L’energiewende (la transition énergétique
allemande) étant un échec climatique, écologique, économique et social total,
Allemands et Autrichiens se sont mobilisent pour qu’au moins les autres
Européens ne bénéficient des réels atouts du nucléaire en tous ces domaines. C’est,
à tous les niveaux de l’Europe, une guerre incessante, multiforme, obstinée.
Quelques exemples.
Fessenheim :
la France a cédé devant l’action comminatoire de l’Allemagne
12 janvier 2015, lettre
de Barbara Hendricks, ministre allemande de l’environnement, à
Ségolène Royal :
« Chère collègue,
En 2014, en marge du sommet
environnemental informel de Milan, nous avions entre autres parlé de la
centrale nucléaire de Fessenheim. Je me félicite donc maintenant que le
Président Hollande ait une nouvelle fois confirmé la décision de fermer
Fessenheim.
Dans ce contexte, et en lien
avec mon courrier du 15 septembre 2014, je vous prie de m’informer du
calendrier et des procédures que vous avez l’intention de suivre pour l’arrêt
de Fessenheim.
Comme vous le savez, la
population vivant dans les zones frontalières est très préoccupée par la sûreté
de la centrale. Je vous prie vivement de prendre en compte ces préoccupations
lorsque vous pèserez le pour et le contre et lors de vos décisions, et
de prévoir l’arrêt de Fessenheim à une échéance aussi rapide que possible. Je
suis naturellement consciente qu’en ce domaine, la décision relève au final de
la responsabilité souveraine de la France. Mais vous ne m’en voudrez
certainement pas de me battre pour les revendications de la population qui vit
près de la centrale de Fessenheim.
04/03/2016 , la même Barbara
Hendricks, : « La centrale nucléaire française de
Fessenheim, toute proche de la frontière avec l'Allemagne, est "trop
vieille" et "devrait être fermée le plus vite possible", a
Commentaire : un poil comminatoire, ces ministres
allemands qui nous imposent des fermetures de centrales. D’autant que
rappelons-le : Fessenheim trop vieille, c’est faux ! Parce qu’en
France, comme nous gardons un programme nucléaire, nous entretenons nos
centrales, nous les modernisons, nous les améliorons. Et ça a été le cas pour
Fessenheim : il n’ y a aucune justification, ni de sécurité, ni technique, ni de productivité, à la fermeture
de Fessenheim, dont la prolongation avait été validée par l’ASN… qui a prouvé à
propos de Flamanville, qu’elle était assez sourcilleuse…
Fessenheim
bientôt fermée, l'Allemagne tourne son attention vers les centrales nucléaires
suisses !
"Le ministère
fédéral de l'Environnement Allemand s'est engagé à ce que la centrale nucléaire
suisse de Beznau soit fermée rapidement." !
Eh ben, ils vont être content les Suisses ! Car enfin, en novembre 2016, les Suisses ont refusé l’abandon
accéléré des centrales. L’initiative dite «Sortir du nucléaire» a été rejetée par 54 % des voix. Le texte
avait été lancé en 2011, juste après l'accident de Fukushima au Japon. Il
demandait l'arrêt des cinq centrales nucléaires du pays au plus tard en 2029.
La campagne a notamment été marquée par les arguments des compagnies
d’électricité, qui ont brandi la menace de forte sommes de dédommagement si le
pays décidait de tirer la prise plus tôt : Axpo a articulé le chiffre de 4,1
milliards pour Beznau, Alpiq, 2,5 milliards pour Gösgen et Leibstadt. Rebelote
le 21 mai 2017, les Suisses plébiscitent la Stratégie énergétique 2050 à 58 %
des suffrages.
Beznau 1 (365 MW), mis en
service le 17 juillet 19692, initialement prévu pour 40 ans (2009) a atteint 50 ans de fonctionnement en 2019.
C'est le plus ancien réacteur nucléaire en fonctionnement dans le monde. Beznau
1 a été arrêté en 2015 et a redémarré en 2018, tout beau et
presque tout neuf. Beznau 2 (365 MW) a été mis en service en 1971, initialement
prévu pour 40 ans.
A noter
que Beznau 1 a, le 20 août 1974, subi le début de ce qui formera la séquence
accidentelle de Three Mile Island. Après trois minutes, l'opérateur de service
comprend que la vanne de décharge du pressuriseur est restée ouverte. À partir
de là, l'incident est maîtrisé en neuf minutes. 0 contamination, 0 victimes.
Bravo
les Suisses !
Ils construisent durable et n’ont pas envie de
dilapider leur patrimoine. Le Reich n’a
qu’à essayer de les envahir après tout !
