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jeudi 2 avril 2020

Ravages dans nos campagnes : après les margoulins de l’éolien, les arnaqueurs des méthaniseurs (1)


Et tout aussi inutiles que les éoliennes ! Là aussi, le lobby du gaz pousse à fond de façon à justifier qu’en injectant un peu de gaz  dans leurs tuyaux ils font du gaz vert ? La grosse différence est que cette fois, ils ont quand même Greenpeace et une partie des Verts  contre eux.

Des méthaniseurs pour pouvoir polluer plus !

Ben tiens justement, on peut commencer par un communiqué de Greenpeace : (: https://twitter.com/greenpeacefr/status/1230210007406391297?s=09)

La Bretagne est exposée chaque année aux algues vertes, conséquences de l'élevage industriel.  Mais les industriels s'entêtent et prônent une diversification des activités agricoles, poussant les exploitations à s'agrandir davantage. Destructeur non-sens.

A Lamballe, un méthaniseur encourage l’élevage de cochons en dépit des algues vertes !

Deux projets d’extension de porcheries dans cette région fortement touchée par les marées vertes font craindre une pollution accrue des sols et de l’eau ; dans l’air clair et froid d’un matin d’hiver, en contrebas d’un vallon boisé où se faufile le Gouessant avant que la petite rivière ne rejoigne les belles plages d’Hillion, dans les Côtes-d’Armor, André Ollivro piétine la vase de l’estuaire…C’est précisément à cet endroit, au fond de la baie de Saint-Brieuc, qu’un joggeur a trouvé la mort en septembre 2016 et que les cadavres de trente-six sangliers ont été ramassés durant l’été 2011. Et l’intoxication simultanée de deux chiens sur une plage voisine a semé l’émoi en juillet 2008.

En Bretagne, des décennies d’épandage massif de déjections issues des élevages hors sol des porcs et des poules ont laissé des traces. Spécialement à Hillion, où l’on a ramassé près de 10 000 tonnes d’ulves durant l’été 2019. Record battu.

Pourtant, comme si rien ne pouvait enrayer cette concentration, deux nouvelles extensions de porcherie sont en préparation dans la commune littorale de 4 200 habitants. L’exploitation Le Corguillé veut faire passer ses 1 276 emplacements actuels pour truies et cochons à engraisser à 2 482 ; l’exploitation La Roche-Martin voudrait s’agrandir de 2 602 à 2 882 places.

Donc le fameux méthaniseur qui fournit du gaz tout vert n’est qu’un prétexte pour obtenir des autorisations d’agrandissement d’exploitations concentrées et polluantes, et une tolérance pour  polluer plus.


Méthaniseurs et plan Biogaz  : la Bretagne, région sacrifiée ( comme les Hauts de Seine pour les éoliennes)

Tiens, pour continuer sur la Bretagne, le témoignage intéressant et assez poignant d’un élu écologiste, extrait de https://www.bastamag.net/methanisation-lobby-gaz-vert-biogaz-agriculture-energetique-alimentaire

« Il a d’abord cru à la méthanisation, avant de déchanter. René Louail, ancien conseiller régional écologiste en Bretagne, défend dès le début des années 2000 un projet du nom de Géotexia. Celui-ci est porté par une trentaine d’éleveurs soucieux de transformer le lisier en biogaz (nous vous en avions parlé dans ce reportage). « Un fiasco total alors que 17 millions d’euros ont été investis dans ce projet »
L’usine, surdimensionnée, condamnée en 2013 puis en 2015 à des amendes de 50 000 et 40 000 euros pour pollution, a été constamment en déficit structurel. L’unité, aujourd’hui en redressement judiciaire, pourrait être rachetée par un fonds de pension américain. Face à ce constat, René Louail plaide pour qu’un bilan économique, financier et environnemental de la méthanisation agricole soit réalisé et publié, redoutant une « fuite en avant coûteuse et irréversible pour d’autres projets ».

Sa crainte se fonde sur le « plan biogaz » récemment adopté par la région Bretagne, qui vise à construire des centaines de méthaniseurs d’ici 2025.

