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vendredi 25 février 2022

Eoliennes Flottantes Bretagne Sud : réunion publique d’information de Lorient (22 fev 2022)

1) Des réunions d’informations très descendantes et très cadrées, pas de débats

Compte-rendu  (à peu près objectif , en tous cas un peu moins favorable qu’on ne pouvait le craindre) dans Ouest France https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/morbihan-un-voile-se-leve-sur-l-eolien-flottant-en-bretagne-sud-40ba0098-93e5-11ec-a4ce-5df62ce0a652

NB : Deux autres réunions auront lieu À Belle-Île le 2 mars puis à Groix le 9 mars.

Ce dont ne rend pas compte  l’article de Ouest France, c’est l’atmosphère de bulldozer que donne l’aéropage d’officiels tous favorables au projet, Préfet, représentants de RTE,  du ministère dit de l’environnement , de la Région Bretagne, Maire de Lorient, des porteurs de projets qui déroulent leur argumentaire sans faillir, en donnant certes la parole à quelques questions, mais sans vraiment y répondre en balayant les objections,  laissant bien entendre que de toute façon le projet doit se faire.

L’animateur de la CNDP (Commission Nationale du Débat public)  se soucie surtout qu’il n’y ait pas trop de débat, ni de vagues, laisse les « officiels » dérouler leur argumentaire sans relever leurs mensonges ni les confronter aux objections exprimées lors du débat  public dans les réunions ou sur la plate-forme internet…et de publier et défendre la position maison de la CNDP sur la nécessité d‘organiser un grand débat sur l’ensemble de la politique énergétique.

Très désagréable également l’atmosphére de culpabilisation sur le thème mille fois entendu « la Bretagne (qui a refusé le nucléaire) doit être autonome énergétiquement », le chantage aux « emplois qu’on ne peut pas refuser », même si cela doit un peu enlaidir l’environnement,  avec un commentaire assez indécent sur le contexte de l’actualité Russie-Ukraine (alors que justement le développement de l’éolien implique, en raison de son intermittence, un recours accru au gaz, cf. l’Allemagne, et sans parler des problèmes géostratégiques que poses les terres rares des aimants permanents ou le cuivre dont la demande explose.

Et il y a plus désagréable encore, l’impression d’être pris pour des idiots parfaits sur certaines questions, comme lorsqu’il est affirmé par plusieurs des animateurs que tout sera fait pour que les pêcheurs puissent pêcher dans le parc.

Ou encore lorsqu’est répétée à satiété que la France, et la Bretagne tout particulièrement dispose d’un vaste et productif gisement éolien qui doit être exploité…

Pas en mer, en tous cas ;  la France a des systèmes côtiers plus compliqués et beaucoup moins propices  que les sites peu profonds et souvent sableux de la Mer du Nord et de la Baltique, ce qui contraint à recourir à de l’éolien flottant et non posé, beaucoup plus cher et technologiquement pas encore mature.  Ceci a été même reconnu par la Commission européenne.

Ou lorsque le représentant de la CNDP admet que les photomontages établis par Geophom et publiés sur le site de la consultation, préparés en accord avec les porteurs du projet n’avaient rien de réalistes, ce qu’avait déjà établi en y passant beaucoup de temps M. Gildas Gouarin ( Les Gardiens du Large) cf. https://participons.debatpublic.fr/processes/eolbretsud/f/98/questions/5018


Ou lorsque le Préfet dans une dernière envolée lyrique explique que Belle-Île deviendra un hot spot de la transition énergétique attirant sur ce thème des touristes du monde entier, que la Tour Eiffel aussi  en son temps avait été aussi décriée parce qu’elle abimait la perspective parisienne, et que les éoliennes de Bretagne sud connaitraient le même succès.

Oui, enfin, là c’est de 60 tours Eiffel dont on parle, qui plus est en pleine nature ( et dans l’une des plus belles natures maritimes) bruyantes, polluantes et empêchant toute activité sur la zone qu’elles occupent.