Autriche
Hongrie : L’Autriche s’oppose au projet nucléaire hongrois « Paks 2 »
L'Autriche va saisir la Cour européenne de justice
contre l'expansion de la centrale nucléaire hongroise de Paks, a annoncé lundi
le ministre autrichien de l'Environnement, quelques jours avant une rencontre
entre Viktor Orbán et Sebastian Kurz. Le gouvernement autrichien souhaite que la
Cour européenne de justice annule la résolution adoptée par la Commission
européenne approuvant le plan « Paks 2 ». Celui-ci prévoit l'agrandissement
de la seule centrale nucléaire de Hongrie (23 janvier 2018)
Ils se croient encore dans l’Empire Autrichien… Il
faut leur dire que c’est fini…
Autriche Tchèquie :
Dukovany et Temelin : l’Autriche
réfléchit à une plainte contre la République tchèque (02-09-2019)
Le vice-gouverneur du Land de Basse-Autriche et l’ancienne ministre de
l’Environnement autrichienne Elisabeth Köstinger n’excluent pas la possibilité
de porter plainte contre la République tchèque auprès de l’Union européenne en
raison du projet d’extension de la
centrale nucléaire de Dukovany, en Moravie. L’information a été publiée,
dimanche, sur le site du quotidien autrichien Kurier. Les deux politiques
critiquent le fait que le ministère de l’Environnement tchèque ait émis un avis
positif sur le projet de construction de un à deux nouveaux réacteurs. Alors
que le nucléaire représente actuellement une part d’environ 35 % dans le
bouquet énergétique du pays, Prague estime nécessaire d’augmenter le nucléaire
pour remplir ses objectifs climatiques.
La partie autrichienne, qui critique depuis toujours l’exploitation des
deux centrales nucléaires en République tchèque, souhaite savoir quel sera le mode de financement de ces nouveaux
réacteurs, envisagés également à la centrale de Temelín, en Bohême du Sud, pour
éventuellement attaquer la République tchèque auprès de la Cour de justice de
l’UE.
En 2000, un incident à Temelin
avait déjà été l’objet d’une passe d’arme sévère entre Autriche et Tchéquie
(NB ,c’est la passe d’arme qui avait été sévère, pas l’incident !). De l'huile
s'est échappée de la chambre de machines du premier bloc, ce n'était pas une
grande quantité, elle a été récupérée dans des réservoirs de sécurité, pas de
fuites radioactives. Le ministère
autrichien de l'Environnement a réagi en déclarant que, selon lui, la fuite
d'huile confirme que l'Autriche a le plein droit de revendiquer des
informations générales sur l'équipement nucléaire tchèque. Le ministère espère
qu'il sera informé, dans les plus brefs délais, sur les raisons de l'accident,
qu'il recevra la documentation appropriée et la preuve qu'il ne s'agit pas
d'insuffisance dans la construction de l'équipement... Crise entre le ministre
tchèque de l'Industrie et du Commerce, Miroslav Gregr et le représentant de la
Basse-Autriche, Radko Pavlovec, installé à Prague. Est-il un représentant
officiel ou non . La réponse par télécopie a été brève. Radko Pavlovec est
le représentant officiel de la Basse-Autriche et il lui est permis d'utiliser
dans son courrier les armoiries de cette dernière. Ambiance
Ils se croient encore dans l’Empire Autrichien… Il
faut leur dire que c’est fini…
Autriche Slovaquie : l’Autriche retarde la mise en
service de deux réacteurs de la centrale nucléaire de Mochovce
(08/05/2019)
Le 7 mai 2019, le Premier ministre slovaque Peter Pellegrini a fait
part de son mécontentement, jugeant que le Chancelier autrichien, Sebastian
Kurz, avait outrepassé ses droits et ses compétences. Ce dernier venait en
effet de déclarer qu’il ferait tout ce
qui était en son pouvoir pour empêcher l’achèvement de la centrale nucléaire de
Mochovce, dont les 3ème et 4ème réacteurs devaient entrer en fonction entre
novembre 2019 et mars 2020. Or la pression des activistes autrichiens est
telle qu’un report de l’obtention de la procédure d’autorisation de mise en
service a été annoncé le 6 mai. À cette occasion, les autorités slovaques ont
accusé Vienne d’ingérence dans les affaires nationales et de mise en cause de
la souveraineté de leur État.
Le directeur général de Slovénske Elektrárne, Branislav Strycek,
regrette quant à lui ces reports répétés liés aux actions de l’Autriche.
Bratislava a demandé à l’AIEA de dépêcher une mission d’experts sur place pour
inspecter le site mais celle-ci ne pourrait avoir lieu que sur invitation
slovaque. Pour P. Pellegrini, cette « guerre sainte » déclarée par l’Autriche
contre toutes les centrales nucléaires de la région (les Tchèques en savent
également quelque chose) ne tient pas compte de l’expérience accumulée par la
Slovaquie dans le domaine nucléaire.