Invité régulièrement par des collectifs de riverains opposés à des projets, René Louail constate que « la méthanisation agricole en Bretagne est utilisée dans la majorité des cas comme une "pompe" à subventions pour soutenir l’agriculture industrielle en crise structurelle ».
S’il y a bien « quelques réalisations vertueuses », il voit surtout défiler des dossiers pour des méthaniseurs adossés à des élevages industriels allant jusqu’à 40 000 cochons. « Ces exploitations incorporent dans leur méthaniseur du maïs subventionné par la Politique agricole commune, et bénéficient aussi du tarif de rachat d’énergie. Elles sont payées deux fois ! On garantit ainsi la pérennité d’élevages à bout de souffle. »

Et l’État subventionne surtout les grands projets de méthaniseurs »

Ponlat, où comment après les margoulins de l’éolien, les arnaqueurs des méthaniseurs écument les campagnes


“Le projet METHA 31210 concernant la construction d’un méthaniseur à la limite des communes de Ponlat et Franquevielle, mobilise une population en colère. Colère et peur sont intimement mêlées.
METHA 31210 impactera essentiellement les villages de Fanquevielle, Les Tourreilles, Loudet, Spéhis, Clarac et Ponlat Taillebourg. Les odeurs ne s’arrêtent pas à la frontière de ces communes et arroseront, selon les vents et leur puissance, d’autres villages. En plus des odeurs, pollution des cours d’eau, risque d’explosions, etc…

Nous ne sommes pas contre les agriculteurs », martèlent de concert Jean-Loup Gormand et Virginie Nicolas, maire de Franquevielle. « Ils souffrent, ils ont besoin d’aide, mais ces projets de méthaniseurs sont des leurres pour eux. On leur fait miroiter des retombées financières, ce n’est pas le cas car les investissements sont très importants."

Dans la salle, deux soutiens du projet METHA 31210, mais aucun des deux n’a souhaité prendre la parole. "Nous avons voulu voir le projet, mais c’est l’omerta la plus totale. Rien n’est divulgué", affirme le secrétaire de l’association.
On apprend ainsi que la Région, le PETR et la communauté de communes Cœur et Coteaux du Comminges sont favorables au projet et qu’il pourrait se construire quatre méthaniseurs en Comminges, subventionnés.

Jean-Loup Gormand insiste sur l’urgence de la mobilisation et des actions. Car il faut savoir qu’un tel projet ne requiert pas de permis de construire mais une simple déclaration en préfecture…

Questions / Réponses : A la fin de l’exposé, de nombreuses questions et des témoignages. Le public apprend qu’à Gramat dans le Lot, un méthaniseur rend la vie impossible aux riverains "qui ne peuvent plus manger dehors. Qui veulent vendre, mais les agences ne se déplacent même plus. »

Remarque : ben oui, grâce à un décret du pauvre Nicolas Hulot ( Pardonnez-lui, mais pas trop, il n’a jamais su ce qu’il faisait !) , le régime d’autorisation a été modifié et pour la méthanisation de la  matière végétale brute,  le seuil du régime d’autorisation passe de 60 à 100 tonnes/jour

Open bar pour des méthaniseurs géants, encore plus puants et polluants !

Et on termine par la pétition très argumentée du Collectif National Vigilance Méthanisation :

Méthanisation : DANGERS réels pour les populations et la nature (CNVM)


Extraits :
 « Depuis des années les médias, élus, énergéticiens, services de l'Etat, porteurs de projet, nous présentent la version « papier glacé » genre lisse et propre,  de la méthanisation .  « Un cercle vertueux et une économie circulaire » nous annoncent les documents édités par l’Etat (ADEME).

Le CNVM, Collectif National Vigilance Méthanisation, avec plus de 50 associations et collectifs adhérents sur toute la France peut témoigner que la version « papier glacé » n’a rien à voir avec la réalité terrain.

Cette pétition est la sonnette d’alarme que tire le CNVM  et qu’il vous invite à signer, nombreux, pour qu’enfin le gouvernement prenne la mesure de la gravité de la situation qu’il installe, et dont il sera responsable.

Une vingtaine de scientifiques indépendants, toutes spécialités confondues, se sont intéressés de près à la méthanisation et ont rendu des conclusions très intéressantes (ils se sont réunis en Collectif Scientifique National pour une Méthanisation raisonnée).

La réalité terrain de la méthanisation, telle qu’autorisée  aujourd’hui, c’est :

- mise en danger puis disparition de la biodiversité (abeilles mellifères et autres insectes, faune) due aux émanations d’ammoniac et autres gaz  autour des unités de méthanisation, des zones de stockage de digestats et lors des épandages. GES, (gaz à effet de serre), particules fines et NOx, tant décriés, sont là avec tous leurs effets nocifs.

