialisés les plus émetteurs de CO2, à 9 tonnes par habitant,
soir le double de la France. Et l‘augmentation du charbon au lieu de sa
diminution prévue a augmenté la pollution-
Si bien que l’arrêt
du nucléaire a fait plus de morts que Fukushima ;
L’absurdité n’ayant
qu’un temps, et compte-tenu du coût de l’énergie essentiel pour l’économie du Japon et son indépendance énergétique, le
Japon a décidé de relancer son nucléaire -39 réacteurs sont considérés comme
satisfaisant aux nouvelles dispositions de sûreté.. Seize sont prêts à
redémarrer.
voir le très intéressant site de Lionel Taccoen www.geopolitique-electricite.fr/
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