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lundi 21 octobre 2019

Politique énergétique : quand le Reich nous déclare la guerre !


L’energiewende (la transition énergétique allemande) étant un échec climatique, écologique, économique et social total, Allemands et Autrichiens se sont mobilisent pour qu’au moins les autres Européens ne bénéficient des réels atouts du nucléaire en tous ces domaines. C’est, à tous les niveaux de l’Europe, une guerre incessante, multiforme, obstinée. Quelques exemples.

Fessenheim : la France a cédé devant l’action comminatoire de l’Allemagne

12 janvier 2015, lettre de  Barbara Hendricks, ministre allemande de l’environnement, à Ségolène Royal :
« Chère collègue,
En 2014, en marge du sommet environnemental informel de Milan, nous avions entre autres parlé de la centrale nucléaire de Fessenheim. Je me félicite donc maintenant que le Président Hollande ait une nouvelle fois confirmé la décision de fermer Fessenheim.
Dans ce contexte, et en lien avec mon courrier du 15 septembre 2014, je vous prie de m’informer du calendrier et des procédures que vous avez l’intention de suivre pour l’arrêt de Fessenheim.
Comme vous le savez, la population vivant dans les zones frontalières est très préoccupée par la sûreté de la centrale. Je vous prie vivement de prendre en compte ces préoccupations lorsque vous pèserez le pour et le contre et lors de vos décisions, et de prévoir l’arrêt de Fessenheim à une échéance aussi rapide que possible. Je suis naturellement consciente qu’en ce domaine, la décision relève au final de la responsabilité souveraine de la France. Mais vous ne m’en voudrez certainement pas de me battre pour les revendications de la population qui vit près de la centrale de Fessenheim.

04/03/2016 , la même Barbara Hendricks, :  « La centrale nucléaire française de Fessenheim, toute proche de la frontière avec l'Allemagne, est "trop vieille" et "devrait être fermée le plus vite possible", a

Commentaire : un poil comminatoire, ces ministres allemands qui nous imposent des fermetures de centrales. D’autant que rappelons-le : Fessenheim trop vieille, c’est faux ! Parce qu’en France, comme nous gardons un programme nucléaire, nous entretenons nos centrales, nous les modernisons, nous les améliorons. Et ça a été le cas pour Fessenheim : il n’ y a aucune justification, ni de sécurité, ni  technique, ni de productivité, à la fermeture de Fessenheim, dont la prolongation avait été validée par l’ASN… qui a prouvé à propos de Flamanville, qu’elle était assez sourcilleuse…

Fessenheim bientôt fermée, l'Allemagne tourne son attention vers les centrales nucléaires suisses !
"Le ministère fédéral de l'Environnement Allemand s'est engagé à ce que la centrale nucléaire suisse de Beznau soit fermée rapidement." !

Eh ben, ils vont être content les Suisses ! Car enfin, en novembre 2016, les Suisses ont refusé l’abandon accéléré des centrales. L’initiative dite «Sortir du nucléaire»  a été rejetée par 54 % des voix. Le texte avait été lancé en 2011, juste après l'accident de Fukushima au Japon. Il demandait l'arrêt des cinq centrales nucléaires du pays au plus tard en 2029. La campagne a notamment été marquée par les arguments des compagnies d’électricité, qui ont brandi la menace de forte sommes de dédommagement si le pays décidait de tirer la prise plus tôt : Axpo a articulé le chiffre de 4,1 milliards pour Beznau, Alpiq, 2,5 milliards pour Gösgen et Leibstadt. Rebelote le 21 mai 2017, les Suisses plébiscitent la Stratégie énergétique 2050 à 58 % des suffrages.

Beznau 1 (365 MW), mis en service le 17 juillet 19692, initialement prévu pour 40 ans (2009)  a atteint 50 ans de fonctionnement en 2019. C'est le plus ancien réacteur nucléaire en fonctionnement dans le monde. Beznau 1  a été arrêté en  2015 et a redémarré en 2018, tout beau et presque tout neuf. Beznau 2 (365 MW) a été mis en service en 1971, initialement prévu pour 40 ans.

A noter que Beznau 1 a, le 20 août 1974, subi le début de ce qui formera la séquence accidentelle de Three Mile Island. Après trois minutes, l'opérateur de service comprend que la vanne de décharge du pressuriseur est restée ouverte. À partir de là, l'incident est maîtrisé en neuf minutes. 0 contamination, 0 victimes.
Bravo les Suisses !
Ils construisent durable et n’ont pas envie de dilapider leur patrimoine.  Le Reich n’a qu’à essayer de les envahir après tout !