Puisqu’il ne le fait pas, on peut rappeler la position de M.François Goulard, l’ancien Président du Conseil Général du Morbihan : «Il s’agirait d’ un préjudice considérable pour notre région ; pour les pêcheurs, qui perdraient l’accès à une ressource très riche ; pour le tourisme, ne raison de la perte d’attractivité d’une nature défigurée… Ce projet serait un crime contre une nature d’une beauté insurpassable. Transformer la mer côtière en zone industrielle est tout bonnement insensé ». Evidemment aucune allusion n’y a été faite, aucun représentant du Conseil Général du Morbihan n’était à la tribune.

Il a été rappelé que le débat organisé par la CNDP avait permis de mettre en évidence « trois révélations majeures : une forme de sous-estimation de l’opposition au projet et de son impact visuel, la difficulté, aussi, à définir une zone consensuelle suffisante pour accueillir des deux projets éoliens ».

Lors de cette seconde phase, il est clair que ces « révélations majeures » ne sont absolument pas prises en compte…

C’est de ça qu’on parle



2) Les points principaux abordés et quelques commentaires

2a) la localisation du projet : 15 et 18 km des côtes de Groix, Belle île et Quiberon »

Au moins la réunion a permis d’apporte à une question claire, une réponse claire : « Un premier parc de 15 à 20 éoliennes flottantes à l’horizon 2028-2030 ; un deuxième d’une capacité doublée (500 mégawatts) opérationnel dans la foulée dans cette même zone de 50 km², délimitée entre 15 et 18 km des côtes de Groix, Belle île et Quiberon »

Et en plus, à la réponse, pourquoi pas plus loin ?, cet aveu franc et cynique de Fabrice Loher, le maire de Lorient : « D’où l’importance d’une implantation à moins de douze miles nautiques du littoral morbihannais – au-delà, les plateformes sont considérées comme des navires – afin que nous bénéficiions de la taxe de l’éolien en mer. Et on nous a fait miroiter des sommes non négligeables  (NB apparemment, au-delà de 12 miles, c’est l’Etat qui touche les taxes…Et c’est ainsi que des maires sont disposés à sacrifier des paysages maritimes parmi les plus beaux !

Commentaire : Deux institutions se sont récemment penchées sur la localisation des parcs off shore français, la CNPN ( Commission Nationale de Protection de la Nature) et la CSSPP (Commission supérieure des sites, perspectives et paysages)

Commentaire de la CNPN : » On ne comprend pas pourquoi tous les parcs actuellement décidés l’ont été dans la zone des 12 miles de la côte, à une distance de 10 à 20 km de celles-ci. S’éloigner des côtes (notamment avec l’éolien flottant) est une nécessité pour plusieurs raisons, dont l'impact majeur sur les oiseaux et les chauves-souris, mais seulement jusqu’à une certaine distance pour ne pas impacter les cétacés qui se trouvent surtout plus au large...la grande majorité des éoliennes offshore actuellement déployées en Europe sont dispersées sur de grandes surfaces en Mer du Nord avec une distance moyenne à la côte de 41 km (et même 90 km pour le Hornsea park anglais)"

« Le  développement des EMR (Energies Marines Renouvelables) a jusqu'ici échoué à intégrer développement économique, transition énergétique et préservation de l'environnement dans une démarche vertueuse »

http://www.avis-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021-17_avis_autosaisine_cnpn_eolien_offshore_france_du_06_juillet_2021.pdf

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2021/09/conseil-national-de-la-protection-de-la.html

Commentaire de la CSSPP spécialement sur Bretagne Sud : « Certains membres de la Commission remarquent que malheureusement le choix final de la « zone ministre » pour lancer l’appel d’offre notamment en Bretagne sud est encore trop près des côtes, alors que la technologie de l’appel d’offre concerne l’éolien flottant et que la macro-zone s’ouvrait bien plus au large. Pourtant dès les premiers débats publics, l’enjeu paysager a été au cœur des échanges, et a cristallisé les oppositions et les principaux recours juridiques. »

https://www.sitesetmonuments.org/Avis-du-16-juin-2021-de-la-Commission-superieure-des-sites-perspectives-et-paysages-CSSPP-sur-l-eolien-en-mer

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2021/09/des-environnementalistes-contre-leolien.html

NB1) : pour l’instant, le programme EOS d’éoliennes flottantes en Méditerranée prévoit encore la possibilité d’aller jusqu’à 60 km des côtes !

