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dimanche 14 avril 2019

Nucléaire contre éolien : le plus écologiste n’est pas celui qu’on croit !


Nucléaire contre éolien : un Parlement imbécile

Attention, dans ce blog, un ton assez inhabituel pour cause de  pétage de plomb du principal rédacteur :

Le Parlement européen s’est exprimé sur une proposition de classification des actifs durables, et a choisi d’empêcher l’énergie nucléaire d’obtenir le sceau d’approbation écologique des marchés financiers. En s’exprimant sur la classification des actifs durables, le Parlement européen vient d’exclure l’énergie nucléaire, les combustibles fossiles et l’infrastructure gazière de la taxonomie du financement vert proposée par l’UE.

Imbéciles, ! idiots ! bigots ! Ignorant ! Pn, quand est-ce qu’on se casse de ce merdier ?

Cela veut dire : nous abandonnons tout espoir  d’agir contre le réchauffement climatique.

On ne peut pas se dire écologiste et ne pas être en faveur du développement de l’énergie nucléaire. C’est scientifiquement infondé, ce doit être politiquement discrédité.

Le nucléaire, énergie totalement décarbonnée, est la seule source d’énergie qui nous permettrait d’éviter le réchauffement/dérèglement  climatique. Sa part en France ne doit pas diminuer, sa part mondiale doit augmenter considérablement. Heureusement, la Chine y œuvre ! Efficacement !

Bon, on verra ce qu’il adviendra quand ce parlement failli sera remplacé ! D’autant que cette position est en contradiction avec celle adoptée en 2018 par la Commission européenne  qui a ainsi défini  sa vision stratégique à long terme « afin de parvenir à une économie prospère, moderne, compétitive et neutre pour le climat d'ici à 2050 – Une planète propre pour tous » :

La Commission se donne l’objectif d’un avenir neutre pour le climat couvrant l’ensemble des politiques de l'UE. Elle s'inscrit clairement dans la droite ligne de l'objectif de l'accord de Paris visant à maintenir l'accroissement de la température bien en deçà de 2°C et de poursuivre les efforts pour la contenir à 1,5°C. « Pour que l'UE puisse mener le monde vers la neutralité climatique, cette neutralité doit être atteinte d'ici à 2050 ». S’agissant du nucléaire, la Commission européenne confirme que cette énergie, avec les énergies renouvelables, constituerait l'épine dorsale d'un système énergétique européen sans carbone. Chaque État membre étant libre de choisir son propre bouquet énergétique, la Commission souligne que le nucléaire peut contribuer à la sécurité de l'approvisionnement en énergie, à la compétitivité et à une production d'électricité plus propre.

L’UE reconnait ainsi le nucléaire comme une source d'électricité à faible émission de carbone, et en capacité de réduire la dépendance de l'Europe vis-à-vis des importations d’énergies fossiles et d'assurer sa sécurité d'approvisionnement.

Les métaux rares, le visage sale des technologies « vertes » : « La plus fantastique opération de “greenwashing” de l’histoire »
La transition énergétique vers les « technologies vertes » dépend de l’exploitation de matériaux indispensables au fonctionnement des éoliennes, panneaux solaires ou autres batteries électriques. Dans « La guerre des métaux rares » (Les liens qui libèrent) le journaliste Guillaume Pitron révèle l’envers de cette  révolution  et il qualifie la promotion du solaire et de l’éolien de « plus fantastique opération de “greenwashing” de l’histoire ». Extraits :

L’industrialisation d’une voiture électrique consomme trois à quatre fois plus d’énergie que celle d’un véhicule conventionnel et sur l’ensemble d’un cycle de vie, leurs consommations énergétiques sont globalement proches. La fabrication d’une puce électronique de deux grammes implique le rejet de deux kilos de matériaux. Un courriel avec une pièce jointe consomme autant d’électricité qu’une ampoule basse consommation de forte puissance pendant une heure. « La prétendue marche heureuse vers l’âge de la dématérialisation n’est donc qu’une vaste tromperie, puisqu’elle génère, en réalité, un impact physique toujours plus considérable.