- aucun contrôle de la composition réelle des digestats (déchets de déchets),  épandus sur les terres nourricières et de leur innocuité. En effet, rares sont les digestats entièrement d’origine agricole. En fonction des intrants autorisés les analyses suivantes devraient être obligatoires : œstrogènes, antibiotiques, bactéries antibio-résistantes, biocides,pesticides, micro-plastiques, iode, perturbateurs endocriniens, auxiliaires technologiques etc. Une hygiénisation à 71° est insuffisante pour détruite toutes les bactéries, virus et toxines.

- danger sanitaire pour les animaux sauvages : épandage de digestats sur cultures ou prairies sans enfouissement dans le sol.

- disparition de la biodiversité du sol : Ph trop élevé du digestat liquide (solution ammoniacale), matière insuffisamment décomposable du digestat solide (C/N <2). Bilan des épandages de digestats : décroissance du Carbone Organique des sols (COS), moins de micro et macro organismes (disparition des organismes vivants du sol,  de sa flore et de sa faune, vers de terre, collemboles et autres),  terres infertilisées à long terme.

- pollution de la ressource en eau,  due à la partie liquide du digestat qui est hyper volatile et très lessivable. Pour les eaux souterraines, infiltration des digestats liquides dans les nappes phréatiques et pour les eaux de surface, ruissellement, lequel  entraîne la multiplication des algues vertes sur les côtes.

- pollution de l’air, danger pour la santé des populations riveraines des zones d’épandages (digestats liquides chargés en gaz et extrêmement volatiles), des zones de stockage ou de méthanisation, en raison des émanations de gaz ( CH4, CO2, H2S, NH3), dont certains promoteurs de particules fines, etc.  Aujourd'hui beaucoup de riverains sur tout le territoire, se plaignent et s’inquiètent d’irritations des voies respiratoires dont les mauvaises odeurs sont annonciatrices. Danger pour les plus faibles : enfants, personnes âgées, malades (insuffisants respiratoires, allergiques...).


- de plus, sous couvert de Transition Énergétique, c’est notre souveraineté alimentaire qui est mise en danger pour une souveraineté énergétique improbable. Une PPE à 10 %, la moyenne basse de l’ADEME, c’est l’équivalent de la surface totale de 6 départements français moyens, sans maisons, routes, forêts, fleuves, etc  qui servirait seulement à remplir le ventre des méthaniseurs.

- enfin, la croissance de grosses structures industrielles sous le faux prétexte "agricole" va à l'inverse de la pérennisation des agriculteurs bio, permaculteurs, petits et jeunes agriculteurs.

Nous demandons que des scientifiques du CSNM et des présidents du CNVM soient reçus par les ministres du gouvernement Macron en charge de : la Santé, l'Agriculture et l'Alimentation, la Transition énergétique, la Recherche et l'Innovation, tous concernés par le sujet.  Les membres des CSNM et CNVM pourront ainsi présenter suite à  leurs recherches,  leurs calculs, et leur expérience terrain,  les pollutions graves et les risques de santé publique imputables à la méthanisation.

Nous demandons que ces pollutions et risques, importants tant pour la nature: environnement et biodiversité, faune et flore, que pour les populations, soient pris en compte, afin de redéfinir le cadre des installations d’unités de méthanisation,  leur fonctionnement et l’usage de leurs déchets.

Le principe de précaution l'impose, nos politiques sont élus pour le faire respecter et la vie saine de nos enfants en dépend. »

Remarques :

1)  une fois de plus, l’Ademe est sévèrement et justement mise en cause pour des dossiers et des études complètement bidons, voire stupides. Cette agence gouvernementale n’a rien de scientifique, il faut le savoir, c’est purement et simplement une officine de propagande des ultra verts. Cf.aussi https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/02/les-clowneries-de-lademe.html; https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/09/fake-science-fake-news-et-energies.html

2) Il est urgent de demander une commission d’enquête parlementaire sur la méthanisation, comme il en y a eu une sur les éoliennes et la photovoltaïque (Commission  dirigée par Julien Aubert, qui a fait un excellent travail).


Topic · Methanisation · Change.org

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