NB2) : Du débat sur les éoliennes flottantes en méditerranée, il semble que la loi sur les 12 miles soit en cours de modification plus favorable aux communes littorales. Il ya donc urgence à attendre !

Un point extrêmement important est celui de la connexion au réseau et de l’atterrage. La zone d’atterrage n’est pas encore défini, soit au nord de Lorient, soit au sud, entre Gavre et Etel. Le maire de Merlevenez s’est étonné avec beaucoup d’inquiétude de ce que les habitants et tout spécialement les agriculteurs n’avaient pas du tout été contactés et étaient peu informés ;  le représentant de RTE lui a répondu avec beaucoup de désinvolture que pour ce qui est des liaisons terrestres, RTE avait l‘habitude de traiter avec les agriculteurs…sauf que parfois, ça se passe très très mal…

2b) La question de la pêche : Pêcher au milieu des éoliennes !

Daniel Cueff, vice Président de la Région Bretagne, : « soucieux aussi de savoir comment la pêche sera partie prenante, il assure cependant que le parc n’aura aucun impact sur la ressource halieutique. »  Lors de la discussion il a été mentionné avec insistance l’effet réserve et l’effet récif, sans que cela fasse l’objet de la moindre contradiction. Les officiels à la tribune ont insisté sur le fait que tout serait fait pour que les pêcheurs puissent pêcher…dans le parc éolien (la zone industrielle éolienne)

Commentaire : là c’est se fiche carrément du monde. Il n’y a à ma connaissance aucun exemple de pêche dans un parc éolien au monde, aucun ! Pour ce qui est du chalutage, il est évident que la présence massive de câbles à haute tension l’empêche absolument !

Sur l’effet récif et l‘effet réserve, voici la conclusion de la CNDP qui exprime un cinsensus scientifique :

« Les structures immergées représentent un effet « récif », souvent mis en avant par les porteurs de projet, voire de concentration de poissons mais qui sont également des tremplins « relais spatialisés » pour le développement d’espèces exotiques invasives…

L’effet « récif « a été mis en avant en Mer du Nord,  relativement à la colonisation des structures immergées par des organismes filtreurs, qui attirent d’autres espèces en créant un milieu propre aux substrats durs. Mais la diversité baisse après une première phase d’installation, en raison de la compétition d’espèces invasives… L’effet récif ne peut pas être généralisé à des fonds marins rocheux. Ses effets sur les poissons, crustacés et mollusques peuvent être positifs en milieux sableux mais difficile à distinguer de l’effet réserve engendré simultanément par l’arrêt des prélèvements par la pêche. De plus, cet effet « réserve naturelle » est annulé par une pêche plus intensive autour des parcs ou contrainte de se reporter dans des zones sub-optimales auparavant peu utilisées »

Et enfin, la CNPN mentionne aussi la pollution locale générée notamment par les anodes sacrificielles: valeur typique : 39 tonnes de métaux divers dissous par an pour un parc de 60 éoliennes : pas sûr que quoi de comestible existe là-dedans !






2c) la question des emplois et des conflits d’usages de la mer

Tous les officiels ont insisté sur la création d’emplois… mais  sans la chiffrer. Pour Fabrice Loher,le maire de Lorient, les retombées économiques, fiscales et en emplois pour notre territoire justifieront ce déploiement​ et il pose » une ligne rouge : que la base de maintenance soit implantée au port de Lorient. »

Commentaire : toutes les questions sur les emplois perdus dans la pêche, le tourisme, le nautisme etc sont évacuées par les officiels

Les leçons d’un passé récent doivent être prises en compte, et notamment le fait que le promesses mirifiques d’emplois dans l’éolien se sont peu réalisées. « L’exemple du projet de Saint-Brieuc atteste en effet de l’écart entre les promesses de création d’emploi dans la phase de concertation préalable au projet et la faiblesse des retombées une fois le projet lancé. La Cour des Comptes a par ailleurs exprimé de fortes réserves sur la réalité du potentiel de développement de l’industrie française à l’export, considérant récemment que les objectifs industriels étaient devenus secondaires » (Cahier d’acteur n° 14 - Horizon Groisillon).