Le double dumping, social et environnemental, pratiqué par la Chine lui a permis de réduire considérablement ses prix de revient de production des métaux rares. Ce qui a poussé l’Occident à délocaliser sa pollution : le monde s’est organisé entre « ceux qui sont sales et ceux qui font semblant d’être propres ». « Dissimuler en Chine l’origine douteuse des métaux a permis de décerner aux technologies vertes et numériques un certificat de bonne réputation. C’est certainement la plus fantastique opération de greenwashing de l’histoire »

« il faut purifier huit tonnes et demie de roche pour produire un kilo de vanadium, seize tonnes pour un kilo de cérium, cinquante tonnes pour un kilo de gallium ». Pour extraire ces métaux rares, il faut donc des centrales électriques qui permettent d’exploiter une mine, de raffiner les minerais, mais il faut aussi les expédier vers des centres de production.

« Une mine, c’est un véritable choc visuel, un derrick à côté ce n’est rien. Nous avons pu approcher des mines en Chine et des lacs de rejets d'effluents toxiques d'usines de raffinage en Mongolie. C’est l’enfer de Dante. Tout est pollué là-bas, les sols, les airs, les nappes phréatiques. Les eaux chargées en métaux lourds sont déversées dans des lacs artificiels qui débordent régulièrement et polluent les fleuves, tels que le Fleuve jaune. Dans la région de Baotou, capitale mondiale des terres rares, on parle de villages des cancers. D’un bout à l’autre de la chaîne de production de métaux rares, quasiment rien n’y a été fait selon les standards écologiques et sanitaires les plus élémentaires ». Les ouvriers travaillent au bords de rivières d’acides sulfuriques concentrés pratiquement sans protections.

L’enquête de Guillaume Pitron l’emmène dans un village du nord-est de la Chine où 90 % des habitants ont dû quitter leurs terres. La raison de cet exode ? Des rizières devenues infertiles à cause des rejets de produits chimiques utilisés pour purifier les minerais. Loin de prévenir la pollution des sols, les autorités locales se contentent de dédommager les villageois pour leur départ. Avec une somme « qui ne satisfait pas les agriculteurs car le prix des appartements en ville reste largement prohibitif ». Les rivières et les fleuves connaissent le même sort que les sols. Les stations d’épuration sont quasi inexistantes dans l’Empire du milieu, or il faut 200 m3 d’eau pour purifier une tonne de terres rares. Faisant une halte à Weikuand Dam, non loin de la ville de Baotou, en Chine du nord, G. Pitron décrit « des dizaines de boyaux métalliques qui vomissent des torrents d’eau noirâtre »

De même en République démocratique du Congo, qui satisfait plus de la moitié des besoins de la population mondiale en cobalt. Là, l’auteur rapporte des études réalisées par des médecins congolais : dans les urines de populations riveraines des mines de Lubumbashi, on retrouve une concentration en cobalt jusqu’à 43 fois supérieure à la moyenne.

Une spécialiste chinoise de la question, Vivian Wu, résume la situation : « Le peuple chinois a sacrifié son environnement pour nourrir la planète entière avec des terres rares ».

Pourquoi l’a-t-il fait ? J’ai déjà traité ce sujet dans Terres rares , une hégémonie chinoise ?. (https://vivrelarecherche.blogspot.com/2013/05/terres-rares-lhegemonie-chinoise.html) C’est le résultat d’une stratégie de très long terme mise en place par Deng Xiaoping : «  Le Moyen Orient a le pétrole, la Chine a les terres rares » qui vise à placer la Chine en situation de quasi-monopole en matière de production de métaux rares – stratégie qui a réussi au-delà même de leurs espérances.  Guillaume Pitron dessine un scénario où le déni de la rareté de ces ressources, le manque d’infrastructures minières, le défi du taux de retour énergétique (c’est-à-dire le ratio entre l’énergie nécessaire à la production des métaux et celle que leur utilisation va générer) pourraient bloquer la plupart des pays dans leur transition énergétique et numérique. La Chine cherche à étendre son monopole au contrôle planétaire de la production de métaux rares en organisant l’instabilité des cours pour empêcher le développement de mines concurrentes. Elle pourrait ainsi devenir l’un des rares pays à être capable de soutenir sa transition énergétique et numérique.

Cette face caché des énergies  dites vertes (chez nous, pas chez les autres !) constitue donc un défi majeur, d’ abord un défi écologique, ensuite un défi géostratégique. Guillaume Pitron souligne l’incohérence des ONG écologistes qui dénoncent les conséquences, minières notamment, de la transition qu’elles promeuvent. Il plaide pour la réouverture de mines en France,  se faisant l’avocat d’une « mine responsable chez nous » qui vaudra toujours mieux qu’une « mine irresponsable ailleurs »…

Tiens, d’ailleurs, ça vaudra le coup d’y revenir à propos de Gardanne et d’Alteo…



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