Autriche Hongrie : L’Autriche s’oppose au projet nucléaire hongrois « Paks 2 »

L'Autriche va saisir la Cour européenne de justice contre l'expansion de la centrale nucléaire hongroise de Paks, a annoncé lundi le ministre autrichien de l'Environnement, quelques jours avant une rencontre entre Viktor Orbán et Sebastian Kurz.  Le gouvernement autrichien souhaite que la Cour européenne de justice annule la résolution adoptée par la Commission européenne approuvant le plan « Paks 2 ». Celui-ci prévoit l'agrandissement de la seule centrale nucléaire de Hongrie (23 janvier 2018)

Ils se croient encore dans l’Empire Autrichien… Il faut leur dire que c’est fini…

Autriche Tchèquie : Dukovany et Temelin : l’Autriche réfléchit à une plainte contre la République tchèque (02-09-2019)
Le vice-gouverneur du Land de Basse-Autriche et l’ancienne ministre de l’Environnement autrichienne Elisabeth Köstinger n’excluent pas la possibilité de porter plainte contre la République tchèque auprès de l’Union européenne en raison du projet d’extension de la centrale nucléaire de Dukovany, en Moravie. L’information a été publiée, dimanche, sur le site du quotidien autrichien Kurier. Les deux politiques critiquent le fait que le ministère de l’Environnement tchèque ait émis un avis positif sur le projet de construction de un à deux nouveaux réacteurs. Alors que le nucléaire représente actuellement une part d’environ 35 % dans le bouquet énergétique du pays, Prague estime nécessaire d’augmenter le nucléaire pour remplir ses objectifs climatiques.
La partie autrichienne, qui critique depuis toujours l’exploitation des deux centrales nucléaires en République tchèque, souhaite savoir quel sera le mode de financement de ces nouveaux réacteurs, envisagés également à la centrale de Temelín, en Bohême du Sud, pour éventuellement attaquer la République tchèque auprès de la Cour de justice de l’UE.
En 2000, un incident à Temelin avait déjà été l’objet d’une passe d’arme sévère entre Autriche et Tchéquie (NB ,c’est la passe d’arme qui avait été sévère, pas l’incident !). De l'huile s'est échappée de la chambre de machines du premier bloc, ce n'était pas une grande quantité, elle a été récupérée dans des réservoirs de sécurité, pas de fuites radioactives.  Le ministère autrichien de l'Environnement a réagi en déclarant que, selon lui, la fuite d'huile confirme que l'Autriche a le plein droit de revendiquer des informations générales sur l'équipement nucléaire tchèque. Le ministère espère qu'il sera informé, dans les plus brefs délais, sur les raisons de l'accident, qu'il recevra la documentation appropriée et la preuve qu'il ne s'agit pas d'insuffisance dans la construction de l'équipement... Crise entre le ministre tchèque de l'Industrie et du Commerce, Miroslav Gregr et le représentant de la Basse-Autriche, Radko Pavlovec, installé à Prague. Est-il un représentant officiel ou non . La réponse par télécopie a été brève. Radko Pavlovec est le représentant officiel de la Basse-Autriche et il lui est permis d'utiliser dans son courrier les armoiries de cette dernière. Ambiance
Ils se croient encore dans l’Empire Autrichien… Il faut leur dire que c’est fini…

Autriche Slovaquie : l’Autriche retarde la mise en service de deux réacteurs de la centrale nucléaire de Mochovce  (08/05/2019)

Le 7 mai 2019, le Premier ministre slovaque Peter Pellegrini a fait part de son mécontentement, jugeant que le Chancelier autrichien, Sebastian Kurz, avait outrepassé ses droits et ses compétences. Ce dernier venait en effet de déclarer qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher l’achèvement de la centrale nucléaire de Mochovce, dont les 3ème et 4ème réacteurs devaient entrer en fonction entre novembre 2019 et mars 2020. Or la pression des activistes autrichiens est telle qu’un report de l’obtention de la procédure d’autorisation de mise en service a été annoncé le 6 mai. À cette occasion, les autorités slovaques ont accusé Vienne d’ingérence dans les affaires nationales et de mise en cause de la souveraineté de leur État.
Le directeur général de Slovénske Elektrárne, Branislav Strycek, regrette quant à lui ces reports répétés liés aux actions de l’Autriche. Bratislava a demandé à l’AIEA de dépêcher une mission d’experts sur place pour inspecter le site mais celle-ci ne pourrait avoir lieu que sur invitation slovaque. Pour P. Pellegrini, cette « guerre sainte » déclarée par l’Autriche contre toutes les centrales nucléaires de la région (les Tchèques en savent également quelque chose) ne tient pas compte de l’expérience accumulée par la Slovaquie dans le domaine nucléaire.
Le Chancelier autrichien et le Premier ministre slovaque devraient évoquer l’épineux dossier de Mochovce lors d’un entretien, le 9 mai, en marge du Sommet européen de Sibiu (Roumanie). D’ores et déjà, P. Pellegrini a proposé à S. Kurz de se rendre en Slovaquie afin de visiter le site de construction de la centrale.