Et l’on ne parle pas des emplois perdus dans la pêche, le tourisme, les autres activités maritimes. Ni de la perte de valeur des propriétés en vue des éoliennes , du déclassement des gites, des sites, des hôtels, de la perte de fréquentation touristique : qui a envie de venir dans une zone naturelle superbe et protégée, comme entre Lorient, Groix et Belle-Île n’a pas envie de se retrouver face à une zone industrielle. Ces effets néfastes, qui vont jusqu’à le parte totale de valeur d’une propriété par impossibilité de la revendre sont bien connu pour l’éolien terrestre.

La question des emplois perdus dans la pêche est particulièrement cruciale : un emploi en mer génère trois emplois à terre. Sylvain Gallais, artisan pêcheur à Noirmoutier, confronté à la zone éolienne de Saint Nazaire devant la Commission Aubert : « Aujourd’hui nos zones de pêche diminuent toujours un peu plus, laissant place à l’industrialisation de la mer. Nous sommes aussi de plus en plus à partager un même espace de pêche. Nos zones de pêche se réduisent comme peau de chagrin avec la taille de nos bateaux et les quotas »

Enfin, l’effet des grands parc éoliens sur le climat local est totalement ignoré alors qu’il est de plus en plus documenté, notamment  en Allemagne. Ainsi, les scientifiques du Helmholtz-Zentrum Hereon ont montré qu’un  effet de freinage du vent  pouvait se faire ressentir jusqu'à 35 ou 40 kilomètres autour d'une ferme éolienne offshore –voire jusqu'à 100 kilomètres dans certaines configurations. Selon certaines études, un grand parc éolien serait l’équivalent d’une petite chaine de montagne !(Norcowe -Norwegian Centre for Offshore Wind Ennrgy). M Fabrice Loher, êtes-vous sûr que La Base de Lorient continuera à attirer les navigateurs du monde entier et même que l’activité nautique pourra y être maintenue.

2d) une technologie très chère et qui n’est pas mature ! Attendre le résulat des parcs pilotes !

La technologie de l’éolien off shore, n’est pas mature, c’est le constat que posait le Comité de Prospective de la  Cre dans un rapport récent : « à l’exception de l’éolien en mer posé, le niveau de maturité des différentes technologies n’est pas encore optimal, ce qui se traduit à la fois par des incertitudes sur la réussite des projets et par des coûts de production élevés (malgré un coût en baisse pour l’éolien notamment posé) ; - tous les types de projets ont été touchés par des sinistres importants ceci se traduit par la prise de marges plus importantes par les financeurs et les assureurs »

En particulier, la technologie des postes flottants n’est pas maîtrisée sur le plan industriel. Les principaux architectes d’éolien offshore, Orsted et Vestas ont mis en garde contre les conditions difficiles dans les l’éolien  offshore après que les projets en Europe  ont souffert de la faible vitesse du vent, des retards de la chaîne d'approvisionnement et  des coûts. Oersted a récemment averti que ses 10 parcs offshore auront besoin de réparations urgentes, les câbles s’usant prématurément en raison du frottement contre le plancher rocheux…

On pourra aussi se reporter à un article récent du Monde (18 février 2022) : « Energie : « Tempête financière pour l’éolien en mer » : « Les leaders du secteur en Europe sont à la peine. Le métier est peu rentable, les prix explosent et les investisseurs sont méfiants »

Et en ce qui concerne plus spécifiquement la Bretagne, à cette déclaration de Naval group qui a mis fin à sa diversification dans les énergies marines renouvelables avec Naval Energies, « L'éolien flottant représente des investissements considérables pour une rentabilité incertaine, voire inatteignable »…

D’ailleurs la question du coût et du prix de l’ électricité générée  n’a pas été abordée. Voici ce que déclarait à ce sujet Eolfi, qui devait construire un parc pilote de trois éoliennes flottantes près de Groix : « Ce projet est un projet expérimental. C’est une première mondiale qui va bénéficier d’un tarif d’achat de l’électricité adapté à cette innovation et aux incertitudes. Ce tarif d’achat fera l’objet d’un arrêté lorsque les conditions de réalisation de l’appel à projet seront définies par l’ADEME et ses partenaires. Il se situera entre 200 et 250  € / kWh ». ( NB pour l’électricité conventionnelle, c’est plutôt entre 40 et 50, ce qui représente environ une multiplication par 5 du coût de l’électricité !!!)