Le Chancelier autrichien et le Premier ministre slovaque devraient
évoquer l’épineux dossier de Mochovce lors d’un entretien, le 9 mai, en marge
du Sommet européen de Sibiu (Roumanie). D’ores et déjà, P. Pellegrini a proposé
à S. Kurz de se rendre en Slovaquie afin de visiter le site de construction de
la centrale.
Allemagne- Belgique : nos voisins
allemands s’opposent à la prolongation de la durée vie de Doel et Tihange
Le gouvernement de
l’état régional allemand de Rhénanie-Palatinat a décidé mardi de se joindre à
une plainte de Greenpeace et de Benegora, plate-forme de concertation
belgo-néerlandaise de la région d’Anvers, contre
la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires belges de Tihange 1
et de Doel 1 et 2. La Rhénanie-Palatinat demande l’arrêt d’urgence de ces
installations pour « protéger la population ». Ceux-ci sont en
activité depuis 1975 et auraient dû fermer leurs portes en 2015, en vertu d’une
loi sur la sortie du nucléaire. Mais la
majorité fédérale a donné son feu vert à un projet de loi qui rend possible un
allongement de leur durée de vie jusqu’en 2025.
La démocratie Belge,
le Reich n’en a rien à faire !
Autriche-
Angleterre : l'Autriche fera appel du feu vert
européen à l'EPR britannique
L'Autriche a décidé mercredi de faire appel du feu vert
de la justice européenne aux aides d'Etat accordées par le Royaume-Uni pour les
réacteurs nucléaires EPR de Hinkley Point, contre lesquelles elle avait porté
plainte.
L'Autriche continue de défendre la position
selon laquelle l'énergie nucléaire n'est pas une technologie d'avenir, et que
c'est une erreur de considérer comme anodines les subventions à la construction
de centrales nucléaires", a expliqué le conseil des ministres dans une résolution.
L'Autriche, à la pointe de la cause antinucléaire en Europe, conteste
les subventions accordées par Londres pour la construction de deux réacteurs
EPR à Hinkley Point C par NNB Generation, filiale du français EDF.
Vienne avait porté plainte en 2015 avec le Luxembourg, considérant que
les subventions publiques devaient être réservées au développement des énergies
renouvelables et redoutant une remise en cause de la transition énergétique en
Europe par la relance de la filière nucléaire.
Le Tribunal de l'Union européenne l'a toutefois déboutée le 12 juillet
dernier, considérant qu'un Etat membre a le droit de "définir son bouquet
énergétique", et de "définir le développement de l'énergie
nucléaire comme l'objectif d'intérêt public poursuivi par les mesures d'aide
Tiens, ça vous donnerait presque des envies de Brexit !
La Banque européenne d'investissement reporte sa décision
sur les prêts aux combustibles fossiles
La Banque européenne
d'investissement a reporté à novembre la décision de cesser de financer des
projets de combustibles fossiles, alors que le prêteur multilatéral s'efforce
de continuer à financer des projets gaziers pendant un certain temps. Le président de la banque, Werner Hoyer, fait
pression pour que la banque prenne l'initiative dans le financement de projets
durables, et a proposé en juillet de cesser ses prêts aux combustibles fossiles
d'ici la fin de 2020. Mais l'Allemagne, première économie
d'Europe et premier actionnaire de la BEI, souhaite que la banque continue à
financer des projets liés au gaz naturel, qui produit moins d'émissions de
gaz à effet de serre que le charbon ou le pétrole et que l'Allemagne et
certains autres États veulent utiliser comme combustible pour transition du
charbon. Sur la base de ce dont nous
avons discuté ce matin, je suis de plus en plus confiant que nous obtiendrons
l'approbation finale en novembre », a déclaré Andrew McDowell, vice-président
de la BEI, lors d'une interview à Reuters au cours de la réunion.
Le conseil d'administration de la BEI,
composé principalement de ministres des finances de l'Union européenne, a discuté des moyens de rendre la banque
plus verte en mettant fin au financement de projets énergétiques alimentés par
les combustibles fossiles, mais certains pays fortement dépendants du charbon
ou du gaz se sont opposés à l'interdiction totale des fossiles.
L'Allemagne, l'Italie, la Pologne et la Lettonie veulent que la banque continue
de financer certains projets gaziers pour faciliter la transition du charbon ou
de l'énergie nucléaire, ou pour des raisons de sécurité énergétique. « La
possibilité de transformer la Banque européenne d'investissement en banque
climatique est en train de disparaître », a déclaré Alex Doukas, analyste
principal du think tank Oil Change
Bon, c’est clair, je crois ; Le Reich
se mobilise et mène à tous les niveaux de l’Europe, une guerre
incessante, multiforme, obstinée pour que les autres Européens ne bénéficient
des réels atouts du nucléaire, écologiques, économiques et sociaux.
Eh bien, il faudra en tenir compte ; et
peut-être reviendra-t-il à chaque citoyen de savoir quelles doivent être ses
relations avec les organismes, entreprises et produits allemands
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