Allemagne- Belgique : nos voisins allemands s’opposent à la prolongation de la durée vie de Doel et Tihange
           
Le gouvernement de l’état régional allemand de Rhénanie-Palatinat a décidé mardi de se joindre à une plainte de Greenpeace et de Benegora, plate-forme de concertation belgo-néerlandaise de la région d’Anvers, contre la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires belges de Tihange 1 et de Doel 1 et 2. La Rhénanie-Palatinat demande l’arrêt d’urgence de ces installations pour « protéger la population ». Ceux-ci sont en activité depuis 1975 et auraient dû fermer leurs portes en 2015, en vertu d’une loi sur la sortie du nucléaire. Mais la majorité fédérale a donné son feu vert à un projet de loi qui rend possible un allongement de leur durée de vie jusqu’en 2025.

La démocratie Belge, le Reich n’en a rien à faire !

Autriche- Angleterre :  l'Autriche fera appel du feu vert européen à l'EPR britannique

L'Autriche a décidé mercredi de faire appel du feu vert de la justice européenne aux aides d'Etat accordées par le Royaume-Uni pour les réacteurs nucléaires EPR de Hinkley Point, contre lesquelles elle avait porté plainte.
L'Autriche continue de défendre la position selon laquelle l'énergie nucléaire n'est pas une technologie d'avenir, et que c'est une erreur de considérer comme anodines les subventions à la construction de centrales nucléaires", a expliqué le conseil des ministres dans une résolution.
L'Autriche, à la pointe de la cause antinucléaire en Europe, conteste les subventions accordées par Londres pour la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point C par NNB Generation, filiale du français EDF.
Vienne avait porté plainte en 2015 avec le Luxembourg, considérant que les subventions publiques devaient être réservées au développement des énergies renouvelables et redoutant une remise en cause de la transition énergétique en Europe par la relance de la filière nucléaire.
Le Tribunal de l'Union européenne l'a toutefois déboutée le 12 juillet dernier, considérant qu'un Etat membre a le droit de "définir son bouquet énergétique", et de "définir le développement de l'énergie nucléaire comme l'objectif d'intérêt public poursuivi par les mesures d'aide

Tiens, ça vous donnerait presque des envies de Brexit !

La Banque européenne d'investissement reporte sa décision sur les prêts aux combustibles fossiles


La Banque européenne d'investissement a reporté à novembre la décision de cesser de financer des projets de combustibles fossiles, alors que le prêteur multilatéral s'efforce de continuer à financer des projets gaziers pendant un certain temps.  Le président de la banque, Werner Hoyer, fait pression pour que la banque prenne l'initiative dans le financement de projets durables, et a proposé en juillet de cesser ses prêts aux combustibles fossiles d'ici la fin de 2020.  Mais l'Allemagne, première économie d'Europe et premier actionnaire de la BEI, souhaite que la banque continue à financer des projets liés au gaz naturel, qui produit moins d'émissions de gaz à effet de serre que le charbon ou le pétrole et que l'Allemagne et certains autres États veulent utiliser comme combustible pour transition du charbon.  Sur la base de ce dont nous avons discuté ce matin, je suis de plus en plus confiant que nous obtiendrons l'approbation finale en novembre », a déclaré Andrew McDowell, vice-président de la BEI, lors d'une interview à Reuters au cours de la réunion.   

Le conseil d'administration de la BEI, composé principalement de ministres des finances de l'Union européenne, a discuté des moyens de rendre la banque plus verte en mettant fin au financement de projets énergétiques alimentés par les combustibles fossiles, mais certains pays fortement dépendants du charbon ou du gaz se sont opposés à l'interdiction totale des fossiles. L'Allemagne, l'Italie, la Pologne et la Lettonie veulent que la banque continue de financer certains projets gaziers pour faciliter la transition du charbon ou de l'énergie nucléaire, ou pour des raisons de sécurité énergétique.    « La possibilité de transformer la Banque européenne d'investissement en banque climatique est en train de disparaître », a déclaré Alex Doukas, analyste principal du think tank Oil Change

Bon, c’est clair, je crois ; Le Reich se mobilise et mène  à tous les niveaux de l’Europe, une guerre incessante, multiforme, obstinée pour que les autres Européens ne bénéficient des réels atouts du nucléaire, écologiques, économiques et sociaux.
Eh bien, il faudra en tenir compte ; et peut-être reviendra-t-il à chaque citoyen de savoir quelles doivent être ses relations avec les organismes, entreprises et produits allemands


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