Et encore, ce coût, grâce à un privilège spécial accordé à l’éolien flottant, n’intègre pas le coût du raccordement au réseau, qui peut être assez gigantesque ….

A quoi servent les projets pilotes ? Alors une question revient avec insistance dans tous les projets éoliens offshore, que ce soit dans le Nord, en Bretagne, en Méditerranée et que commente ainsi la CNDP : « Il a été demandé avec insistance de revenir au calendrier initialement prévu par l'État, à savoir construire d'abord les fermes pilotes et mener les programmes de recherche scientifique» afin de «prendre la meilleure décision à l'issue de ces travaux»

En effet, c’est le bon sens même…surtout quand on s’aperçoit que le projet pilote de Groix EOLFI de trois éoliennes s’est planté dans les grandes profondeurs et que l’on décide de foncer vers un projet de 60 éoliennes…

La martingale de l’hydrogène : Lorient transformé en Beyroutyh ou AZF

Trompetée par Fabrice Loher, décidément très en forme ! Lorient deviendra un gigantesque hub de l’hydrogène fabriqué à partir d’ENR.

La Cour des Comptes, la CRE, l’Académie des Sciences, l’Académie des technologies… ne cessent de mettre en garde contre l’enthousiasme tout à fait récent et démesuré sur l’hydrogène en raison de son coût, de ses difficultés d’emplois et de transport et de sa dangerosité qui en restreindront considérablement les usages.

Ainsi, la CRE et l’Académie des technologies préviennent que l’utilisation des ENR pour produire de l’hydrogène par électrolyse a un coût rédhibitoire…

« L’utilisation massive d’hydrogène comme stockage intermédiaire d’énergie électrique intermittente (éolien et solaire) dans la chaîne Power-to-Gas-to-Power se heurte à des obstacles rédhibitoires tenant aux volumes considérables des stockages d’hydrogène requis et au faible facteur de charge des électrolyseurs et piles à combustible de la chaîne « conversion-stockage-conversion » qui obère considérablement les coûts »

La boucle power-to-hydrogen-to-power est caractérisée par un rendement de l’ordre de 40% au maximum ; un énergéticien parmi les plus respecté, Samuel Furfari, affirme que c’est l’équivalent de bruler des sacs Vuiton ! Dans son rapport Futurs Energétiques 2050, RTE a aussi douché considérablement l’enthousiasme :

« Des acteurs comme Agora Energiewende ou l’IDDRI suggèrent de concentrer dans un premier temps le développement de l’hydrogène sur des usages privilégiés dans l’industrie et indiquent par ailleurs que la construction d’un réseau d’hydrogène transeuropéen n’est pas la priorité. D’après ces acteurs, ce type d’infrastructures présente un risque de coûts échoués important, en l’absence de vision claire et consensuelle sur les projections de demande d’hydrogène… »

Et surtout sans vouloir remonter au Hindenburg, l’explosion récente (2019)  et spectaculaire d’une station service en Norvège a mis brutalement  fin à tout développement des véhicules légers à hydrogène ; idem pour l’explosion d’un laboratoire en Corée.

La plage d’explosivité se situe entre 4 et 75 % d’hydrogène dans l’air, un intervalle beaucoup plus large que pour le gaz naturel et qui peut être facilement atteint lors d’une fuite dans un milieu confiné.

Alors où M. Fabrice Loher entend-il place son hub à hydrogène ? Parce que, dans l’état actuel des techniques, c’est courir le risque très réel  de transformer Lorient en AZF ou pire, en Beyrouth . 

https://www.automobile-propre.com/explosion-dune-station-dhydrogene-en-norvege-premiers-resultats-de-lenquete/amp/

https://fr.yna.co.kr/view/AFR20190523002800884



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